Prologue 3 : l'assassin

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Les trois lunes d’Ultar se levaient sur le lagon, comme trois dames qui se suivaient, ou plutôt, les yeux d’un démiurge tout puissant qui se riait de ses créatures. Quelques embarcations s’attardaient dans la chaleur de la nuit d’un été éternel, profitant des effluves parfumés venant de la mer. La cité d’Evesynn ne dormait jamais, mais ses nuits étaient courtes.

Il devait agir vite.

L’assassin quitta son perchoir sur la tourelle du temple de Narda-la-vierge d’un bond souple. Sa haute et massive silhouette le rendait peu discret par rapport aux autres membres de sa caste, mais les ombres l'accompagnaient. Il passa inaperçu sur le mur d’enceinte du palais, invisible aux gardes qui patrouillaient dans la cour dallée en contrebas. Bien sûr, il aurait pu les tuer sans même leur faire pousser un soupir, mais son commanditaire réprouvait les tueries inutiles. Il n’avait qu’un seul objectif, cette fois.

L’intrus rabattit la capuche de son shynawil sur sa tresse argent et couvrit son visage sombre de sa main. Puis il sauta dans la cour, plus silencieux qu’une plume. Là, il se faufila derrière les gardes, passant d’une ombre à l’autre pour éviter d’être trahi par les rayons de la lune. Avec une agilité d’araignée, il se hissa en trois bonds jusqu’à la lucarne ouverte de l’autre côté de la cour, et disparut dans les bâtiments du palais.

Le vent souffla, charriant des effluves marins aux narines affutées des Canines Pourpres, la phalange tarani qui veillait à la sécurité de l’ambassadeur du Roi Rouge. Lorsque les gardes se retournèrent, il n’y avait que les rayons lunaires dansant sur les dalles noires et blanches de la cour.

*

Omnà Aëzenn, émissaire de la cour de Tará, sortait à peine de son bain lorsqu’un souffle de vent amena un parfum musqué qu’il reconnut immédiatement. Il reposa lentement sa coupe de gwidth et se figea. Devant les arcades en ogive donnant sur le patio de ses appartements, une haute silhouette se découpait sur le ciel crépusculaire du pays d’Été.

— Je suis le représentant de Sa Seigneurie Cirnnan de Tará, énonça-t-il. Dites-moi votre nom !

Un ricanement grave lui répondit. L’éclat métallique d’une lame jaillit. Puis un rayon de lune révéla un morceau de visage noir, et une longue tresse blanche qui dépassait sur une spalière en cuir de wyrm. Le reste était caché par la capuche de son manteau, un shynawil usé, mais ces éléments ne trompaient pas : cet intrus était bien un orc.

— Une dizaine d’aios du temple de Rokuban attendent dehors, dit Aëzenn sans se démonter. J’ignore qui vous envoie, mais, qui que vous soyez, sachez que vous n’avez aucune chance de sortir d’ici la tête sur les épaules. Ils vous arracheront le cœur et vous exposeront à la vue de tous, déshonoré. Votre nom sera sali.

L’assassin resta immobile. La menace des disciples du dieu de la guerre faisait toujours son petit effet, même sur des sans visage comme ces mercenaires orcanides.

— Repartez maintenant, souffla-t-il encore. Votre honneur sera sauf.

Aëzenn se rappela soudain que jamais un orc ne se retirait d’un combat. Ils préféraient encore mourir.

Lorsque celui qui était venu pour l’assassiner sortit deux immenses cimeterres rutilants de sous sa cape noire, Aëzenn se rua vers la porte. Les deux lames se plantèrent en vibrant sur le panneau de bois précieux, d’un côté et de l’autre de sa tête.

Aëzenn se retourna avec difficulté. Un morceau de sa chevelure rousse était resté coincé sous la lame.

— Je suis la voix du roi de Tará. Vous ne pouvez pas me tuer.

La haute silhouette de l’assassin continuait d’avancer vers lui. Pourquoi ne l’achevait-il pas tout de suite ? Vu la dextérité avec laquelle il avait lancé ses deux sabres, c’était un combattant chevronné. Il lui aurait été facile d’en finir avec un barde désarmé comme lui.

Il veut me soutirer des informations, comprit-il soudain.

Alors, le barde se résigna à accomplir ce que ceux de sa caste faisaient dans des situations de ce genre. Il sortit le tube contenant le message de son roi et croisa ses deux doigts devant. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête comme une flamme, ses yeux rougirent et les ténèbres crépitèrent sous la force de sa configuration. Il allait y perdre la vie, mais ce serait le cas de l’assassin également. Et le secret du message qu’il portait serait sauf.

Cependant, à sa grande surprise, l’autre répliqua par une configuration. Un froid intense l’envahit, tandis qu’une lumière blanche illuminait la pièce plongée dans le noir. Les flammes qu’avait fait naître Aëzenn se changèrent en glace, et s’éparpillèrent sur les dalles de marbre.

Ce n’est pas un orc, comprit alors l’émissaire stupéfait. C’est un ædhel !

Et un assassin bien peu discret. La déferlante d’énergie avait attiré les aios, qui se pressaient derrière la porte.

— Seigneur Aëzenn !

Ce dernier se sentit tiré brutalement par les cheveux. Mais au lieu de prendre le tube scellé contenant le message de Tará et de disparaître par la fenêtre en profitant de la confusion, le mystérieux assassin lui colla un stylet de fer pur sur le cœur. Aëzenn se figea sous la menace du métal honni.

— Ouvre la porte, lui ordonna l'intrus d’une voix basse et rauque.

— Tu n’as aucune chance d’en réchapper. Ces aios sont des guerriers surentrainés.

La pointe de métal traversa son pourpoint de velours vert mousse, lui brûlant la peau.

— Fais ce que je te dis.

Aëzenn s’exécuta. La porte s’ouvrit sur une dizaine de monteurs-de-wyrms en armes, portant armures et masques de guerre, le shynawil rabattu sur leurs chevelures dénouées. En apercevant leur posture martiale, le fil acéré de leurs armes, il comprit qu’il n’avait que peu de chances de s’en tirer indemne.

Cependant, l’assassin le surprit de nouveau. D’une brusque poussée, il le rejeta dans la pièce derrière lui, puis dégaina l’une de ses épées recourbées. L’œil affuté du capitaine de la garde en reconnut la facture.

— Une lame khari, siffla-t-il. Reculez, vous autres ! Vous n’êtes pas à la hauteur.

Les khari – outre leur cruauté célèbre chez un peuple qui n’avait rien de tendres agneaux – étaient réputés pour deux choses : la finesse de leur artisanat et la dextérité de leurs escrimeurs. Le capitaine de la garde avait reconnu la marque de cette Cour renégate sur l’arme, et il voulait se réserver le prestige de défaire son porteur.

Un orc capable de faire des configurations, qui manie des armes khari, s’interrogea de nouveau l’émissaire. La situation était décidément étrange.

Pendant qu’il méditait sur cette énigme, les deux duellistes dansaient leur ballet mortel. Les lames s’entrechoquaient : pur mithrine tiré des noires entrailles de Faërung contre le métal solaire excavé des colonies de la Porte. Si cette matière, à l’instar du fer toxique, avait les faveurs des chanteurs de lames dernièrement, elle restait bien inférieure au mithrine, qui était d’essence faëruni. Martelée par les coups brutaux de l’assassin, elle finit par plier. Le capitaine des aios dut abandonner sa lame.

Derrière lui, les membres de sa compagnie attendaient, immobiles, bras croisés et visages muets sous leur shynawil. Les règles étaient claires : lorsqu’un sidhe voulait combattre seul, nul ne devait intervenir, même dans une situation comme celle-ci.

Il appartenait donc à l’assassin de s’emparer de la tête de son adversaire. Or, au lieu de porter le coup de grâce, il dégaina sa seconde lame.

— Tiens, fit-il en la lançant à son ennemi. Continue avec ça.

Le sidhe rattrapa l’épée par sa poignée, stupéfait. Sous ses doigts, il sentit la puissance phénoménale qui l’irradiait. Elle provenait de cet inconnu, qui avait sans hésiter confié son bien le plus précieux à lui, son ennemi.

— Qui es-tu ? demanda-t-il en relevant la tête.

— Mon nom ne t’apprendra rien.

L’aios ne se laissa pas démonter pour autant.

— Le mien est Nurd-Yrr Ahendall, se présenta-t-il en rabaissant sa capuche. Je porte le numéro 33 à Æriban, et commande donc une phalange d’aios.

L’assassin le contempla en silence. La chevelure dorée d’Ahendall illuminait la pièce comme l’astre du matin : c’était l’un des produits les plus magnifiques qu’avait pu produire le temple en ce temps-là.

— Montre-toi, au moins, le pressa Ahendall. Que je puisse honorer celui que je vais affronter.

— Il n’y a rien à montrer. Que du vide, et tu vas mourir.

Ahendall s’autorisa un léger sourire.

— Nul ne meurt vraiment de ce côté-ci du Voile, mon ennemi.

— Toi, tu vas mourir.

Une clameur se fit entendre en contrebas. Les renforts étaient arrivés.

— Écoute, quoiqu’il arrive, tu seras pris aujourd’hui. Si tu me tues, ces aios te tueront.

— Alors, je les tuerais aussi, répliqua l’inconnu.

— Ceux d’en bas te tueront à leur tour. Puis ceux du temple. Jusqu’à l’as sidhe.

Cette fois, l’assassin parut décontenancé.

— L’as sidhe ?

— Le premier sidhe d’Æriban. Le guerrier ultime, le gardien du temple. L’époux de la Haute-Reine.

— Si je vous tue tous, je pourrais combattre cet as sidhe ?

— On ne te laissera pas l’affronter seul à seul. Tu n’auras pas ce droit. Sauf si tu te rends. À ce moment-là, je demanderai une dérogation spéciale pour te faire concourir au barsaman. Je te préparerai moi-même, s’il le faut.

— Pourquoi ?

— En me prêtant ton arme, tu m’as rendu redevable. Mais tu dois te rendre. Renoncer à tes ordres funestes, à ton affiliation première. Poser ton arme et te soumettre à la loi d’Æriban, et celle de notre Reine.

L’assassin parut hésiter. Puis, enfin, il jeta son sabre par terre.

C’est trop facile, pensa l’émissaire de Tará.

— À genoux, lui ordonna Ahendall.

L’assassin s’exécuta. Sur un geste de leur capitaine, les aios se mirent en mouvement. Ils lièrent l’intrus d’une chaine de fer et poussèrent son capuchon en arrière. La longue tresse de cheveux blancs retomba sur son large dos.

Ahendall enleva son faux-visage, puis il lui arracha le sien. Un deuxième masque apparut dessous, du moins, c’est ce qu’ils crurent tous sur le coup.

En dessous, sa peau était aussi noire que les mines sans fond de Faërung. Sur son visage aux pommettes larges, à la mâchoire puissante, brillaient deux yeux aigus et cruels. Ils étaient rouges comme le sang des volcans.

Mais ce visage farouche était d’une grande beauté, si poignante et pure que le sidhe en eut le cœur serré et le souffle ôté.

— Mon nom est Śimrod Surinthiel, énonça-t-il de sa voix grave. Je demande à être intégré à Æriban.

*

L’ard-elleth Syndana, à qui on avait confié le cas, ne savait pas quoi en faire. Le premier sidhe de sa compagnie – celui qui agrémentait ses nuits si plaisamment en ce moment – avait visiblement engagé sa parole face à un mercenaire assassin de lignée inconnue. Il avait promis de l’envoyer à Æriban.

Syndana ne pouvait prendre une telle décision sans avoir vu la bête en question. Elle demanda donc à voir le prisonnier qu’on disait si exceptionnel.

Il avait passé quelques demi-cycles seul en cellule. On l’avait tenu enchaîné tout ce temps, avec des entraves de fer pur. Une sécurité renforcée entourait sa prison, aux portes scellées par un puissant glyphe. Peu de captifs avaient bénéficié d’un tel protocole. En le voyant enfin, Syndana comprit pourquoi.

L’assassin dépassait le plus grand ellon de la garde d’une bonne tête, et il était aussi massif que le plus gros des orcneas. Sa chevelure, rasée sur les tempes et grossièrement tressée sur le dessus était blanche comme la neige. Au milieu de sa peau noire comme l’onyx brillaient deux yeux rouges sang, aigus comme des lames. Syndana resta hypnotisée par sa musculature puissante, traversée de cicatrices, et, surtout, par la révoltante toison blanche qui courrait de son ventre sculpté à son entrejambe, dissimulant difficilement l’instrument d’une bestialité démesurée.

Un semi-orc, pensa-t-elle, horrifiée devant une telle aberration.

— Il portait cette arme, ce shynawil et ce masque, annonça le chef de la garde en jetant les objets au sol.

Syndana porta son regard sur les trois artefacts. Pour cette intervention cavalière, Ezelar serait puni plus tard.

— De toute évidence, il s’agit d’un fidèle de cette secte d’assassins sans foi ni loi déguisés en bardes qu’on appelle les Enfants de l’Amadán, l’Aleanseelith, fit remarquer l’aios d’un ton hautain. Ils enrôlent n’importe qui, même des faux-singes, paraît-il !

La juge releva les yeux sur lui, coupante comme la lame qu’il venait de jeter à ses pieds avec si peu de cérémonie. Puis elle regarda le prisonnier, et le faux-visage qu’il avait arboré, aussi noir que sa peau.

— Es-tu un fidèle de l’Amadán ?

— Je ne suis le fidèle de personne, grogna-t-il pour toute réponse.

— Ces objets sont pourtant caractéristiques, fit-elle en montrant le masque et la cape noire.

— Je les ai pris uniquement pour me fondre dans la masse, répondit l’assassin avec un demi-sourire insolent, qui dévoila des crocs presque aussi gros que sa dague.

Malgré elle, Syndana trembla. Elle se détesta pour ça. Lorsque les aios laissèrent échapper un ricanement moqueur, elle les reprit, glaciale :

— Silence.

Puis elle observa soigneusement le masque, avant de le repousser du bout du pied. Si ce n’était sa couleur obsidienne, il était tout à fait ordinaire.

— Pourquoi voulais-tu assassiner l’émissaire de Crépuscule ? s’enquit Syndana. Et surtout, pourquoi l’as-tu raté ? On dit que votre guilde ne manque jamais ses cibles.

— Les voies de l’Amadán sont impénétrables, répondit-il obstinément.

La juge Syndana vissa son regard dans les yeux rubis de l’assassin.

— C’est bien la première fois que je vois un membre de ta secte avec une telle stature, remarqua-t-elle de sa voix sucrée. D’ailleurs, c’est la première fois que je vois un orc fidèle d’un culte du Peuple…

Elle avait touché juste. Le regard de l’assassin devient incandescent.

— Je ne suis pas un orc, mais bien un ædhel !

Syndana soutint son regard rouge, un petit sourire sur son visage froid.

— Permets-moi d’en douter. En attendant, qui t’envoie ?

— Personne. Je me suis envoyé moi-même.

— Vraiment ? Et ton motif ?

— La vengeance.

Syndana arqua un sourcil.

— La vengeance ? Tiens donc ! Tu as abandonné bien vite ton projet, il me semble. Même l’émissaire de Tará a plaidé pour toi, expliquant comment tu l’avais si bien épargné.

— J’y ai renoncé pour tenir ma dette envers Urd-Yrr Ahendell. Il m’a proposé d’intégrer Æriban en échange de la vie de ma cible.

— J’ai entendu ça, oui. Mais crois-tu être digne d’un tel honneur ?

— Ahendell a engagé sa parole.

— Mais que vaut une parole engagée à un orc ?

Le regard farouche du prisonnier brilla plus intensément.

— Que vaut, alors, la parole d’un ædhel ?

Ce rappel à l’un de leurs plus grands tabous fit hésiter Syndana.

— Très bien, statua-t-elle. Tu seras envoyé au temple du dieu de la guerre… comme offrande aux aios. Lorsqu’ils auront fini de jouer avec toi, ce corps bestial ne sera plus qu’une baudruche lacérée. Tu l’auras bien voulu ! Cela fera un entrainement aux jeunes recrues : peu d’entre eux voient des orcanides. Quand aux mâles mûrs, ce fessier musclé fera un beau fourreau pour leurs dards.

Śimrod ravala sa colère.

— Et si c’est moi qui les mets au tapis ?

— Alors, on te donnera un numéro. Et tu seras le premier demi-sang orcanide à devenir sidhe. Mais je doute que ça arrive ! Jamais Neaheichnë ne le permettra. Ce serait une trop grosse insulte à la pureté d’Æriban. Seuls les meilleurs mâles sont envoyés là-bas, ceux dont le sang est de plus belle qualité, provenant des lignées les plus nobles et les plus pures.

Syndana jeta un dernier regard au bas-ventre du prisonnier, puis elle se dirigea vers la porte de la cellule, escortée par sa garde.

— En tout cas, tu peux dire adieu aux coïts débridés auxquels tu étais habitué, lui lança-t-elle sans se retourner. Nos lois sont strictes : les aios te castreront avant la mise à mort, comme il doit être fait à tous les orcs. Et si Amariggan te fait la grâce de te sacrer sidhe, ton organe sera dévolu au seul plaisir des ellith qui te choisiront. Nul doute qu’aucune d’elle ne souhaitera souiller sa lignée avec de la grossière semence d’orc !

Syndana eut la satisfaction de voir le fier assassin perdre de sa superbe. Enfin, il commençait à comprendre ce qu’était le destin de sidhe ! Des milliers de mâles, dans tous les royaumes, se battaient à mort pour obtenir la chance d’intégrer la prestigieuse phalange et l’honneur – peut-être – de partager une nuit la couche de la Haute-Reine et réussir à la féconder avant de partir mourir au combat. Mais pour un bâtard adulte comme ce Śimrod Surinthiel, cela signifiait la privation d’une liberté que les mâles de bonne lignée ne pouvaient même pas imaginer. Avec très peu de chance de pouvoir poser ses sales pattes noires sur une elleth un jour ! Contente du désespoir qu’elle avait cru instiller dans le cœur impur de ce mâle arrogant, la juge quitta la geôle, laissant son prisonnier se débattre avec ses doutes.

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