Personal Data Log 19.9-14

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Trop de choses se sont passées… Difficile de mettre de l’ordre dans mon esprit.

Nous étions toujours dans l’indécision de nos prochaines actions, quand Mimba a été contactée par les matriarches progressistes, puis par le Consistoire et est partie à leur rencontre. Nous avons convenu d’un mot de passe, craignant qu’elle se fasse retourner le cerveau.

Franchement, plus je découvre ma planète vue d’en haut, et plus ce recul me fait prendre conscience de choses que je n’aurais jamais soupçonnées. Au point que nous avons envisagé, moitié sérieusement, moitié pour rire, de partir fonder une autre colonie sur une autre planète. Mais pour ça, comme pour n’importe quoi d’autre d’ailleurs, il nous fallait des membres d’équipages et d’autres baharis. Aussi avons-nous choisi, après délibération entre Olga, Ngumi et moi, d’aller attaquer les prisons pour libérer ceux qui avaient été formés à la vie sur un vaisseau spatial et à son fonctionnement. Même si l’humain Heinz a trouvé la solution acceptable éthiquement en pouvant régler les phaseurs sur « assommer », il n’en reste pas moins que c’était une décision après laquelle je ne pourrais plus jamais faire machine arrière. Mais après tout, c’était de la défense, de la contre-attaque. J’avais failli moi-même être jetée en prison. Je découvrais des manipulations contre lesquelles je me rebellais.

Je me suis alors retrouvée seule maîtresse à bord du vaisseau. Sauti m’a tout de suite donné les pouvoirs, vu que le commandant était parti avec Olga sauver tous ceux qui pouvaient l’être. Je me suis demandée, juste une fraction de seconde, si je ne devais pas faire quelque chose de déraisonnable, mais décisif. Je n’ai pas eu le temps d’y penser plus avant que les alarmes se sont déclenchées : un vaisseau venait d’entrer dans le système solaire. Un du triumvirat parmi lequel se trouve le peuple qui vole nos œufs et considère notre planète comme un terrain de chasse. Heureusement, comme les ex-prisonniers étant revenus à bord, et nous avons pu mettre toute la défense en action. Notre erreur : avoir réintégré tout le monde, comme nous l’avons lourdement constaté par la suite.

De sont côté, Mimba a réussi, je ne sais pas par quelle manipulation, à se faire confier la Grande Matriarche légitime pour la sauver. Vraiment, il faut que je fasse plus attention à elle. Si elle a été capable de ça devant le Consistoire, cela dénote d’un pouvoir mental dont il faut se méfier. Bref, nous voilà donc avec à bord la Grande Matriarche en infirmerie, gardée par une Matriarche de chaque camp pour surveiller les actions de Mimba. Et, peu après, rejointes par Heinz en exoarmure pour vérifier qu’il n’y a rien qui vienne perturber les soins.

Pendant ce temps, dans la foulée, le vaisseau terrien dans lequel Ngumi a passé son exil et qui était dans une de nos baies, est reparti avec son chargement d’humains qui ont payé cher leur évacuation.

Il y a aussi eu, peu après, un paquebot humain qui venait sans doute pour la même chose.

Nous avons aussi intercepté un message depuis la ville du Consistoire jusqu’à notre propre vaisseau, mais crypté. J’ai mis Sauti à son déchiffrage, et nous avons cherché les traitres chez nous.

Le vaisseau du triumvirat, lui, n’est pas venu nous attaquer comme nous le pensions, mais le Consistoire ; comme nous avions eu la grande bonté d’âme de prévenir les Matriarches, elles l’ont vaporisé, lui et ses missiles. Je pense que cette démonstration de nos pouvoirs a calmé beaucoup d’humains. Nous nous sommes tout de même demandé si ce vaisseau ennemi nous aurait attaqués s’il avait su que la Grande Matriarche était à bord.

Au final, le traitre a été démasqué, mais chèrement : Tatiana, une humaine très efficace, a été tuée par une de ses bombes. J’étais occupé aux réparations des dégâts et je n’ai pas tout suivi, reste que Mimba a morflé physiquement en faisant ses sondages psi. Moi, j’ai surtout pu détecter les autres bombes grâce à leur signature chimique. Nous avons donc décidé d’expulser les quelques baharis de clan verts ou noirs encore à bord, pour plus de sécurité.

La Grande Matriarche, au final, a été sauvée. Bravo, Mimba, il faut au moins lui reconnaître ça. Elle a immédiatement pris des dispositions pour arrêter l’évacuation des humains et a même présenté des excuses officielles. Nous reparlons maintenant de nous présenter au Conseil Galactique pour faire reconnaître notre planète. En tout cas, c’est ce que les Matriarches pensent. Elles proposent que nous allions rencontrer un autre peuple dont la planète est sortie du statut de territoire de chasse. Pourquoi pas, en effet, pour mieux nous préparer.

Mais Ngumi et moi, nous avons peut-être aussi d’autres idées. La meilleure défense, c’est l’attaque, paraît-il. Nous pourrions explorer d’autres systèmes solaires par la même occasion.

Fin d’enregistrement.

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