Souvenir.
Tordue par le verre piqué, l'image déformée semble irréelle.
En haut des marches du vieil escalier de cette maison hors d'âge, de ses murs de salpêtre dans lesquels j'enfonce souvent un doigt, le grand miroir dépoli trône.
C'est comme un ami fidèle que je retrouve à chaque visite : rassurant. La poussière et les voix venues du passé, comme un écho qui n'en finit pas.
Plus présentes que les deux vieux qui vivent ici. Le grand lit réservé aux parents, une pièce au dernier étage, sans eau chaude ni toilettes ; la vue sur la grande place. La rue juste en-dessous, que je traverse pour aller au marché. Comme le décor d'un vieux film, où les souvenirs paraissent plus réels que le présent.
La lumière de l'enfance disparue, continue à me parvenir.
Peut-être suis-je déjà mort ?
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