Voyage en vaporetto

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Le vaporetto aborde le ponton du Rialto. Dans la file d’attente, les passagers se tassent derrière Silvio et sa maman. Les touristes toujours pressés les bousculent un peu, mais les habitants de la ville forment un cordon protecteur autour de la mère et de l’enfant en maudissant le manque de savoir-vivre des étrangers. Ils embarquent et avancent dans la cabine dont les rangées de sièges accueillent déjà nombre de voyageurs, les larges hublots donnent une vue sur les trésors qui bordent les canaux. Madame Lavoretti laisse son caddie dans l’espace réservé aux bagages puis s’assied.

Quant à lui, Silvio se faufile sur la plate-forme à proximité des barres qui ferment le vaporetto. À chaque arrêt, il observe le jeu de l’homme qui amarre le bateau au quai. C’est un véritable numéro de prestidigitation : le matelot jette son cordage d’un geste assuré et précis, il le noue en suivant un rituel à l’allure simple, mais compliqué à réaliser. Conducteur et contrôleur travaillent en équipe pour stopper la course de leur navire, sous les efforts conjugués du moteur et des amarres.

Silvio et Agostino tentent souvent d’imiter cette cascade de mouvements avec des bouts de ficelle, mais jamais ils ne parviennent à la reproduire.

Les deux garçons rêvent de former un équipage, de sillonner la ville et la lagune à longueur de temps. Agostino conduirait le bateau, Silvio s’occuperait de le lier aux quais. Dans ces jeux, ils imaginent des situations dans lesquelles la routine de leur métier prendrait un tout autre tour. Parfois, ils interviennent lors d’un naufrage au milieu des canaux, Agostino manœuvre pour rapprocher leur navire, alors que Silvio porte secours aux infortunés en leur jetant des bouées. D’autres fois, ils accostent sur une île inconnue, ils y découvrent de magnifiques trésors gardés par des monstres terrifiants qu’ils terrassent avec les outils du bord, des gaffes et des cordages. Ils parviennent toujours à vaincre le sorcier maléfique qui finit ligoté grâce à des nœuds magiques de marin.

Après avoir descendu le grand canal bordé de palais, le vaporetto emprunte le bassin de Saint-Marc, longe les jardins de la Biennale et entame le long parcours autour de l’Arsenal. C’est le moment que Silvio préfère. Il examine chaque parcelle des murailles monumentales et analyse de ses yeux d’enfant les possibilités d’y pénétrer. Faute de pouvoir voler au-dessus des fortifications ou passer par le canal, il se résout à chercher une entrée secrète lui permettant de se faufiler à l’intérieur.

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