Prologue

2 minutes de lecture

Elle était arrivée au bout de ses forces. Prostrée dans un coin, elle n’avait pas touché à l’assiette de nourriture. Elle savait que d’ici peu, le garde viendrait la retirer. Elle savait aussi que dès que ses blessures seraient guéries, ses tortionnaires reviendraient et recommenceraient leur ouvrage. Les stoltzt se remettaient de tout ce qui ne les tuait pas. Cela permettait de faire durer le supplice indéfiniment. Des années peut-être. Cela s’était produit à plusieurs reprises. Il ne lui restait qu’une seule solution pour s’échapper de cet endroit : mourir.

La porte s’ouvrit. Ce n’était pas l’heure ! Ils venaient juste d’apporter à manger ! C’était trop tôt. Ils revenaient pour la chercher. Ils allaient l’emmener en bas, dans cette salle obscure, et reprendre ses tortures. Le gémissement qui sortit de sa gorge était si faible qu’il était à peine audible, il exprimait pourtant toute son angoisse. Une silhouette immense s’encadra à contre-jour dans la lueur du couloir.

— Je l’ai trouvée ! entendit-elle crier à la cantonade d’une voix grave.

Quelqu’un se précipita sur elle. Une paire de solides bras l’enlaça. Elle essaya de se débattre, mais elle n’en avait plus la force.

— Calme-toi, c’est moi.

Une idée commença à se frayer un chemin dans son esprit. L’homme ne s’était pas exprimé en orvbelian ni en yriani. Il avait utilisé l’helariamen. La langue de son pays. Ils étaient venus la chercher. Les larmes qu’elle avait réussi à ne pas verser pendant ses épreuves se mirent à couler. Le colosse la berça, tendrement, tout en faisant attention à ne pas aggraver ses blessures.

Quelqu’un d’autre entra.

— Elle est vivante ? demanda une voix féminine.

— Oui. Allez chercher une civière, ordonna son libérateur. Et appelez un médecin.

— Tout de suite.

Un instant plus tard, elle sentit qu’on la soulevait et qu’on l’allongeait sur une surface souple. On étala une couverture sur elle. Puis on l’emmena. Elle ignorait où on la conduisait, mais elle était avec les siens, en sécurité. Ils étaient venus la chercher.

Le géant se releva et se tourna pour faire face aux soldats qui l’accompagnaient.

— Avez-vous débusqué Jergo ? demanda-t-il d’une voix où vibrait la colère.

— Il s’est réfugié dans ses appartements.

— N’y touchez pas.

Le colosse vérifia la présence de son poignard en obsidienne à sa ceinture.

— Il est à moi.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Laurent Delépine ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0