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Elliott héducy

Elliott héducy
alors j'ai vraiment besoin d'améliorer ma narration donc si vous pouviez me donner deux trois conseils ou même des critiques négatives ça m'aiderait vachement. c'est un début d'histoire, à propos d'un jeune harcelé et qui découvre une sorte d'univers fantastique en essayant de se donner la mort. j'attends vos critiques avec impatience!
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Défi
Elliott héducy


La petite fille entra. L’animalerie sentait la graine d’oiseau. Les cages s’entassaient, mais les animaux avaient été disposés par espèces, les mammifères avec les mammifères, et les reptiles au fond. La petite fille courut au devant de sa mère. Celle-ci lui (fit signe mais un truc mieux lui fit signe de revenir, mais la petite n’écouta pas. Elle semblait trop occupée à admirer les chinchillas mignons, les chiots attendrissants, et les chatons farceurs.

Tous les animaux l’intéressait. Elle se sentait tellement heureuse, entourée de ces boules de poils, qu’elle collait son nez à toutes les cages. Elle bouscula aussi pas mal de clients en passant dans les rayons, mais la petite avait si bonne bouille, de tels yeux verts, que les personnes qu’elle dérangeait se contentaient souvent de lui sourire, quand d’autres secouaient le doigt en guise de faux avertissement. La petite s’enfonça un peu plus dans le magasin. Elle entrait dans le territoire des reptiles. Son enthousiasme la quittait à mesure qu’elle avançait. Elle avait arrêté de rire et de coller son visage à toutes les cages . Elle continua néanmoins, déterminée à atteindre le bout du magasin. Un vivarium, en particulier, retenait son attention. Il était grand, plus grand que les autres. Son verre était dégueulasse, comme si personne ne l’avait jamais nettoyé.

L’intérieur était vaste, il s’étirait en profondeur, et la petite pensa qu’il s’agissait d’une jungle minuscule, cachée là, au fond d’une petite animalerie du centre ville. Un trou en bois, assez grand, avait été installé au centre. Quand la petite se trouva à 1 mètre, elle cessa de respirer.

Là dedans, à l’intérieur de l’antre, remuait quelque chose d’immonde. Une créature d’un mètre ou deux rampa hors de la crevasse. Elle était cylindrique, ses anneaux bougeaient en rythme, sa poitrine oscillait à la manière d’un monotone, et c’était comme si chaque respiration lui servait à charger un crachat ou un jet de flamme .La bête croisa le regard avec la petite. Il la jugeait de l’oeil, cette petite chose,humaine, moche, tremblante comme une feuille derrière la vitre. La petite ne lutta pas vraiment, et s’enfuit.
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Elliott héducy


-Depuis que mon père est mort, j’ai la constante impression d’être observé. C’est peu-être qu’il me regarde depuis les étoiles pour voir comment je m’en sors. Ou bien c’est peu-être l’alcool.
- Si vous voulez mon opinion, vous vous faites beaucoup trop de soucis. Regardez moi par exemple. J’ai vu ma mère, mon père, mon frère et ma sœur, se faire brûler vifs par une sorcière. Ai-je l’air triste pour autant ?
John prépara son live. Dans 2 minutes, il chanterait devant des milliers de spectateurs. Ces derniers s’achetèrent un billet hors-de prix, et ce juste pour entendre sa voix. Il calma son pouls, écouta sa tension. Il profita également de son temps libre pour jouer deux trois accords à la guitare, passer la main sur son blouson, et se regarder dans la vitre de son studio. Ses cheveux s’étaient décolorés, mais son visage restait jeune et ses yeux bleus, héritage de ses ancêtres, se détachaient du reste. Il avait du style, et plaisait beaucoup aux filles. Le drôle de gars à la grosse bedaine qui discutait avec lui leva le poignet. Il lut les chiffres qui étaient indiqués sur sa montre en argent.
- Plus qu’une minute avant l’Extase ! Notre ami Don Juan est-il prêt ?
John l’ignora.
L’on aurait crû la scène battit pour accueillir les oscars, ou un concert des Beattles reformés. John aurait voulu crier son trac, mais cela aurait fait tâche. Il ne pouvait que se balancer nerveusement d’un pied à l’autre. Monsieur grosse bedaine l’avait suivi et il dut sentir son stress, car il se rapprocha de lui pour le réconforter.
Le public est déjà dans ta poche, tu chantes bien, et ton sex appeal te classe dans le top 10 des plus belles célébrités de la planète. Ça ne peut pas foirer.
Le rideau se rétracta pour laisser apparaître des centaines d’adolescentes en chaleur. Certaines d’entre elles dévoilèrent leur poitrine, d’autres s’étaient évanouies à la vue de leur idole, tandis que leurs parents essayaient tant bien que mal de les réanimer, ou de couvrir leurs seins. Le chanteur émit un gargouillement de plaisir. Il prit le micro, et le plaça devant ses lèvres.
Le show pouvait commencer.
Les elfes Valeenordz nous sont apparus voici 500 ans. Ils auraient pu se montrer bien avant, mais ils nous jugeaient alors trop arriérés. D’ailleurs, en 500 ans, ils avaient eu le temps de nous apprendre un tas de choses. Des scientifiques avaient établis que sans les elfes, nous n’aurions pas connu un tel niveau de technologie avant 2525. En clair, les elfes étaient des êtres intelligents, et accessoirement ils constituaient de bons sportifs et des chanteurs surnaturels. Aussi, lorsque John donna de la voix, les spectateurs fermèrent la bouche. Littéralement. Et soudain, telle une masse hypnotisée par le Dieu Morphée lui-même, ils tombèrent. C’était ça aussi, être un elfe. Réussir à faire entrer 10 000 personnes en transe en un seul couplet. La chanson était Rock, mais elle parlait d’amour, de quêtes et de donjons enfouis sous la mer, de héros qui terrassaient les monstres, et de dénouements tristes qui poussaient des aventuriers et des épouses au suicide.
Des ronces poussèrent entre les gens , là où il n’y avait que du parquet et des sièges. La transe mouvait le public, mais par spasmes, comme s’il cauchemardait et que la vie de certaines personnes était menacée par le rêve qu’elles faisaient. Des filles pleuraient, d’autres cherchaient désespérément à embrasser leur voisin, ou leur voisine. Le chant continua encore 1 bonne heure, avant que le rideau ne se mette à coulisser, ne laissant pas le temps de remercier la star aux spectateurs. Certains étaient sortis de la torpeur avant les autres, et leurs applaudissement finirent de réveiller tout le monde.
-J’essaie tout le temps de me préparer, et pourtant chaque fois est pire que la précédente. Quel talent avez vous là, les elfes !
-J’aimerais bien que tout le monde soit de ton avis. Mais si cela était le cas, je serais probablement toujours ami avec mon père. Ne le prends pas mal, mais puisque le spectacle est terminé, j’aimerais retrouver ma loge. Seul.
John voulait éviter les dérangements. De sa poche, il sortit un petit sachet blanc, et en étala le contenu sur sa table. D’un coup, et pour la première fois, il eut l’impression de faire quelque chose de mal, comme si la cocaïne était reliée à un mauvais souvenir dans une vie antérieure.
BLOM BROMMMM BLOMMMMM ;
L’on venait de secouer les murs. John eut l’impression que des millions de pas se rapprochaient, et qu’à leurs passages ils écrasaient tout et n’importe quoi. Une ruée sauvage, une masse compacte, arrivait. John pâlit, et croyez moi, pour un elfe, cela représentait un exploit. Le vacarme planait, des milliers de voix bruissaient, et quand elles semblèrent arriver à 1 mètre de la porte du studio, elles se turent. Vous visionnez des films d’horreur ? John ouvrit la porte, curieux comme il était. Il n’y avait rien en face de la loge. Il tourna la tête, et vit tout son public. Des milliers d’adolescentes et de père de famille l’entourèrent, et bientôt ils se jetèrent sur lui armés de tiges de ronces et de pissenlits.
John se réveilla dans un lit. La pièce était entièrement blanche, et les lumières éclairaient beaucoup trop. Une dame se trouvait de dos. Il l’assimila à une infirmière. Elle préparait des injections sans faire attention à lui.
-Madame, il...il faut m’aider, je suis poursuivi par mes fans !
Elle lui répondit calmement pour essayer de l’apaiser, toujours en restant de dos.
-Oui, ne vous inquiétez pas, oui, vous êtes en sécurité !
-Mais ils et elles vont me retrouver ! C’est à cause de ma voix d’elfe qui les a envoyés en trans…
L’infirmière s’était retournée. Dans sa main droite, elle tenait solidement une seringue remplie d’un liquide jaune et bleuâtre.
Et sur sa blouse, il y avait écrit au milieu et en grand ;
« Institut psychiatrique Can Hill, Floride »
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Défi
Elliott héducy

Me présenter?
Un jour, sur un forum, on m'a demandé de me présenter. Et ça m'a pris de court Qu'entendaient-ils par se présenter ? Donner son nom? son adresse? parler de ses friandises préférées, ou bien de ses premières peines de coeurs? Et puis, je ne voyais pas pourquoi je le ferais. Les forums, en général, c'est rempli d'inconnus bizarroïdes, me répétait ma mère. Quoique je ne trouvais pas ce forum là très effrayant. Tout au plus une poignée d'écrivains, un peu fous, comme moi, un peu passionnés, comme moi, et peut-être complètement jetés, un peu comme... bah comme moi. J'établissais néanmoins une stratégie. Je voulais relever ce défi, qu'importait les contraintes. Pour commencer, j'ai relu les règles.

Le défi se nommait simplement "bonsoir". L'on avait pas le droit aux stéréotypes du genre "j'ai les yeux marrons, j'ai la peau brun", ce qui, à mon sens, impliquait directement de rentrer dans l'intime, ou dans l'original. Dans le psychologique, plutôt que dans le visuel. Quand je pense à moi, la première caractéristique qui me vient à l'esprit, c'est que je "prends sur moi". Voilà voilà. Premier pas dans mon atmosphère. Je prends sur moi. Nous voici bien avancés, ou pas du tout. Je voulais confirmation. Je lâchai mon ordi, descendis, et demanda à ma mère si je savais prendre sur moi. La réponse a été claire et définitive; "non". Bon. Trouvons autre chose.

Ah oui, j'ai la peau noire. C'est étrange. On dirait une caractéristique physique, mais moins "physique" que les autres. C'est pas comme avec les yeux marrons. La peau noire, on imagine une histoire, un mixage, une épopée, un témoignage, une vision différente du monde. Bah non plus. Donc j'ai la peau noire, et je ne sais pas prendre sur moi.

Confronté à la difficulté de l'exercice, je trouvais néanmoins que j'avancais, à ma manière, dans cette description de ma personne. Je réfléchissais ensuite aux derniers trucs que j'avais fait. Apparemment, ça aide, de se rappeler de certains épisodes, et d'en tirer des conclusions sur sa personnalité. Dans le premier souvenir qui me revient, j'étais bourré, mais encore conscient, et je frappais une grille de fer, parce que j'étais triste et particulièrement énervé, grâce à cette merveille que les cubains ont appelé le "mojito". Cela me conduisit à penser que j'étais un connard. C'est peut-être par là qu'il aurait fallut commencer. Un connard. Quoique si j'avais commencé par là, on m'aurait reproché de me dénigrer, et de manquer de confiance en moi. Pas très folichon, comme description, d'avouer que l'on est con.

Bref. Comme disait mon prof de philo, tout cela me parut fort décousu. J'avais perdu le fil, je commençais à paniquer. C'était comme si cette description était devenue un exercice vital, que je voulais parler de moi, mais que les mots ne venaient pas. Alors je décidais de céder au banal. "J'aime bien jouer au football, j'ai 21 ans, j'ai une passion pour les jeux vidéos, en ligne, avec les copains, parce que je les aime bien aussi, mes copains, voilà, je suis sociable, et dynamique." Des bribes d'infos, du réchauffé, allais-je vraiment donner une présentation recevable? Il me restait une solution.

Je consultai le bottin. Et appelai une psy pour un rendez-vous. Mon copain Albert, il m'a dit que les psys, ça réglait tous les problèmes. Une semaine plus tard, j'étais dans son bureau, Elle a sorti un calepin, en faisant accidentellement tomber son carnet de chèques, et m'a demandé ce qui me tracassait. Je lui ai répondu, dans la même veine, "comment me qualifieriez-vous?" Elle m'a alors montré un sofa, dit de m'allonger, puis de parler. Un examen profond lui permettrait d'en savoir plus, sur moi, et donc de me "qualifier". Au bout de 5 minutes, j'avais mal au dos, aux zigomatiques, et je voulus arrêter l'exercice. J'ai réglé les 50 euros, et je suis parti. Bah vous savez quoi? Eh bien Albert, il m'avait menti.

Je suis rentré chez moi, tout découragé. Je louais un studio à l'époque, et je devais composer avec les bruits, tous les bruits de la vie en commun. Mais il y en a un qui, ce jour là, provoqua un déclic particulier. Ma voisine du dessus jouait du violon. C'était beau, c'était mélodieux, et ça ravivait quelque chose en moi, une facette de ma personnalité que j'avais oublié il y a 5/6 ans, lorsque j'avais arrêté le conservatoire. La musique. Moi, j'aimais le piano. J'aurais bien écrit une ode à la musique. Une série de vibrations, de secousses, de sensibilités, la seule chose qui, pendant ces dernières années, suscitèrent un intérêt dans ma vie. Le piano. Je répétais ce mot dans ma tête, d'un air rêveur et faussement philosophe. Le piano. J'aurais du commencer par là, mais ce sera le mot de la fin. La musique symbolise tout ce que je respecte; c'est la capacité à être transporté, à rêver, et à s'évader, à partir d'une simple série de vibrations, pour aboutir à l'apothéose.

Enfin, je tiens un truc. C'est vrai que je rêvais souvent, que j'imaginais beaucoup. Pendant que les autres écoutaient les cours d'histoires, je me voyais sur le dos d'une baleine, en train d'affronter un dragon gigantesque ou un lion de némée. L'optimisme. Rêve et optimisme, deux choses ontologiquement différentes, mais allons, nous ne sommes pas là pour finasser, comme dirait l'autre. J'y crois. Je ne sais pas. Que ce soit pour faire un exercice de présentation voué à l'échec, pour créer un monde meilleur, ou pour écrire, tout simplement. J'y crois. Et je ne voudrais pas continuer à écrire des banalités sur ma personne, car, au fond, tout est là.
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Elliott héducy

Où quand les monstres ne sont pas ceux que l'on croit.

Camille zigzaguait à pas feutrés. Elle ne voulait pas être surprise par la bête, d'autant plus qu'elle avait entendu que pour certaines raisons l'animal avait la nuit en horreur, moment où il se montrait encore plus farouche et vicieux.
Se déplaçant d'ombres à ombres, elle évitait les grandes zones où elle avait plus de chances d'être repérée à son insu. En se dirigeant vers l'abri où elle pourrait se terrer, Camille se remémorra toutes les légendes parlant du monstre.

Les anciens disaient de cette entité qu'elle n'avait ni nom ni identité. Elle apparaissait le plus souvent aux yeux des jeunes filles imprudentes, de celles qui trouvaient que les légendes et autres avertissements ne valaient pas la peine d'être écoutées.
L'on raconte aussi qu'elle ne tuait pas ses victimes, mais notre héroïne n'avait pas tellement envie de vérifier si ce dernier point était vrai.

Atteignant le corner entre deux maisons, Camille réalisa qu'une rue principale la séparait de son objectif, et qu'elle allait devoir la traverser en passant sous un lampadaire allumé.
L'espace d'un instant, elle se recroquevilla dans un coin, derrière une poubelle, se donnant un instant pour avoir peur et pour réfléchir. Elle songea rapidement à ses parents, à son frère, son chien, avant de s'élançer pour sa vie.
Elle s'efforça de réguler des inspirations qui risqueraient de la condamner. Au moment où elle commençait à se penser en sécurité, la masse, énorme , difforme, prédatrice et dégoulinante de tristesse, chargea depuis le côté gauche.

Un premier détail à parvenir aux narines de Camille fut son haleine putride et fétide, dont les effluves renvoyaient un mélange d'alcool à brûler et de sang de vierge.

La pauvre se jeta en arrière et l'esquiva de justesse. Elle eut à peine le temps de se relever que la bête s'apprêtait à la frapper de nouveau, grisée par la découverte d'une victime supplémentaire qui complèterait sa liste. Camille se précipita en avant avec toute la force qu'il lui restait.

Le désespoir de la situation avait noyé toute bonne perspective. Mais le fond de son âme persistait à croire qu'il y aurait une fin heureuse. Pendant un temps, la créature lui laissa un peu d'avance. Puis elle la poursuivit avec une rage incontrôlée, s'en référant aux bruits de sprint pour ne pas perdre sa trace.

Malgré tous les slaloms, la créature retrouvait sa piste systématiquement. L'on aurait crû qu'elle jouait à la manière d'un chat, narguant sa proie avant l'acte final. Elle allait rattraper Camille quand celle-ci rentra de plein fouet dans quelqu'un.
Il s'agissait d'une autre jeune fille, au regard brisé et au souffle coupé. Celle-ci tomba et fut relevée malgré elle. Le monstre l'avait saisi, et l'on savait déjà que pour cette dame là il n'y avait plus d'espoirs.

Il fallait profiter de l'occasion pour détaler, et c'est ce que Camille fit. Elle entrevoyait l'espoir de revoir ses proches. Elle se demandait lequel d'entres eux se réveillerait en premier, lequel serait le premier à la prendre dans ses bras au moment où elle passerait la porte saine et sauve. Elle aperçut alors l'objet de son salut, l'abri anti-atomique de ses rêves, une terre promise au milieu des Maures.

On l'empoigna par la cheville, ce qui la fit tomber à la renverse et perdre pied. Une force tristement majestueuse la serra par l'épaule, la forçant à se relever. La créature dominait Camille de toute sa taille, et lui imposait le respect. La jeune fille baissa les yeux.

L'horreur commença par la lacérer de façon violente, sanglante, ne laissant voir à chaque passage que quelques lambeaux de peau et de vêtement. Elle l'atomisa de part sa puissance, mordant chaque partie du corps qu'elle pouvait jusqu'à même atteindre l'os sur certains recoins.
Avec une mandibule qu'elle faisait actionner depuis sa tête longue, hideuse, rouge de haine et de massacre, elle découpait, tranchait, dévorait, déchiquetait , et détruisait. Le monstre vibrait de bonheur, à l'idée de voler une vie.

L'horreur fut repue. Elle s'allonga un instant car il fallait qu'elle se remette de la beauté de son carnage. Elle s'efforça de ramener son pouls à un battement convenable, afin de réduire sa tension artérielle et de calmer sa respiration accélérée.
Puis la bête décida de se lever, bête, bête et belle dans sa laideur. Il était grand temps pour elle de rentrer au bercail.

Camille resta recroquevillée sur elle-même. Son corps immaculé dominait l'asphalte sombre par sa blancheur atroce. Elle pleurait silencieusement et se posait un tas de questions sur son avenir. La première fut toute simple.

Elle se demanda si l'on retrouverait un jour le mec qui venait de l'attoucher.





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Elliott héducy



-Depuis que mon père est mort, j’ai la constante impression d’être observé. C’est peu-être qu’il me regarde depuis les étoiles pour voir comment je m’en sors. Ou bien c’est peu-être l’alcool. - Si vous voulez mon opinion, Vous vous faites beaucoup trop de soucis. Regardez moi par exemple. J’ai vu ma mère, mon père, mon frère et ma sœur, se faire brûler vifs par une sorcière. Ai-je l’air triste pour autant ?

John prépara son live. Dans 2 minutes, il chanterait devant des milliers de spectateurs. Ces derniers s’achetèrent un billet hors-de prix, et ce juste pour entendre sa voix. Il calma son pouls, écouta sa tension. Il profita également de son temps libre pour jouer deux trois accords à la guitare, passer la main sur son blouson, et se regarder dans la vitre de son studio. Ses cheveux s’étaient décolorés, mais son visage restait jeune et ses yeux bleus, héritage de ses ancêtres, se détachaient de son visage. Il avait du style, et plaisait beaucoup aux filles. Le drôle de gars à la grosse bedaine qui discutait avec lui leva le poignet, et lut les chiffres qui étaient indiqués sur sa montre en argent.


- Plus qu’une minute avant l’Extase ! Notre ami Don Juan est-il prêt ? John l’ignora. L’on aurait crû la scène battit pour accueillir les oscars, ou un concert des Beattles reformés. John aurait voulu crier son trac, mais cela aurait fait tâche. Il ne pouvait que se balancer nerveusement d’un pied à l’autre. Monsieur grosse bedaine l’avait suivi et il dut sentir son stress, car il se rapprocha de lui pour le reconforter. --le public est déjà dans ta poche, tu chantes bien, et ton sex appeal te classe dans le top 10 des plus belles célébrités de la planète. Ça ne peut pas foirer.


Le rideau se rétracta pour laisser apparaître des centaines d’adolescentes en chaleur. Certaines d’entre elles dévoilèrent leur poitrine, d’autres s’étaient évanouies à la vue de leur idole, tandis que leurs parents essayaient tant bien que mal de les réanimer, ou de couvrir leurs seins. Le chanteur émit un gargouillement de plaisir. Il prit le micro, le plaça devant ses lèvres. Et le show put commencer.


Les elfes Valeenordz nous sont apparus voici 500 ans. Ils auraient pu se montrer bien avant, mais ils nous jugeaient alors trop arriérés. D’ailleurs, en 500 ans, ils avaient eu le temps de nous apprendre un tas de choses. Des scientifiques avaient établis que sans les elfes, nous n’aurions pas connu un tel niveau de technologie avant 2525. En clair, les Elfes étaient des êtres intelligents, et accessoirement ils constituaient de bons sportifs et des chanteurs surnaturels.


Aussi, lorsque John donna de la voix, les spectateurs fermèrent la bouche. Littéralement. Et soudain, telle une masse hypnotisée par le Dieu Morphée lui-même, ils tombèrent. C’était ça aussi, être un elfe. Réussir à faire entrer 10 000 personnes en transe en un seul couplet. La chanson était Rock, mais elle parlait d’amour, de quêtes et de donjons enfouis sous la mer, de héros qui terrassaient les monstres, et de dénouements tristes qui poussaient des aventuriers et des épouses au suicide. Des ronces poussèrent entre les gens , là où il n’y avait que du parquet et des sièges. La transe mouvait le public, mais par spasmes, comme s’il cauchemardait et que la vie de certaines personnes était menacée par le rêve qu’elles faisaient. Des filles pleuraient, d’autres cherchaient désespérément à embrasser leur voisin, ou leur voisine. Le chant continua encore 1 bonne heure, avant que le rideau ne se mette à coulisser, ne laissant pas le temps de remercier la star aux spectateurs. Certains étaient sortis de la torpeur avant les autres, et leurs applaudissement finirent de réveiller tout le monde.


-J’essaie tout le temps de me préparer, et pourtant chaque fois est pire que la précédente. Quel talent avez vous là, les elfes ! -J’aimerais bien que tout le monde soit de ton avis. Mais si cela était le cas, je serais probablement toujours ami avec mon père. Ne le prends pas mal, mais vu que le spectacle terminé, j’aimerais retrouver ma loge. Seul.


John cherchait surtout à ne pas être dérangé. De sa poche, il sortit un petit sachet blanc dont il étala le contenu sur sa table en ligne droite. D’un coup, et pour la première fois, il eut l’impression de faire quelque chose de mal, comme si la cocaïne était reliée à un mauvais souvenir dans une vie antérieure.


BLOM BROMMMM BLOMMMMM ;
L’on venait de secouer les murs. John eut l’impression que des millions de pas se rapprochaient, et qu’à leurs passages ils écrasaient tout et n’importe quoi. Une ruée sauvage, une masse compacte, arrivait. John pâlit, et croyez moi, pour un elfe, cela représentait un exploit. Le vacarme planait, des milliers de voix bruissaient, et quand elles semblèrent arriver à 1 mètre de la porte du studio, elles se turent. Vous visionnez des films d’horreur ? John ouvrit la porte, curieux comme il était. Il n’y avait rien en face de la loge. Il tourna la tête, et vit tout son public. Des milliers d’adolescentes et de père de famille l’entourèrent, et bientôt ils se jetèrent sur lui armés de tiges de ronces et de pissenlits.


John se réveilla dans un lit. La pièce était entièrement blanche, et les lumières éclairaient beaucoup trop. Une dame se trouvait de dos. Il l’assimila à une infirmière. Elle préparait des injonctions sans faire attention à lui. -Madame, il...il faut m’aider, je suis poursuivi par mes fans ! Elle lui répondit calmement pour essayer de l’apaiser, toujours en restant de dos. -Oui, ne vous inquiétez pas, oui, vous êtes en sécurité ! -Mais ils et elles vont me retrouver ! C’est à cause de ma voix d’elfe qui les a envoyés en trans…
L’infirmière s’était retournée. Dans sa main droite, elle tenait solidement une seringue remplie d'un liquide jaune et bleuâtre. L'on pouvait voir le devant de sa blouse, sur laquelle il y avait écrit au milieu et en grand ; « Institut psychiatrique Can Hill, Floride »




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Elliott héducy
C'est un texte que je viens de proposer au challenge bradburry, mais je n'ai malheureusement pas eu beaucoup de retours. J'aimerais bien obtenir des avis dessus, car je teste un nouveau style d'écriture et cherche à m'améliorer. Merci à vous^^
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Elliott héducy


Je sculptais mes haies lumineuses, et nourrissais mes fleurs. J’héritais ce jardin de mon père défunt, et le maintenait vivant. Brave homme, tourmenté par ses démons, il n’oublia cependant jamais son devoir de père,et je n’avais jamais manqué de rien. Au cours d’une nuit d’hiver, celui-ci déboula à mon chevet. Il me parla d’amour et d’honneur, et multipliait regrets et mea-culpas. Mais j’étais trop jeune pour comprendre ses paroles, ou pour interpréter les larmes abondantes au creux de ses joues. Il s’était levé, avait quitté ma chambre, et on ne le revit plus jamais, chez nous, ou ni même en ville.


Je sculptais mes haies lumineuses, et balayait mon jardin du regard. Le terrain tout entier verdoyait de soleil. Les oiseaux chantaient d’une voix puissante et les papillons coloraient la végétation d’éclats vif, si bien que le tout ressemblait à un second jardin d’Eden. Soudain, une nouvelle forme de vie intégra le décor. Elle me parut élancée et délicate, mais elle respirait la confiance et la sérénité des temps anciens . L’être avait une forme humaine, mais ses oreilles avaient l’apparence de certaines des plantes qui pullulaient le jardin, et il était très grand. Je commençai à ressentir de l’appréhension, mais celle-ci laissa rapidement place à de la stupeur. 10 ans déjà que je travaillais ce jardin, et pourtant je ne l’avais jamais remarqué avant ces dernières minutes. Mais le plus surprenant était définitivement la texture de son corps. Je ne savais pas dire s’il s’agissait d’un être, ou d’une sculpture végétale étonnamment bien réalisée, que l’on aurait placé là dans le but de me faire une mauvaise blague, ou de me nuire lorsque je tondais la pelouse. Je m’approchai à pas hésitants, tremblait comme une feuille en regardant l’étrange créature, et pensa un instant à faire demi-tour puis à détaler. Toutefois, et sans réussir à me l’expliquer, je me sentais comme inexorablement attiré par cet humanoïde, et songea que ce n’était pas moi qui marchait, mais bel et bien cet être qui dirigeait mes pas dans sa direction.



Je ne sculptais plus mes haies lumineuses, et inspectait l'elfe tout vert. De si près, la chose impressionnait encore plus, constituait un mélange de talus de plusieurs saisons qui récréait l’oeil et émerveillait l’enfant endormi en moi.L’elfe ouvrit les yeux. Ils étaient rouges et éclairaient le coin où il s’était caché. Je commençai par le toucher, mais il ne réagit pas. J’insistai davantage, et il demeura immobile. Enfin, je finis par le caresser. Je touchais la texture, et palpais ses bras, pinçant son arrière-train et chantant à tue-tête dans le creux de ses oreilles. L humanoïde ouvrit alors un œil, puis le second. Son regard montrait qu’il était plutôt jeune, qu’en âge d’humain il ne dépassait pas les 30 ans mais qu’il en avait peu-être bien plus. Ces créatures-là étaient nées avec la nature elle-même, portaient le secret de l’origine des saisons, et des civilisations enfouies. Je le regardais toujours, et vit qu’il souriait. Son sourire éclata mon angoisse, et détendit l’atmosphère. Je ris de bonheur, et l’elfe me précéda, alors l’espace d’un instant, j’eus cru que nous retournions en enfance et que nous oublions nos responsabilités mutuelles.L’on se chamaillait, l’on dansait , l’on se poursuivait dans le jardin.



Il me souleva dans les airs, et je criai ma joie. Puis je le regardai en face. L’elfe était redevenu sérieux. Je contemplais son visage, sur lequel était encré ma destiné. Car c’est alors que je compris la raison de son arrivée. Je sus qu’il venait pour moi. Tout comme il était venu maintes années auparavant. Mon petit parc ne l’intéressait guère, sa curiosité ne l’avait pas attiré ici. Dès le début, il avait déboulé dans mon jardin avec un objectif bien précis.



Je ne sculpterai plus mes haies lumineuses et ne nourrirai plus jamais mes fleurs . Je sus qu’il venait pour moi. Tout comme il était venu maintes années auparavant. Pour emmener mon père . Il me fallait partir. Je pleurais de retrouver mon père, et pleurais autant de quitter ma mère. Je ne la laisserai pas en plan. Pilier de ma vie, des larmes coulèrent le long de mes joues. Je ne voulais pas l’abandonner et n’imaginais pas la vie sans elle. Vie qu’elle n’imaginait pas sans moi. Je devais y aller. Mon temps était venu. Cela me rendait triste. Je n’avais pas assez profité des miens, avait manqué de temps pour certaines choses. Au diable, quelle injustice ! La mort frappe parfois bien jeune, et le destin sait se moquer des règles. L’indécision m’étouffait l’esprit, me tordait les entrailles, dans lesquelles on n’aurait décelé aucunes tripes. À ce moment, l’elfe tendit la main. Il m’offrit son aide , sentant mon chagrin, et je l’acceptai presque de bon coeur. Dans cette épreuve, l’elfe fit un hôte formidable. Il agit en véritable gentilhomme, et calma mes inquiétudes.



L’elfe tendit la main. Il m’offrit son aide, et je l’acceptai sans chagrin. Je serrai sa paume. Il me tira légèrement pour m’envelopper sous sa protection. Cet être merveilleux m’entraîna dans le coin sombre d’où il était venu, et bientôt, je me sentis entrer en harmonie avec la nature avant de disparaître dans les arbustes.
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Défi
Elliott héducy


Il est une heure du matin. Je somnole devant un vieux clip des années 80, "so Electric", par un gars qui se fait appeler lifeliker sur la toile avec des logiciels d'animation. Ecouter ce titre vous donnera un léger goût des années 80 et de la musique électronique de l'époque. Après une journée si barbante, je dois dire que ce son ne m'est pas désagréable. Mon plaisir de la journée consiste à me bourrer le crâne de musiques variées, et ce jusqu'à pas d'heure. Normalement, je pars ensuite me coucher et me réveille la tête dans les nuages, les étoiles, et le cake.
J'ai pourtant l'impression que quelque chose va mal tourner ce soir . Une mauvaise intuition me pousse à éteindre immédiatement l'ordinateur. Je presse le bouton "power", attends que l'écran devienne noir. Mais rien ne se passe. Bizarre. Je commence instinctivement à raisonner. Il est vrai que l'ordinateur vieillit et que les boutons ne répondent pas tout le temps aux commandes qu'on leur soumet.
Je continue alors à écouter du synthwave. Les musiques défilent, et je tombe sur Road de Niky nine. Je crois entendre le son augmenter en crescendo, bientôt au point de m'irriter la base des tympans . Mes poils se dressent. Mon corps entre dans une transe totale. C'est la première fois qu'une musique me fait ressentir autant de plaisir, même si je suis un passionné. Il n'y a plus de doute possible. Ce que je vis n'est pas net. La musique me transporte.
Littérallement. Une vibration m'ébranle très violemment le corps. Soudain, je me sens comme si quelqu'un s'était amusé à décoller toutes mes particules et à les réassembler à l'envers. Je tente alors un truc. Je me dis que s'il y avait bien une musique sur laquelle mon corps lâche prise, c'était oddlook de Kavinsky. J'ouvre une autre page, et tape le nom. Je reconnais le clip, et lance la musique.
Une radio un peu branlante balance des informations. Le journaliste au micro parle d'une course poursuite où un jeune voyou tente de semer la police "Miami" à la force du moteur. Toute personne le croisant sur la route doit immédiatement s'arrêter sur le bas côté. L'on dit qu'il est très dangereux, et que l'on ne sait pas jusqu'où il est prêt à aller pour distancer les flics. Il s'avère que je suis également en voiture. En voiture? Comment ai-je pu me téléporter dans une voiture alors que je me trouvais dans une chambre d'étudiant il y a à peine une minute?
Je regarde autour de moi pour y voir des paysages de fiction. Le soleil n'en est même pas un. C'est une boule rayée et mal contourée comme celles que l'on pouvait voir dans les vieux jeux d'arcades. Les arbres semblent tout aussi faux, et seul la voiture ressemblait réellement à quelque chose. Sur les sièges, des billets à ne savoir quoi en faire, des flingues et un sac de poudre que j'assimile à de la cocaïne. Je n'ai qu'à me retourner pour voir à quel point ce "moi" est un malfrat 100% pur jus fort bien rôdé . Et que les 14 voitures de police à l'arrière sont bien décidées à me coffrer.
Pas le choix. J'explose l'accélérateur et prolonge une course poursuite relayée par les médias en continu. Je découvre que je viens de réaliser un casse. Que les policiers ont vu la cam qui traînait sur mes sièges et que je risque la perpétuité. L'adrélaline monte. Et pour la première fois depuis une éternité, je me crois vivant. La route s'étale en ligne droite, au point que je commence sérieusement à me demander s'il y a des virages dans cette réalité. Elle semble interminable mais les policiers ne me rattrapent pas.
L'on attaque le refrain. Je finis par bifurquer sur une petite voie apparue abruptement. Je me trouve étonnement calme. Pourquoi ai-je ce cigare à la bouche? Je regarde machinalement les pédales et découvre que je suis habillé avec de nouveaux vêtements.
C'est quoi ce look? Et ces chaussures? J'en perds les miennes ,moi , de pédale. Je porte une veste blanche et bleue avec un col roulé, par dessus une vieille chemise blanche et verte aux motifs dégueulasses. Je finis par les semer au bout de plusieurs minutes, plusieurs heures? plusieurs semaines ? Bref. Je dégotte un coin ou planquer ma bagnole et entre dans un bar.
Il s'agit d'un pub à la mode des années 80. A ce stade, je ne comprends plus grand chose. Je décide d'aller voir le barman et de lui commander un Jack Daniels. Il sort un verre et me le remplit à ras-bords, ce qui peut vouloir dire deux choses. Soit cet homme est le vendeur d'alcools le plus négligeant de la planète, soit il ne s'agit pas de mon vrai corps, car je fais normalement bien plus jeune que mon âge. Je pars aux toilettes à la recherche d'une vitre, et en trouve une.
L'homme qui s'y tient devant moi est grand, il mesure dans les deux mètres.
Son léger duvet est presque aussi blanc que le blanc de sa veste ce qui trahit avec ses rides un âge beaucoup plus avancé que ce qu'il n'y paraît. Je continue à m'inspecter dans la glace quand une grenade ou un autre explosif vient détruire la porte du bar.
Je me précipite hors des toilettes. Un débri de l'explosion est fiché dans l'épaule du barman et celui-ci va probablement se vider de son sang à une vitesse effrayante. Dix policiers sont postés devant le bar. Ils se tiennent à une distance respectable, peu-être 25 mètres, m'imaginant sans doute avoir des réserves supplémentaires d'armements dans ce pub. Ils ouvrent rapidement le feu par précaution et débute alors un échange de tirs qui sera presque aussi long que la course poursuite précédente.
A chaque recharge, je me précipite vers le barman. Si l'on n'y touche pas, la plaie béante ne devrait plus trop saigner, et il est à l'abri des balles. J'ai à peine le temps de lui improviser un bandage avec ce qui traîne, que l'échange reprends, avec encore plus d'intensité . Avec beaucoup de chance, je parviens à éliminer trois flics .
Malheureusement ma quatrième cible située tout à gauche vise et réussit à me blesser à l'épaule, ce qui m'oblige à me planquer derrière le comptoir. Leurs tirs désorganisés continuent à massacrer le bar, et une balle bien logée dans un jukebox provoque un départ de feu. Au départ presque imperceptible, la fumée finit par inonder toute la pièce de vapeurs nocives.
La respiration devient vite impossible. Le barman a été contraint de reculer pour sa propre sécurité, ce qui a réouvert la plaie. Cette fois, je ne vois pas comment je pourrais le sauver. C'est moi contre le monde. Moi dans un incendie qui était autrefois un bar, contre un monde qui recharge à l'infini. Qui anéanti jusqu'au dernier des barbares si ça leur permets de se protéger. La fumée aidant, je sens que je perds pied. Je jette les armes et finis par m'abandonner au désespoir, par me perdre dans des rêves.
Ne serais-je pas déjà dans un rêve? Mes blessures, elles, sont pourtant bien réelles. Je me perds dans un jeu de questions-réponses auxquelles je ne trouve pas de réponses. Je me perds dans l'alcool et l'adrénaline, Je me perds dans la vie, une vie de dealer et d'escroc à cocaïne. Je perds le sens des choses, et leurs goûts, Je perds la signification de l'existence et le pouvoir des dogmes. Je suis un perdant. Je me perds tout le temps dans la vie.
Et ce soir,les amis, je crois que je me suis perdu dans la musique.
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Défi
Elliott héducy

Je me demande ce que je pouvais bien avoir retenu de pokémon à cet âge-là. Je me dis que ce n'était qu'une illusion animée et virtuelle, après tout. Mais pour moi, elle était vraie. Je vous parlerais donc des pokémons, et de comment la série à succès a réussi à me briser le coeur le jour où mes neurones apprirent la distinction entre la mise en boîte et la réalité.
du point de vue d'un enfant, pokémon n'était, donc, pas qu'un dessin. Ca représentait tout un monde, comportant ses propres univers et dieux. Ce monde suivait un fonctionnement assez logique ; chaque personne naissait ou capturait un ou plusieurs avatars, qu'il faisait combattre dans une arène en vue de devenir le maître dresseur. Ce qui s'en rapproche le plus, dans notre monde réel, est le combat de chien. Alors je vois déjà certains défenseurs de la cause animale me dire que ma comparaison était inacceptable. Débile. Oui. Complètement. Le combat est ici moins perçue comme une forme de violence que comme une quête de dépassement de soi, un travail de groupe qui se solde par la réussite ou la remise en question. Mais laissons un moment l'aspect formel, pour en venir à l'aspect visuel. Je regardais le premier film. A ma droite, mon père qui se demandait toujours ce que je pouvais bien trouvé d'intéressants à regarder dans ces niaiseries, fixait la télé de son air à moitié endormi, et à moitié blasé. Alors que je n'arrivais pas à regarder autre chose que cet écran. C'était l'épisode façon mewto vs mew. Deux légendaires. Un fondement d'histoire. Des pokémons aux formes extraterrestres et dont la vue nous faisait vriller en orbite. Il y en avait des grands. D'autres étaient minuscules. Les uns étaient sympathiques, d'autres malveillants. A les entendre, l'on savait leurs cris, leurs mimiques inhumaines. Et pourtant il y avait une part d'humain en eux. Dans les moments tristes, l'empathie naissait pour ces pauvres petites bêtes. L'on ressentait bien plus leur douleurs que ce que nous ressentons en voyant un animal blessé, sauf quand celui-ci est à l'article de la mort sur le bord d'une machine d'abattoir. La qualité graphique du dessin était indiscutable. L'incursion dans le monde des pokémons était possible à chaque épisode. Les personnages étaient attachants. Tantôt s'imaginait-on team rocket, tantôt team "Sacha". L'on rêvait particulièrement de posséder un pokémon, mais certainement pas un boustiflor, plutôt quelque chose (ou quelqu'un?) de légendaire et qui nous apporterait de la puissance.
Bref, pokémon, c'était plus qu'un animé. C'était un jeu. C'était des cartes. C'était un paquet de figurines et c'était un paquet de rêves.
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Elliott héducy



A vendre un reste de compassion humaine. Elle n'a jamais servi , je l'ai retrouvée coincée en parfait état entre ma conscience et ma radinerie. Pratique pour les repas de famille, elle vous évitera de balancer un "ils avaient qu'à rester chez eux", ou encore "j'ai un ami noir" par accident juste avant le dessert. Elle inclut un pack " sauvons les huiles de palme" et aussi un pack " arrêtons d'extraire des baleines", utilisable sur les forums et dans les afterworks de bobo gauchias... jeunes humanistes concernés.
Cette compassion est restée en parfait état mais il lui arrive de dérailler; Elle ne permet pas d'identifier la méthode à suivre quand on croise un SDF qui nous demande une pièce. Elle peut alors provoquer de graves crises de remise en question, des mâtinées à se demander si l'on est un connard ou un mec censé ( qui redoute que les pauvres aillent s'acheter de l'alcool avec nos sous). Et puis, parfois, la compassion vous mènera à des paradoxes. Vous réaliserez que vous pleurez à la mort de votre personnage de série préféré, mais pas lors d'un crash d'avion, ni lors d'un énième bombardement dans un énième pays isolé jugé "à risques" par les compagnies de voyage et d'assurance.

En cas de mauvaise utilisation, vous actionnerez une petite voix qui vous sifflotera à l'oreille. Elle ne s'arrêtera pas, pas tant que vous n'aurez accompli une bonne action. En cas de problèmes, contactez votre médecin ou à défaut votre ami vegan. Il se peut que des solutions simples existent, comme ignorer cette petite voix, ou vous jurer que la prochaine fois vous allez vraiment lui donner sa pièce au SDF.
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Défi
Elliott héducy


Il était une fois une jeune femme très très pauvre qui vivait dans l’Arizona. Elle avait un chat. Maman avait trompé papa avec un banquier et depuis papa sombrait dans l’alcool. Heureusement alors qu’elle faisait 20 kilomètres à pied pour aller à l’école elle tomba sur Harry Styles en tête à tête dans une ruelle sombre où il y avait du soleil. Elle était toute amoureuse et sa vue se brouillait déjà. Lui qui était déjà en couple avec une star mais qui finalement n’était plus en couple avec elle est tombée amoureux d’elle parcqu'elle était belle mais belle mystérieuse pas belle bête. Il l’épousa.
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