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Elio

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« Je titube en arrière, la joue en feu. La gifle est cuisante, mais n'est pas aussi douloureuse que la vision de ma mère, allongée aux pieds de mon père, le priant de cesser. Cependant, on sait tous les deux, que ses paroles, que ses cris, resteront vains, comme toujours. Il n'en a rien à faire de nos supplications et de nos pleurs : tout ce qui l'intéresse, c'est de se défouler.

Son pied part, et soulève ma mère du sol, dans un grognement étoufféde cette dernière. Légèrement en retrait, je la vois se redresser en chancelant, et courir dans ma direction, avant de m'entourer de ses bras maigres mais pourtant ô combien rassurants. Son odeur m'enveloppe, et semble me protéger de l'homme nous dominant de toute sa hauteur.

  • Arrêtes maintenant ! hurle ma mère avec une colère entremêlée à un supplice.

Pas de réponse. Il ne répond jamais. Il se contente de frapper, pour toute réponse.

D'une main forte, il attrape ma mère par les cheveux, et la traîne hors de ma vue.

Cependant, j'entends tout, je ne suis pas sourd : les chocs mous, le verre brisé, les sanglots, le silence.

J'ai cinq ans »

« Mon corps me hurle toute la souffrance que sa poigne m'inflige et pourtant, je ne bronche pas. Je m'autorise à souffrir, mais en silence. Il est tout simplement hors de question de lui donner la satisfaction de me voir faiblir face à ses châtiments chaque jours un peu plus violents. Il faut dire aussi que le temps passe, et que je grandis. Mon corps se solidifie, devient plus robuste, plus à même d'encaisser ses coups sans tomber au bout du cinquième coup de poing. J'imagine que, ça doit être une bénédiction pour lui.

J'ai l'impression que mon cuir chevelu va se détacher de mon crâne tant sa poigne est forte sur mes cheveux. Il me traîne à travers la maison, sous les supplications faibles et presque inaudibles de ma mère. Pourtant moi, je les entends. Et même si je ne les entendais pas, je saurais qu'elles sont prononcés, car je sais que ma mère, bien que faible, sera toujours avec moi.

La porte de la terrasse du troisième étage coulisse, et mon père me jette violemment dehors, sous la pluie torrentielle, dans le froid mordant de la nuit déjà bien entamée.

La porte fenêtre se referme, et le cliquetis de la serrure retenti et me paralyse.

  • Tu as peur c'est ça ? Viens t'battre si tu l'oses !

Mes mots sont sortis tous seuls. Je sais, j'ai appris, que contre lui seule la provocation fonctionnait. Seuls mon arrogance et ma hargne illusoire fonctionnent pour le tenir éloigné de ma mère, ne serais-ce que quelque instants de plus.

Je le vois, à travers la paroi vitrée, faire demi-tour, déverrouiller la porte, et me saisir par le col pour m'approcher de lui dans un geste aussi brusque que douloureux pour mon dos déjà bien amoché.

  • Ouvre encore ta gueule, et je te jure qu'après l'autre pute, c'est toi que je décalque.

Il me repousse en arrière, en me couvrant de ses yeux injectés de sang, et mon dos heurte durement la rambarde en pierre m'empêchant de chuter de la terrasse. Nouveau claquement de porte, pas précipités, hurlement de ma mère.

Tout ça, j'y suis habitué, ça dure depuis toujours. Avant, il y avait une sorte de culpabilité, les lendemains matins d'épisodes comme celui-ci. Il devait se sentir obligé de racheter notre confiance, à ma mère et à moi, à grands coups de bouquets de fleurs aux parfums envoûtants et de jouets flambant neufs, qu'il finissait pas casser sous mon nez, lors d'une nouvelle crise.

Mon père, ne voulait pas d’enfant. J’ai appris, bien sans le vouloir, que ma mère m’avait portée dans le secret -déni de grossesse - avant d’enfin m’exposer au tyran qui me serre de paternel. Sa fureur, est partie de là. rien de plus, rien de moins : juste une trahison, un manque de ‘’respect’’ selon lui. Et, ledit manque de respect, c’est moi.

Je sors enfin de ma torpeur, lorsque je vois, par ma prison de verre, le corps de ma mère passer en trombe dans le salon du troisième étage, très vite suivi par celui de mon père. Elle tente de lui échapper, bien qu'elle sache pertinemment qu'elle n'y arrivera pas. Toutes les cachettes de la maison, il les connaît. Et puis, elle fait semblant, nous le savons tous les deux, mon père et moi. Car elle sait que temps qu'il lui court après, il me laisse tranquille. Puis, ce sont les coups, ceux qu'elle prend sans broncher car, les coups qu'elle prend elle, ce sont ceux que je ne prends pas, moi. Ça me donne envie de gerber, cette histoire de dévouement maternel. J'ai quatorze ans bordel, j'ai de quoi me défendre !

... ou pas. Je ne peux jamais rien faire contre lui, lorsqu'il est de mauvaise humeur, qu'il a bu, ou bien juste qu'il a besoin de se défaire du stress de sa journée. Bien sûr, j'essaie : je donne des coups de poings dans le vide, tente de le toucher, en vain. Mon acharnement ne marche que très rarement. Et puis, la violence et moi, ça fait deux : chaque coup que je tente fébrilement de donner, me rappelle que la violence est ce qui détruit ma vie de jour en jour.

Quelques dix minutes plus tard, l'ombre de mon père réapparaît, dans le contre-jour de la lampe du salon, et je le vois se rapprocher de la porte fenêtre. Il me rentre à l'intérieur aussi rapidement qu'il ne m'a mis dehors, et le bruit de mon corps trempé en tombant par terre, me dégoûte de moi-même. Le bruit, est le même que celui de la serpillière, lorsque l'on nettoie le sol.

Oui, une serpillière.

Le premier véritable coup, est toujours le plus douloureux. Ce soir, ce sera un coup de pied dans les reins. Les autres, je ne les retiens pas. Ça va trop vite, les flash de douleur m'aveugle, et bien souvent, je m'évanouis avant la fin de la danse macabre de ses poings contre mon corps ».

« Je ne sors presque jamais de la maison. Il faut dire que, mon paternel a une image à tenir, un titre à honoré : celui de principal du lycée Liberty, l'un des meilleurs du pays. Alors, que feraient ses collaborateurs, si ils nous voyaient, ma mère et moi, couverts d'hématomes et arborant des cernes aussi noires que lourdes, dont la provenance ne saurait tromper personne ?

Alors, le seul endroit où j'ai le droit de me rendre c'est le parc non loin de la maison, celui où personne ne va jamais car selon l'avis général, c'est un repère de SDF et de drogués.

Qu'importe. Au moins, c'est un endroit où je peux me promener sans risque de me faire jeter au sol pour ensuite être roué de coups. Et puis, imaginons qu'un sans abri ou qu'un héroïnomane me voit, moi et mon corps rachitique zébré de bleu, qui les croirait ? Personne, et c'est bien pour ça que mon père me laisse y aller, car il sait pertinemment que là-bas, il n'y a aucun risque que quelqu'un n'arrive pour me sauver.

Sauf que, depuis quelques jours, quelques semaines, il y a ce garçon, Yann. Il a mon âge, quatorze ans, et vis dans ce parc, avec son père et son petit frère. Un sans-abri, comme tant d'autres. Et ce garçon, avait remarqué ma venue quasi-quotidienne depuis quelques temps. C'est pourquoi il est venu me parler. Il m'a raconté ses histoires, le divorce de ses parents, sa mère hystérique n'obtenant pas la garde, le salaire de son père ne suffisant plus, les huissiers, leur nouvelle situation. J'étais ému, et le suis toujours, face à ce garçon au sourire trop large racontant son triste quotidien comme si il ne s'agissait que du résumé amusant d'une bande dessiné, et que la suite des événements irait forcément en s'améliorant, dans les tomes suivants.

Yann, sait pour moi. Je lui ai montré mes bleus, lui ai parlé des cours à la maison, de la gymnastique dans le sous-sol afin que personne ne me voit, du manipulateur violent et terrifiant personnage qu'est mon père. Il a rit, et m'a dit qu'un jour, la roue tournerait et qu'elle écraserait ce ''connard''.

Je l'ai cru.

Yann était mon premier ami, le premier qui voyait au-delà de l'image faible que je renvoyais à quiconque me voyait, sans même avoir besoin de montrer les traces de coups.

Je marche devant, les mains dans les poches, Yann derrière moi. Ce soir, il a insisté pour me raccompagner jusqu'à chez moi. Il a passé un bras amical autour de mes épaules, et parle en ponctuant son récit de rires et de bruitages amusants, de telle sorte à ce que je puisse ressentir – ou du moins essayer de ressentir – toute la vie de son histoire.

Nous arrivons chez moi, bien trop vite à mon goût. Ma bâtisse, haute et imposante, se détachant avec force dans le ciel noir zébré d'éclair, me donne une boule au ventre. Je déglutis, et sens le bras de Yann me serrer un peu plus contre lui.

  • Aller mec, t'inquiète, on se revoit demain.
  • Ouais, à... à demain.

Je tente de lui adresser un sourire, peu confiant : comment puis-je lui dire à demain, alors que je ne suis même pas sûr que je serais encore en vie dans une heure ? Qu'importe. Je le salue, et remonte l'allée de gravier jusqu'à ma porte. Tout est silencieux, à l'intérieur. Pas de bruits, pas de cris, pas de verre brisé. Tout semble... normal.

Peut-être trop, en fin de compte.

À peine suis-je rentré, que je remarque la masse affalée au milieu du salon, inerte. Maman.

Je m'approche d'elle, vérifie ses signes vitaux, et n'ai que peu le temps de soupirer en constatant qu'elle n'est pas morte, que des pas résonnent derrière moi. Le plancher grince, sa respiration m'enserre la gorge, et pourtant, je ne bouge pas. Pas encore.

  • Bonsoir pap...

Je lui lance un regard par-dessus mon épaule, et me pétrifie sur place. Oh, non.

D'un bond, je suis debout, et fonce dans sa direction, le bouscule, pour ensuite m'élancer dans les escaliers menant au troisième étage. Derrière moi, je l'entends se jeter à ma poursuite, son rire gras s'élevant comme un glas mortel.

Il y a quelques années, lorsque je fuyais, cela avait le don d'énerver mon père, de le rendre encore plus furieux contre moi. Aujourd'hui,ma fuite a un tout autre sens pour lui, un sens que je ne comprends toujours pas. Mais dont je connais la finalité. Ma mère évanouie en bas, est un soulagement. Au moins, elle ne risquera pas de se prendre un mauvais coup en tentantde s'interposer lorsque...

Une seconde d'inattention, une seule, a suffit à ce que mon père ne m'attrape, alors que je viens de gagner le salon du troisième étage. Ses mains se referment sur mon bras, et me tirent en arrière. Dans un élan de survie qui m'est propre, et qui m'anime encore un peu, je me jette en avant, tente de me rattraper aux rideaux de la baie vitrée, qui lâchent sous ma prise. Déséquilibré, je m'écroule au sol, dans un juron étouffé par le tissu des rideaux, et je sens alors les mains de mon père sur mes chevilles.

Non, il ne va pas faire ça, alors que je viens de faire tomber les rideaux... ?

Je pousse un hurlement, me débat, patine dans le vide, tente de me raccrocher au meubles autour de moi, en vain. Tout s'écroule dans un fracas terrible : un bibelot en pierre me tombe sur la main, et je hurle de douleur. Mon père, un mélange de fureur et de luxure au fond des yeux, attrape un morceau de verre brisé au sol, et me donne un coup au visage, juste sous l’œil gauche. Je sens ma pommette s'entailler, profondément, mais ne crie pas, non.

Car dehors, sous la pluie battante, les yeux levés dans ma direction, je vois Yann. Ses cheveux lui coulent le long des joues, et ses yeux sont grands ouverts, dans une expression de choc mêlée à une interrogation muette.

Je ne veux pas qu'il reste.

  • Va t-en ! je hurle dans sa direction, à travers la vitre.

Le sang coule de ma blessure sous l’œil, mais je n'en ai rien à faire. Non, tout ce qui m'importe pour le moment, c'est mon père s'apprêtant à dévoiler la pire facette de sa personnalité sous le nez du seul ami que je possède.

Je tends les bras en avant, hurle, tandis qu'il me tire en arrière, par les cheveux.

  • Yann !

Les sourcils de mon ami se froncent, tandis que je tente de m'échapper, une dernière fois, avant que l'inévitable n'arrive. Il va tout voir, il...

Il rabat sa capuche, enfonce ses mains dans ses poches, et tourne les talons, brisant ainsi le dernier lien qu'il me restait avec la réalité, me permettant de ne pas me faire totalement engloutir par les Enfers.

  • Yann...

Derrière moi, le bruit significatif et terrifiant, de la braguette de mon père, désormais ouverte. Je gémis d’appréhension, en sentant la violence de ses mains se transformer en caresses répugnantes. Il agrippe mon pantalon et…

Yann a déjà disparu.

Je ne le revis jamais, ni lui, ni sa famille. Tout simplement, disparus, sûrement dans la hantise que mon père apprenne qui était le jeune garçon, l'ayant vu disposer de son propre fils comme aucun père ne le devrait ».

Je reprends mon souffle. Je n'avais jamais raconté tout ça. À qui aurais-je pu le dire, cela dit ?

Le carrelage des toilettes est froid sous moi, et mon pantalon humide n'arrange rien à la chose.

Je n'arrive pas à savoir pourquoi, pourquoi ai-je réagi de la sorte. Je suis habitué à avoir des sueurs froides, à avoir peur de mes altercations avec mon père mais là...

Puis, mon regard se pose sur Mia, et je sais pourquoi j'ai eu si peur. J'ai été envahi par la terreur, par la vraie, pour la simple et bonne raison que durant un instant, un seul instant, j'ai imaginé ce que cela aurait été, si mon père l'avait demandé elle au lieu de moi. Si c'était à elle qu'il voulait ''parler'' de ses mauvais résultats aux tests. Et là, j'ai flanché.

Ses yeux océans sont perdus dans les miens, mais je ne sais plus quoi dire. Que peut-on ajouter, lorsque l'on vient d'expliquer à la première personne que l'on aime vraiment, que durant des années, on a été le larbin de son propre père ?

  • Elio...

Sa voix me brise le cœur, car en plus d'être enrouée de larmes qu'elle tente visiblement de contenir, elle exprime également toute la fureur qui l'habite. Oh oui, sa fureur, je la ressens, que ce soit dans son étreinte autour de mes épaules qui s'est crispée, ou bien de sa mâchoire serrée à s'en faire grincer les dents.

  • Je suis désolé...
  • Mais désolé de quoi, bordel Elio, grince t-elle avec froideur. C'est ce fumier qui devrait être désolé, il a... il t'a....
  • S'il te plaît, ne fais pas de vague.
  • ... ne pas faire de vague ?

Elle se détache de moi afin de pouvoir m'observer dans mon entièreté, et je sens mon visage chauffé sous son regard électrique. Ses sourcils sont arqués, son nez retroussé, et ses lèvres tremblent de rage. Je ne l'ai encore jamais vu dans cet état.

  • Ne pas faire de vague ? répète t-elle.
  • Je veux dire que mon père est le sous directeur de Reborn et que... il ne faudrait pas qu'il te prenne en grippe.
  • Et sinon quoi, il va m'en coller une ? Qu'il essaye tiens. Ce fils de pute, je vais le...

J'attrape ses mains, paniqué quant à ce qu'elle pourrait dire ou faire face à mon père, et la retiens, voyant clairement dans ses gestes et ses expressions, que sa seule envie à cet instant, est de se rendre dans le bureau de son ancien proviseur pour lui casser la figure.

  • Mia, je t'en prie, ne fais pas de connerie. Tout va bien, ok ?

Ses épaules, jusqu'à présent secoués par une respiration saccadée, cessent peu à peu de s'agiter, et son expression s'adoucit, avant qu'un sourire n'étire ses lèvres.

  • Ok, pardonne-moi. C'est juste que..., de savoir que tu as subis tout ça durant des années, ça me... ça me dégoûte. Putain, comment peut-on faire ça à son enfant ?

Son dernier mot sonne comme si elle l'avait craché, et sans vraiment que je ne comprenne pourquoi, je la prends contre moi, mes bras passés autour de ses épaules étroits.

Je déteste que l'on me touche, et à contrario, je n'apprécie guère de toucher les autres. Cependant, là, tout de suite, j'ai le sentiment que c'est mon devoir, de calmer Mia, comme elle m'a rassuré déjà plusieurs fois depuis que nous nous connaissons. C'est pourquoi, mes bras passés autour d'elle, ne me donnent pas de nausée. Que son visage dans mon cou ne me répugne pas, et que l'odeur de ses cheveux ne me donne pas envie de vomir. C'est juste...agréable.

Oui, c'est agréable, et surtout... j'ai l'impression d'être délesté d'un poids qui m'écrasait chaque jour un peu plus depuis des années. Car aujourd'hui, j'ai tout raconté, vraiment tout. En tout cas, j'ai mis quelqu'un au courant de tout ce que mon ''père'', trouvait amusant de me faire subir. Certes, Lou était au courant des coups, mais seulement de ça. Pas du reste. Pas de ma mère, ni de Yann, face à la baie vitrée.

Alors que Mia, désormais, sait tout.

Je devrais me sentir coupable de lui infliger de telles images, de lui coller sous le nez une scène aussi trash qu'est celle d'un père abusif dans tous les sens du terme. Mais je sais, qu'elle me pardonnera. Qu'elle saura passer outre ces images, pour ne retenir que l'essentiel. Pour ne garder que l'évolution de tout ça.

Ses mains s'agrippent à mon tee-shirt, tandis qu'enfin, je sens ses muscles se détendre entre mes bras. Elle n'est pas amie avec Léo pour rien : leur impulsivité est la même. La seule différence, est que Mia sait mieux la cacher que Léo.

  • On devrait retourner là-bas..., Léo et Lou doivent être de retour.
  • Comme tu veux mais..., tu ne sens pas très bon, Elio.

Une grimace étire mon visage, en repensant à mon petit relâchement de tout à l'heure, et Mia se défait de mon emprise, pour me lancer un sourire rassurant.

  • Enlève ton pantalon, je vais le passer sous l'eau, et toi, bah..., essayes de laver tes jambes.

Je détourne les yeux, gêné qu'on soit ainsi, avachis sur le sol des toilettes de Reborn, en train de parler de pantalon souillé par de l'urine. Cependant, bien vite, je me redresse, et avise Mia se retourner, me laissant ainsi retirer mon bas pour ensuite le lui tendre.

  • C'est vraiment gênant, je marmonne.
  • T'en fais pas, ça restera entre nous.

Elle attrape mon pantalon d'une main, et s'approche du lavabo sans à aucun moment, ne couler un regard dans ma direction.

  • Je vais dire au militaire que tu ne te sens pas bien, m'annonce t-elle. Hors de question que tu ailles voir ton père. Ou du moins, pas seul. Et surtout pas aujourd'hui.

Je ne réponds pas, n'en voyant pas l'intérêt : elle vient de résumer, en deux phrases, tout ce que j'aurai aimé entendre depuis des années. Du soutien, de la compréhension, et... de la protection.

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