A la recherche du temps perdu... et du narrateur...
Bonjour à tous !
Je me pose une question que beaucoup d'autre ont du se poser ...
Je n'arrive pas à me décider sur le temps à employer pour mon récit, ni sur la place de mon narrateur...
J'ai très longtemps écrit à la troisième personne et au passé, mais pour l'exercice et pour élargir mes horizons, je me suis mise à écrire à la première personne au présent.
Ce nouveau format m'a plu pour diverses raisons : on peu donner beaucoup plus de place aux sentiments et créer un personnage plus spontané, dont on va suivre les réflexions plus facilement.
Mais à la troisième personne, j'aime englober la scène et donner plus de vie aux autres personnages...
En ce qui concerne le temps, j'ai du mal à écrire tout un récit au présent, peut être par manque d’expérience, mais ça ne me semble pas naturel. Je bifurque rapidement sur le passé simple et l'imparfait, ce qui donne un aspect désagréable au récit.
Pourtant le présent donné un coté "dépoussiéré" au récit, qui me semble plus actuel, moins banal.
Au final je me dit que je n'aurais pas du faire cet exercice, tout me paraissait plus simple quand je ne me posait pas de questions !
Pour illustrer mes propos voici un extrait que j'ai réécrit avec plusieurs narrateurs et temps différents, mais je ne parviens toujours pas a faire mon choix :
-"Alicia se laissa tomber sur l'épaisse moquette de sa chambre et contempla les cartons qui l'entouraient. Elle poussa un long soupir tout en s'allongeant sur le dos, tandis que son regard se perdit dans les étoiles en plastique qui parsemait le plafond bleu nuit de sa chambre d'enfant.
Maintenant que les derniers préparatifs étaient terminés, elle se sentait vidée de ses forces. Tout était allé si vite depuis que sa mère lui avait présenté, avec un grand sourire, le courrier d'admission à l'école de ses rêves.
Il s'était déjà écoulé deux mois, mais à ce simple souvenir son cœur fit un bond dans sa poitrine, et l'exaltation qui l'animait depuis refis surface aussi vive qu'au premier jour."
-"Je me laissa finalement tomber sur l'épaisse moquette de ma chambre, et, épuisée, je jeta un regard tout autour de moi. Des piles de cartons s'entassaient presque jusqu'au plafond.
Un long soupir franchit mes lèvres lorsque je m’allongea sur le dos. Songeuse, mon regard se perdit un instant dans les étoiles en plastique qui parsemait le plafond bleu nuit de ma chambre d'enfant.
Maintenant que les préparatifs étaient enfin terminés, je ressenti un grand vide s'emparer de moi. Tout était allé si vite depuis que ma mère m'avait présenté, avec un grand sourire, le courrier d'admission à l'école de mes rêves.
Il s'était déjà écoulé deux mois, mais à ce simple souvenir mon cœur fit un bond dans ma poitrine, et l'exaltation qui m'animait depuis refis surface aussi vive qu'au premier jour."
-"Quand je me laisse finalement tomber sur l'épaisse moquette de ma chambre, je me sens exténuée.
Je jette un rapide coup d'œil aux cartons qui m'entourent, tout en poussant un profond soupir qui en dit long sur mon état de fatigue actuel.
En m'allongent sur le dos, mon regard se perd un instant parmi les étoiles en plastiques qui parsèment le plafond bleu nuit de ma chambre d'enfant.
Maintenant que les derniers préparatifs sont enfin terminés, je ressens un grand vide s'emparer de moi. Tout est allé si vite depuis que ma mère m'a présenté, avec un grand sourire, le courrier d'admission à l'école de mes rêves.
C'était il y a deux mois à peine, mais à cette seule pensée, mon cœur continue à faire des bonds dans ma poitrine, et l'excitation qui m'anime depuis cette date refais surface. "
Voila trois versions, laquelle préférez vous ?
Et vous, quel temps et quel narrateur choisissez vous pour vos récits ? Pourquoi ?
Merci de votre aide !
Je crois qu’une bonne façon de choisir consiste à répondre aux questions de base :
— qui raconte ?
— quand est-ce qu’il raconte ?
— pourquoi est-ce qu’il raconte ?
Si tu as défini ton narrateur sur ces points, le choix du temps et de la personne s’impose.
Si le héros, vieillissant, raconte à ses petits enfants : le je et le passé, avec de la nostalgie dedans.
Si le narrateur n’est qu’une caméra : le il et le présent avec du mouvement.
Si c’est un rapport de mission : le il et le passé, avec des mensonges mettant en valeur le missionné (ou des excuses si la mission a foiré).
Si c’est une immersion dans un univers psychologiquement déstabilisant : le je au présent avec plein de sentiments dégoulinants.
Si on s’en fout : narrateur omniscient.
Voilà :-)
- Ce sur quoi tu es à l'aise. Ca pas besoin de détaillé, si tu écris pour le plaisir, pas besoin de s'infliger quelque chose que l'on aime pas, sauf si le but est d'apprendre.
- Et les avantages de chaque temps / narration. Là, d'autres expliqueront mieux que moi mais ce choix à une conséquence sur la façon dont on va raconter une histoire et de la façon dont elle va être perçu. Un texte à la première personne par exemple va donner une narration axé sur les sentiments, le ressentit du personnage que l'on suit. Ca permet une meilleure immersion dans la tête du perso. Par exemple. Chaque type de narration à ses particularités et certains sont plus ou moins adapté à certain récit. Donc je te conseillerais de regarder un peu de ce côté et de te demander ensuite si ton choix apporte quelque chose au récit et/ou comment jouer là dessus.
(J'avais essayé ça pour une fanfiction sur un jeu vidéo (fallout) et ça sonne plutôt bien^^)
A propos de la nouvelle Irlande il devrait commencer par se payer un nouveau chien. Cet animal galeux et boufferont qui passe son temps à renifler et à éternuer partout dans tous les coins et qui gratte ses croûtes et le voilà qui va tourner autour de Bob Doran qui régalait Alf d’un demi et qui se met à le lécher pour essayer d’obtenir quelque chose. Et ça manque pas. Bob Doran se met à faire le con avec lui :
– Donne la patte ! Donne la papatte,, chienchien ! Mon bon chien. Donne la patte, là, c’est bien ! Donne la papatte !
Et merde ! Foutre de patte qu’il voulait patoche et Alf qui essayait de l’empêcher de dégringoler de ce foutu tabouret sur ce foutu clébard et l’autre qui n’arrêtait pas de radoter sur le dressage par la douceur, un chien de race, un chien bien intelligent : je t’en foutrais, moi. Le voilà qui se met à gratter les vieilles miettes de biscuits dans le fond de la boîte de chez Jacob qu’il avait demandé à Terry d’apporter. Putain il a gobé tout ça comme une vieille paire de bottes et il tirait un bout de langue long d’un mètre pour en redemander. C’est tout juste s’il n’a pas bouffé la boîte et le reste, ce sacré goulupatte de bâtard.
C'est un extrait de Ulysse de Joyce par exemple. Le début commence comme de la narration et très vite il y inclut des pensées au présent et à la première personne (sans toujours nommer le sujet par contre). C'est un exercice difficile mais qui peut vraiment magnifier la prose.
Mais globalement je suis d'accord qu'au passé c'est plus beau. Après la personne c'est au choix.
Ce type de narration me permettrai donc de m'amuser un peu plus avec les temps et les types de narration... C'est a tester !
Quant au temps et à la personne, tout dépend du genre de ton texte, à la manière dont tu veux que les sentiments des personnages soient ressentis par ton lecteur et de la place de ton naratteur dans l'histoire.
Si tu veux que l'avis de ton lecteur sur un de tes personnages soit influencé par celui de ton narrateur, écrire à la première personne peut être un bon choix. Pour une vue globale et que ton lecteur se fasse son propre avis sur un personnage, il vaut mieux choisir la troisième personne selon moi.
Ensuite, si tu veux écrire une chronique sur la vie actuelle, un compte rendu ou un texte dans un genre semblable, le présent peut être un bon plan. Pour un récit héroïque, fantastique ou du Fantasy, les temps du passé sont préférables.
J'espère avoir pu t'aider :-)
Je prends bien note des terminaisons pour la première personne, je ne savais absolument pas où me placer !
Ce que tu me dit m'éclaire vraiment, je suis donc conforté dans l'idée d'écrire au passé car mon histoire est fantastique. Cependant je ne suis pas encore bien sure d'utiliser la première ou la troisième personne. Les deux me semblent intéressants…
Mais je vais peut être commencer à écrire à la troisième personne, quitte à changer en cour de route, car avec toutes ces questions je procrastine terriblement !
C'était justement ma grande question. L'histoire au début me parle comme un film, après pour la raconter j'ai tendance à utiliser un narrateur troisième personne et au passé. Mais finalement je trouve que la narration première personne et présent est plus surprenante, probablement car je n'en ai pas l'habitude… mais chaque type de narration est extrêmement intéressante, et apporte son petit plus, ce qui rends le choix vraiment difficile…
En tant que débutante dans ce nouveau style narratif je fais beaucoup d'erreurs, mais je ne désespère pas y arriver avec de l'entrainement et de la pratique ! Ton commentaire me pousse à continuer ma progression.
Je n'ai encore jamais lu de récit "en canon" je crois, mais ta description m'intéresse beaucoup, aurais tu un livre écrit dans ce style à me conseiller ?
Proposes tu ton texte sur scribay ? Je pourrai éventuellement mieux approcher ce sentiment d'évidence dont tu parles si j'ai l'occasion d'en distinguer les contours ?
Ne crois pas m'être gère utile, tout les avis et toutes les approches sont bonnes a prendre, surtout quand elles sont offertes avec tant de générosité.
Au plaisir de te lire
Je me contente de te suggérer ta liberté en ton propre ressenti car c'est en cet état que parfois j'ai pu écrire quelque chose au-dessus de ma médiocrité. D'ailleurs la question du Je et Il est plus vaste que je ne peux la concevoir ou ai pu le pratiquer. Ainsi, il y a une narration interne où s'efface le Je, celle nôtre avec soi, le Je suppose le Il du lecteur c'est celui du personnage qui se raconte à cet inconnu. Et le Il peut être celui d'un personnage vers un autre par quoi le récit change de caméra. Etc... tu vois le grand nombre de possibilités qui répondent à ta question. Seul ton propre élan doit en décider. Il y a eu un débat sur cette question ici, va y voir :
https://www.scribay.com/talks/2034/narrateur-interne-externe---ecrire-a-la-premiere-ou-a-la-troisieme-personne--
Dans ta deuxième version, tu as de grossières erreurs de conjugaison : tu ne dois pas dire "je me laissa" ni "je jeta", mais bien "je me laissai" et "je jetai". Indépendamment de cela, dans tes 2ème et 3ème versions, on pourrait croire que tu as fait de la transposition mot à mot en ne faisant que changer la personne, comme dans un exercice de français.
Or, s'il est utile de préciser quelque chose comme "Alice ressentit un grand vide" parce que le lecteur n'est pas dans sa tête, narrer en "je" te dispense de cela, puisque, justement, le lecteur est dans la tête du protagoniste. Il est donc préférable d'écrire : "Les préparatifs terminés, un grand vide s'empara de moi". Pareil pour le "long soupir qui en dit long sur mon état de fatigue actuel" : si tu as mis un adjectif de fatigue plus tôt (épuisée, exténuée, lasse...), tu peux te permettre un simple "je regarde mes cartons et pousse un long soupir".
Aussi, si tu passes en "je", tu peux te permettre d'ajouter plus de détails sur les humeurs de ton narrateur, comme : "Epuisée, je m'écroule sur l'épaisse moquette de ma chambre, au beau milieu des cartons. Déprimée par ces piles à n'en plus finir, je me retourne, préférant contempler les étoiles en plastique suspendues au ciel de mon plafond". Bon, je n'ai pas la prétention d'un rendu parfait (les deux phrases commençant chacune par un adjectif me paraissent maladroites dans leur ensemble), mais c'est pour te donner une idée.
Enfin, le choix d'un narrateur ou d'un temps de récit ne devrait pas dépendre uniquement de tes facilités à écrire d'une manière ou d'une autre, mais plutôt du positionnement de ton récit. Malheureusement, l'étendue de mes compétences s'arrête là, et j'espère que d'autres pourront t'éclairer sur le contrat narratif.
Bonne écriture !
Je suis souvent confrontée à ce problème, alors je me demande à quel point de vue me placer : celui de "Dieu" qui voit tout et sait tout (3ème personne), ou celui du personnage qui vit et s'interroge (1ère personne)...
On peut aussi jouer avec les chapitres.
Tu as tout a fait raison et les petits bouts que tu as reformulés paraissent bien plus naturels que ce que j'avais écrit. C'est une forme de narration qui m'intéresse énormément mais je m'y pencherai plus sérieusement dans un autre style de texte, je garde donc tes conseils précieusement en mémoire.
Cet écrit commence dans un monde tout à fait normal avant de bifurquer dans le fantastique. Grâce à vos commentaires je pense donc écrire à la troisième personne et au passé, comme je l'avais pensé au prime abord. Et finalement je comprends mieux les raisons pour lesquelles il me semble plus naturel d'écrire comme ça, puisque mes lectures sont presque entièrement construites sur ce modèle…
Je vais donc dans un premier temps me diriger vers la facilité, mais je compte bien m'entraîner à d'autres styles dans le futur !
En tout cas je te remercie encore pour ton intervention qui peu en aider plus d'un !
On peut tout à fait suivre adopter un point de vue interne avec un "il" (ou statut externe...)
Voili voilooo.!
Kukiel, je pense que tu as soulevé un point clé : l'importance du mimétisme via l'écriture. Si tu souhaites progresser sur la voie de la narration à la première personne, tu peux alors lire des récits à la première personne comme les dystopies et les romans YA (Young Adult / jeunes adultes), où ce type de narration prédomine.