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Petite nuit d’ambre dans l’écrin du crépuscule

Il apparaît dans l’ombre folle d’une vague

Son corps promesse

Celui d’un jeune homme frappé d’écume sucrée

Un corps opaque dans le flou gaussien de ma myopie

Un anonyme sur la pente douce de mes vies crucifiées

L’amour en ondée

En petite pluie

Une pluie à l’intérieur qui creuse ses sillons

La source de mes rêveries

De mes fantasmes déployés au jardin du temps

La mue d’un phasme

Et mon désir de palpiter sous l’étoffe crue

Le souvenir ravivé d’une première fois

Un regard qui se perd aux aléas du préau sur la beauté nubile d’un garçon d’ailleurs

Celui dont le nom pétille au bord des lèvres

Celui qui ne se prononce pas un rire une gêne

Celui qui résiste au temps par son visage en moi

La mélodie de celui-ci

Est-ce lui dont le nom s’est envolé

Est-ce donc le charme la beauté de l’Etranger

Des fragments de mémoire il n’est de syllabes qu’un engourdissement de la langue

Quand le dire de son prénom mystérieux touche à la prière

Frôle l’indicible

C’est sur la langue la morsure vive d’un térébrant qui tourbillonne

C’est la petite musique qui ne connaît de fin que sa boucle entêtante

Le refrain d’une enfance heureuse

Hasardeuse

Celle d’un sentier sur lequel serpente le temps

Les rires

Les joies

Les rites d’une enfance heureuse qui va

Les mains qui se tiennent au petit bonheur de se tenir toujours

Les joies qui se déplient comme des origamis

Ont l’allure des nuages qui passent

Ces rêves plus grands que le jour

Qui n’ont de cesse de s’effleurer

Et lui au lointain contemple la transparence de la lune

La promesse d’un crépuscule que dentellent les nuages filandreux

Seul

Seul toujours

Toujours seul

Son corps allumette n’allume que les feux de ma nostalgie

Des images ressuscitées avec le sourire

Il en fait naître des soleils sur mon visage

Rouges

Ecarlates

Des milliers de soleils

Des étoiles au petit matin


Mais


Ce ne peut être Lui dans ce corps anonyme qui me revient comme un rêve

Un parfum d’autrefois

Ce ne peut-être lui

Au gré des déferlantes

Dans la mélodie du ressac

Lui qui joue dans les remous d’écume

Lui dont le corps se dissipe aux brumes marines

Lui qui impose à ma foi la douceur aurorale d’un théorème

La splendeur d’une érection

Voilà, je remets mes lunettes

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