Chapitre 28 : Cendres

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L'information fit l'effet d'un coup de masse pour le jeune homme. Il se redressa en murmurant :
- Qu'est-ce que vous venez de dire ?
- Ta famille à Ondre...Ils sont morts.
L'adolescent retira les mains de son maître de ses épaules en secouant la tête. Non, il mentait ! C'était sans doute une sorte de test pour vérifier si ses nerfs résistaient face à la perte d'êtres chers. Ça ne pouvait être que ça.
- Cet exercice n'est pas drôle, déclara t-il en tentant de reprendre son calme.
- Ce n'est pas une plaisanterie de ma part Aymeric. Un messager vient d'arriver en urgence de la capitale. Il a chevauché deux jours sans interruption pour nous porter cette nouvelle. Je suis désolé.
- Non, non, non, non, non...répéta l'apprenti en se passant les mains sur le visage. Ce n'est pas possible, c'est forcément une erreur !
- Je sais que les mots ne sont pas un réconfort dans ce genre de situation mais sache que je suis navré mon garçon.
- Vous n'avez pas à l'être. C'est une erreur. Ma famille ne peut pas être...Elle va bien ! Elle va toujours bien ! Vous vous êtes simplement trompés !
Les larmes floutaient son regard tandis qu'il sortait précipitamment de la chambre. Il passa en trombe devant Hydronoé qui attendait dans le couloir. Son frère l’appela mais il ne répondit pas, ne se retourna pas. Il fonça droit vers les escaliers qu'il descendit quatre à quatre tandis que sa peine gagnait en intensité. Tout ceci n'était qu'une méprise, se répéta t-il. Une terrible méprise. Mais pour s'en assurer il n'y avait qu'une seule chose à faire : chevaucher jusqu'à la capitale.
Il entra dans l'écurie comme une furie et sortit Goinfre de son box. Le cheval était peut-être un gourmand mais quand il s'agissait de galoper sur de longues distances il était le meilleur. Il sella rapidement l'animal et saisit un sac d'avoine qui passait par là pour l'accrocher à la selle avant de sortir sa monture au grand air et de la lancer au galop.
Les passeurs le firent traverser sans poser de questions. En raison de son âge il avait le droit de se promener ou bon lui semblait, même sans son maître. Il chevaucha une journée sans s'arrêter et poussa l'animal dans ses derniers retranchements. La nuit il s'arrêta à proximité d'un point d'eau. Il nourrit et laissa boire Goinfre à sa guise puis essaya de dormir. Sans succès. Dès qu'il fermait les yeux le visage de ses frères et sœurs envahissaient son esprit.
Ils allaient bien, ils ne pouvaient qu'aller bien ! Ils s'étaient toujours tirés des situations délicates. Ils avaient survécu à la famine, au froid, à la maladie. Rien ne possédait le pouvoir de les abattre. Il resta éveiller dans le noir, taraudé par le doute et la peur. Il se remit en selle avec l'aube et ne s'arrêta pas de la journée. La faim, la soif, la chaleur et la fatigue glissaient sur lui. Il fit une minuscule pause durant l'après-midi pour permettre à Goinfre de se reposer. L'animal couvert de sueur et la gueule écumante avala des litres d'eau et mangea une généreuse portion d'avoine.
Ils repartirent rapidement et ils atteignirent la capitale avant la tombée de la nuit. Le soleil commençait à descendre quand il se présenta face aux gardes qui l'inspectèrent rapidement car il ne possédait d'autre bagage qu'un sac de nourriture pour sa monture. Cette simple attente lui mit les nerfs en pelote. Il n'était qu'à quelques mètres des siens, quelques ridicules petits mètres ! Il guida son cheval dans les rues jusqu'au quartier où habitait ses frères et sœur adoptifs.
Son cœur cognait dans sa cage thoracique à lui en faire mal. Une odeur irritante de brûlé flottait dans l'air à proximité des premières maisons du quartier et il passa au trot, de plus en plus inquiet. Il comprit que quelque chose clochait quand il rencontra des gardes royaux.
- Vous ne pouvez pas aller dans cette zone jeune homme, dit l'un d'eux. Faites demi-tour.
Il n'écouta que d'un oreille et demanda d'une voix faible :
- Que se passe t-il ?
- Une maison a brûlé il y a trois jours et s'est propagé dans les habitations alentours. Nous avons maîtrisé les dernières flammes ce matin. Maintenant veuillez faire demi-tour.
Il fit tout l'inverse et enfonça les talons dans les flancs de sa monture. Goinfre se lança au galop, forçant les gardes royaux à s'écarter pour ne pas se faire renverser. Il entendit qu'on courait et criait derrière lui mais ça n'avait aucune importance. Il devait voir, voir de ses propres yeux.
Il arrêta sa monture face à une maison calcinée dont il ne restait rien hormis des gravats fumants et noirci. Il descendit de cheval, les jambes tremblantes. Auparavant se tenait ici la maison de Zolan, la maison des petits. Elle semblait solide et inébranlable pourtant aujourd'hui ce n'était qu'une ruine brûlée. Et les occupants ?
Cette pensée le glaça mais il se rassura vite : ils devaient s'être réfugiés ailleurs. Oui, c'était la seule explication logique à leur absence ! Zolan allait surgir d'une minute à l'autre et le mener dans un refuge provisoire où les petits se trouveraient aussi, sains et saufs.
Un soldat royal l'interpella et il bondit vers le pauvre homme en criant :
- Les habitants de cette maison, où sont-ils ?
Le soldat demeura silencieux, hésitant à répondre. La douleur qu'il lu dans les yeux de l'adolescent délia sa langue et il dit d'un ton désolé :
- Ils sont tous morts. Ils se sont retrouvés piégés par les flammes. Leurs restes ont été emmenés à l'hôpital royal et seront enterrés dans quelques jours. Vous les connaissiez ?
La dernière question sonna étrangement aux oreilles d'Aymeric et il se laissa tomber à genoux en face de la ruine, fauché par la tristesse. Il plongea ses mains dans les cendres encore fumantes tandis que des larmes inondaient ses joues. Un sanglot l'étrangla et il se replia sur lui-même, le front contre les pavés couverts de particules grises qui se collèrent à sa peau. Il pleura de longues minutes sans que personne n'ose le déranger.
Gordon avait dit vrai. Depuis le début ! Sa famille n'était plus. Cette pensée le terrassa de douleur et il serra les poings jusqu'à ce que ses ongles rentrent dans sa peau. Ils étaient morts. Morts brûlés dans leur propre maison, dans d'atroces souffrances. Et lui n'avait pas été là. Une main se posa sur son dos et n'eut pas besoin de relever la tête pour savoir de qui il s'agissait. Le lien l'avait prévenu de sa venue. Hydronoé resta à ses côtés pendant qu'il épanchait sa peine.
Il continua de sangloter même quand il n'avait plus une goutte d'eau à verser. Il ne voulait pas bouger. Il désirait demeurer ici, en contact avec ce qui restait des siens. Tout un pan de sa vie venait de partir en fumée, brutalement et sans raison. Ils vivaient quelques jours plus tôt et en une étincelle, plus rien. Volatilisés à jamais. Il se remémora leurs visages qu'il ne verrait plus. Ella, Jill, Karlice, Neru, Tisha et tant d'autres...Puis Zolan. Son frère aîné, son modèle. Lui qui semblait si invincible...Disparu.
Il essaya de se redresser quand la nuit fut tombée sur la capitale. Des gardes royaux s'activaient toujours autour d'eux mais ne faisaient rien pour les éloigner de ce qui restait du brasier. Les privations des derniers jours le rattrapèrent et il chancela sur ses jambes tandis que sa tête tournait. Son jumeau, camouflé par sa cape, le soutint. Il le traîna vaillamment jusqu'au palais royal en tenant la bride de Goinfre dans sa main libre. Ils n'échangèrent pas un mot sur le chemin et le silence se trouva uniquement troublé par les reniflements de l'adolescent ou ses sanglots.
Personne ne s'opposa à leur arrivée et ils pénétrèrent dans le palais comme s'il s'agissait de leur demeure. Son dragon jumeau le déposa dans leur chambre habituelle avant de s'éclipser, sans doute pour mener le cheval aux écuries.
Aymeric resta allongé à fixer droit devant lui, les yeux vides. Il n'arrivait pas à aligner deux pensées cohérentes et songeait sans cesse à sa famille. Des images s'imposaient à lui. Celles de son passé dans la rue, en leur compagnie. Chacune d'entre elle était comme un coup de poignard dans le cœur.
Il sombra dans un sommeil agité peuplé de cauchemars qui le forçait à se réveiller. Il se recouchait aussitôt pour être mieux assaillit par d'autres visions terrifiantes de ses frères et sœurs en proie aux flammes. Il s'extirpa du lit au lever du soleil et retourna dans la rue aux maisons calcinées. Il demeura assis en tailleur devant ce qui restait de la vie des siens toute la journée. Il ignora son ventre qui grondait, sa bouche pâteuse et les murmures des gardes autour de lui. Personne ne vint l'interroger.
Une fois de plus Hydronoé vint le chercher à la nuit tombée. Il n'avait même plus la force de pleurer. Il rentra en traînant les pieds.
- Tu dois manger et boire.
- Pas envie, marmonna t-il.
- Je ne te laisse pas le choix. Te laisser dépérir n'est pas une solution Aymeric.
Il hocha la tête pour le faire taire. Il mangerait et boirait si cela pouvait apaiser les craintes de son frère. Il monta dans sa chambre tandis que le dragon d'eau filait en direction des cuisines. L'adolescent frotta ses yeux humides et passa l'autre mains dans ses cheveux emmêlés. Il avisa ses vêtements couverts de poussière qui sentait la transpiration. Pris d'un frisson de dégoût il enleva ses affaires sales et fouilla dans le sac de son jumeau pour prendre un pantalon. Hydronoé revint avec des vivres et de l'eau qu'il déposa sur la table basse.
- Tu as bien fait de quitter ça. Je vais demander à une servante de faire chauffer de l'eau. Un bon bain ne te ferra pas de mal.
Il repartit aussitôt. Le jeune homme s'agenouilla devant les vivres et les observa sans intérêt. Il but deux verres d'eau et grignota quelques fruits du bout des dents, sans la moindre envie. Il les trouva fades et de toute manière il n'avait pas d'appétit. Il repoussa la nourriture et attendit que son frère revienne, ce qui ne tarda pas d'arriver.
Il aidait une servante à porter une bassine d'eau chaude qu'ils versèrent dans la baignoire. Hydronoé, toujours poli et aimable, remercia la femme avec la douceur qui le caractérisait. Elle s'en alla et Aymeric se dirigea machinalement vers le bac d'eau chaude. Il se dévêtit et se plongea dedans malgré la mise en garde de son jumeau concernant la température. Elle brûlait mais il n'en avait cure. Il remplit une cruche avec un peu d'eau avant de se frotter activement avec un savon. Il insista sur sa peau jusqu'à ce qu'elle devienne rouge.
Pourquoi ? Pourquoi cette chose horrible s'était-elle produite ? Il ne cessait de se questionner mais aucune réponse ne lui parvenait. Il se rinça en s'aspergeant avec la cruche puis quitta la baignoire en poussant un soupir. Il était exténué mais pas physiquement. Il enfila un pantalon et une chemise puis se glissa dans son lit. Son frère leva le nez de son livre et demanda d'une voix douce :
- Tu as besoin de quelque chose ?
- Non, répondit-il en enfouissant son visage dans l'oreiller.
Il cauchemarda de nouveau et plus longtemps. Quand il ouvrit les yeux il resta allongé, vide de toutes forces. Que faire maintenant ? Reprendre sa petite vie et faire le deuil de sa famille ? C'était le choix le plus logique mais il ne parvenait pas à s'y résoudre. C'était trop récent, il avait besoin de temps pour tourner la page. Son jumeau remarqua qu'il était réveillé et dit :
- Il y a de quoi boire et manger sur la table. C'est le roi en personne qui l'a apporté.
- Il est venu ici ? s'étonna vaguement Aymeric.
- Oui, il s'inquiète pour toi. Gordon aussi.
Il fit un effort pour se tirer du lit et se força à se sustenter et s'hydrater. Il ne le voulait pas mais il ne devait pas laisser son corps s'affaiblir. Zolan ne voudrait pas ça. Il serra les dents au souvenir de son frère. C'était trop injuste...
- Le souverain voudrait te voir. Il a dit que tu pouvais prendre ton temps et qu'il te recevrait quand tu seras prêt, expliqua Hydronoé.
- Je peux aller le voir dans l'heure.
- Tu n'as pas envie de dormir encore un peu ? Tu as les traits tirés.
- Ça va aller, dit Aymeric en passant une main dans ses cheveux. Ce n'est qu'une entrevue.
Il s'efforça de se rendre plus présentable tandis que le dragon d'eau annonçait à un serviteur de passage d'annoncer au régent que le jeune homme était prêt à le voir. Aymeric s'attendait à une discussion dans la salle du trône mais le roi vint en personne. Il ouvrit les portes de la chambre en grand et entra d'un pas royal. Wilson et Roland derrière lui se postèrent à l'extérieur et refermèrent derrière le souverain.
- Je suis heureux de te revoir mais j'aurais préféré que ce soit en d'autres circonstances, le salua le roi.
- Bonjour. De quoi vouliez-vous me parler ?
Il préféra entrer dans le vif du sujet. Il n'était pas d'humeur à échanger des banalités et le roi non plus sans doute.
- Est-ce que tu veux assister à l'enterrement ? l'interrogea le dirigeant avec douceur.
Son cœur se serra mais il ne s’imagina pas décliner cette proposition. Assister à une cérémonie d'adieu l'aiderait peut-être et ne pas y aller serait ce qu'il pouvait faire de pire. Même morts il les aimait encore et il trouvait insultant de décliner cette invitation. Il resterait avec eux jusqu'au bout.
- Bien entendu, accepta t-il à voix basse.
- Très bien. Et...veux-tu les voir avant ?
Le souverain avait posé la question avec une certaine réserve et Aymeric comprenait très bien pourquoi. Ses yeux s'embuèrent en songeant aux restes calcinés entreposés quelques part. Quelques os noircis, voilà tout ce qui restait des siens ! Malgré la douleur il hocha la tête. Il était venu ici pour les retrouver, il ne leur tournerait pas le dos maintenant.
- Suis-moi, l'invita le régent.
Il lui emboîta le pas sans discuter. Les deux gardes les accompagnèrent mais Hydronoé préféra rester en retrait dans la chambre. Ils cheminèrent dans les longs couloirs du palais et arrivèrent dans l'aile contenant l'hôpital. Ils ne pénétrèrent pas dans la grande salle occupées par les lits immaculés mais dans celle d'à côté. Plus petite elle contenait des caisses en bois qui s'empilait contre les plafonds et des étagères sur lesquelles reposaient des fioles et des plantes. L'odeur des végétaux séchés, des épices et des fleurs flottaient dans l'air.
Tout au fond une arche s'ouvrait dans le mur pour dévoiler un grand escalier s'enfonçant sous terre. Ils descendirent celui-ci et le roi poussa la grande porte métallique devant laquelle il s'arrêtait.
- Nous sommes dans la morgue du palais, lui apprit le souverain. Les corps non-réclamés ou de la famille royale sont entreposés ici afin de recevoir une sépulture.
Un rictus barra le visage de l'adolescent. Sa famille ne faisait pas partie de la seconde catégorie mais plutôt de la première. Aux yeux du monde ils n'étaient rien. Rien d'autre qu'une bande d'orphelins privilégiés et tirés du caniveau par la bonté du roi. Personne ne se souciait d'eux et ils avaient appris à ne compter que sur eux-mêmes, à veiller les uns sur les autres. Mais c'était terminé.
Aymeric fit un pas dans la pièce froide et sombre éclairée par quatre bougies qui brillaient faiblement dans les coins de la pièce, suspendues dans des lanternes. Des tables en bois s'alignaient face à lui, toutes recouvertes de draps blancs et bosselés qui donnaient un indice de ce qui se trouvait en dessous. Le dirigeant d'Alembras s'arrêta devant les quatre dernières et dit d'un ton d'excuse :
- C'est tout ce que nous avons retrouvé.
Aymeric ne lui en voulait pas. Le feu était vorace, il mangeait tout sur son passage. Récupérer autant d'os était déjà une chance. Il regarda les tables drapées avec un certain détachement. Ce qui se trouvait dessous n'avait rien à voir avec sa famille. Ses frères et sœurs n'étaient pas un vulgaire tas d'os rongé par les flammes.
Au souvenir de leur visage souriant et de leur rire sa gorge se noua et la tristesse lui comprima le cœur. Il commença à pleurer et ne fit rien pour s'en cacher. A quoi bon ? La triste vérité s'étalait devant lui : désormais il était tout seul. Sa famille était partie et il ne restait que lui. Le roi lui frotta le dos pour lui signaler son soutien mais ne prononça pas un mot. Aymeric ne se lamenta pas trop longtemps. Il ne devait pas détourner le monarque de ses obligations. Il essuya ses yeux et demanda :
- Quand a lieu l'enterrement ?
- Demain, au cimetière nord.
Aymeric haussa un sourcil. Le cimetière nord ? C'était celui réservé aux familles nobles, aux riches, à l'élite de la capitale. Les plus pauvres se faisaient ensevelir au cimetière sud, plus grand.
- La cérémonie débutera dans la cathédrale puis nous nous rendrons au cimetière. Je pensais décorer leur tombe avec une statue en marbre. Qu'en penses-tu ?
- Bonne idée, répondit-il distraitement.
A quoi servait une telle décoration quand on était mort ?
- Est-ce que tu as une préférence pour la forme de celle-ci ? insista le dirigeant sans se départir de son ton doux.
- Un corbeau. Un corbeau blanc.
Si l'animal favori de son frère aîné veillait sur leur tombe il se sentirait plus rassuré. C'était sa manière à lui de leur rendre un dernier hommage. Son frère aîné les comparait si souvent à cet oiseau...Mais cette fois il ne serait pas noir mais immaculé. Car là où ils allaient, personne ne pourrait les traiter comme des calamités. Le roi ne posa pas de question concernant son choix et enchaîna :
- Et concernant l’épitaphe ?
L'adolescent réfléchit quelques secondes afin de décider de la meilleure formule à adopter. Il finit par dire d'une voix tremblante :
- Ici repose une famille unie que même la mort n'a pas su séparer.
Le régent approuva d'un signe de la tête. Comme il n'ajoutait rien Aymeric tourna les talons, sa peine chevillée au corps.

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