18 (partie 2)

13 minutes de lecture

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Mia

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Assise dans la salle commune, occupée à lire mon manuel théorique – chapitre système de sécurité – je ne remarque pas immédiatement la fille qui vient d’entrer, alors que jusqu'à maintenant, j'étais seule. Je me contente de lui jeter une petite œillade par-dessus mon ouvrage, la regardant s'asseoir en face de moi dans un silence confortable, avant de reprendre ma lecture.

Cette fille, je la connais : Jelena, vingt ans, Reborn en fin de formation. À Reborn, m'a t-on raconté, elle est connue comme le loup blanc, de part son caractère aussi glacial qu'un iceberg, et sa force de frappe dépassant largement certains Reborn confirmés. Je ne lui ai que très rarement parlé, mais sais, que lors de notre test physique, elle a passé une soufflante à Elio. Ce qui en soit, donne déjà une bonne idée du personnage.

Je me rappelle que c'est également elle qui nous a accueillis le premier soir.

Au bout de quelques dix minutes à sentir son regard sur moi, je finis par refermer mon manuel, le poser à plat sur mes cuisses, et planter mes yeux dans les siens.

  • Oui ?

Elle hausse un sourcil, visiblement étonnée que je daigne enfin lui porter de l'attention, et me désigne le manuel du doigt.

  • Tu es studieuse ou c'est juste un genre que tu te donnes ?
  • J'ai juste pas envie d'échouer aux examens de mi-formation et de me faire descendre.

Elle hoche la tête, tout en me fixant, avant de soupirer, le nez en l'air.

  • Est-ce que tu savais, que les Reborn perdent la majorité de leurs sentiments, mais pas le désir sexuel ?
  • Wouah, super, je marmonne avec peu d'enthousiasme. Et c'est censé me rassurer ?
  • Non. C'était juste à titre informatif. Tu as déjà lu cette partie, dans ton manuel ?

Je hoche négativement la tête, avisant en même temps que la neige commence à tomber, dehors. De gros flocons cotonneux, s'écrasant avec mollesse sur le sol de la cour.

  • Tu devrais le lire, ça devrait t'intéresser.
  • Euh, Jelena c'est ça ? De quoi voulais-tu me parler ? Parce que je me doute que ça n'a rien à voir avec ma lecture du manuel. Sinon, tu n'aurais pas pris la peine de me chercher, pour finalement me retrouver ici.

Elle soupire, croises ses doigts entre ses cuisses écartées et se penche légèrement en avant, un petit rire nerveux s'échappant de ses lèvres pleines.

  • Non, effectivement. Tu es perspicaces Mia Dos.
  • Juste logique. Alors ?

Elle contemple ses chaussures encore quelques instants, avant de relever la tête, pour que je puisse découvrir sur son visage une expression passablement douloureuse.

  • Je suis venu te parler de ton copain. Le blond.

Elle se lève, et vient s'asseoir sur le fauteuil à côté du mien, avant d'inspirer par le nez, et de se mordre la lèvre.

  • Il faut que tu lui dises, qu'il faut qu'il arrête de faire le malin en cours de sport, me chuchotte-t-elle.
  • ... pardon ?
  • J'ai entendu des filles de ta classe parler entre elles. Selon leurs dires, il serait plutôt... fort.
  • Oui, il l'est, je marmonne, sceptique. C'est quoi le souci ?

Jelena, les jambes désormais croisées, observe rapidement du côté de la seule porte de la salle, vérifiant qu'elle est toujours fermée, avant de se pencher à nouveau vers moi, soucieuse.

  • Je sais que c'est un Reborn quatre. Ce qui fait déjà de lui une cible de choix pour Criada.Mais si en plus de ça, il se montre enthousiaste à l'idée de se battre, il finira forcément aux Jeux.

Mon cerveau court-circuite. De quoi est-elle en train de me parler ? Un Reborn quatre ? Les Jeux... ? Je n'ai jamais entendu parler de l'un ou de l'autre, et dois avouer que l'attitude de Jelena commence sérieusement à m‘inquiéter.

  • Jelena je..., je ne comprends pas un traître mot de ce que tu racontes.
  • Ton ami, le blond. Il a ses quatre capacités développées, on appelle ça un ''Reborn quatre'', c'est un peu le must, pour les scientifiques de ce foutu centre. Et..., il faut que tu saches que bien que le but premier soit de créer des ''agents'', il en existe un autre... On appelle ça les Jeux.
  • Et... c'est quoi ça, les Jeux ?
  • Criada. Il organise des affrontements de Reborn, ouverts aux humains, qui peuvent parier un peu comme dans des matchs de catch tu vois ? Sauf que lors de ces jeux, il ne peut pas y avoir un perdant, et un gagnant. Seulement un gagnant, et un Reborn mort..

Mon sang se fige dans mes veines, tandis que l'image d'un affrontement entre Reborn, fait doucement son chemin dans mon esprit brumeux.

C'est marrant car apprendre ça, ne m'étonne même pas. Je pense qu'au fond de moi, je me doutais que quelque chose de ce genre, se tramait ici. Que tout ne pouvait pas être aussi clean et organisé que les surveillants et les gérants essayent de nous le faire croire. Et puis, nous parlons tout de même d'un centre que je pense clandestin, dont l'existence est connue par très peu, et qui ressuscite des adolescents morts pour les mettre au service de ce gouvernement. Ce qui en soit, est déjà complètement fou. Et, j'imagine que les humains participant au Jeux, ne sont pas eux-mêmes blancs comme neige.

La seule chose qui m'embête vraiment, est le fait que Léo soit le point central de cette révélation.

  • N'en parle à personne, me demande Jelena, anxieuse.
  • Comment es-tu au courant de tout ça ?
  • Ma petite amie, ici, était une Reborn deux. Ce qui, jusqu'à votre arrivée, était le stade d'évolution le plus élevé. Ils l'ont forcé à participer aux Jeux, et elle n'est jamais... revenue.

Son visage se crispe, tandis qu'elle me confesse le passé de sa petite amie, et je sens mon propre cœur faire un bond dans ma poitrine. Car, l'espace d'un instant, j'imagine Léo, à la place de cette fille, morte au combat pour divertir les gérants de Reborn, et les humains venus assister au combat lui ayant coûté la vie.

  • Vous êtes différents des autres Reborn, achève t-elle. Je ne sais pas encore en quoi, je finirais par le découvrir, mais en attendant, mets ton ami en garde ; tu es aussi proche de lui, que moi de Stéphanie, à l'époque. Et... je ne m'en suis toujours pas remise, alors j'aimerais qu'il ne t'arrive pas la même chose. Tu as l'air d'être une fille bien, Mia. Protège-le. Ne fais pas comme moi. Et, si tu en as l'occasion, sauve-toi. Tire-toi d'ici, emmène tes amis avec toi, et dénonce cette organisation.

Elle se redresse, les yeux bordés de larmes, et me tourne rapidement le dos avant de disparaître par la porte de la salle commune.

Moi, les yeux écarquillés, les lèvres tremblantes, je reste stoïque quelques longues minutes, ressassant ce que vient de me confier Jelena, avant de brutalement revenir à la réalité, et percuter le fin mot de toutes ses explications : Léo, mon Léo, est en danger.

Je sors de ma transe, de mes interrogations et de mon flux de pensées ininterrompu depuis le départ de Jelena, lorsque la porte s'ouvre sur Lou, tout guilleret, un large sourire plaqué au visage. Il est habillé d'un large sweat noir que je devine ne pas être le sien, et d'un pantalon de sport à l'apparence plutôt confortable.

  • Je te cherche depuis tout à l'heure, s'écrie t-il en sautant par-dessus un fauteuil pour s'y asseoir.
  • Je révise, et tu te doutes que vu le ramdam que vous faites dans la chambre, je suis mieux ici.
  • On a deux jours de repos, Mia ! Décroche de ce fichu bouquin !

Il attrape le manuel théorique qui est toujours fermé sur mes cuisses, et le jette négligemment quelques mètres plus loin, sous mon regard peu enclin à rire de son geste.

Je ne me sens pas bien, vraiment pas bien du tout. Ma conversation avec Jelena, bien que brève, m'a vraiment secouée, et me laisse avec quelques interrogations qui ne trouveront de réponse sans que je ne fouine un peu dans toute cette histoire.

Quel est le but exact de cette ''école'' ? Créer des soldats ? Des bêtes de foire devant s'entre-tuer pour distraire les humains ? Et d'ailleurs, depuis quand les humains sont-ils au courant de tout ça ?

Je fixe Lou, me mordant la lèvre, et finissant par me demander si je ne devrais pas lui en parler.

Lorsque nous avions des situations dites de ''crise'', c'était toujours Lou qui trouvait les solutions et les meilleures façons d'agir pour palier au stress de l'instant.

Quand je m'étais blessée, après m'être battue en dehors du lycée, et que je risquais donc l'expulsion pour faute grave, il avait trouvé une solution. Lorsque Léo avait cassé le tableau blanc interactif au collège, c'est lui qui était allé parler au principal pour lui expliquer que ce n'était qu'un malencontreux accident, dans lequel Léo avait été autant blessé moralement que le tableau n’ait subi de dégât. Alors que l'histoire de base se rapprochait plutôt d'un concours de lancer de dictionnaires à travers la salle.

En résumé, Lou représente depuis des années notre maître spirituel dans les situations critiques.

Mais, j'ai remarqué que depuis que nous sommes rentrés à Reborn, il semble moins serein, plus tendu, et sûrement pas en capacité de gérer un cas de figure dans lequel la vie de Léo est impliquée.

Alors, je ne dis rien.

  • Tu comptes aller t'entraîner demain ? Il paraît qu'on aura le droit d'utiliser les simulateurs...

Moi, utiliser de plein gré les simulateurs pour me retrouver une nouvelle fois face à ma peur viscérale du feu ? Et puis quoi encore ?

  • Sincèrement, je ne penses pas, je n'aime pas trop les...
  • Mia !

La porte claque en s'ouvrant à nouveau, mais cette fois-ci je me tends, en voyant entrer Elio, sourcils arqués et mâchoire crispée.

  • Viens avec moi.
  • Quoi ?

Il m'attrape par le bras, en contournant le fauteuil sur lequel je suis assise, et me tire à sa suite, sous le regard ahuri de Lou qui nous voit sortir de la salle sans réellement comprendre, tout comme moi, ce qui est en train de se passer.

Je n'arrive pas à me remettre les idées en place, tandis que nous passons la porte de la salle commune. Ses gestes sont brusques, mal assurés, et quelque peu désordonnés, ce qui fait que dans sa précipitation, je finis par m'arrêter, le contraignant à faire de même. Sa main se crispe autour de mon poignet, mais je n'en ai cure, désireuse de savoir ce qui le met dans un état pareil.

  • Je n'irais pas plus loin tant que tu ne m'auras pas dit ce qu'il se passe.
  • Il faut que tu viennes avec moi, mon père veut m...
  • Elio, où es-tu ?

La voix de monsieur Criada résonne dans le couloir comme un coup de tonnerre, et je me fige sur place : rien que son intonation ne laisse présager rien de bon.

Au loin, des pas lourds claquent sur le sol carrelé, et j'ai juste le temps d'échanger un regard rassurant avec Elio, que déjà l'ombre massive de son paternel se dessine au bout du couloir.

  • J'imagine que ça t'amuse de me faire courir dans tout l'internat ?

Mon ami ne répond pas, pétrifié sur place. C'est donc, tout naturellement, que je lui glisse un ''tout va bien'', avant de me tourner face à monsieur Criada, lui bloquant le passage pour atteindre son fils.

  • Bonjour monsieur Criada, comment allez-vous ?
  • Ça irait mieux si mon fils ne jouait pas aux imbéciles, gronde-t-il. Elio, on y va.

Il tend la main pour attraper mon ami, mais une nouvelle fois, je m'interpose pour contrer son geste, sous son regard plus qu'exaspéré. Je ne sais pas trop ce que je suis en train de faire, ni les conséquences que mon geste pourrait avoir mais, il me semble essentiel, voir vital de m'interposer. Au moins cette fois. Lui montrer que mon soutien ne se résume pas qu'à des paroles creuses et sans vie.

  • Mia, vas t-en. Je veux parler seul à seul avec mon fils.
  • Et moi je crois qu'il n'en a pas envie.
  • Et de quoi je me mêle ? Et de toute façon, ses envies je m'en fiche. Il vient avec moi, un point c'est tout.
  • Mia...

La main de Elio, dans mon dos, attrape la mienne, et me tire légèrement en arrière : son action semble me prier d'arrêter de tenir tête à son père, sauf que sur ma lancée, je ne compte pas m'arrêter tout de suite. De plus, j'ai bien peur qu'en plus de toute la haine que je ressens envers monsieur Criada, ne vienne s'ajouter mon état de stress dû aux paroles de Jelena.

  • Ce ne sont pas vos affaires, jeune fille.
  • Et moi je crois bien que si. Voyez-vous monsieur Craida...

Je fais un pas en avant, et approche mes lèvres de l'oreille de mon interlocuteur, pour lui souffler un très bas, mais pourtant très clair « Je sais tout ». Puis, je me recule, me reposte à côté de Elio, et attends la réaction de son père, qui tarde à arriver.

D'ordinaire, je ne suis pas dans la provocation, ce n'est pas dans ma nature de l'être. Cependant ici et maintenant, je sens mon corps agir seul : cette ''école'' nous prend pour des idiots, et ça commence vraiment à suffire. Je ne supporte pas d'être prise pour une imbécile, encore moins par un homme qui de part son passif et son actif, me révulse. C'est pourquoi je ne me démonte pas et reste droite face au père de Elio.

  • Pardon ?
  • Vous m'avez très bien entendue. Alors maintenant, je vous prierai de laisser Elio tranquille. Car, si ce n'est pas lui qui met un terme à tout ça, ce sera moi.
  • Est-ce que tu es en train de me menacer ?

Je n'ai pas peur de ce type. Vraiment pas. Cela fait presque un mois que je m'entraîne tous les jours au combat au corps à corps, que je me muscle, et que je développe ma puissance de frappe. Le père de Elio, aussi grand et large soit-il, ne m'intime rien de plus que du mépris, et du dégoût. Car, quand je le vois, je ne vois pas l'homme, mais le monstre, celui qui a battu et abusé de mon ami durant toute sa vie, le cachant du monde extérieur en le gardant captif dans sa propre maison, afin que sa violence ne soit pas révélée au grand jour.

Et, si le but de Reborn est de créé des soldats d'élite pour éradiquer les nuisibles du globe, je me demande bien pourquoi c'est justement l'un d'eux, qui contrôle l'une de ses branches.

  • Oui, je vous menace, monsieur Criada. Pourquoi ?
  • Je te rappelle que sous preuve du contraire, ici, c'est moi qui commande.
  • Vous êtes le sous-directeur d'un centre, censé créer et former des agents spéciaux, des soldats d'élite dont la mission future sera de se débarrasser des ordures que le monde porte en son sein. Et bien, laissez-moi vous assurer, que sur l'échelle des ordures, vous êtes dans le top trois des pires, de celles qu'il faudrait abattre immédiatement, sans autre jugement que les faits accablant que nous connaissons tous les deux, n'est ce pas ?

Je marque une pause, coule un regard à Elio, qui a perdu au moins cinq teintes de carnation, et qui me lance des appels préventifs par le biais de ses yeux écarquillés à leur paroxysme. Cependant, en revenant sur monsieur Craida, il me semble bien que quelque chose en lui a changé. Qu'il doit enfin avoir compris que pour le moment, c'est moi qui tiens les rennes.

  • Vous n'êtes que le ''sous'' directeur, monsieur Craida. Alors, que penserait votre supérieur,si il apprenait que vous avez battu, séquestré, et violé votre propre fils ? Si j'ai bien compris la politique de cet endroit, les Reborn ne valent rien. Par contre, les humains...

Je laisse un sourire étirer mes lèvres face à son air déconfit, et lui lance un dernier regard interrogateur.

  • C'est à vous de voir mais, iriez-vous jusqu'à risquer votre poste, votre rang, votre vie, en refusant de laisser votre enfant tranquille ? Je n'hésiterais pas à parler, monsieur Criada. Vous pouvez trouver des punching-ball ou des poupées gonflables partout. Alors, laissez-le tranquille.

Je me retourne, vers Elio, et lui adresse un signe de tête, lui signalant qu'il est temps de partir, et de laisser son très cher père à une réflexion qui s'annonce douloureuse.

  • Mia Dos ?
  • Oui, ex-proviseur Criada ?
  • ... peut-être que tu as l'avantage, pour le moment. Mais, sache qu'ici, rares sont ceux à me mener à la baguette. À me tenir tête. Et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Reste sur tes gardes. Tu n'es pas en sécurité ici. Ni toi, ni tes amis de Liberty, sois en sûre. Et, Elio ?

Mon ami se tend à nouveau, mais réussit tout de même à couler un regard à l'homme qui j'en suis sûr, était le centre de son test lors de la simulation, avant d'articuler un léger « Oui, père ? ».

  • Ravi de voir que tu ai enfin pu confier à quelqu'un, qu'en fin de compte, tu n'es qu'un bon à rien. Je ne pensais pas qu'en plus du reste, tu perdrais aussi ta dignité, en allant raconter que, durant tout ce temps, tu as servi de larbin sans broncher une seule fois. C'est... plutôt courageux de ta part, devrais-je dire. Je te félicite. En fin de compte, tu es encore plus minable que ce que je m'étais imaginé.

Il nous cherche, ce fumier.

Mon sang se glace dans mes veines, et je fais un quart de tour, les yeux exorbités par la rage que m'a transmise cette dernière phrase, mais sens alors une autre main, plus chaude que celle de Elio, attraper mon bras pour me tirer en arrière.

  • Mia, stop.

Je tourne la tête, surprise malgré la colère qui m'anime, pour dévisager Lou, les sourcils arqués, les lèvres pincées.

  • T'attarde pas, c'est un pauvre type.
  • Et dire que durant ces trois ans, j'ai laissé des élèves comme vous séjourner à Liberty. Il faudrait que je revois la politique anti petite frappe de mon établissement. Oh et, je serais vous, je ne dormirais pas sur mes deux oreilles cette nuit, si vous voyez ce que je veux dire. Un accident est si vite arrivé.

Il sourit, malsain, avant de tourner les talons, et de s'éloigner. Les mains dans les poches, le dos droit, comme si il venait de faire une simple visite de courtoisie.

Alors qu'à l'instant, il vient de nous menacer, d'humilier Elio, mais surtout...

... de comprendre que dans cette partie, nous étions à armes égales.

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