Se pourrait il qu’après mainte célébrité,
On aurait oublié cet être mal aimé ?
Je vous parle bien sur du fameux Cyrano,
Qui semble être à mes yeux le plus grand des héros
Celui dont l’art était d’insuffler l’éloquence
Sans jamais chercher à peser la balance
Cet homme incarne à lui seul les valeurs suprêmes
Courtoisie, honneur, liberté, ironie même !
Toutefois acteur dans l’ombre tout au long de la pièce
Alors veuillez lecteurs faire toutes les politesses
Afin que s’éloignant des écrits de Rostand
Ou bien du beau jeu de Depardieu s’échappant,
Cyrano s’inscrive quelque peu dans nos mémoires
Pour que faute d’amour, il aie au moins la gloire !

Pourquoi j'écris ? Que ressens-je en écrivant ?
Ce n'est pas une question si évidente car elle demande une réelle introspection tout en travaillant. Mais je crois tout de même pouvoir vous dépeindre le ressentis exact d'un écrivain tout au long de l’élaboration de son œuvre.


Selon ma propre expérience, je vous dirai que l’écriture commence avant tout par la pensée. C’est souvent, seul(e), dans un endroit calme, où vous vous sentez bien, que vous devenez apte à penser, et à vous laisser envahir par un flux de réflexions et d’idées en tout genre.
Au début, lorsque cette pensée vous traverse l’esprit, elle est minuscule, infime. C’est une sorte de petite graine. Sauf qu’à partir du moment où celle-ci s’implante dans votre cerveau, le processus est enclenché : votre idée de base étant fixé, vous arrosez cette jeune plante d’un courant d’idées qui est infini et inépuisable, alors elle pousse, pousse jusqu’à contrôler la totalité de votre esprit. Et le seul moyen de la libérer tout en assouvissant un désir personnel, c’est écrire. Jusque là en pot (dans nos pensées), cet germe (idée, héros) va pouvoir s’épanouir si nous la plantons dans la terre mère qu’est l’écriture. Elle se concrétise alors en prenant forme dans les mots de l’auteur.
 
Tandis que nous écrivains, nous ressentons une satisfaction énorme à pouvoir retranscrire à l’exactitude des inventions ou réflexions personnelles et surtout les partager avec les lecteurs.
Finalement en écrivant, nous passons d’un mode passif (imaginer, penser) à un mode actif (écrire, retranscrire) qui est à la fois jouissif et délibérateur. Du point de vue de l’auteur toujours, nous passons d’un état dominé (par les pensées) à un état dominant (grâce aux mots).


En ce qui me concerne, j’aime écrire car l’écriture me paraît être le meilleur moyen pour s’exprimer. J’ai l’impression que les mots n’ont pas de limites et qu’ils peuvent incarner ma pensée a la perfection si je leurs en donne les moyens.
Donc tout le plaisir de l’écriture réside dans la difficulté a trouver justement les bons mots, les bonnes phrases, et à les assembler de la meilleure façon pour qu’ils correspondent à notre état d’esprit…

Quand nous y parvenons, il y a un court temps d’admiration de notre travail se caractérisant souvent par une sensation de fierté récompensatrice. Et durant cet instant, on remarque parfois, qu’il y a, là, sous nos yeux un morceau de nous, de notre vie même, qui s’est détaché pour mieux se sublimer dans l’écriture. 

Point, point d’exclamation, point d’interrogation, deux points, points de suspension; vous remarquerez lecteurs, toute cette ponctuation contient le mot « point », comme s’ils voulaient m’arrêter, mettre un frein à mon écriture ; mais pour qui se prennent-ils ces petits garnements qui cherchent ma censure ; ils m’encerclent, m’oppressent, j’étouffe ; sauf qu’aujourd’hui je ne te cèderai pas : parce que tu décides des temps de pause et d’arrêt, tu crois être la maîtresse de mon récit, mais je te le dis en toute honnêteté, ma chère ponctuation, tu n’es que bagatelle à côté des mots qui t’entourent, ce sont eux, les véritables héros de ma calligraphie ; et même vous, imposantes majuscules qui croyez dominer le texte par votre grandeur, eh bien de la même façon, je vous expulse, je vous retire ; et enfin je me sens libre; mais déjà j’aperçois au loin le terrifiant point qui se montre et me dit : oh, où vas-tu comme cela, tu crois pouvoir m’échapper peut-être, mais tout récit à une fin ;
il dit vrai, j’enrage ; alors je lui réponds sans perdre ma fierté : soit, qu’il en soit ainsi, petit point, je te mets, mais n’oublie pas une chose lorsque tu vas figer maintenant mon écriture, que tu le veuilles ou non, et dès demain, je recommencerai ma littérature.

Et puis non, de quelle droit me coupe-t-il la parole celui-là ; c’est décidé aujourd’hui je n’en mettrai pas