
Quel est le dernier film que vous avez vu ?
0Bonjour à toutes et à tous.
L'idée de ce fil de discussion est de créer une sorte de compilation de vos critiques sur des films, qu'ils soient récents ou non, afin de donner envie aux autres d'aller (ou non) les voir. Car en effet, il ne s'agit pas uniquement de coups de coeur, ça peut être aussi un film que vous avez détesté.
Bien entendu, tous les goûts étant dans la nature, je vous invite à rester courtois en cas d'avis contraires ou divergents et d'éventuellement débattre dans le respect de l'autre.
Pour ouvrir ce fil, je vais commencer par ma rétrospective personnelle des 10 films que j'ai découverts en 2019-2020 (mais qui peuvent être plus anciens, vous l'aurez compris) :
1) "Radin !" (2016) :
C'est étonnant de voir le virage pris par le cinéaste français Fred Cavayé à travers son avant-dernier film "Radin !", porté par un Dany Boon fidèle à lui-même dans ses excès, et qui aurait tout aussi bien pu réaliser lui-même cette comédie caricaturale.
Sa diffusion sur TF1 en février 2019 m'a permis de découvrir ce long métrage sans surprise, dans la lignée de "Supercondriaque" et dans une moindre mesure (parce que davantage réussi) de "Bienvenue chez les Ch'tis!". Parce qu'il faut bien le reconnaître, Fred Cavayé, issu du milieu de la photo (et donc très efficace dans l'exécution de celle-ci pour ses films d'action), est bien plus inspiré lorsqu'il s'attèle à un thriller : "Pour elle" (2008) - objet d'un remake US en 2010 ("Les trois prochains jours") et "A bout portant" (2010) en sont les deux meilleures illustrations. "Le jeu", sorti en 2018 (et que je n'ai pas vu), semble confirmer cet éloignement de l'univers du thriller pour la comédie acide. L'échec de "Méa culpa" (2014), réunissant ses deux précédentes têtes d'affiche (Vincent Lindon et Gilles Lellouche), très en-deça de ses deux premiers longs métrages (scénario prétexte plutôt convenu et violence aussi outrancière que gratuite), expliquerait-il ce virage artistique ?
Toujours est-il que "Radin !" ne m'a pas convaincu de la légitimité de Cavayé dans ce registre, d'autant plus que la qualité de la photo n'y est plus aussi remarquable qu'auparavant (alors au service de l'efficacité cinématographique). Certes, on y retrouve les accents esthétiques (d'un goût contestable) initiés dans "J" (1999), son second court métrage (bercé par le lancinant "Vanina" de Dave et muet de bout en bout si mes souvenirs sont exacts), plutôt réussi dans son propos narratif. Seulement, ces accents ne sont plus au service de l'efficacité de l'image ou du scénario, mais sont plutôt là pour amplifier l'aspect caricatural du film.
Bref, autant j'avais été séduit par l'univers Cavayé dans ses deux premiers thrillers (même si le troisième était moins réussi, l'efficacité photographique pour les scènes d'action y était toujours remarquable), autant j'ai été déçu qu'il s'en éloigne pour ne plus réellement se démarquer d'une manière ou d'une autre. Jean-Pierre Melville, l'enfant terrible de la Nouvelle Vague, le disait lui-même : le style d'un réalisateur se doit d'être reconnaissable entre tous, de son premier à son dernier film, de façon à ce qu'on puisse le résumer en quelques lignes. Et là, force est de reconnaître que le style Cavayé s'est étiolé au point de ne plus pouvoir déceler, dans "Radin !", sa patte exclusive.
2) "L'homme qui voulait vivre sa vie" (2010), adaptation éponyme d'un roman de Douglas Kennedy (visionné en DVD) :
Le postulat m'intéressait (Ayant provoqué la mort accidentelle d'un homme, Paul Exben, avocat à succès mais photographe frustré, laisse derrière lui une carrière et un mariage désormais brisé pour assumer l'identité de la victime et prendre la fuite ; s'offre ainsi à lui l'opportunité de recommencer sa vie), mais n'ayant pas réussi à entrer dans "Cet instant-là" du même Douglas Kennedy (trop longuet à démarrer), je me suis dit que l'adaptation ciné de "L'homme qui voulait vivre sa vie" serait plus à même de m'embarquer que le livre. J'ignore si elle est fidèle au texte d'origine mais bien mal m'en a pris ! Je n'ai adhéré à rien dans ce long métrage (ou presque).
Tout d'abord, j'aurais dû me méfier du réalisateur : Eric Lartigau. Son nom me disait bien quelque chose, mais je n'arrivais à le relier à rien. Puis j'ai compris. Il n'a jamais vraiment brillé par sa finesse dans la transcription cinématographique des comportements humains. Si ça passait plutôt crème dans "Prête-moi ta main" (avec Chabat et Charlotte Gainsbourg entre autres), l'effet était véritablement trop caricatural dans "La famille Bélier" (avec Louane et Karine Viard), que je n'ai pas aimé du tout.
Dans "L'homme qui voulait vivre sa vie", c'est un peu pareil. La situation de départ aurait pu être intéressante (un couple engoncé dans une routine castratrice qui ne convient plus à personne, les faux-semblants), mais son traitement manque tellement de finesse, notamment dans le tableau psychologique, que ça sonne faux (le surjeu de Romain Duris à ce moment-là n'aidant en rien à faire passer la pilule) et agace prodigieusement. Ce qui gâche par ailleurs toute l'intention du film à mon sens. Du coup, par ricochet, la sobriété de la seconde partie de ce long métrage ne fonctionne pas davantage. Autre sujet de fâcherie (on est quand même en 2010), cette propension à mal éclairer les scènes sombres. C'est vraiment quelque chose qui m'insupporte dans un film, surtout quand on voit l'éclairage sans fausse note de certains films nocturnes comme "Collatéral" (2004), qui est une réussite en tout point en termes de film noir (vous me direz qu'il est américain, certes, mais quand même) ou scènes nocturnes de films comme "Le choix des armes" (excellent film noir français d'Alain Corneau datant de... 1981 !).
Quant à la fin en queue de poisson (j'ignore si le livre connaît pareil dénouement) elle laisse vraiment un arrière-goût de "tout ça pour ça". Nullissime donc.
Et est-ce mieux du côté des acteurs ? Si Niels Arestrup et Catherine Deneuve tirent plutôt bien leur épingle du jeu, [en particulier Deneuve en faisant dans la sobriété de bon aloi, très raccord avec son perso toutefois très très secondaire (et qui aurait pu davantage être exploité parce qu'il ne sert à pas grand chose en l'état)], Romain Duris (dont j'aurais dû me méfier aussi) confirme ici la mauvaise impression qu'il m'avait laissé dans "L'arnacoeur" (long métrage sortie la même année, plus grand succès au box-office de ma muse Vanessa Paradis, mais que je n'ai pas du tout aimé, notamment à cause de son manque de finesse et de son aspect très cliché, sans intérêt).
Dans la première partie, il en fait des tonnes, et agace plus qu'il n'attendrit en naufragé de son couple. Ce qui fait qu'il ne touche pas du tout lorsqu'il craque émotionnellement au début de sa fugue, à la perspective de tirer un trait définitif sur sa famille. Puis, il bascule lui aussi vers une certaine sobriété mais c'est trop tard, le mal est fait. On ne s'attache pas du tout au type qu'il incarne et on ne tremble jamais pour lui.
Bref, rien ne fonctionne dans cette adaptation, et ça ne me donne pas du tout envie de lire le livre. Il y avait pourtant moyen de faire quelque chose de bien, de mieux dépeindre la situation de départ sans la caricaturer, de mettre aussi en lumière ce qu'il se passe pour ses proches, comment ils vivent la situation une fois que Duris a disparu de leur vie (ce qui n'est pas du tout montré). Ratage complet pour moi donc.
3) "Photo de famille" (2018), visonné en DVD :
Parmi les films sortis en 2018 et "starisant" ma muse Vanessa Paradis, c'était clairement celui qui m'intéressait le plus et c'est finalement le seul que j'avais envie de regarder après visionnage des trailers ("Un couteau dans le coeur" me paraissait glauque et trash, bien que le sujet retienne mon attention ; "Frost" n'existe qu'en VO sous-titrée et a l'air assez spécial ; "Chien" assez surréaliste et décalé, avec une thématique qui ne branchait pas du tout ; "Marylou" plutôt insignifiant) .
Et pour ce film, ce n'est pas tant le postulat qui m'interpellait que la manière dont le sujet était traité, avec ce que ça sous-entendait.
Synopsis : Gabrielle (Vanessa Paradis), Elsa (Camille Cottin) et Mao (Pierre Deladonchamps) sont frères et sœurs, mais ne se côtoient pas. Surtout pas. La première est « statue » pour touristes, au grand dam de son fils ado. Elsa, elle, est en colère contre la terre entière et désespère de tomber enceinte. Et Mao, game designer de génie chroniquement dépressif, noie sa mélancolie dans l’alcool et la psychanalyse. Quant à leurs parents, Pierre (Jean-Pierre Bacri) et Claudine (Chantal Lauby), séparés de longue date, ils n’ont jamais rien fait pour resserrer les liens de la famille. Pourtant, au moment de l’enterrement du grand-père, ils vont devoir se réunir, et répondre, ensemble, à la question qui fâche : « Que faire de Mamie ? »
Bon, clairement, il n'y a pas vraiment de scénario, mais plutôt une juxtaposition de scènes façon "tranches de vies". Cela dit, ça ne m'a pas dérangé plus que ça, contrairement à ma fille (alors âgée de 13 ans et demi au moment du visionnage, en juin 2019) qui s'est sans doute ennuyée sur la longueur (et puis le film parle probablement davantage au quadra que je suis je pense). J'ai trouvé l'ensemble drôle et attachant, genre comédie douce-amère avec comme fil conducteur la non-communication au sein d'une même famille comme vrai handicap social, avec des dommages collatéraux psys assez marqués. Sans-toutefois tomber dans le pathos. C'est bien joué, avec la totalité des persos à côté de leurs pompes, et pas mal dialogué. J'ai passé un bon moment, pas inoubliable loin de là, mais c'était plutôt sympa. Pas "the" film du siècle mais en même temps, je n'en attendais pas davantage, donc pas déçu du tout.
4) "Un balcon sur la mer" (2010), de Nicole Garcia (visionné en DVD) :
Synopsis : Marc (Jean Dujardin), marié et père de famille, mène une vie confortable d'agent immobilier. Au hasard d'une vente, il rencontre une femme (Marie-Josée Croze) au charme envoûtant dont le visage lui est familier. Il pense reconnaître Cathy, l'amour de ses 12 ans dans une Algérie violente, à la fin de la guerre d'indépendance. Après une nuit d'amour, la jeune femme disparaît. Au fil des jours, un doute s'empare de Marc : qui est vraiment celle qui prétend s'appeler Cathy ?
Un film qui m'intrigue encore, même après l'avoir vu. Parce que je ne sais pas trop quoi en penser. C'est le trailer qui m'a attiré. Et dès le début, j'ai été happé. Par l'histoire qui se dessinait, la photo impeccable, l'ambiance, le jeu remarquable de Jean Dujardin (que je n'apprécie pourtant pas plus que ça d'ordinaire), qui crève l'écran aux côtés d'une énigmatique Marie-Josée Croze, aux faux airs de Sharon Stone en blonde (ce qui est moins vrai lorsqu'elle se fait brune).
Il y a aussi l'époque "du présent de l'action" qui me faisait me poser des questions et retenait mon attention. Le film date de 2010, mais j'ai rapidement compris qu'il se situait entre 20 et 30 ans plus tôt, sans vraiment parvenir à définir quand. J'ai cherché les indices visuels (ordinateur, déco des bureaux de l'agence immobilière, voitures, musique qui passe à la radio), et si certains concordaient vers une date située entre 1985 et 1988, d'autres détails dénotaient (des modèles de voitures datant d'après 1990 ou 1992), indiquant que ce n'étaient pas des indices fiables. D'autant qu'un fâcheux oubli de notre époque était présent dans la demeure du héros : un écran plat fixé au mur ! Selon Wikipédia, l'action est censée se situer en 1983 (21 ans après la décolonisation algérienne), et si c'est bien le cas, les anachronismes sont légions (la chanson "C'est la ouate" de Caroline Loeb, date plutôt de 1986-87). C'est un détail, mais ça m'a posé question sur le pourquoi de ce choix d'époque (d'autant plus que la réalisatrice s'est tellement appliquée à nous la faire deviner et à rendre le tout crédible que la même voiture passe en arrière-plan au moins deux fois dans un timing très rapproché - et donc improbable). Mais l'explication viendra plus tard, dans un bonus du DVD : le héros devait avoir un certain âge (pas trop vieux donc), en rapport avec les réactions que voulait lui donner la réalisatrice (parvenir à faire le deuil d'un passé marquant ou traumatisant pour pouvoir avancer dans sa vie).
Le film happe et pose question donc, sur toute sa longueur, et puis, à partir du moment où on comprend ce qui se passe, en même temps que le héros, on attend des réponses qui ne viennent pas, qui restent en suspend, se diluent en non-dits, comme si ce n'était pas le plus important au fond. Et c'est vrai que les silences racontent davantage que les dialogues. D'ailleurs, les seconds rôles (Sandrine Kimberlain notamment, et Claudia Cardinale, à l'apparition très anecdotique) sont assez effacés.
Mais en même temps, tout ce qui aurait dû m'agacer ne m'agace pas tant que ça en définitive. Parce qu'on devine que l'intention de la cinéaste était ailleurs, parce qu'il y a une part autobiographique importante dans cette fiction (le nom de la droguerie d'Oran - en 1962 - est celui de la droguerie du père de Nicole Garcia). Et en cela, j'ai noté pas mal de similitudes avec la filmographie d'Alexandre Arcady (réalisateur pied noir, tout comme Nicole Garcia), en particulier avec son long métrage "Là-bas, mon pays..." (2000) (que j'ai nettement préféré à "Un balcon sur la mer" dans le sens où il m'a paru bien plus abouti, comme si son réalisateur était allé plus loin dans sa démarche alors que Nicole Garcia semble s'être arrêtée au milieu du gué).
Le visionnage de la scène coupée - qui a entraîné d'autres scènes coupées -, commentée par la cinéaste (bonus du DVD), est un début d'explication des choix "artistiques", des partis pris qu'elle a dû faire : elle l'a sabrée à contre-coeur parce qu'elle n'était pas reçue comme elle l'attendait lors des projections de rushes. Ce n'était pas raccord avec l'idée qu'elle en avait, avec ce qu'elle voulait montrer. Et ça change tout, parce que ça a donné une autre direction au film, au montage, à l'issue moins dramatique qu'initialement (le dénouement retenu est plus ouvert). Et du coup, je pense que cette première direction m'aurait davantage plu à certains égards.
Reste pour moi, et malgré mes réserves, un beau moment de cinéma, sublimé par l'interprétation de Dujardin. Sans lui, le film n'aurait peut-être pas autant fonctionné parce qu'il suscite vraiment l'empathie sans verser dans le pathos (et c'est sans doute cet écueil-là qu'a avant tout voulu éviter Nicole Garcia, et c'est pour cette raison qu'elle l'a construit ainsi). La lenteur narrative ne m'a absolument pas gêné dans le déroulé du film, j'aurais même apprécié davantage de flashbacks (même si le jeu des enfants était un peu fragile). Bref, un avis très partagé, mais qui bascule quand même vers le positif car je ne me suis jamais ennuyé en regardant ce film qui a su éveiller mon intérêt malgré ses défauts.
5) "Le roi lion" (2019), film visonné au cinéma avec ma fille :
Moi qui suis plutôt old school côté cinoche, je dois dire que j'ai été impressionné par la virtuosité du tout numérique (puisque ce long métrage a été totalement conçu ainsi). La qualité des images est d'une fluidité sans faille (petit regret de ne pas avoir eu droit à un total "wide screen" dans notre salle, atténuant ainsi l'effet 16/9ème). Sceptique avant la projection, je reconnais qu'il aurait été impossible de faire le même film avec des animaux réels, vu le nombre de spécimens à l'image. Ce remake est donc très fidèle au dessin animé, avec nombre de plans similaires et un esprit semblable à l'original. C'est d'ailleurs la première fois que je vais voir au cinéma un long métrage dont je connais parfaitement les ressorts scénaristiques. Les dialogues diffèrent parfois, certaines consolidations scénaristiques sont bienvenues (renforçant le rôle de Nala et Sarabi - la mère de Simba), mais revers de la médaille, les effets humoristiques censés être distillés par Timon et Pumba tombent complètement à plat (et pour le coup, la chanson Hakuna Matata aussi).
Reste un fabuleux grand spectacle (certes sans surprise) à voir absolument sur grand écran, avec une mention spéciale pour Simba et Nala lionceaux, carrément craquants. En revanche, il est à réserver à un public de plus de 7-8 ans, certaines séquences pouvant perturber les plus jeunes (scène de poursuite entre les hyènes et Simba/Nala beaucoup plus impressionnante qu'en dessin animé, scènes de combats) - j'ai bien fait de ne pas y emmener mon fils, je pense qu'il aurait eu peur. Bref, ma fille et moi avons passés un très bon moment.
6) "3 jours à Quiberon" (2018), visionné en DVD :
Voir mon analyse sur Scribay à travers mon récit lui étant intégralement consacré "Biopic or not biopic, that is the question !" : https://www.scribay.com/text/53840608/biopic-or-not-biopic--that-is-the-question--
7) "L'adieu à la nuit" (2019), d'André Téchiné, visionné en DVD :
Synopsis : Lorsqu'Alex, son petit-fils, vient la retrouver dans son centre équestre, Muriel (Catherine Deneuve) est heureuse de l'accueillir pour ce qu'elle pense être des vacances, avant que le jeune homme ne parte travailler au Canada. Mais peu à peu, Muriel va découvrir qu'Alex lui ment et qu'en fait, il se prépare à rejoindre la Syrie et un groupe de terroristes.
Un jeu d'acteur sobre et juste, adapté à l'histoire qui nous est contée. Et un angle narratif pertinent, malgré des longueurs inutiles (j'avais oublié à quel point un "Téchiné" était lent !). Cela reste, hélas, trop en surface, le film aurait gagné à explorer certaines choses plus en profondeur.
Cela étant, ce qui m'a le plus dérangé est ailleurs. Il s'agit d'un choix artistique pour le moins discutable. Et pourtant, Téchiné est loin d'être un novice. Mais je ne sais pas, en dehors de quelques plans paysagers remarquables (notamment l'éclipse solaire d'ouverture, ou les panoramas maritimes /montagneux), j'ai trouvé la qualité d'image et de montage très brouillonnes, comme si on avait affaire à un cinéaste débutant ou à un film "petit budget". Tout cet aspect "caméra à l'épaule" sur près de 70 % des plans, y compris quand ça ne présente aucun intérêt ("documentaire" ou de suivi de "l'action" au plus près des protagonistes), nuit considérablement au cadrage, à la stabilité et à la fluidité de l'image (déjà malmenée par le montage "à l'arrache", peut-être pour être dans le timing de la Berlinale). Pour moi, c'est vraiment rédhibitoire, en particulier pour un long métrage qui ne m'a, en dehors de ça, pas tant déplu que ça. C'est quand même vraiment con de se vautrer sur de la technique quand on est dans la place depuis si longtemps !
Bref, sans cela, le bilan aurait pu être bien meilleur, d'autant plus que l'intention du film est louable. Un brin déçu en l'occurrence...
8) "Maléfique 2 : le pouvoir du mal" (2019), visionné au cinéma avec ma fille :
Plus ouvertement teinté de Fantasy (ce qui n'est pas, a priori, ma tasse de thé) que le premier opus (du moins dans mes souvenirs), ce second volet mise beaucoup sur ses effets spéciaux spectaculaires, très réussis. Et si le scénario est plus convenu, la bande-annonce trompeuse, l'interprétation est magistrale (mention spéciale pour Michelle Pfieffer, impériale). Et si les références Disney restent majoritaires (Raiponce, mais aussi la méchante reine de Blanche-Neige), d'autres plus inattendues sont aussi présentes : La Solution Finale, et la série SF emblématique des années 80 "V" (le mimétisme de l'arme fatale contre les fées avec la "toxine rouge").
Au final, le spectacle est grandiose et la confrontation Michelle Pfeiffer / Angelina Jolie tient toutes ses promesses. Un bon moment, que je déconseille toutefois aux moins de 8-10 ans (l'univers est plus sombre qu'un Disney classique, comme l'opus 1).
9) "Plonger" (2017), de Mélanie Laurent, avec Gilles Lellouche et Maria Valverde, visonné en DVD :
Le premier mot qui me vient à l'esprit en évoquant ce film, c'est bruyant (et non pas brillant, loin de là) ! Les bruits ambiants sur-amplifiés étouffent complètement le peu de dialogues en français et les rendent quasi inaudibles (même quand ils ne sont pas insipides). C'est franchement soûlant, presque insupportable, infiniment plus que dans "Cliente" de Josiane Balasko, film au demeurant autrement plus intéressant.
Car ce n'est hélas pas le seul défaut de ce long métrage, et à bien y réfléchir, je ne parviens à lui trouver aucune qualité. Cela peut paraître sévère (et pourtant j'avais beaucoup aimé "Les adoptés" et "Demain" de la même Mélanie Laurent), mais je me suis rarement autant ennuyé devant un film, qui n'est qu'une juxtaposition de scènes même pas spécialement esthétiques. A la place de la meuf, moi aussi j'aurais sérieusement le cafard de rester enfermé dans un appart aussi glauque. Au moins, dans un Melville, les intérieurs glauques y sont sublimés, participant à la mise en scène d'une ambiance noire, mais là, c'est purement gratuit et aucunement justifié.
"Plonger" est pourtant tiré d'un roman, et le postulat avait du potentiel : les aspirations divergentes des composantes d'un couple une fois les premières heures de la passion émoussées. Mais le scénario est vide, réduit totalement à néant, avec des aspirations vaguement écolos. On ne comprend aucun des deux persos, on n'a aucune empathie pour eux tellement on se sent étranger à ce qu'ils vivent. Ce n'est pas une question de jeu d'acteurs, c'est juste parce que c'est complètement vide de sens, de finalité.
Alors oui, la maternité n'est pas nécessairement l'ultime forme d'épanouissement de la femme et c'est bien de le dénoncer, oui il y a quelque part une quête d'absolu, mais très nettement moins bien exploitée que dans "Le Grand Bleu" par exemple.
Bref, un film inutile qui n'a aucune raison d'être. A éviter, absolument.
10) The operative (2019), visionné en DVD :
Synopsis : À la fin des années 2000, alors que le monde craint que l’Iran ne se dote de l’arme atomique, Rachel (Diane Kruger), ex-agente du Mossad infiltrée à Téhéran, disparaît sans laisser de trace. Thomas, son référent de mission, doit la retrouver entre Orient et Occident, car Rachel doit revenir à tout prix sous le contrôle de l’organisation… ou être éliminée.
Très éloigné du bling-bling spectaculaire à la James Bond, j'ai plutôt passé un bon moment devant ce film. Fort bien joué et avec quelques scènes sous haute tension dynamisant un rythme qui pourra paraître lent par moment, il convient de le visionner dans son ensemble avant de se faire une idée bien arrêtée car le synopsis est trompeur. Monté sous-forme de flashbacks, ce long-métrage est avant-tout une plongée dans une mission d'infiltration de longue haleine. C'est à travers ce prisme qu'il faut l'appréhender, et qu'importe si les finalités israëliennes sont peu explicites ou un brin obscures, un agent des services secrets se doit d'accomplir sa mission sans réfléchir, c'est un soldat, un pion. Voire un fusible. Et c'est tout au long de ses missions que Rachel finit par en prendre conscience, petit à petit, elle qui est peut-être trop "humaine" pour ce métier - elle suscite d'ailleurs pas mal d'empathie (Diane Kruger est excellente dans son rôle). Au point de vouloir en finir avec le Mossad. Lequel Mossad ne l'entend pas de cette oreille.
Reste l'aspect peu crédible du "recrutement" de Rachel (très survolé) - qui est plutôt apatride et non-israëlienne (elle ne parle même pas la langue de ce pays), et de surcroit novice et un peu "électron-libre" - par le Mossad. Ca, j'avoue que je n'en ai pas saisi le pourquoi. Mais j'en ai fait abstraction pour profiter pleinement du film.
Si ma femme et ma fille se sont arrêtées aux défauts de ce long métrage qu'elles ont trouvé trop lent et peu explicite (au point d'abandonner en cours de route), j'ai pour ma part bien aimé "The Operative", avec ses quelques poussées d'adrénaline bienvenues (au point de regretter que ça se termine finalement si vite), même si la mise en scène aurait pu gagner en efficacité pour certaines séquences plus lentes.
***
Voilà... Et vous, qu'avez-vous vu ?
Ensuite j'ai regarder la semaine dernière je crois, c'est même pas je crois, mais c'est sur le film qui ma le plus bouleversé et surtout donner envie d'en savoir plus sur la première Guerre mondial avec le général Pétain. Il s'agit de "1917" un film réalisé par Sam Mendes pour rendre hommage à son grand père soldat de la première guerre mondial, ce film est une pépite que ça soit dans la réalisation, le jeu d'acteur, les décors époustouflants, les scènes sans cut, parce que oui, il y a certaines scènes voir la majeure partie du film sont des scènes qui n'ont pas étaient coupés et qui on était joué d'une traite. L'histoire est respecter, il y a pas eu de "Débordement" ou de "Faute à la réalité" car oui la plus part des films qui parle de guerre ne ce font pas lésiné dans le nombre de membre arraché ou les coups de fusil au goût de bombe, celui-ci était si réel que j'en étais sous le choque, j'ai jamais autant était happé par l’excitation et le stresse que par ce magnifique film. Je ne sais que dire, à par que je le regarderai encore une centaine de fois s'il le faut et je me sentirais toujours avec les mêmes émotions et sentiment que la première fois, il est à voir.
C'est donc l'histoire de deux soldats envoyés à travers le no man's land pour faire annuler une attaque. Il se trouve en effet que le fuite des Allemands était un piège...
Le film est vendu comme un grand plan-séquence, ce qui n'est pas tout à fait vrai. C'est une succession de plans-séquence subtilement raccordés. Ce qui frappe d'emblée est la virtuosité de la caméra, qui navigue (voire qui danse à certains moments) gracieusement dans la foule ou dans des espaces étroits. Le rendu est magnifique, d'autant plus que certaines parties du film bénéficient d'une sublime lumière ou mise en scène. Le son est également très bien maîtrisé et participe efficacement à l'immersion.
Mais le problème du film (je trouve, et c'est ce qui m'a un peu déçu) est que l'on se retrouve avec une succession de très bonnes séquences mais qui, montées à la suite font trop. Cette mission donne trop l'impression d'un one-man-army, un homme seul qui défie la guerre toute entière. Je pense que Sam Mendes a voulu montrer beaucoup d'aspects de la guerre, mais cela se fait finalement au détriment de la crédibilité et de l'immersion. Pour aller dans le sens de cette critique, le film fait sans doute un peu trop débauche de moyens et de spectaculaire. On pourrait aussi ajouter qu'il y a des moments qui se veulent plein d'émotions, mais je trouve qu'ils sont un peu gâchés par des côtés mélo très américains.
Il en reste néanmoins un très agréable moment à passer, avec des séquences impressionnantes ou magnifiques. Ça vaut le détour, mais attention à ne pas avoir trop d'attentes.
Concernant "l'étrange destin de Benjamin Button", je n'avais pour ma part pas du tout accroché.
Une parodie de film d'espion absurde et plutôt drôle, avec un Philippe Katerine extraordinaire (comme toujours).
Ma plus grande fierté reste d'avoir fait rire le Dany au moment des dédicaces, avec une petite vanne de mon cru, à propos de mon prénom.
Du coup ils nous ont dévoilé quelques anecdotes sur le tournage
Autre film que j'ai beaucoup aimé et qui rejoint notre passion à tous, c'est "the words". Un jeune écrivain cherchant à être publié, se voit refuser tous ses manuscrits. Un jour, il trouve de vieux feuillets dans une sacoche achetée en braderie. C' est un manuscrit vieux de 50 ans. Il le lit, pleure, et éprouvé le besoin de le saisir sur son ordinateur, sans uen changer un seul mot. Concours de circonstances, sa femme le lit et le pousse à le présenter à une maison d'édition. Elle est tellement fier de lui qu'il n'ose pas lui dire la vérité, suis ses conseils et trouve le succès grâce à ce vieux manuscrit. Un jour un vieux monsieur l'aborde dans un parc et fini par lui avouer que c'est son histoire, son manuscrit perdu dans un train, que le jeune écrivain s'est approprié. Tout ceci nous ai avoué dans un livre lu en public, par ce jeune auteur plusieurs années plus tard.
C'est sûr que c'est une activité de groupe, mais il faut arrêter de se fixer sur ces innoportuns. On en a tous eu des kékés qui pourrissent un film, mais en général ça reste des expériences incroyables !
Arrêtez de vous plaindre..
Tout y est plus fort en émotion ! Je pense par exemple au film *Au nom de la terre* de G.Canet. j'étais allé le voir un soir à 20h en avant-première en compagnie de 100 agriculteurs... woah... la claque dans la gueule...les pleurs au cours du film, sur la fin... c'était bouleversant
Dans le même style, pourtant sur un registre plus léger, quand j'étais allé voir *Vice-versa* Au cinéma, quand il y a le mort au milieu du film (un film pour enfant je rappelle einh), qu'il y a un énorme silence dans la salle bondée et que soudain.. On entend une voix innocente : "il est où l'éléphant ?"... AAAAAAAH ! J'ose même pas m'imaginer à la place de la mère !
Il y a trop de choses à dire. Même un mauvais film prend de la grandeur au cinéma.
Note : même ici ça rage sur SW IX ? Damn les gens...
"I expected nothing and I'm still let down" - Dewey
PS : et je méconnais tout cet univers de super-héros en fait, ce n'est pas vraiment fait pour moi (serais-je trop vieux lol ?).
- Le Lac aux Oies Sauvages. Très bon film noir / polar, de superbes idées de mises en scènes (l'absurde du jeu d'ombres, le lac).
- Une Vie Cachée. Un excellent Malick, pas son meilleure (je le place derrière La Ligne Rouge, La Balade Sauvage ou Les Moissons du Ciel) mais excellent, très beau, je pense que Song to Song avait été un joli aboutissement de ses expérimentations, et Une Vie Cachée retrouve la verve de ses premiers films, tout en y incorporant des éléments de Song to Song.
Je pense aussi aller voir Séjour dans les monts Fuchun ce week end.
Personnellement, j'y vais moins souvent. Avec deux enfants les sorties cinéma sont plus limitées. Avant j'y allais deux à trois par semaines.
Mais j'ai vu le dernier de Tarantino que je n'ai pas aimé du tout. Trop de longueurs, trop de "moi j'aime ces années là". C'est dommage car je suis fan de ce cinéaste, et de Kill bill et Pulp fiction en particulier.
Joker, évidemment. J'ai adoré. Mon compagnon nettement moins. J'ai revu tous les jokers dans les différents Batman (et dont le Tim Burton, un de mes cinéastes favoris).
♥ Coup de cœur vu dernièrement ♥ MIDSOMMAR. Je n'ai pas vu passer le temps. J'ai été happé par l'image, l'ambiance inquiétante et belle à la fois, la symbolique. Tout.
Synopsis (allociné) :
Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu'une fois tous les 90 ans et se déroule dans un village suédois isolé.
Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes dans un pays où le soleil ne se couche pas va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante.
♥ Autre coup de cœur ♥ : PARASITE - palme d'or 2019 à cannes mais surtout un film coréen dans le style que j'aime particulièrement. Coécrit et réalisé par Bong Joon-ho, à qui l'on doit aussi Mother (très bon) et d'autres films inspirants. J'aime beaucoup ce cinéaste dont j'ai vu une partie de son œuvre.
Synopsis du film (allociné) :
Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne...
Pour Tarentino, tu parles de "Once upon a time in Hollywood" ?
Quand je lis ce que la plupart des gens vont voir au cinéma, j'ai vraiment l'impression d'avoir parfois des goûts à part. D'ailleurs, l'autre jour au JT 19/45 de M6, lorsque la journaliste faisait le bilan ciné de l'année 2019, j'ai été amusé de voir que j'étais pile dans la moyenne d'âge des spectateurs de films français, alors qu'elle est moins élevée d'une dizaine d'années pour toutes catégories confondues.
Mais tu as raison, avec une famille (et notamment deux enfants, dont un de moins de dix ans), les séances de ciné se font plus rares, d'où mes nombreuses séances de DVD en solo.
Joker j'ai trop envie de le voir, mais je n'ai pas pu pour les mêmes raisons que toi :)
Heureusement il s'arrête au dixième ! Je suis dur, mais je ne l'aime pas, lui et Nolan sont mes têtes de turc, désolé...
Pour Nolan, j'ai honte de dire que je n'ai jamais vu un de ses films en tant que réalisateur...
Pour Nolan, j'ai bien aimé ses Batman (mais parce que je suis fan absolue de Batman :P). Après franchement, je ne vois pas en lui un style qui se dégage pour vraiment voir un de ses films et se dire "c'est un Nolan".
Excellente idée ! J'adore le cinéma même si je ne vois pas autant qu'auparavant.
"A couteaux tirés" vu au cinéma récemment. J'ai adoré ce whodunit à l'ancienne avec Daniel Craig et son effroyable accent imitation je-ne-sais-quoi mais délicieux comme d'habitude (en VO).
Star Wars (euh... Le dernier XD) : bon, mieux que les 2 précédents, nettement mieux, mais ça reste sirupeux et n'importe nawak ;P
Batman (mais THE Batman de Tim Burton de 1989). Le film n'a pas vieilli m, je trouve, il est toujours aussi bon qu'il y a... Presque 30 ans !!!!! Mon dieu !!!
Batman, le défi (pareil de Tim Burton). Iconique ! Génial ! Bref, le meilleur Batman à mon avis, mais la vraie star est Catwoman.
Marvel c'était bien mais apparemment, quand on voit ce qu'ils comptent faire des prochains films, c'est fini. Comme tu dis, c'est uniquement pour l'argent.
Les films DC je n'ai jamais aimé. Les séries en revanche sont pas mal (excepté Legends Of Tomorrow).
Tiens, dans le même registre, je n'avais pas du tout aimé la dernière adaptation du "Crime de l'Orient-express" (2018 je crois), avec Johnny Depp, Peneloppe Cruz et Michelle Pfeiffer, malgré une qualité d'image exceptionnelle et une revisite plutôt moderne (comparativement aux précédentes adaptations d'Agatha Christie, plutôt vieillotes).