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Vali Vrette

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œuvres
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Œuvres

Défi
Vali Vrette

Cours, cours et ne te retourne pas. Cours et ne te retourne pas. Il ne faut pas que mon esprit faiblisse, cours et ne te retourne pas.
Je ne peux pas me permettre de ralentir, il faut que je sorte du périmètre du crime au plus vite.
Après de longues minutes, à me concentrer sur mon rythme cardiaque, je pense pouvoir faire une pause pour reprendre mon souffle.
Malgré moi, mon regard scrute le moindre brin d'herbe. Ce silence dans les bois me rassure, personne dans les environs. Quoi qu'il se soit passé ici aujourd'hui, personne n'en a été témoin. J'en suis sûr, je m'en convaincs, je m'accorde trente secondes pour reprendre mon souffle, pas plus.
Si je commence à réfléchir, je vais perdre un temps précieux, et il n'est pas l'heure de penser aux détails, l'ADN, les empreintes, les traces de pas, tout est sous contrôle. Je sais qu'il va falloir que je revienne ce soir, pas plus tard, et que je finalise, fignole, comme un dernier regard sur mon oeuvre, c'est à mon avis la seule faille du plan, mais je n'ai su comment faire autrement.
Cet aspect technique ne me fait pas peur, je le connais par coeur et j'ai déjà tout prévu depuis tant de temps. Là où il est, le corps ne peut pas être découvert, et si mon plan fonctionne tel que je l’ai pensé, il ne sera jamais retrouvé.
Pour l'heure, il faut que je sorte d'ici, et que je retourne en ville. Il faut qu'on me voit, qu'on ne me soupçonne pas. Plus tard, quand la disparition sera annoncée, je vais m'investir à fond dans les recherches, à coup de grand discours dans les médias, ça je sais faire aussi.
En réalité, il me semble avoir fait le plus dur, à cet instant je suis convaincu d'avoir commis le crime parfait.
Arrivé en lisière de forêt, je ralentis et m'assure d'être seul. Je vais devoir longer la grand route pendant une centaine de mètres avant de pouvoir prendre le raccourci de la Fontaine del Gat. Je reste prudent, cette portion est en ligne droite, je suis visible de très loin. Tous mes sens s'aiguisent, et j'avance sans courir mais d'un pas pressé.
Je ne suis qu'à quelques mètres de la bifurcation, quand un bruit au loin m'interpelle, certainement un tracteur. Je m'engage à la hâte dans ce chemin boueux, je n'avais pas forcément prévu cela, la fontaine déborde régulièrement. Chacun de mes pas s'enfoncent dans la boue, laissant des preuves plus que flagrantes de mon passage. Mon pantalon, mes chaussures se couvrent de boue. Après une seconde de réflexion, je colmate les traces, puis me résigne, il est vraiment trop risqué de passer pas là...
Mon cerveau s'emballe, je regarde ma montre, déjà 30 minutes que j'ai commis l'acte, et plus d'une heure que j'ai quitté le village avec lui. Ok, ok j'ai pas vraiment de choix, soit je rebrousse chemin j'emprunte la route principale et ferai mon entrée en plein coeur du village à la vue de tous, soit je trouve une astuce pour m'engager sur ce chemin.
L'entrée est boueuse sur environ une dizaine de mètres, plus loin tout semble sec, je décide de le contourner en passant dans les fourrés. Au détour d'un arbuste j'accroche la manche de ma chemise et me griffe le bras, il faudra que je soigne ça avant que quiconque ne s'en aperçoive.
Ma progression est rapide, et je me retrouve vite tiré d'affaire.
Progressivement le bruit de l'eau de la source se fait plus bruyant, il va falloir que je me nettoie un peu, bras, chaussures, bas de pantalon. J'essaye de me présenter de la meilleure des manières vu les circonstances.
Encore 45 minutes de marche et je serai plus serein, dans ma tête j'effectue une check list, tout n'est pas terminé, il faut que je reste concentré jusqu'au grand ménage de ce soir.
Au loin, les premières maisons pointent leur cheminée, ma maison se situe à peine à une centaine de mètres, j'y suis presque. Je vais entrer par la porte arrière, ça limitera le nombre de personnes que je suis susceptible de croiser.
Je regarde l'heure, il est vraiment temps que je me montre. Un petit tour chez moi, pour me changer en vitesse et j'y vais.
Mes affaires souillées planquées dans la buanderie, un pansement sur ma petite plaie, je m'apprête à ouvrir la porte principale de chez moi.
Me voilà sur la grande place du village, tout le monde est là, où presque, ce soir c'est un jour spécial pour les 132 habitants du village.
Pour être plus précis, je devrais dire 131 habitants du village, pour l’instant c’est mon secret, personne ne soupçonne le pire, la disparition de mon fidèle bras droit, mon meilleur ami depuis toujours, l’homme grâce auquel j’alimente ma haine.
Pendant que lui commence à refroidir, nous, nous allons nous échauffer et faire la fête en ce 14 Juillet.
Pourtant un rapide coup d'oeil sur cette petite place bondée et l'ambiance au village me surprend, les mots sont étouffés, les mines sont graves. Je salue quelques habitants sans obtenir de réponse. Lorsque un voisin m'interpelle:
- Monsieur le Maire, quelle surprise de vous voir ici, vous n'êtes pas dans les bois ?
- Euh, bonjour, comment allez vous?
- On vous cherche partout depuis une heure, c'est affreux! C'est terrible la pauvre petite !
- Ah, je viens de sortir de mon domicile, de quoi me parlez vous ?
- Le corps de la petite Martin vient d'être découvert à l'orée de la forêt par un chasseur.
- Quoi !? La chasse n'est pas ouverte.
- Euh oui, bref, l'officier vous cherche, il a fait passer le message que vous le retrouviez à la fontaine del Gat.
- Oui bien sûr, à la fontaine del Gat, j y vais immédiatement.
A peine monté dans mon véhicule, mon cerveau fait mille tours, c'est pas possible, la petite Martin une gamine de 15 ans, mais comment, qui, quand, c'est ignoble.
Je n'y comprends rien, une vague d'angoisse me prend le ventre, je repense à mon cadavre à peine planqué à quelques centaines de mètres de là. Putain, qu'est ce que c'est ce merdier.
Très vite je fais face à un premier barrage de police, je me présente et suis amené à l'officier en charge.
Il parle, il parle beaucoup, il me donne tellement d'info que j 'ai envie de vomir:
Nous pensons que la jeune fille a été lavée et habillée post mortem, il est clair qu'elle a été tuée ailleurs et le corps aurait été amené après coup, des traces de pas ont été trouvé dans la boue et de l'adn à proximité de la fontaine, ainsi que du tissus taché de sang frais, accroché à un buisson...Nous avons bon espoir de retrouver le coupable.
L'officier m'indique qu'il va demander un prélèvement ADN de chacun des habitants et procéder à des interrogatoires afin de savoir ou chacun a passé son après midi. Evidemment il compte sur moi pour convaincre les habitants du bien fondé de la démarche.
Évidemment, évidemment...







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Défi
Vali Vrette



La galerie, n'a jamais été aussi calme, pas un seul client depuis plusieurs jours. Je commence à trouver le temps long, alors je m'investis à fond dans la création, par chance mon inspiration est intacte et les idées se bousculent dans ma tête.
Satisfait de mon dernier tableau presque achevé, je m'accorde une pause et me dirige vers ma kitchenette pour me servir une tasse de café, la énième de la journée.
J'ai besoin de ces petites pauses, elles me permettent de nettoyer mon regard. Après des heures le nez posé sur mes toiles, mes yeux ont besoin d'un "reset" de quelques minutes, me permettant de mieux revenir au cœur de mon œuvre.
Mon café chaud en main, je m'installe de manière rituelle devant la vitrine et observe la foule bruyante sur Bourbon Street. J'ai entrouvert les fenêtres pour mieux m'imprégner de l'ambiance, ça chante, ça crie, cette rue est un concentré de bonne humeur. J'esquisse un sourire au moment même où je la vois.
La démarche féline, elle approche doucement sa main de la poignée et pousse la porte. Sans mot dire, ni même un salut, elle pénètre dans mon univers, s'attarde sur chacun de mes tableaux pendant de longues minutes. Cette scène est érotique, je la vis au ralenti, tous ses gestes sont sensuels et jamais, je n'ai ressenti un tel désir.
Après plusieurs minutes elle finit par venir à moi et me sollicite de la plus belle des manières avec son accent Français d'une douceur inouïe.
- Andrew ? Bonjour, je recherche un artiste pour une œuvre un peu particulière. Je voudrais offrir un nu à mon mari pour notre anniversaire. Le prix n'est pas un souci mais les délais sont très courts, je souhaiterais qu'il soit réalisé sous dix jours.
Elle parle vite, sa requête est tellement directe, que j'en reste sans voix. Après un long silence de contemplation je réussis à aller droit à l'essentiel :
- Excusez-moi Madame, donc vous souhaitez que je vous peigne nue. Euh, j'ai suffisamment de temps actuellement pour que ce soit réalisable mais pour le prix je...
- Si je vous donne deux mille dollars, pensez-vous que cela suffirait ? Je connais votre travail, je me suis renseignée sur votre sérieux, je ne suis pas là par hasard.
- Très bien, quelles sont vos disponibilités ?
- Je souhaiterais commencer au plus vite si possible.
- Demain, dix heures ici même .
- Parfait, je vous laisse ma carte. N'hésitez pas à me contacter si nécessaire.
Je regarde la carte, et m'attarde sur son prénom écrit en lettre d'or, Lys.


C'est à partir de là que je perds le contrôle.
Après d'interminables heures à regarder dans le moindre détail son corps sans faille, le tableau est terminé. Je n'ai jamais ressenti une telle fierté devant le travail accompli, les couleurs sont vives et éclatantes, son regard est profond, j'ai la prétention de croire que j'ai sublimé l'original.
Malgré mon travail terminé, nous continuons à nous voir régulièrement, nous vivons une relation charnelle, sans ombre au tableau. Je connais la contrainte, et m'en accommode car à ce moment-là j'ai le sentiment qu'elle est ma muse. Nous nous couvrons de mots d'amour et de promesses d'éternité, tout est si beau. Notre relation nous a dépassés, très vite nous sommes devenus amants, faisant l'amour de manière exaltée plusieurs fois par jour. Chacun de ces moments restera à jamais gravé dans mes sens.
Mais les mois passant, la pureté de notre relation laisse place à la soumission. Je m'enfonce dans la dépendance, un coin d'œil toujours posé sur mon téléphone pour ne jamais louper un de ses appels, me rendre dispo à toute heure pour la voir. Je fantasme la vie que nous pourrions avoir tout en sachant que nous ne l'aurons pas.

Je ne dors plus, ne mange plus, et ne respire que quand elle est près de moi. Ses visites s'espacent, prétextant les doutes de son mari, les appels se sont transformés en SMS ou elle m'envoie uniquement l'heure à laquelle elle veut qu’ on se voit.
Elle ne me parle plus, écourte ses visites à ses simples orgasmes. Et moi je cours après une relation passée essayant de retrouver les moments de complicité.
Comment une relation peut me nuire tant, je n'arrive plus à vivre pour moi, tout tourne autour d'elle. Malheureusement l'inverse n'est pas vrai.
Je m'enfonce profondément dans un quotidien centré sur elle, un quotidien rythmé par l'anxiété, ou la peur de la perdre devient mon élément moteur. Un quotidien de merde, ou je n'existe qu'à travers elle.
Naturellement, vient le tour d'autres dépendances, des addictions qui me tirent vers le bas, c'est l'engrenage, je peins de moins en moins, bois de plus en plus. Lys est de plus en plus impérieuse et je suis totalement perdu.
Parfois c'est très bizarre, mais le simple fait de la voir me donne envie de vomir, je n'arrive pas à me l'expliquer, mon corps réagit à la douleur que j'éprouve quand je suis près d'elle, mais mon cerveau et mon cœur n'en n'ont cure.
Je m'engage volontairement dans une relation vouée à ma souffrance, conscient des conséquences.

C'est à partir de là que ma vie bascule.
Les mois passent, les années passent, et nous en sommes toujours au même point, à un détail prés:
Je vais quitter Lys.
Ma lente destruction arrive à son terme, pour mieux reconstruire ma nouvelle vie.
Dans toute cette lente dérive, mes nombreuses addictions m'ont mené en cure, j'ai eu de la chance de tomber sur un juge compréhensif. Là-bas, j'ai entrepris un travail sur moi avec l'aide de psychothérapeutes, j'ai mis des mots sur cette relation toxique. Je n'en veux pas à Lys car je suis peut-être le plus fautif de nous deux.
Il s'est passé 2 ans depuis le jour où elle a franchi la porte de ma galerie, de mon ancienne galerie devrais-je dire. J'ai tout perdu, je ne peins plus, je repense avec nostalgie à mon rêve de pouvoir vivre de mon art. Je loge toujours dans mon atelier attenant à ma galerie et ce soir il est prévu qu'elle m'y rejoigne.
Je ne l'ai pas vu depuis 3 mois, mais elle m' a promis de m'attendre, quelle ironie n'est-ce pas ? Elle qui dort avec un autre homme.
Je suis très détaché, il en va de ma survie.
Aujourd'hui, j'ai réussi à peindre, cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas touché un pinceau. Un paysage, peut être mon futur lieu de vie qui sait ? le symbole de ma renaissance. J'apporte quelques petits coups de pinceaux sur le tableau inachevé, quand le carillon m'annonce son arrivée. D'un geste rapide, je jette mes pinceaux dans mon pot de white spirit, et couvre mon œuvre, je ne veux pas qu'elle la voit.
Je me retourne avec lenteur, elle est si belle.
Je la regarde dénouer la ceinture de son manteau et la sais nue dessous. Je devrais l'interrompre.
- Lys, je ne veux plus qu'on se voit. Jamais.
- Tu es à moi Andrew.
- Je vais partir, recommencer ailleurs, me reconstruire. Je suis détruit Lys, et notre relation ne nous mènera jamais nulle part, je suis tombé si bas qu'il me faudra des années avant de reprendre un vie normale. Je t'ai tellement aimé d'une manière absolue, mais je ne souhaite plus continuer.
Je n'obtiendrai aucun mot supplémentaire, elle me fixe le regard noir, je crois y voir de la colère.
D'un geste lent, elle saisit le pot où trempent mes pinceaux, et me le jette au visage. Le liquide qu'il contient me brûle les yeux puis ruissèle sur mon tee-shirt . Je ne vois plus rien, m'écroule sur le tapis. J'entends le bruit familier de mon briquet Zippo qui traîne toujours sur l'atelier, et sens une vague d'intense chaleur parcourir mon dos.
Je n'ai pas mal, bizarrement j'ai froid alors que je suis littéralement en feu. Au loin, je distingue une simple et unique phrase d'adieu:
" Tu es à moi Andrew".


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Défi
Vali Vrette


- Elle était là oui, j'en suis sûre, à l’ouverture, il y a toujours beaucoup de monde à l’ouverture. En revanche je ne surveille pas mes clients au point de savoir avec qui ils partent. Lorsqu'elle a payé sa commande, je suis repartie vaquer à mes occupations, il y a tellement de passage ici que je ne chôme pas. Mais je peux savoir pourquoi toutes ces questions ?
- Oui Madame, cette demoiselle est portée disparue, depuis trois jours. La disparition est inquiétante, nous mettons tout en oeuvre pour la retrouver au plus vite. Elle ne vous a rien dit, vous êtes sûre ?
- Je t’ai déjà dit que non, enfin je me souviens pas qu’elle m’ait parlé. J’peux demander au patron si tu veux. Il est pas là mais dès que je le vois je lui demande.
- D’accord, je vous laisse mes coordonnées, si jamais il vous revenait quelque chose, elle s'appelle Maria, elle a vingt-trois ans et était habillée d'une robe blanche au moment de sa disparition.
- Oui oui je connais le topo, j’appelle s'il me revient un détail, ou si j'entends parler de quoi que ce soit. Tu sais, c'est pas la première jeune fille qui disparaît dans le coin. On est sur la route des diablesses, comme on dit par ici, pas mal de demoiselles viennent se faire de l'argent facile. Pour certaines cela fonctionne, pour d'autres cela tourne mal. Moi par exemple, quand j'étais jeune, j'ai quitté mon village natal pensant trouver ici l'eldorado et voilà vingt ans plus tard, je sers du café et des pancakes aux poids lourds du coin.
Cette serveuse est un pur cliché, la cendre de sa cigarette s'écroule sur le bar, sa voix rauque m'écorche l'oreille, conscient qu'elle me fait perdre mon temps j'interromps sa logorrhée.
- Oui Madame, j'ai entendu parlé de cet endroit et de ce qu'il s'y passe. C'est justement pour ça que nous mettons tout en oeuvre pour la retrouver au plus vite. Je vais continuer mes recherches, merci pour le temps que vous m'avez accordé, et je vous en prie n'hésitez pas à en parler autour de vous et à me contacter si besoin.
D'un geste élégant je la salue du chapeau et me retire, je me trouve ridicule accoutré de la sorte. En quittant l'établissement après un dernier coup d'oeil aux clients présents, je rejoins la voiture d'où mon acolyte m'interpelle.
- Alors ? Tu as quelque chose ?
- Elle a été vu avant hier par la serveuse, elle a pris un petit dèj. Puis elle s'est barrée.
- Putain, j'en reviens pas qu'on soit aussi mauvais.
- Nous sommes sur la route des Diablesses, beaucoup de camions passent tous les jours, avec deux jours d'avance sur nous, elle peut déjà être très loin.
- Sam, qu'est ce qu'on peut faire ? Où allons nous à présent ?
- Je sais pas, d'un côté je pense qu'on devrait poursuivre les recherches, d'un autre côté je me dis que c'est peine perdue. Elle est déjà loin avec Dieu sait qui. On devrait retourner au point de départ, à la cabane, il y a forcément des indices qui trainent.
Nous nous regardons silencieux, quand mon estomac me rappelle que depuis deux jours nous n'avons quasiment rien avalé.
- On va se poser quelques minutes et prendre un petit déjeuner. On reverra la stratégie point par point. On va se répartir les tâches et être plus offensifs sinon je crains le pire.
Nous nous dirigeons vers la porte du dinner, la serveuse est toujours là, clope au bec. Une fois installés dans un coin de la grande pièce, elle s'approche avec sa démarche chaloupée pour prendre notre commande.
- Alors mon joli, on abandonne déjà les recherches ? C'est pas rassurant.
- On refait un point sur la stratégie.
- Ben dis donc, elle est mal barrée pauvre petite. Vous semblez totalement effrayés.
L'endroit est bruyant et étonnement bondé de clients de passage, quand mon regard tombe sur la télé où la chaîne info hurle:
Alerte Info:
Une jeune femme s'échappe d'un réseau de prostitution.
Elle s'appelle Maria, et était captive depuis trois ans dans l'enfer d'un réseau de prostitution bien orchestré.
Il y a à peine 3 jours, en pleine nuit Maria, profitant de l'endormissement de ses geôliers fortement alcoolisés, réussi à dénouer les liens qui la maintiennent prisonnière et parvient à s'enfuir.
Après des heures d'errance dans les bois elle rejoint un bar dinner où elle passe un appel téléphonique à son père, l'avocat réputé Yvan Black qui enclenche la procédure pour sauver sa fille. Mise en sécurité par les autorités locales, Maria délivre un récit glaçant où prostitution et drogues sont son quotidien. L'enquête mettra en lumière les différents protagonistes de ce réseau.
Très affaiblie son état a nécessité une hospitalisation.
Dans cette fuite précipitée Maria eu la lucidité de subtiliser le portefeuille de l'un de ses ravisseurs, resté posé sur une table, facilitant le travail des autorités. Un avis de recherche international a été immédiatement lancé à l'encontre de Samuel Tirret 32 ans ....
Une photo de moi apparaît à l'écran, la serveuse pousse un cri d'alerte.
C'est fini.





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