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Lou

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Mes doigts pianotent sur la table au rythme de mon anxiété. Un, deux, trois, quatre...

Le bruit sourd de mes frappes sur la table couvrent presque le ''tic tac'' horripilant de l'horloge au mur. Mes yeux, envoûtés par les aiguilles qui tournent avec lenteur, ne remarquent presque pas Léo, les bras croisés, qui lui même me fixe avec insistance.

  • Tu as vraiment aucune idée d'où ils pourraient être ?

Je redresse la tête, perds mes yeux dans les siens, tout en cessant de battre ma mélodie improvisé sur le panneau de bois.

  • Pour la énième fois, non.
  • Putain, ils sont sérieux de se barrer comme ça ? Sans un mot, rien ?
  • Je sais pas, ils ont peut-être eus une urgence ?
  • Les urgences, on les partage, on se tire pas sans rien dire comme ça !

Il se couvre le visage des mains, exhale avec agacement, avant de me taper sur les doigts lorsque je recommence de frapper la table.

Les minutes s'écoulent, sans nouvelles, sans paroles, sans émotions.

Ce matin, lorsque nous nous sommes réveillés, la maison était vide. Pas un chat, pas un bruit, rien. Nous en avons vite fait le tour après avoir compris qu'ils n'étaient pas dans leur chambre, avant d'aller interroger les parents de Mia, ceux de Léo, et ma mère. Rien : personne ne les avait vu de la matinée.

C'est à ce moment-là, que nous avons vraiment commencé à stresser. Peut-être sont-ils repartis pour une mission suicide que mon amie d'enfance semble apprécier depuis un certain temps, peut-être ont-ils été retrouvés par des patrouilles de Reborn ?

Jusqu'à maintenant, midi douze au cadran, nous n'en savons strictement rien.

Ce n'est qu'à treize heure et des poussières, que la porte de l'entrée s'ouvre dans un battement d'air, et que Mia déboule dans la pièce, les poings serrés, le visage fermé. Je discerne mal l'expression de ses yeux, mais devine qu'elle ne doit pas être avenante.

Je la scrute du mieux que je peux, attends de voir si elle va s'arrêter, pour finalement laisser Léo gérer la chose, avec tout son calme et sa sérénité naturelle.

Elle ne semble pas décidé à nous adresser la parole ou juste nous donner une explication, et nous dépasse même sans un regard en arrière.

Je coule un regard à Léo, et compte dans ma tête jusqu'à cinq, nombre de seconde qu'il lui faut habituellement avant de laisser exploser la marmite.

  • Tu plaisantes j'espère ?

Mia, stoppée net, se retourne pour dévisager Léo avec froideur, avant de hausser un sourcil agacé.

  • Quoi ?
  • Tu vas juste retourner dans votre chambre sans même nous dire où vous étiez ? On s'est fait un sang d'encre !
  • Grand bien vous fasse, on a tous passé une mauvaise matinée comme ça.

Et elle repart, sans autres commentaire sur cette argument plus que léger pour défendre son escapade matinale.

En un clin d’œil, Léo se lève et part à sa poursuite tandis que les pas de notre amie résonnent déjà dans les escaliers.

  • Reviens ici !
  • Lâche-moi c'est bon, je suis là alors oublies l'affaire !

Dans ma tête, je me fais la réflexion qu'elle ne fait que s'enfoncer, que faire monter la pression de mon petit ami. Elle devrait savoir pourtant, qu'il est plutôt à fleur de peau trois-cent soixante-cinq jours par an.

Un grondement furieux et un claquement de porte plus tard, le silence s'abat à nouveau dans la maison. De courte durée cependant, car la porte d'entrée s'ouvre à nouveau, sur un Elio au teint blafard. Il s'approche rapidement de moi et se penche en avant pour s'assurer que j'ai bien remarquer sa présence. Ses yeux sont rouges et gonflés, ce qui me laisse à penser que la mauvaise matinée de Mia, a un lien avec lui.

  • … oui ? je tente avec nervosité.
  • Elle est où ?
  • En haut avec Léo, et elle est furax. Il s'est passé quoi ?

Il se mord la lèvre, lève rapidement la tête pour fixer le plafond quelques secondes, avant de soupirer et de s'asseoir à côté de moi.

  • J'ai fais une connerie monumentale Lou. Du genre vraiment... monumentale.

Je secoue la tête, lui signifiant de m'en dire plus, ce qu'il s'empresse de faire en couchant leur escapade de ce matin en quelques phrase balbutiées avec rapidité. Dans son récit, je ressens sa sincérité quant à ses remords, quant à sa honte de s'être laissé submergé par tout ses sentiments contradictoires. Il m'explique avec les larmes aux yeux, comment il a perdu le contrôle face à sa mère, comment il a repoussé Mia et surtout, à quel point il s'en veut.

Et vraiment, j'aurais aimé que Léo soit là pour entendre ces mots perdus dans les émotions, saturés de vérité, et surtout, qu'il ai la version de Elio avant de s'emporter à son tour.

  • Où il est ?!

La voix retentit à l'étage, tandis que Elio termine à peine son récit. Mon sang se glace dans mes veines en notant les vibrations furieuses dans la voix de Léo. Les même qu'au lycée et au collège, lorsqu'une colère plus profonde que la simple feinte, l'animait face à quelqu'un.

  • Léo putain je t'ai dis que c'était pas tes affaires !

La voix de Mia désormais, trop tardive car Léo apparaît déjà en bas des escaliers, les traits tirés par une colère aussi noire que ses yeux.

  • Tu as osé ? Bordel dis-moi que c'est pas vrai.

Il s'approche à grandes enjambées, les pas lourds, pour finalement saisir Elio au collet et le tirer de sa chaise d'un geste brusque.

  • Léo, je t'interdis de t'en mêler, c'est notre affaire, pas la tienne !
  • Du moment que quelqu'un te frappe, ça devient mes affaires.

Sa voix est blanche, et un sourire distordu étire désormais ses lèvres.

Il me faisait déjà peur à l'époque lorsqu'il était dans cet état, mais maintenant, et alors qu'il vient de plaquer Elio contre un mur, je comprends pourquoi personne ne s'en prenait à Mia ou à moi à Liberty : il est réellement terrifiant.

Mia me rejoint, et pose ses mains sur mes épaules. Je ne la connaîtrais pas, je dirais qu'elle a peur de s'approcher de Léo. Sauf que depuis la primaire, j'ai eu le temps de cerner l'animal, et surtout de comprendre que son meilleur ami ne lui fait absolument pas peur. Non, si elle n'agit pas, c'est juste qu'elle attend le débordement de trop, celui qui pourrait faire passer cette altercation de ''passablement plaisante'' à ''véritablement dangereuse''. À vrai dire, et c'est ça qui m'inquiète le plus, il me semble bien qu'elle attende que Elio soit assez secoué par Léo, pour ne plus recommencer. Qu'elle attend que son meilleur ami lui fasse passer l'envie de recommencer sans bouger le petit doigt.

Moi, tétanisé de stupeur face à cet excès de violence aussi soudain que puissant de la part de Léo, je reste stoïque sur ma chaise, attendant comme Mia, que la situation se calme, ou bien qu'elle dégénère. Plongé des années en arrière, je me retrouve à nouveau devant Liberty, ce jour où il a, lors d'une de ses crises de violence, cassé le bras de Celio Romas, et espère silencieusement qu'il se calmera avant de faire subir la même chose à Elio.

  • Tu vas répondre rouquin de mes deux ?!

Il le secoue un peu plus fort, et Elio ne réagit pas. C'est à peine si il le regarde en face, la tête tournée à notre opposé. Lui qui était déjà mal pour ce qu'il avait fait à Mia, voilà qu'il se retrouve au pied du mur.

Bien sûr, je ne cautionne pas que dans un excès de violence ou non, on puisse frapper quelqu'un d'autre, d'autant plus une femme, et surtout mon amie d'enfance. Cependant, se mettre dans un tel état, je trouve cela un peu démesuré. Au lieu de s'asseoir et d'en parler, nous tombons directement dans les extrêmes. Quelle connerie, ces sentiments exacerbés et ce self-control totalement absent.

  • Je te jure explique-toi ou je te pète les dents !
  • Arrête Léo, ça suffit maintenant ! je m'écrie lorsque le premier coup de poing est donné.

''Mode survie'' activé. Léo a évolué au niveau de sa force, sa vitesse, son endurance et son intelligence. Elio, uniquement au niveau de sa vitesse. Clairement, il n'a aucune chance de s'en tirer en un seul morceau face à mon petit ami. C'est pourquoi je me redresse rapidement pour m'approcher des deux adversaires, et saisir le poignet de Léo avec maladresse. Je ne me suis toujours pas habitué à mon handicap, et les distances restent encore mon gros point faible. Ma main fend l'air, et par miracle se referme sur le tissu du sweat de Léo. Je suis soulagé de ne pas avoir raté mon coup, mais déchante bien vite lorsque ses yeux horriblement sombres se posent sur moi, dans un regard qu'il me jette par-dessus son épaule.

  • Laisse-le c'est bon. Il recommencera plus.
  • C'est sûr vu que je vais l'en rendre incapable !

Il se retourne sans que j'ai le temps de répondre, et me fait lâcher prise d'un geste brutal.

Nouveau coup de poing.

Je ne sais pas quoi faire, et ressens en moi ce vide ignoble qu'est celui de ne rien savoir faire, de ne rien savoir dire pour calmer la personne que je suis pourtant censé connaître par cœur.

Mia s'approche de moi, et me fait reculer de quelques pas.

  • Il faut qu'il se calme, je murmure rapidement.
  • Tu sais bien qu'il se calmera pas tant que...
  • Mia c'est ton mec qui est en train de se faire cogner là, bouge-toi !

Elle m'observe avec hésitation, et je sens mon sang faire un tour complet en une fraction de seconde. Elle hésite ? Vraiment ? Ce n'est pas à Léo de régler son problème de ménage, mais à elle, et seulement à elle. Et pas forcément dans la violence.

Ils commencent vraiment à m'énerver, et tous autant qu'ils sont. Elio pour avoir frappé Mia, Léo pour s'emporter autant pour un simple coup, et Mia pour oser ne pas réagir alors que Elio se serait déjà jeté dans la mêlée pour la défendre si il lui arrivait la même chose.

C'est pourquoi, réunissant tout le courage dont j'ai besoin, et alors que Elio amorce un nouveau coup de poing, je m'approche de Mia, et la frappe. De toute mes forces, en plein visage.

Mes phalanges en heurtant sa pommette craquent et le bruit macabre de son os cassé attire immédiatement l'attention des deux autres habitants de la maison. Mon cœur bat un tempo rapide et soutenu, et je me surprend moi-même à penser que ça ferait presque du bien. D'enfin attirer leur attention, de pouvoir les calmer, alors que la situation dégénérait et que je ne pouvais rien faire d'autre. Parler ? Ils ne m'écoutaient pas. Frapper la table ? Ça reste une table.

Léo, totalement déconcerté, relâche Elio qui s'écroule au pied du mur cotre lequel il était adossé, et Mia s'agenouille, en tenant son visage entre ses mains. Un léger filet de sang perle entre ses doigts, et je fronce les sourcils, furieux.

  • C'est bon, vous m'écoutez maintenant ?! je m'époumone avec mauvaise humeur.

Je devine leurs yeux braqués sur moi, et gronde de colère. Et dire qu'il aura fallu que j'agisse comme eux pour capter leur attention.

  • Vous commencez vraiment à me les briser, vous comprenez ça ? Reborn voulait que nous soyons violents, et c'est ce qui est en train de se passer ! Elio qui frappe Mia, Mia qui réagit pas lorsqu'on frappe Elio, et toi...

Je m'approche de Léo et le pousse légèrement en arrière d'une pression de mon doigt contre son torse.

  • Tu te rends compte de la démesure de ta réaction ? Il lui a mis un coup, il lui a pas fendu le crâne par terre non plus ! Il faudrait apprendre à gérer tes colères. Et je te précise juste au cs où tu me sortirais « Oui mais c'est Mia, alors je la défend et blablabla » que moi aussi, je viens de la cogner. Et sûrement bien plus fort que Elio. Sauf que moi, tu ne me toucheras pas, on le sait tous les deux. Ce qui veut dire que tu défends, quad ça te chante. Si c'est pas le cas, te gêne pas, de toute façon je verrais pas le coup venir.

Je lui montre mon visage tout en balayant mes trois vis à vis d'un regard las. Léo laisse une ombre horrifié passer sur son visage, et je vois ses muscles se décrisper en même temps que sa respiration de calme. Il vient sans doute de s'imaginer en train de me cogner aussi fort que ce qu'il vient de faire subir à Elio, et s'est rendu compte de la véracité de mes paroles : toujours dans la démesure et la violence à outrance. Il existe d'autres moyens de communication, c'est ce que je me tue à leur dire.

  • Ici, je reprends, on est en sécurité, ok ? Pas totalement sortis d'affaires, mais quand même, comprenez que depuis trois ans, ce n'a pas été le cas. Vous deux avez dû tuer au compte de Reborn, et toi, tu as tué un nombre incalculable de types dans l'arène des Jeux. Sauf que maintenant, c'est fini, ok ? Plus besoin de jouer des poings pour assurer votre survie, c'est pigé ça ?

Ils ont tous cessés de bouger pour m'écouter, tout ouïs, et je jurerais presque que mes mots font tiltes.

Je me suis fais la réflexion que durant deux ans, bien que j'ai subis les pires horreurs dans les centres d'expérimentations, je n'ai au moins pas été obligé de produire de la violence pour le compte de Reborn. Bien sûr, je comprends que Mia et Elio aient dû agir de la sorte sous la menace de la punition, et l'optique de nous revoir, et que Léo s'est simplement défendu durant les Jeux, mais désormais, à quoi servent ces coups et cette violence ? Pour le moment, à rien. Tant que nous n'aurons pas de plan qui inclura de devoir se battre, nous ne devrions plus avoir à agir de la sorte.

Alors pourquoi se battre, encore, et encore, sans même être sous la contrainte ?

  • Cette violence qui nous berce depuis bientôt trois ans, est en train de vous consumer, et vous ne vous en rendez même pas compte. Je suis vraiment désolé pour vous, que le Reboot ai commencé à ronger votre cerveau, mais je ne peux rien pour vous, hormis vous mettre face à la vérité. C'est le moment de vous ressaisir, vraiment.

Je leur jette un dernier regard équivoque, avant de tourner les talons pour rejoindre la porte d'entrée. Les poings serrés le long de mon torse, je fixe le sol pour ne pas trébucher, et surtout pour ne pas croiser leur regard au cas où je redresserai la tête.

  • Si on a survécu jusqu'à maintenant, c'est parce qu'on se serrait les coudes. Si vous commencez à vous battre, on mourra très prochainement. C'est tout ce que j'avais à vous dire. À vous de gérer le reste.

Personne ne me répond, et je sors dehors, en direction de l'immeuble où se trouvent ma mère et les autres. Pour le moment, je n'ai plus envie de voir leurs yeux hagards d'être mis face à leur propre vérité. Je n'ai plus envie d'entendre leurs arguments que je devine bateaux, non. J'ai juste besoin de calme, de chaleur et de paix. Quelque chose qui visiblement, depuis le retour de Mia et Elio ce matin, n'est pas prêt de se reproduire de si tôt.

...

Dans les bureaux aménagés par Redhead et nos parents, règne une petite agitation qui ne me dérange pas, compte tenue de l'atmosphère étouffante de laquelle je viens tout juste de sortir. Non vraiment, ces quelques vas et viens de bureaux en bureaux, ces quelques apostrophes d'un bout du couloir à l'autre, ne me font rien. Je les vois, et les entends à peine à vrai dire.

Assis en tailleur par terre, mon dos contre l'assise du canapé sur lequel ma mère se trouve, je la laisse me caresser les cheveux tout en me parlant doucement. En face d'elle, Sophie et Aniella – la mère de Léo – discutent tout en sirotant un thé au citron. Dans mes souvenirs, je ne me rappelle pas de la mère de Mia entretenant de bonnes relations avec celle de Léo, mais soit. Les gens changent, j'en ai l'exemple type comme petit ami.

  • Ils vont se calmer, mon loup. Mets-toi à leur place, ça a dû être compliqué pour Elio ce matin.
  • C'est une raison pour taper sur Mia ? Maman, son père était violent, à quoi il pensait en agissant comme il l'a fait ? Perso, j'appelle ça du transfert.
  • On dit que ''redire c'est revivre'', peut-être que pour lui ça a été ''revoir c'est revivre'' ?

Je dévisage Sophie, hausse les épaules à la suite de son hypothèse plus ou moins convaincante, et ferme les yeux tandis que les doigts de ma mère jouent avec mes mèches.

  • Parlons d'autre choses, sourit sa voix. Ils finiront par se calmer, alors ce n'est pas la peine de tant nous y attarder.

Je hoche la tête, également désireux de passer à autre chose et attendre un peu pour retourner les voir. En espérant qu'ils ne se soient pas entre-tués à la suite de mon petit coup d'éclat, court mais virulent.

  • Tu as soif Lou ? me demande Aniella.

Je rouvre mon œil valide pour scruter son visage avec attention. Si j'avais un souvenir net de Sophie et Hector, je ne me souvenais plus tellement du visage de la mère de mon petit ami. Cela dit, je ne la voyais pas beaucoup étant enfant, et encore moins devenu adolescent. C'est pourquoi j'ai finis par oublier ses cheveux blonds au carré et ses yeux aux nuances kakis. Je souris en me faisant la réflexion que cette femme que Léo traite toujours de sorcière, a pourtant un joli visage aux courbes douces.

  • Oui, mais je vais aller me chercher quelque chose, vous embêtez pas.
  • Tu peux me tutoyer tu sais ?
  • … si vous voulez.

Je me redresse, quitte l'étreinte chaleureuse des jambes de ma mère passés autour de moi pour me rendre vers la petite salle aménagée en cuisine de fortune par Juan et Sophie ; pour eux, des bureaux sans salle café, ce ne sont pas de bonnes conditions de travail.

En poussant la porte, je suis surpris de tomber sur Jeremy, Tim et Juan en pleine discussions, le plus jeune des trois négligemment assis sur un comptoir à côté de la machine à café.

  • Tiens, tu as perdu ton ombre ? me lance Jeremy.
  • J'ai engueulé mon ombre si tu veux tout savoir. Il y a du thé noir ?

Je m'approche d'un placard où sont censés être entreposées les boites de thé et autres sucres en tout genre, avant de me faire relancer par Tim.

  • Rien de grave ?
  • Pas encore, Je l'espère pour lui du moins.
  • … ok, tu as pas envie d'en parler ?
  • Clairement non. Si on pouvait éviter le sujet, ça m'arrangerait.
  • Bien. Mia et Elio sont revenus ?
  • Oui. Et je veux pas en parler non plus.

Ils hochent tous la tête, et voyant que je n'arrive pas à lire les écritures sur les boites en carton, Juan s'en saisit pour ne me rendre que celle dont j'ai besoin pour me préparer ma boisson.

  • Tu veux une bonne nouvelle ? Pour palier à ce début de journée maussade ?
  • Dis toujours, tu pourras de toute manière pas la faire empirer.
  • On a trouvé le nom du gars chargé de la production de la substance X.

Piqué au vif, je me tourne vers la voix de Juan et hausse un sourcil pour l'inciter à continuer, tout en finissant de remplir ma tasse d'eau.

  • C'était plutôt facile à vrai dire : Lydia nous a donné les codes de sa grand-mère pour accéder à une base de donnée privée de Reborn, que Tim a réussi à cracker ce matin-même. Résultat, quelques encombres au niveau de la connexion, et contenu réduit, sûrement car Miss Regina n'était que l'infirmière du centre, mais étant donné que la substance X la concerne directement, on a réussi à trouver le nom du type qui la fabrique.
  • Et ? C'est qui ?
  • Un certain Gerulf Erfinder. Un allemand je suppose ?
  • Non sans déconner, se moque Jeremy en buvant une gorgée de café. Bien sûr qu'il est allemand. Mais bref, on s'en fout de ça.

Je hoche la tête pour approuver, tout en plongeant mon petit sachet de thé dans l'eau chaude. Tim, fier comme un coq perché sur son comptoir, me lance une œillade satisfaite lorsqu'un sourire étire mes lèvres.

Effectivement, c'est une bonne nouvelle. Une excellente nouvelle même. Maintenant que le créateur de cette merde à un nom, on va pouvoir le pister : aujourd'hui, plus personne n'est invisible grâce au web. Il nous suffira de le pister, pour le trouver, et lui faire cracher le morceau. Composants, lieu de la fabrication, et plus encore. Connaître son nom nous offre une myriade de possibilités.

  • Tu as pas eu trop de mal avec la base de donnée ?
  • Étant donné qu'on avait des identifiants, non. Par contre, si je ne les avais pas eu, ça aurait été compliqué. Ils ont un codage impressionnant, vraiment. En même temps, on parle de Reborn donc...
  • Tu y serais arrivé, niveau informatique t'es un génie.
  • Pas tant que ça, me réfute t-il en rougissant.

Je lui donne un petit coup sur l'épaule tout en me hissant à ses côtés sur le comptoir.

  • Andres comptait nous convoquer cet après-midi, pour mettre un plan au point.
  • Ça m'étonne pas.
  • Tu crois que les autre miraculés seront en mesure de se joindre à nous ?

Je bois une gorgée de mon thé tout en plantant mon œil valide dans ceux de Juan.

  • J'espère vraiment pour eux qu'ils le seront

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