L'incongru coup de foudre survient au moment le plus soudain.

Une idée de l'amour, l'amour d'une idée. L'un aime l'idée tandis que celle-ci l'ignore.

Esquissés sous le discret bonheur à la pudeur de velours, les éclats de mélodie se confondent dans mon âme alors dénudée. En haut puis en bas vont les palpitations d'un cœur rythmé par l'océan d'émotions que chaque notes soulèvent au gré des battements voluptueux d'instruments fantastiquement accordés pour nous aimer sans nous connaître. Diable ce n'est de la magie, non, pas même de la drogue. C'est au delà de tout, c'est de la musique.
Amis, dis-je à mes comparses, laissez moi m'abandonner à la musique, qu'importe ce qu'elle est, ce qu'elle dit et ce qu'elle veut quand mon être s'enlise dans ce doux piège façonné par l'esprit et les émotions d'un autre. Mes amis, dis-je encore à mes comparses, accompagnez moi et partageons ce qui nous vient car peut-être ne vivrons-nous jamais pareil moment. Ils prêtent ouïe en ma compagnie jusqu'à laisser la mélopée se muer dans le décor, mélanger les sons aux voix pour s'envelopper d'une fine ambiance exclusive au moment.
L'intensité se fait chœur d'instant aux cimes de l'éternité avec le vibrant charme exaltant des exclamations mélodiques. J'aimerai que rien ne cesse, jamais, comme victime de la musique que je suis et à jamais. Que l'éternel fasse foi et m'égare dans cet abîme utopique, ma plus belle prison, mes plus fabuleux geôliers, mon monde inavoué et je dis adieu à mes tourments, l'espace de ce temps hors de tout.
Fermons une fois pour toute les yeux et buvons la musique comme d'un bon vin. La saveur est un art aussi délicat que cruel tant sa beauté ne peut être contemplée qu'avec une âme.

Hommage à la musique, aux pauvres fous qui en font et ceux qui l'écoute.

Vide et pourtant si parlant,
Clairement avide d'un bonheur éparpillé
Estampillé de crainte, de pudeur mais sans allant.
En coup de vent la complainte du regard triste sans ardeur, baigné de lassitude dans l'attitude.
C'est le regard triste.