Par un beau matin de printemps

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Imaé me sourit :

- Merci, Naoki.

Depuis ce jour, je rends régulièrement visite à Yoko. La plupart du temps, j'y vais avec Imaé, mais quelquefois, je préfère y aller seul, afin de pouvoir penser et méditer tranquillement au chevet de la jeune fille.

*

Ce matin, je me lève très tôt. Sachant qu'il me reste encore plusieurs heures avant le début des cours, je décide de rendre visite à Yoko. Cela fait déjà un mois qu'elle est dans le coma.

Il ne me faut que quelques minutes pour faire ma toilette et enfiler mon uniforme. J'attrape ensuite mon cartable et quitte silencieusement la maison.

Une fois dehors, j'inspire une bonne bouffée d'air printanier avant de me mettre en marche.

*

Je pousse la porte de la chambre quatre. Elle est éclairée par les rayons du soleil qui passent au travers de la fenêtre. Je m'approche calmement du lit. Yoko y est toujours allongée, les mains posées sur sa poitrine, qui se soulève et s'abaisse à rythme régulier. Ses longs cheveux châtains, éparpillés sur l'oreiller, encadrent son visage blanc.

Je la contemple durant de longues secondes. J'ai l'impression qu'elle dort depuis une éternité !

Pris d'un soudain élan de tendresse, je me penche vers son corps inamimé pour déposer un léger baiser sur sa joue.

- Quand te réveilleras-tu pour qu'enfin je puisse te réveler mes sentiments ? murmuré-je en me redressant.

C'est alors que, comme par miracle, Yoko ouvre ses yeux ! Les miens s'écarquillent d'incrédulité et d'émerveillement !

Elle cligne plusieurs fois des paupières afin d'acclimater ses yeux à la lumière du jour, après un mois entier d'obscurité totale. Ensuite, elle tourne la tête pour regarder autour d'elle et ses grands yeux marrons viennent se plonger dans mon regard bleu.

Nous nous fixons ainsi pendant plusieurs longues secondes, le temps semble filer à toute vitesse, jusqu'à ce que je lui murmure :

- Je t'aime.

Les actes valant toujours mieux que les paroles, je me penche à nouveau vers elle pour déposer délicatement mes lèvres sur les siennes. Elles sont douces et chaudes à la fois. Je ferme les yeux pour savourer cet instant.

Lorsque je finis par me détacher d'elle, je remarque que des larmes perlent au coin de ses yeux. Un grand sourire se dessine sur son visage, tandis qu'elle me déclare, avec une voix tremblante d'émotion :

- Je t'aime aussi.

Ivre d'un bonheur que je n'avais jamais connu jusque-là, je ne peux m'empêcher de sourire.

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