Chapitre 9

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C’était le moment que Fukume attendait. Les deux adversaires s’avancèrent sur le ring, impassibles. Ânko refaisait sa queue de cheval, le sourire aux lèvres. Le blondinet frémit. C’était un geste que la peste rousse ne faisait que quand elle avait une idée en tête. Et ses idées n’étaient jamais de bonne augure.

Akim n’aimait pas Ânko. Elle était fourbe, arrogante, manipulatrice et simplement mauvaise. Il espérait que Fukume gagne, mais il espérait avant tout qu’Ânko connaisse la défaite. Juste pour la voir blessée dans son orgueil. Il l’avait déjà provoquée pour défendre un camarade sur qui elle avait l’intention de se défouler. Sur le moment, elle n’avait pas réagi et lui avait simplement servi un de ses sourires à glacer le sang. Une semaine plus tard, elle l’avait fait accuser d’un manquement au règlement qu’il n’avait pas commis, et il avait été condamné à un jour de chambre froide. Pour une heure ou deux, la chambre froide était supportable, mais pour un jour entier c’était simplement trop. Le froid était devenu insupportable, et il lui avait fallu un grand effort de volonté pour ne pas se recroqueviller dans un coin et attendre. Il avait failli y laisser plusieurs doigts.

La petite rousse se saisit de ses deux sabres, les sortis de leur fourreaux qu’elle jeta dans les gradins. Un des enfants les récupérerait forcément pour s’attirer ses bonnes grâces.

Fukume quand à elle sortit ses lames sans lâcher son adversaire du regard. La fillette avait une rangée de trois lames implantée dans chaque avant bras. C’est pourquoi, aucune arme ne l’attendait sur le sol sablonneux du ring.

Mais la capacité de la fillette à la tresse ne se résumait pas à quelques grotesques implants. Cela ne lui aurait jamais permis de se retrouver en tête du classement. Elle pouvait sortir ses six lames, qui transperçaient sa chair pour se frayer un chemin jusqu’à la surface sans broncher. La raison était simple : Fukume ne ressentait ni la fatigue ni la douleur.

Elle était parfaite pour la communauté. Une guerrière qui se battait jusqu’à ce qu’elle ressorte victorieuse ou meure, et qui ne pouvait pas céder à la torture. Une machine de combat.

Ânko quand à elle avait une capacité peu spectaculaire mais tout aussi redoutable : ses réflexes étaient aussi développés qu’une mouche. On ajoutait à cela un esprit d’analyse à double tranchant qui lui permettait de prédire les mouvements de son adversaire en l'observant, et une rapidité sans pareil. Elle était quasiment intouchable.

L’arbitre lâcha le foulard. Le morceau de tissu virevolta un instant dans les airs, le temps semblait figé autour de sa lente course vers le sol. Un coin blanc immaculé effleura le sable.

Les deux adversaires semblèrent se téléporter l’une vers l’autre. Tout était rapide. On avait à peine le temps de suivre des yeux la danse folle des combattantes. Déjà le sang giclait sur le sol. Impossible de dire d’où il provenait. On entendait le crissement strident du métal, les cris de rage, les halètements. Tout s’accélérait encore et encore, le sable volait autour de la valse mortelle des têtes de classement. Dans l’espace limité du ring, plus rien ne comptait. Plus rien n’existait à part une chose : Gagner.

Gagner pour monter, monter toujours plus haut dans la communauté. La maison elle même semblait tourner autour de ce combat. L'adrénaline montait en flèche sans jamais s'arrêter. La détermination de Fukume emplissait la salle, presque palpable. Plus vite, plus fort, plus haut.

L’une intouchable, l’autre infatigable. Elles se complétaient comme deux parties d’une même pièce, si bien que le temps lui même semblait s’être arrêté pour les regarder. Puis, il avait repris sa course plus rapide que jamais.Trop rapide...

Un coup de sifflet retentit. Le temps était écoulé. Les adversaires se figèrent et s’écartèrent lentement.

C'était la fin du bal des coups, de la musique des armes blanches. L'instant n'était plus de mise. C'était le futur que l'on regardait à présent.

Aucune n’avait cédé. Aucune n’était vainqueur. Cette égalité avait pour Fukume le goût amer de la défaite. La fillette écarquilla les yeux et tomba à genoux. Akim aurait aimé monter sur le ring, et lui dire que ça n’était pas définitif. Qu’elle retenterait sa chance et qu’elle gagnerait. Que tout ne reposait pas sur ce moment précis.

L’ombre d’un sourire passa sur le visage d’Ânko.

- Et alors ? commença la rouquine. Tu te laisses abattre comme ça ?

La colère fit surface sur le visage de Fukume. Akim se crispa. Ne voyait t’elle pas ? Elle était en train d’entrer dans le jeu de sa rivale.

- La ferme ! Aboya la fillette.

- Et pourquoi ? Pour que tu ne puisses pas entendre l’évidence ? De toute façon, si le combat s’était poursuivi, on sait toutes les deux très bien qui aurait gagné.

- LA FERME ! Hurla Fukume de rage.

Ânko tira une révérence provocatrice.

- Mais je t’en prie, viens donc me faire taire.

Akim frémit. Il voyais clair dans le jeu d’Ânko à présent. Elle cherchait à faire sortir Fukume de ses gonds, pour montrer ses capacités de manipulatrice, mais aussi pour disqualifier la petite fille à la tresse. Si la fillette lançait une attaque contre son adversaire après la fin du combat, elle serait disqualifiée. L’homme au crâne rasé ne s’interposait pas entre les combattantes. Il avait certainement reçu un ordre de la tête noire à travers son oreillette lui ordonnant de ne pas s’interposer. La tête noire souhaitait des combattants performants, mais aussi capables de garder leur sang froid. C’est ce qui faisait peur à Akim : son amie contrôlait très mal sa colère.

Aveuglée par la rage, Fukume fonça droit dans le panneau, étirant le sourire arrogant qui figurait déjà sur le visage d’Ânko. Elle se jeta sur sa rivale avec fureur. L’arbitre la stoppa dans son élan. Mais c’était trop tard. Réalisant ce qui venait de se passer, Fukume écarquilla les yeux pour la deuxième fois, dans une expression déstabilisée. Elle recula de quelques pas chancelants. Son regard passa de l’arbitre à Ânko et de Ânko à l’arbitre.

Son visage redevînt interdit, et elle sauta par dessus la barrière du ring avant de prendre la porte.

Akim s’élança derrière elle. Il avait déjà combattu, il n’avait donc aucune raison de rester. Il allait probablement se faire punir, mais ça n’avait pas d’importance. Il ne voulait pas laisser Fukume dans ce pétrin.

Ils pouvaient encore arranger ça. Pour un enfant lambda, cela aurait été peine perdue, mais Fukume était une tête de liste. Être disqualifié à l’examen signifiait devenir un oublié. Hors, la tête noire pourrait peut être faire une exception pour ne pas perdre son meilleur élément.

Il fallait juste qu’il arrive à convaincre Fukume d’aller discuter avec lui au plus vite. C’était faisable.

Le petit garçon monta les marches qui menaient à la salle d’entraînement à toute vitesse. Elle s’y trouvait à coup sûr. Son intuition se confirma lorsqu’il entendit des cris de rage derrière la porte de la salle. Il entra à la volée.

- Fukume ! Cria t’il à la fillette.

La petite fille était en train de frapper rageusement dans le sac de sable de la veille. Ses mains étaient rougies par les impacts de ses poings, et sa longue tresse noire se balançait au rythme de ses coups.

Elle ne prit pas la peine de se retourner en entendant la voix d’Akim. Le petit blond reprit son souffle et poursuivit.

- On peut encore arranger ça, il faut juste qu’on aille négocier avec la tête noire ! Tu es une tête de liste alors…

- LA FERME ! Le coupa t’elle avec colère.

Il n’écouta pas et poursuivit.

- Écoute, je sais que tu penses que tout est perdu, mais laisse moi t’aider ! Il faut juste que…

Il s’arrêta net. Son amie venait de le plaquer au mur. Un filet de sang coulait de l’avant bras de la fillette, provoqué par la sortie de ses lames. Akim sentait le contact du métal froid contre sa gorge.

- J’ai dit, la ferme.

Le petit blond déglutit. Il savait qu’elle ne le blesserait pas, mais c’était la première fois qu’elle le menaçait.

- Tu ne comprends vraiment pas ? Si on n'arrange pas tout de suite la situation, tu seras une oubliée ! Tu ne pourras jamais grimper les échelons, et tu ne seras jamais au sommet, s'emporta Akim.

Ses yeux s’humidifièrent, et elle s’écarta du petit garçon.

- Va t’en. S’il te plaît…

Il serra les dents.

- Tu comptes rester là à attendre ? Réveille toi ! La vraie Fukume ne se laisse pas abattre !

Une larme coula sur sa joue, et elle recommença à frapper.

Akim sortit de la salle, claqua rageusement la porte et donna un coup de pied dans le mur. Il savait très bien ce qu’elle voulait faire : elle essayait de le laisser hors de ses problèmes. Elle comptait se débrouiller seule. Le problème, c’est qu’elle était atrocement mauvaise pour tout ce qui consistait à convaincre. Elle s’en sortait très bien quand il s’agissait de se battre, ou tout se qui demandait des capacités physiques. Mais elle avait beau prétendre le contraire, si le professeur Copenhage ne l’avait pas poussée vers le sommet, elle n’y serait jamais parvenue seule. Et c’était au tour du petit blond de l’aider.

Il se leva, résolu. Elle ne voulait pas de son aide, soit. Il l’aiderait dans son dos. Il dévala les marches étroites et s’arrêta devant une porte grise aux allures strictes. Elle donnait sur la loge de la tête noire. S'il voulait négocier pour son amie, c’était ici qu’il fallait aller. Mais une part de lui hésitait. Il n’avais jamais vu la tête noire que de loin, et il s’apprêtait à avoir une conversation avec lui. Avec l’homme le plus puissant de la communauté, celui qui contrôlait tout. Celui qui œuvrait pour le bien de la communauté en tant qu’entité.

Il s’apprêtait à frapper, lorsqu’il entendit des bribes de conversation. Il approcha son oreille pour écouter. Si on le voyait comme ça, il était bon pour la chambre froide. Il reconnut la voix du professeur Copenhage.

- Non, non et non. Vous ne pouvez pas déclencher un nouvel incendie de la troisième ! Nous avons trop investi dans cette génération pour pouvoir se permettre de la perdre.

— Nos assassins sont en surnombre, on ne peut se permettre une erreur. Nous avons déjà commis plusieurs fautes, et la treizième génération compte plusieurs enfants défectueux et à problèmes.

Akim frémit. Il ne reconnaissait pas cette voix mais se doutait que c’était celle de la tête noire. Il avait compris de quoi ils parlaient. L’incendie de la troisième est la cause de l’extinction de la troisième génération d’enfants de la maison. Un accident qui ne laissa que quelques survivants. Leur dortoir avait pris feu.

Akim et Fukume faisaient tout deux partie de la onzième. On pouvait facilement le remarquer grâce à la marque au fer rouge dessinant une faux sur leurs omoplates gauche.

La treizième génération dont ils parlaient avait pour symbole un cercle barré. C'étaient les enfants actuellement en cinquième année. Il avait entendu dire que beaucoup d’enfants de cette génération étaient morts à cause de leurs capacités. Leur corps était trop faible. Et d’autres avaient tendance à se rebeller contre les lois de la maison. Une génération à problèmes pour la communauté.

— On peut encore essayer d’arranger ça, fit le professeur d’une voix tremblante.

— Il n’y as pas de discussion possible. Dans deux mois jour pour jour, on allume le dortoir de la treizième.

Akim comprit. L’incendie de la troisième n’était pas un accident. On y avais volontairement mis le feu. Et la tête noire comptais faire de même avec la treizième. Le petit blond ne put s’empêcher de ressentir une part de dégoût à l’égard de cet homme, qu’il avait pourtant jusqu’ici considéré avec respect. Il comptait tout de même provoquer la mort d’une vingtaine d’enfants. Mais il se reprit et sourit. Ça n’était pas son problème. Mais il pouvait utiliser cela à son avantage. C’était risqué. Très risqué même. Mais ça se tentait.

Il inspira un grand coup, et ouvrit brusquement la porte.

— J’ai entendu, fit il d’une voix assurée.

Les deux hommes se retournèrent vers lui d’un même mouvement, surpris. Le professeur Copenhage fronça les sourcils en reconnaissant le petit garçon. Ils se trouvaient dans une petite pièce simple aux murs gris, munis uniquement d’un petit bureau et d’une horloge. Derrière les deux personnages, se trouvait une grande baie vitrée donnant sur la salle d’examen. La vitre était teinté, et on ne pouvait pas voir l’intérieur de la pièce depuis la salle où s’étaient rassemblés les élèves de la septième génération.

— Qu’est–ce que tu fais là ? Fit le grand homme d’un ton dur.

— J’ai tout entendu, repris Akim, vous allez déclencher un incendie dans le dortoir des treizième année dans deux mois.

Les deux hommes se regardèrent un instant. Akim en profita pour détailler le Tête noire. C’était un petit homme aux cheveux ras coupés avec soin, au nez pointu et aux grosses lunettes rondes de très mauvais goût. Avant qu’il ne puisse pousser son observation plus loin, celui-ci éclata de rire.

— Soit tu es inconscient soit tu es complètement stupide !

Akim inspira un grand coup. Ce qu’il allait faire était audacieux, et il était sans doute le premier à tenter quelque chose comme ça. Il allait marchander.

— J’accepte de garder le silence. Je ne demande qu’une chose en échange.

Le professeur haussa un sourcil, surpris. Il paraissait encore plus grand à côté de la tête noire.

— Voilà qui est intéressant, fit le petit homme un sourire indéchiffrable aux lèvres, et quoi donc ?

— Vous vous assurez que Fukume ne devienne jamais une oubliée.

Le sourire de la tête noire s’étira sur son visage pâle.

— Fukume… Ah oui, c’est la tête de classement de la onzième qui a été disqualifiée.

Akim hocha la tête.

— Je pourrais arranger ça oui mais…

Le blondinet déglutit. Mais quoi ? Il avait l’impression que le petit homme avait une idée derrière la tête. Celui qui se faisait appeler la tête noire alla s’asseoir sur un petit bureau, unique meuble de la pièce. Il croisa les jambes et plongea ses yeux gris dans les iris brun- vert du petit garçon.

— Vois tu, le problème est que je ne peux pas te faire confiance quand au fait que tu tiendras parole.

Il se servit un verre d’eau avec la carafe posée sur le bureau. Il ajouta scrupuleusement quelques glaçons avec une concentration exagérée.

— Si la nouvelle s’ébruitait, ça pourrait causer du désordre tu comprends ? En revanche, j’ai autre chose à te proposer.

Akim tripotait nerveusement les coutures de ses manches, sans lâcher son supérieur du regard. Il avait un mauvais pressentiment.

— J’accepte de faire en sorte que ton amie poursuive son apprentissage à la maison jusqu’au bout, poursuivit la tête noire, cependant, pour une question de… hmm… D’équilibre des forces, tu prends sa place. Alors ?

Le petit garçon sentit son sang s’arrêter de couler pendant un instant. Il espérait avoir mal entendu. Il ne voulait pas devenir un oublié. Il n’avait aucune idée de ce que cela signifiait réellement, mais son sort ne serait pas joyeux, c’était une certitude. Des gouttes de sueur commencèrent à perler sur son front. Alors que le sielnce se faisait, le bruit de la pendule jusqu’à présent presque indétectable se fit plus fort.

TIC TAC

Il ne voulait pas .

TIC TAC

Mais il ne voulait certainement pas que son amie se voit forcée d’abandonner tout espoir.

TIC TAC

Le choix était simple. Lui, ou elle.

TIC TAC

Non, ce n’était pas ça.

TIC TAC

La tête noire ne voulait pas que la nouvelle de l’incendie ne s’ébruite.

TIC TAC

Et il ne voulait pas lui faire confiance pour garder le secret.

TIC TAC

Donc, s'il refusait il n’avait aucune garantie quant à son sort.

TIC TAC

La tête noire ne le laisserait certainement pas reprendre le cours de son existence.

TIC TAC

Le choix était simple.

TIC TAC

Il avait signé sa perte en entrant dans cette salle.

TIC TAC

Tout ce qu’il lui restait à choisir, c’était si oui ou non Fukume poursuivrait sa vie à la maison.

TIC TAC

— J’accepte.

La tête noire éclata de rire.

— J’ai cru que tu ne te déciderais jamais ! On viendra te chercher dans ta chambre dans 5 minutes. Hors de ma vue.

Akim ne se fit pas prier pour quitter la salle. Il ferma mécaniquement la porte derrière lui, et s’écroula contre le mur. Ses pensées se mélangeaient à toute vitesse. C’était fini. Plus rien n’avait d’importance.

Il avait grandi ici. Il avais fait ses premiers pas dans ces couloirs gris délavés. Il y avait appris à lire. Nager. Sauter. Courir. Se battre. Il y avait ri. Il y avait pleuré. Il avait enfreint le règlement en se procurant un MP3. Il avait été de corvée de lessive. Il avait épluché des centaines de pommes de terre pour avoir répondu à un professeur. Mais c’était fini n’est-ce pas ? D’ici quelques minutes, il serait loin. Peut être mort. Peut être vivant mais pas pour le meilleur.

Une fillette passa en courant devant lui. Elle devait avoir environ 5 ans. Et elle allait finir sa formation ici. Elle deviendrait une âme noire.

Il passa sa main sur ses joues, et constata qu’elles étaient mouillées de larmes. Il repensa à sa rencontre avec Fukume, et esquissa un sourire mélancolique. Elle ne pensait qu’à devenir plus forte, et ça n’avait pas changé. Il s’était perdu dans une partie de la maison qu’il ne connaissait pas encore, et était tombé sur la salle d’entraînement. La fillette s’y trouvait. À l’époque, il figurait en bas du classement de la onzième génération. Il avait été impressionné par la dextérité dont elle faisait preuve, et lui avait demandé conseils. Depuis, ils n’avaient cessé de s’entraîner ensemble. Il avait beaucoup appris d’elle.

Fukume… Il se leva. Il ne partirait pas sans dire au revoir. Il remonta les escaliers en courant, essuyant ses larmes pour ne rien laisser paraître. Il ne voulait pas qu’elle sache. Elle ne saurait pas. Il ouvrit la porte à la volée et se précipita à la rencontre de la jeune fille.

— Fukume !

C’était la deuxième fois qu’il entrait ainsi. Avant de laisser à la fillette le temps de répondre, Akim repris.

— J’ai assisté à la fin de l’examen. L’arbitre a dit que comme tu es tête de liste, tu reste à la maison et tu peux continuer ton apprentissage ! mentit-il.

Le regard de la petite fille à la tresse s’adoucit.

— Vraiment ?

Akim força un sourire espiègle.

— Ouaip !

Avec le même sourire, il s’assit lentement contre le mur.

— Mon cours commence dans cinq minutes. Je n’ai pas beaucoup de temps.

Fukume posa sur lui un regard suspicieux. Il plongea dans ses yeux d’argent, un sourire niais aux lèvres. Il détailla chaque facette de son visage à la lumière froide des néons. La fillette se tenait en face de lui, sans comprendre. Akim se leva et pris sa main. Il y déposa délicatement son MP3.

— Je te le prête. Rends le moi en état.

La fillette hocha la tête.

— Merci, poursuivit-il, je ne me suis pas ennuyé à tes côtés. Tu m’as appris le sens du mot détermination.

Elle fronça les sourcils.

- Attends….

Quelques néons se mirent à crépiter.

Et il lâcha sa main.

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