LEO - Brain Shooter le Magnifique !

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Monsters Ball - Butcher Babies

Paris. La plus belle ville au monde à ce qu'il paraît. Cité de lumière, ville de l'amour, blablabla. Ouais, bah moi j'aime pas. Non, mieux : je déteste Paris. Avec ses croissants, ses pigeons, sa Tour Eiffel à la con... tient et ça rime en plus !

Je ricane en jetant mon mégot de cigarette par terre. Puis je m'en allume une autre tout en observant la façade du « Petit Café », intéressé. Pas mal. Vu de l'extérieur, on penserait à un petit bar sans histoire avec des gentils frenchies comme clients, alors qu'en vrai, c'est une véritable foire aux monstres là-dedans.

Je palpe machinalement le devant de mon blouson pour vérifier que mes deux Magnums sont bien en place sous le vêtement. Parfait. On est samedi soir, la bière doit couler à flots. Mieux vaut être prêt, au cas où.

Après je me demande vraiment pourquoi choisir un lieu pareil comme point de rendez-vous. Un bar à monstres, sérieux ? Pour un chasseur de créatures surnaturelles, ce type de la Guilde aime sûrement se la péter. Le genre qui adore narguer ses « proies » directement sur leur territoire. Déjà avec son nom, « La Lame », j'imagine un gars avec une tête ou des chevilles énormes... ça me plait !

Nouveau ricanement et un autre mégot rejoint le petit tas qui s'est formé sur le trottoir. Bon, faut y aller, pas envie de faire attendre môssieur La Lame, au risque de me faire tailler en rondelles. Enfin... si je ne lui explose pas la cervelle avant. Je souris à cette pensée. Faire sauter les têtes, c'est ma spécialité, mon trip ! D'ailleurs, je devrais peut-être aussi me trouver un petit nom qui claque en rapport avec ça. Quelque chose de plus marrant que « La Lame » ! Genre « Brain Shooter » ou un truc comme ça.

Je rigole intérieurement en essayant de passer la sécurité : un type baraqué, sûrement un loup-garou, me barre immédiatement le passage. Je lui fais mon sourire le plus innocent et remonte les fausses lunettes que j'ai sur le nez.

— Hello, je lance avec entrain. I'm coming for a shot with friends !

Le mec fronce les sourcils. Bah voyons ! Notre petit loup ne parle apparemment pas anglais. Je mime exagérément le fait de boire un coup, tout en articulant lentement comme si je parlais à un débile.

— Drinking. With. Friends ! You understand me ?

L'autre ne bouge pas. Les bras croisés, il me toise d'un air peu commode et secoue catégoriquement la tête de gauche à droite. Je lève les yeux au ciel et farfouille dans une poche de mon blouson, à la recherche du passe universel pour entrer : une bonne grosse liasse de billets que j'agite sous le nez du mec avec un sourire. Sans un mot, il prend le fric et s'écarte pour me laisser passer. C'est ça, brave toutou !

Je me faufile à l'intérieur. L'endroit est complètement bondé. Le tatouage sur ma nuque me lance désagréablement, signe qu'il n'y a que des créatures surnaturelles dans la pièce : des loups-garous surtout, mais je repère aussi un groupe de succubes dans un coin. Toutes des meufs canons et ultra-sexy, le genre qu'on a envie de dévorer tout cru... enfin si on est suicidaire. Tout le monde sait que les succubes, c'est mortel !

Après avoir commandé au bar, je me pose quand même non loin d'elles, histoire de mater, mais aussi parce que j'aime me faire reluquer. Je leur adresse des sourires charmeurs tout en savourant ma bière, puis je scanne l'endroit, mine de rien. Aucune trace du fameux « La Lame ». Mouais... après, c'est pas comme si le type allait se balader dans le coin avec des machettes et des couteaux non plus... Si ?

Alors que j'échange un regard coquin avec une des succubes, un début de grabuge du côté du bar attire mon attention. Tiens tiens, enfin un peu d'action ! Je tends le cou pour voir et retombe sur ma chaise, déçu : rien, juste cinq mecs qui embêtent une nana... non, une bombe. Je décale un peu ma chaise sur le côté pour mieux la voir : brune, le teint hâlé et un de ses corps putain ! Ça donnerait presque envie d'aller foutre une raclée à ses agresseurs rien que pour choper son numéro.

Dommage que je sois déjà engagé avec le Frenchie à lames... qui n'est toujours pas là en passant. Ce connard m'aurait-il laissé en plan ?

Soudain, l'un des mecs au bar se met à gueuler des trucs sur sa dignité perdue, puis fonce sur la meuf. Il se prend direct un verre de cocktail sur la tête. Cadeau de super nana qui saute sur le comptoir.

— Bordel, tu es tellement trouillard que tu as besoin d'une équipe de foot pour te défendre ? elle hurle au quintet (tous des loups-garous) qui l'encercle... puis elle dégaine deux épées de derrière son dos. Deux putains de lames bien tranchantes qui pourraient couper n'importe quoi comme si c'était du beurre.

Mais... wait ! Des épées ? des lames ? Mon cerveau fait tilt, et j'ai une révélation : en fait, mon rendez-vous du soir c'est cette Wonder Woman !

Miss « La Lame », comme elle se fait si bien appeler, réceptionne superbement les attaques de son ennemi qui l'a rejoint en hauteur. Mais c'est qu'elle se bat plutôt bien la demoiselle ! Sans m'en rendre compte, je suis debout pour mieux profiter du spectacle et nos regards se croisent brièvement lorsqu'elle revient au sol avec une grâce féline. Une micro-seconde d'inattention qui lui vaut de se faire plaquer sur une table de billard par le type dont elle aurait soi-disant volé la dignité.

Bah, j'imagine qu'il faut que j'intervienne. Je pourrais peut-être avoir une touche... et puis j'ai pas envie que mon contact crève le premier jour. Ça me ferait une sale pub auprès des clients. Du coup, je me fraie un chemin vers eux.

Entre-temps, super nana a eu le temps d'envoyer son genou dans les couilles de son agresseur, puis elle lui plante un couteau en pleine poire. Elle se redresse immédiatement, sort deux Beretta de son blouson et les pointe sur la tête de M. sans dignité qui ressemble à une olive à l'apéro avec le couteau fiché dans sa tempe.

Je dégaine également mes Magnums et me place tranquillement à côté d'elle pour tenir la bande de joyeux louveteaux en joue. Elle me jette un regard surpris, auquel je réponds par un clin d'œil charmeur, puis elle prend un air furieux.

— Dégage de là ! J'ai pas besoin d'un cafard bigleux dans les pattes, et encore moins d'un chevalier en armure ! me lance-t-elle alors d'un ton agressif, du sang partout sur sa jolie face.

Je hausse un sourcil moqueur. Mais qui a parlé de jouer les preux chevaliers ? J'ai l'air d'un con en armure peut-être ? Ah les femmes, toujours à voir des trucs romantiques partout. Moi tout ce que je veux, c'est m'amuser ! Et rien de mieux qu'une bonne baston pour s'éclater un samedi soir !

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