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Tous les défis littérairesEsse est percipi, Un monde berkeleyen

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Esse est percipi, être c'est être perçu : d'aussi loin (dans toute la polysémie de la distance) que remontent vos connaissances ou souvenirs de philosophie, peut-être au moins cette phrase vous en réveillera-t-elle, et peut-être vous reviendra le nom de Georges Berkeley, philosophe et religieux irlandais du siècle des Lumières et l'un des penseurs les plus singuliers de l'histoire. Il soutenait, en toute simplicité, que la matière n'existait pas, et ce en invoquant l'opinion commune contre les sceptiques - il n'était pas à un para-doxe près.
(Paragraphe philosophique que vous pouvez sauter au besoin, et qui peut être un peu abscons) Pour défendre cette thèse, l'immatérialisme, il tâchait de mettre en évidence l'absence en tout homme, lui le premier, de toute capacité d'abstraction, permettant de concevoir une idée générale ou universelle, toute idée étant en fait particulière : quand on conçoit un homme, on ne manque pas de le concevoir blanc, noir, rouge ou jaune, petit ou grand, barbu ou imberbe, et ainsi de suite, et quand on parle de l'homme, on vise certes l'universel, mais au moyen d'une idée particulière cependant. Partant de là, il pouvait nier qu'on pût abstraire de nos sensations et des idées qu'elles nous procurent des idées réelles ; concevoir quelque chose hors de son esprit, bref concevoir quelque chose sans le concevoir, lui apparaissait une contradiction, rendue possible dans les faits par le seul langage, faisant croire indûment à l'esprit qu'il est capable d'appréhender une réalité qui lui est extérieure ; aussi ne restait-il pour seul horizon, pour seule réalité, à l'homme, que sa perception, externe (les sensations) ou interne (son propre esprit d'une part), et, au lieu de la matière, Dieu comme seul substrat et source de nos idées reçues (dans la perception externe).
 Le monde berkeleyen est ainsi un très curieux univers. C'est un pur solipsisme (le sujet, le je, reste en quelque sorte cloîtré sur lui-même, rien n'existe en dehors de lui, sinon les autres intelligences - précision que Berkeley ne s'empresse pas franchement d'apporter - et Dieu - une compagnie un peu particulière). Ce peut paraître une pure spéculation philosophique écartée du monde réel, bien qu'il s'efforce de dire absolument le contraire ; mais cette formule, Esse est percipi, n'est-elle pas véritablement poétique, artistique ? le Poète n'est-il pas celui qui perçoit ? et qui d'autre est l'écrivain que celui en qui germe tout un univers dans le silence et l'obscurité d'une pièce fermée ? et qui tend à un absolu, un Dieu, une transcendance ?...
 Laissez donc la philosophie inspirer votre plume, et essayez de montrer à quoi pourrait bien ressembler un monde berkeleyen !

 - Je proposerai sans doute une interprétation pour y répondre ou/et une courte introduction à / synthèse de la pensée de Berkeley. N'hésitez pas à me poser des questions !

Le genre imposé est Expérimental.
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