Soirée de Noël

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Le soleil commence à se coucher, et moi à me préparer. Je revêts une robe à longues manches rouge qui m'arrive aux genoux. Une paire de collants blancs protègent mes jambes du froid de cette soirée du vingt-quatre Décembre.

Je peigne ensuite mes cheveux châtains avant d'attacher les mèches de devant à l'arrière de mon crâne à l'aide d'une pince surmontée d'une rose artificielle en tissu rouge. Le reste et donc la majorité de mes cheveux demeurent lâchés.

J'enfile ensuite mon manteau blanc, attrape mon sac à main et me rend dans le petit hall d'entrée de l'appartement pour enfiler mes bottines en cuir noir.

Papa et maman sont déjà sortis pour se rendre au restaurant. En effet, au Japon, Noël ne se fête pas en famille, comme j'ai pu le voir dans les films occidentaux qui passent à la télévision, mais en couple ou entre amis. Ce sont justement ces derniers que je dois rejoindre ce soir.

Je glisse les billets que maman m'a laissés sur le meuble dans mon petit sac et quitte l'appartement.

*

Des flocons tombent en quantité du ciel afin de recouvrir d'encore plus de neige les rues et bâtiments de la ville. Cette dernière brille de mille feux grâce aux décorations installées par la mairie. Des guirlandes ornent les lampadaires et la devanture de certains magasins. Sur chaque place se trouve un sapin de Noël, mais le plus grand d'entre eux se situe sur la place de l'hôtel de ville.

Les rues sont bondées de monde et une ambiance chaleureuse et festive s'empare des lieux. J'adore les jours de fête !

Il ne me faut que quelques minutes de marche pour rejoindre Naoki et Imaé. Ils m'attendent devant le petit restaurant où je leur ai donné rendez-vous.

La jeune fille est la première à me remarquer et se précipite vers moi pour me saluer :

- Salut, Yoko ! Comment ça va ?

- Bien, merci. Et toi ?

- Je vais très bien ! Oh, on dirait que tu t'es mise sur ton trente-et-un, ce soir. Tu es magnifique !

- Merci beaucoup, mais toi aussi tu es ravissante !

En effet, mon amie est habillée d'une jupe mi-longue à volants éagés blanche. En dessous, des bas d'hiver noirs et d'élégantes bottes blanches couvrent ses jambes. Elle porte également un manteau gris clair et un bonnet en laine de même couleur couvre sa tête. Ses longs cheveux blonds forment une cascade de boucles dorées qui lui tombent jusqu'au bas du dos.

C'est alors que Naoki arrive à notre hauteur pour me saluer à son tour :

- Bonsoir, Yoko.

- Bonsoir, Naoki !

Il est vêtu d'un manteau noir, d'un jean bleu foncé ainsi que de baskets blanches. Simple et élégant.

Nous pénétrons dans le petit restaurant. C'est un endroit plutôt modeste mais propre et chaleureux. Pour Noël, il est décoré de quelques guirlandes de lumières colorées et un petit sapin, orné de boules rouges et bleues, de guirlandes dorées et surmonté d'une étoile, trône dans un coin.

Il y a déjà quelques clients qui mangent tout en bavardant joyeusement.

Un serveur vient nous installer à une table en bois clair. Une fois que nous sommes assis, il nous donne à chacun la carte du menu avant de sortir son calepin et son crayon, attendant patiemment que nous ayons fait notre choix.

Quelques minutes plus tard, nous dégustons le menu de Noël du restaurant : du poulet, accompagné de riz et d'une salade.

Nous passons un excellent moment à nous régaler tout en parlant de divers sujets : les préparations familiales du Nouvel an qui approche à grands pas, l'histoire que nous écrivons désormais à trois (nous l'avons montrée à Imaé et cette dernière nous offre de précieux conseils et idées qui nous aident à la poursuivre et l'améliorer considérablement) et j'en passe . . .

*

- Nous y sommes !

Nous nous trouvons sur la grande colline qui se trouve en périphérie de la ville. D'ici, nous pouvons voir l'ensemble de notre cité, la vue est splendide !

Nous restons plusieurs minutes ainsi, debouts les uns à côté des autres, à contempler l'horizon, le souffle coupé par la beauté du spectacle !

Papa m'emmenait souvent faire de la luge ici lorsque j'étais petite. Je m'y amusais beaucoup et en ai de bons souvenirs. C'est pour cela que j'y ai directement emmené mes amis après qu'on ai quitté le restaurant.

- C'est juste magique, murmure Imaé, j'aimerai que cet instant dure pour toujours !

- Ah, non ! S'il dure pour toujours, on ne pourra pas faire de la luge !

Ils me regardent tous les deux avec étonnement tandis que je vais déterrer ma luge que j'avais enfouie sous la neige. Je leur explique donc :

- Je suis venue hier dans l'après-midi pour y cacher ma luge parce que je me suis dit que ce serait encombrant de l'emmener au restaurant. Vous êtes prêts pour le grand final de la soirée ?

- Quel grand final ? demande Naoki.

- Descendre tous ensemble la colline sur cette luge !

- Ah, j'aime bien l'idée, s'exclame Imaé, ce sera amusant !

- Je ne suis pas sûr que ce soit l'idée du siècle . . . Tu sais en faire correctement au moins ?

- Évidemment ! Je l'ai déjà fait des dizaines de fois avec mon père.

- Oui, avec ton père . . .

- Allons, Naoki, lui dit Imaé avec sa voix si rassurante, je t'assure qu'il n'y a rien à craindre ! Il n'y a aucun obstacle dangereux sur la pente et nous aurons la possibilité de nous arrêter à temps puisque nous serons trois à freiner avec nos pieds. En clair, il n'y a aucun risque.

- Bon, si tu le dis . . .

Je m'installe à l'avant de la luge, Naoki juste derrière moi et Imaé en dernière afin de protéger nos arrières. Une fois que nous y sommes tous assis, je demande :

- Prêts ?

- Prêts ! affirment-ils en choeur.

- Attention, cramponnez-vous bien . . .

J'attrape fermement la corde à l'avant de la luge. Au même moment, je peux sentir les bras de Naoki s'enrouler autour de ma taille car il s'aggripe à moi.

- C'est parti ! m'exclamé-je en poussant très fort vers l'avant à l'aide de mes pieds.

La luge est lancée. Elle descend la colline à toute vitesse ! Je ne peux m'empêcher de pousser un cri de joie sous l'effet de l'adrénalyne ! Les rires d'Imaé parviennent à mes oreilles malgré le sifflement du vent qui fouette nos visages.

En revanche, aucun bruit de la part de Naoki, mais je peux sentir ses bras se resserrer autour de ma taille au fur et à mesure de notre descente.

Une fois que nous sommes proches de la fin de la pente, nous appuyons très fort de nos pieds sur le sol afin de freiner. La luge s'arrête à quelques mètres du pied de la colline.

Nous nous regardons alors dans les yeux les uns des autres et partons d'un grand éclat de rire.

C'est sans aucun doute le meilleur Noël de notre vie !

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