Le prix à payer

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La fête 1/à déterminer

 

Il est temps de trier ses trésors avant de déménager, une nouvelle fois. Cette fois-ci, ce sera le retour à la maison. Le nounours, il le donnera. Le lance-pierre fabriqué d’une fourche de bois dur et d’un morceau de chambre à air de vélo, il garde. C’est précieux, un lance-pierre, surtout quand on sait s’en servir, comme lui. Il est fier de souvent  faire mouche à vingt mètres. Des billes, très utiles pour se faire des copains, il garde aussi. Un jeu de l’oie au revêtement râpé et dessins presque effacés. Il jette. Une rumeur lointaine perce les sous-bois. Ils remettent ça, pense-t-il. La chasse a repris. Il est bien, là, installé sur une couverture dans le jardin. Il referme sa valisette en papier mâché à fermetures métalliques. Paisible, il s’endormirait presque. Si ce n’étaient les vociférations qui semblent se rapprocher. Ce sont les rumeurs portées par l’air limpide qui les ont attirés en centre ville, la veille, sa mère et lui.

 

Ils étaient tous dehors pour la fête. Les sourires s’épanouissaient. Les femmes étaient belles. Les hommes levaient qui un poing vainqueur qui  un révolver. On se partageait une cigarette. Une estrade avait été montée pour l’occasion. Les V de la victoire fleurissaient au-dessus des têtes. Les enfants couraient, criaient, trépignaient. Un soleil frais traversait les frondaisons de la place de la Mairie. Une belle journée s’annonçait.

Deux hommes à la cravate pincée encadraient une femme brune échevelée au regard traqué. Elle baissait la tête, la main au front, protégeant sa bouche d’un mouchoir blanc. Sa robe à fleurs en tissu de printemps était un peu déchirée au col. Les pavés disjoints faisaient  trébucher ses pieds nus.  La tension était palpable, elle montait en puissance de pas en pas. Ils rejoignirent un groupe de femmes en attente au milieu d’hommes en veste sur une chemise blanche ouverte au col, la manche gauche enserrée d’un brassard FFI artisanal. Des chaises occupées au centre d’un tapis de cheveux bruns et blonds sur le podium. Les enfants brandissaient les toisons qu’ils jetaient au ciel dans le vent léger. Un camion débâché attendait sa cargaison, tout près. Il fera lentement le tour de la ville, tel un char de carnaval, afin que chacun puisse lancer des insultes, des pierres ou des légumes pourris sur les femmes humiliées.


HistoriqueTragédie
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