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lelivredejeremie

Belgique.
lelivredejeremie
DISCLAIMER

Comme pour le Port-Salut, c'est écrit dessus, ceci est un récit gay, j'aurais pu être encore plus clair en ajoutant un arc-en-ciel à la photo de couverture, mais les clichés m'ennuient, il faut tirer la ligne quelque part, non ? ;)

Ce que j'aurais pu également y signaler - quitte à me retrouver avec un titre qui en couvrait l'entièreté, c'est qu'il pourrait y avoir des passages légèrement explicites, dont le principal était difficilement esquivable, car base de l'histoire...

Il doit probablement y avoir moyen d'écrire une histoire d'amour sans sexe (ou sayxe, en l'espèce) mais là aussi, ça m'ennuierait, et comme l'idée générale que je corrige mes faiblesses tout en m'amusant un minimum...

Bref, il y aura des jeunes hommes (majeurs légalement et sexuellement) qui font des bisous - et peut-être un peu plus - à d'autres.

Hmmm... En me relisant, je me demande si j'entamerais la lecture du récit, perso O.O Mais soit...

Enjoy, anyway !
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lelivredejeremie
Hello à you, scribayers de tous les sexes, de Kinsey 0 à 6, d’hétéros curieux à princesses Disney !

Je ne promets rien (50% modestie 50% bon sens) sinon qu’il n’y aura pas de déluge de fluides physiologiques (les larmes et … le reste) et qu’il ne sera pas très long (20 chapitres, par là)

Le titre veut tout dire et rien dire, j’ai juste pompé au film éponyme le thème du théâtre amateur (genre, vraiment amateur) puis le nom (arrangé) de la prof, mais sinon …

Après, c’est comme les choux de Bruxelles, faut goûter avant de dire qu’on n’aime pas.
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Défi
lelivredejeremie


On n’est pas très famille, faut dire, même méchamment solitaires. Ajoutez à ça le fait que moins de 0,01% des renards sont gays… Puis le jugement de mes pairs, un peu… Autant dire que j’étais devenu vulpes non grata dans le petit bois.
À la troisième injonction de Goupil-le-Vieux, maître du conseil, m’incitant à choisir une jolie rousse pour perpétuer la race, j’avais clairement capté que ma présence n’était plus vraiment tolérée.
Après une averse que j’avais subie au pied d’un chêne, j’avais suivi l’arc-en-ciel jusqu’à une ferme isolée où, affamé, j’avais dévoré cinq poussins… Avant de remarquer un coq altier qui me jugeait du haut d’un perchoir.
- Je suis désolé d’avoir mangé vos enfants, j’avais faim…
- Ce n’étaient pas mes enfants, je n’ai grimpé aucune de ces engeances féminines, c’est le vieux qui s’en occupe, mes préférences sont ailleurs, et il ne les partage pas, il nique toutes les poulettes qui zonent, pour repousser le moment où il passera à la casserole !
- Vos… préférences ?
- Oui, et qui vont probablement me faire passer en coq au vin avant lui, le fermier commence à avoir des doutes, mais voilà, j’ai le défaut atavique des aristocrates de ma classe…
- Je pense partager, mais je ne comprends pas tout.
- Je me nomme Cockadoodle Doo, je suis de la race ‘Old English Game’, autant dire un aristocrate des poulaillers, mais nonobstant la basse extraction de la volaille locale, j’ai un goût particulier et raffiné pour la testostérone.
- Ne me snobe pas avec tes grands mots, t’es pédé comme un phoque, quoi !
- Qu’est-ce qu’un ‘phoque’, mon jeune ami à fourrure ?
- C’est… Je ne sais trop, en fait, ai-je admis, l’espèce étant objectivement rare en nos forêts… ‘’Un animal légendairement homophile, apparemment’’.
- Déjà très sympathique, donc, mais rare, mes options ne se multiplient guère… a caqueté Sir Cockadoodle.
- Elles se limitent apparemment à la casserole… ou à moi, ai-je suggéré.
J’aurais dû pousser l’étude de la race aviaire au-delà de la facette alimentaire, pour réaliser que le sexe des coqs n’existe qu’au stade fœtal avant de disparaître.
Puis comprendre que Sir Cockadoodle Doo est indiscutablement actif. Sauf que bon…
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Défi
lelivredejeremie
BxB +16 ans, voilà...
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lelivredejeremie
Pas le moindre petit bisou, mais si les histoires de garçons qui pensent à d’autres garçon ne sont pas votre kiff… Et si la déprime saisonnière vous ronge déjà trop, c’est pas un bon plan de lire.
Concours de circonstances (foireux, donc assez récurrent dans ma petite vie), je suis tombé sur un défi centré sur une chanson qui nous inspire, et il y en a une, ridiculement romantico-nostalgique (je suis trop une petite tafiole), que j’ai encore écoutée hier soir. J’ai calé la pointe de ma langue au coin de mes lèvres, j’ai chaussé mes lunettes virtuelles et clic-clic-clic-clic-clic.
Sauf que juste au moment de poster le texte, j’ai remarqué le genre imposé… Et je sais pas faire du fantastiiiiique (#pleuredanssoncoude).
Tant pis, je le poste ici, sans contexte, sans vraiment d’attentes, sans rien…
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Défi
lelivredejeremie


Salut, mec ! J’ai cherché comment entamer ce truc, cette… lettre au futur moi. J’ai déjà calé à la formule de salutation, utile ou pas ? pour conclure que c’est une marque de respect, et comme tu es moi, si je n’en ai pas pour moi-même… Dooonc, je recommence.
Cher Moi de dans dix ans,
T’as noté la majuscule à ‘moi’ ? Tu me connais, optimiste, j’espère que nous la méritons. Puis organisé ! Regarde la date… Eeeh ouais, mec ! Le jour prévu, annoncé et redouté comme celui du Grand Chambardement, sauf qu’au final… Tu te souviens du .docx où nous avons composé six versions de l’aveu-difficile-mais-nécessaire-par-honnêteté ? Tu l’auras peut-être conservé, j’en ai bien l’intention, ne fut-ce que pour me rappeler combien je peux être candide. Puis transparent…
Que tu l’aies fait ou pas, je suis là pour te rappeler ce moment embarrassant où nous avons – enfiiiiin – capté deux-trois trucs élémentaires, le texte en tête, la résolution vrillée au corps, mais avec une légère crainte tout de même, la grande inspiration… Puis maman qui nous coupe l’herbe sous le pied en demandant, un sourcil relevé, si nous n’avions pas quelque chose à lui dire ! Et le sol qui se dérobe, l’air soudain trop épais que pour être inspiré… Et elle qui continue ‘’parce que bon, Thomas est quand même très con, hein’’ et qui demande ce que je lui trouvais. Mon ‘il est beau’ hésitant était autant futile que l’aveu de ma… de notre réalité.
C’était ce matin, nous en reparlerons évidemment, mais posément, tu la connais, elle aussi. Cet après-midi, j’ai benné Tom, pour la troisième et dernière fois. Et comme je sais ne jamais pouvoir lui trouver d’autre qualité que sa jolie petite gu…, j’imagine que tu n’es jamais retombé sous son charme nocif. En tout cas, je l’espère.
Ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est à me méfier de la toxicité de certains, mais surtout à faire confiance à ceux qu’on aime pour de bonnes raisons, et qui nous aimeront inconditionnellement en retour.
Bon, je ne vais pas me la jouer vieux sage, je vais encore commettre des bourdes, faire de mauvais choix, que tu paieras (excuse-moi d’avance). Considère juste mon blabla comme une piqûre de rappel, les bonnes résolutions n’ont pas de date de péremption, recadre-toi, remets-toi en question, souvent, je veux être heureux et tu as ta part de boulot pour que ça arrive, tu me le dois, mec !
J.
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lelivredejeremie
C’est du boyXboy ! Voilà, c’est dit. Très soft, et implicite, le film qu’on n’en tirera jamais serait juste classé PG13 mais demandez tout de même l’autorisation à vos parents.

Un récit posté sur une autre plateforme disparue dans une version peu présentable ici. Pourtant, le thème gardait un léger potentiel d’émotion pour moi, j’ai voulu la réécrire, en en supprimant les scènes inutilement imagées.

Et enfin, pour les besoins de l’histoire, elle commence au milieu des années 80, que je n’ai pas connues. Je m’étais renseigné autant que je le pouvais, et je l’avais fait relire par un survivant de ces années sombres, mais s’il y reste des anachronismes ou des incongruités, n'hésitez pas à les relever, j'aime apprendre de mes erreurs. Merci :-)

Si avec tout ça, vous gardez une once de curiosité, je ne vous tiendrai pas longtemps, ce sera court, 6 chapitres.
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Défi
lelivredejeremie


Un truc que j'avais écrit, fâché, brimé, frustré... Forcément mauvais. Que j'ai ré-écrit, en espérant qu'il soit un peu meilleur, dites-moi...
Avec peut-être un peu de grossièretés, et de contenu... pas pour enfants, voilà ¯\_(ツ)_/¯
***
T’es content ? Toi qui aimes la mer, on y est.

Quoi ? Ah oui, bien sûr, tu parlais de la plage, toi, je sais. Soigner ton bronzage alors que moi, avec ma peau qui rougit en deux minutes, je crève, mais t’en as jamais rien eu à foutre ... Puis faire semblant de bâiller pour étendre tes merveilleux muscles, creuser ton merveilleux ventre, relever ton merveilleux profil …

En fait, surtout t’exposer devant les mecs, jeunes ou vieux, même des filles, ça aussi, tu t’en fous, tant que tu vois l’envie dans leurs yeux et que les tiens n’en ratent rien, bien à l’abri derrière tes Clubmaster à la con. Les miens non plus, note. Tous ces regards d’envie, tu vois, c'étaient des couteaux qui se plantent dans mon cœur.

Tandis qu’ici, à cent mètres de la plage, on voit plus trop les détails de ton corps parfait, juste une silhouette allongée. Hahaha, non mais c’est trop con, vraiment.

En même temps, cent mètres, c’est pas assez …

Et cette voile de merde qui faseille bêtement, ça valait bien la peine de partir à sept heures du mat’ pour se retrouver deux heures plus tard à cent mètres de la rive ! J’aurais dû chercher les prévisions de météo maritime … Sans ce temps calme de merde, on n’en serait pas là …

Tu dis ? Ben oui, c’est pas faux, on en est 'là' dans tous les sens du 'là''. On en est là de notre relation … Et surtout géographiquement, je sais, je sais trop bien, crois-moi, si je pouvais souffler dans ce foutu bout de toile pour nous faire avancer, je le ferais, MAIS TA GUEUUULE ! J’imagine déjà le ton méprisant et supérieur dans ta voix "Mais voyons, Jérémie, c’est contraire aux lois élémentaires de la physique".

Pour toi, la moindre phrase que j’osais dire méprisait les règles élémentaires de la logique, du bon sens … ou même du minimum d’intérêt nécessaire à une conversation. Au point où je ne l’ouvrais plus jamais, ni devant toi, ni surtout en public … sans pour autant échapper à ton habituel "N’insistez pas, Jérémie n’a pas d’avis" adressé à tes amis temporaires - en fait n’importe qui à portée de voix - et bien sûr suivi immédiatement de rires cruels.

Comme si tu avais besoin d’amis du moment en plus des permanents, ceux qui te collent de plus près que des sangsues, avec plus … avec trop de surface de peau en contact, y compris tes muqueuses internes, tous ces mecs qui te font gémir tellement fort que, même dans la chambre voisine, bloqué sous ma couette en position fœtale, les mains pressées sur les oreilles, j’entendais chaque soupir, chaque râle de plaisir sorti de ta gorge, et que je ressentais le souffle de ta respiration trop forte, même à travers le mur …

On aurait bien besoin d’un petit souffle, là, non ? De vent, évidemment, rien que pour s’éloigner encore un peu de la côte, mais non, une mer plate, zéro beaufort … Tiens, ça me fait penser à l’Odyssée de Pi, notre situation est à peine moins ridicule … Nan ! Je critique pas le film, le regarder avec n’importe qui d’autre aurait été bien, mais ton blabla qui a suivi … parce que naturellement, il avait fallu en diiis-cuuu-teeer 'Enfin Jérémie, c’est trop clair, l’ambivalence entre d’un côté la crainte du tigre et de l’autre la reconnaissance pour sa protection une fois qu’il est sorti de sous la bâche, c’est une métaphore' …

La métaphore de la bâche, c’est pas mal ironique, non ?

Et cette conne de voile qui pend stupidement … MAIS GONFLE-TOI MEEEERDE !

Hé mais … ça marche, elle se gonfle … Attends, j’essaie un truc … MERDE-MERDE-MERDE-MERDE-MEEEER​DE … J’y crois pas, vas-y, ma belle, enfle, tends-toi ! Tu vois, elle aime les grossièretés, comme toi, quand je te chevauchais, que je t’envahissais à grands coups de mon corps dans le tien, mais jamais assez fort puisque tu venais à la rencontre de mes assauts, que je devais t’agripper par les cheveux, ou les épaules jusqu’à y laisser la marque de mes doigts, et surtout t’insulter … Et dire que je le faisais, avec les larmes aux yeux, une boule dans la gorge et une autre dans le ventre … Tellement pas moi, tellement toi !

Le vent n’a pas encore créé de vagues, mais il prend dans la voile, c’est tout ce que je lui demande, encore s’éloigner un peu … Cinquante mètres, ça va être bon, la dépression sous-marine n’est plus très loin.

Le pire, c’est qu’on aurait pu être bien. Tes sarcasmes du début, je les supportais en silence, ils étaient la preuve que j’existais un peu, tu me remarquais encore. Mais très vite, ton mépris, ton silence … c’était trop peu, donc c’est devenu trop … Pour que tu me voies, j’ai dû te caler les joues, forcer ton regard vers moi, mes mains ont glissé, ont serré, serré, serré …

En y repensant, je me demande si c’était pas de l’excitation dans ton regard … Tordu comme tu l’es, j’imagine que tu as dû brièvement penser à la technique d’asphyxie érotique, non ? Toujours tes références cinéphiles à la con, ton visage semblait dire ‘on se refait l’Empire des Sens, trop bien’ …

Mais brièvement bien sûr, puisque très vite ton regard est devenu vitreux, puis absent.

Vraiment, là, je crois que c’est bon, je ne distingue plus le fond, mais c’est un peu l’idée, tu vois ? Je n’ai pas pu te fermer les yeux, je les aime trop, tes iris gris cernés de vert, la petite tache dans le droit … Non, garde-les ouverts pour toujours, je vais simplement rabattre le pan de la bâche sur ton visage, resserrer les cordes, les nœuds sur les parpaings …

PLOUF !
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Défi
lelivredejeremie


Pour résumer le défi, "une scène d'ébats charnels" (assez implicite, don't worry) "un des participants possède une aptitude hors du commun, bref tout ce qu'il faut c'est que ça sorte de l'ordinaire".
Oh ! Et aussi, c'est du boyXboy. Alors voilà, quoi...



- Bon, ben, c’est plié’’ ai-je murmuré "Encore un truc qu’on n’aurait pas dû faire, et qu’on ne refera jamais".
Agenouillé derrière moi, son sexe se réveillant déjà dans mon dos, ses doigts glissant doucement sur ma nuque, son regard que j’imagine, comme le mien, fixé sur l’écran de mon ordi, il a doucement ri, avant de glisser "Dje ne pourraye plous jamais te touchéï ?"
- Je parle de la vidéo de nous qui faisons… ce qu’on vient de faire. Mais me toucher, oui ! Bien sûr, souvent, toujours !
- Truly, deeply, madly… I will, I promise !
Il est revenu à sa langue maternelle, comme à chaque fois où il veut exprimer quelque chose d’intime… Et qu’est-ce qui pourrait l’être plus, alors oui, 'sincèrement, profondément, follement', comme l’amour qu’il me fait, c’est tellement ça !
(…)
Je ne l’avais pas vu venir, mais vraiment, hein ! dans tous les sens du terme.
Déjà, je n’espérais rien de cette sortie, sinon de temporairement exorciser le souvenir de mon ex, finalement plus bête que méchant, mais le résultat était le même, il m’avait pourri la vie ! OK, je dramatise un peu, c’est vrai, pas toute ma vie, mais quoi ? Cinq longs mois, à vingt ans, c’est énorme, non ?
Alors voilà, j’avais peut-être un peu trop bu, puis j’avais dansé comme un gogol, avec l’idée de juste me vider la tête, de m’oublier, et idéalement, l’oublier, lui…
Mon corps m’avait cruellement lâché avant mon esprit, le seul résultat était l’envie pressante de me vider la vessie, puis de me jeter de l’eau sur le visage. En traversant le bar, je m’étais répété comme un mantra 'pisser dans l’urinoir, la tête dans le lavabo, pisser dans l’urinoir…'
Le bassin collé à la faïence, j’en étais à fixer les prénoms et les numéros de portable tagués au mur, en regrettant un peu de ne pas avoir un marqueur indélébile en poche, pour y ajouter cruellement 'Romain / beau sale con (mais très beau) / 06 63 25…'
Et c’est là que je ne l’avais pas non plus vu venir… physiquement. Juste deux mains posées sur mes omoplates, et une voix à l’accent anglais "No ! Don’t… Ne te retourne pas, dj’ai entendou le tchat avec tes potes, le break-up… rupture avec ce garçon pas correct, et aussi que tou ne cherche rien, mais à moi, tou me plais vraiment beaucoup. Alors, tou n’es pas obligé… à rien, mais si tou veux me connaître, je serai derrière la statue de la place"
Le temps de refermer ma braguette, je m’étais retourné sur la porte battante qui reprenait sa place. 'Rapide, le mec' m’étais-je dit, en me dirigeant vers l’accessoire surmonté du miroir qui m’aurait bien servi une minute plus tôt 'Rapide, mais pas très sélectif' avais-je pensé, une fois redressé, en voyant mon reflet, la coiffure détruite, les yeux vraiment trop brillants et un sourire niais sur le visage. 'Ou alors, lui, c’est encore pire…'
Je m’étais pourtant dirigé vers la porte, avec un vague geste à l’attention de mes compagnons de soirée, qui ne me calculaient même plus, pour être assailli, mais un peu réveillé, par le froid de la nuit et j’avais contourné le monument.
Personne. "Eh flûte, pour un lapin, c’était rapide" avais-je grogné.
Puis à nouveau, cette voix douce, dans mon dos "Tou vas proba… bly… blement être un peu sourpris…" Sa main sur mon épaule m’a incité à me retourner et…
- Woputain ! C’est quoi, ça ?
- Oui, c’est étonnant, j’imagine, c’est une caractéristique héréditaire de la famille Griffin, je suis Timothy.
- Ah ouais… On ne voit même que ça ! Enfin, si je peux dire…" ai-je soufflé, décontenancé. "Là, je… ben, je ne peux même pas déterminer si tu me plais ou pas. Physiquement, quoi…"
- Ni beau ni laid, je ne peux pas vraiment dire moi-même… But the sure thing is… Une chose est sûre, je ne suis pas un lapin, mais plutôt un amant patient et endurant.
- Bizarre, mais OK, et dans l’état où je suis, je ne demande pas mieux que d’en avoir la preuve…
(…)
Dans une semaine, ça fera six mois avec Tim, j’ai déjà battu mon record de durée avec Romain, puis d’autres aussi, comme celui de plaisir, et je ne parle pas que de sayxe, mais de celui de me réveiller à côté de lui le matin, celui du jeu de cache-cache quand je rentre le soir, et lui qui me surprend à chaque fois, forcément.
- Je voudrais que tu gardes le footage… l’enregistrement.
- Ça ?" ai-je glapi, avant de soupirer longuement, de presser 'replay', et de me revoir, comme une tortue sur le dos, le corps agité de soubresauts erratiques, les yeux exorbités, la bouche grand ouverte à la recherche d’air, les bras et les jambes dressés mais étrangement repliés sur… rien !
Bah, si ça l’amuse, après tout… Déjà que la sex tape avec un garçon normal, personne ne la verrait jamais, mais avec l’arrière-arrière-arrière-petit-fils de l’homme invisible, si je la diffusais… Je finirais en HP !
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lelivredejeremie
‘’Ecrivez une scène de cul sans mièvrerie. Le genre imposé est Érotique’’, ça, c’est du défi ! Après, je fais plus facilement du BxB, mais faut sortir de sa zone de confort, alors tant qu’à faire, ce sera explicite *et* hétéro (je me tire srmt dans le pied mais bon…)
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Si sa mort avait été dramatique, comme le terme d’une longue maladie, ou spectaculaire, genre l’explosion d'une navette spatiale dont il aurait été le pilote…
Déjà, je n’aurais pas mauvaise conscience d’avoir souri, comme quand, incrédule, j’ai appris sa chute mortelle dans un ravin…
Ne me jugez pas, c’était un réflexe ! Mais bon, qui joue encore à Pokemon Go en 2020 ? Et à 30 ans ? O.o
Passée la surprise, j’ai pleuré non-stop pendant deux jours, avant que – glandes lacrymales enfin taries – j’aie pu rassembler assez de dignité pour assister à la veillée funèbre qui précédait l’incinération. Et surtout, que j’aie cristallisé une réflexion un minimum cohérente autour d’une idée folle !
Après un petit détour au labo de biologie moléculaire où j’aide quotidiennement des couples auxquels la nature, magnanime envers l’avenir de l’humanité, ne permettait normalement pas de concevoir, et où je jouais au Dr Frankenstein, littéralement, vu les photos que les heureux parents nous envoient de leur affreux ‘petit miracle’ boudiné… Je m’égare, excusez-moi. Donc, après être passé au département analyse ADN récupérer un test salivaire qui a rejoint le tournevis dans ma poche, et j’ai retrouvé sa famille et nos amis au salon funéraire.
Le cercueil était heureusement toujours ouvert, je n’ai pas dû déclencher l’alarme-incendie pour avoir l’occasion de l’ouvrir. J’ai profité du moment où nos potes sont sortis faire tourner un bedo et une bouteille de sa tequila préférée ‘en son honneur’, et où ses parents accueillaient des visiteurs, pour procéder au prélèvement. Sauf qu’alors que, penché sur lui, je refermais le tube sur le coton-tige…
- Mais que fais-tu, Jérémie ?
- Je… Euh… Un dernier baiser, avant une longue vie de solitude, il me manquera… Oui, tellement, ai-je bafouillé.
- Je le revois encore à seize ans, m’avouer qu’il est pédé…
- Hmm-hmm…
- Soit ! a claqué sa mère. ‘’Qu’il est gay, c’est assez politiquement correct, ça ? Bref, ensuite ça m’avait rassuré qu’il sorte avec toi, un scientifique raisonnable, mon fils n’allait pas mourir du sida.’’
- Techniquement, on ne meurt pas du sida, juste de ses complications, et encore, plus maintenant, vous savez.
- Ne me snobe pas de tes grands mots et de tes connaissances, le résultat est là, mon merveilleux fils est mort, et tu n’as pas pu l’empêcher.
Enfiler une capote était dans mes cordes, mais je n’aurais jamais pu lui confisquer son smartphone ! Je pouvais supporter ses bouderies à répétition, mais la grève du sayxe qu’il m’imposait alors, à me narguer, proche mais tellement inaccessible…
***
J’ai détourné quelques ovocytes de l’une des clientes du labo, que j’ai utilisés pour cloner l’ADN de mon défunt pacsé.
Le livreur UPS, assez mignon, m’a donné des idées vraiment trop impures pendant ma période raisonnable de deuil, mais sa carrure d’athlète m’a d’abord persuadé que (1) ma pitié était déplacée, il n’avait pas trop souffert du transport des 80kg de ma commande et que (2) genre 90% de la population est straight, et me prendre un pain d’un haltérophile supposé n’était pas dans mon programme.
Une fois la structure assemblée, un cadre métallique qui contenait la poche de polyuréthane remplie de liquide amniotique artificiel, j’y ai inséré l’ovule dont le développement avait déjà commencé.
Avec les additifs et les nutriments, il a continué de manière exponentielle, après un mois il était un bébé d’un an, et après six, Kevin – je me promis directement de changer de prénom – en paraissait dix-huit. J’ai décidé de clôturer l’expérience.
J’ai crevé la poche, j’ai rattrapé son corps au vol et j’ai entrepris d’alterner la procédure de réanimation des noyés avec une variation de la procédure de Heimlich… Il a craché le liquide qui engorgeait ses poumons, a ouvert les yeux, puis la bouche…
- Make America Great Again ! Trump 2020 !
- Eh meeerde, il est idiot.
- What ? a-t-il dit
- Nothing, ai-je soupiré, me rappelant quelques sex-friends dont le QI avoisinait également la température de la pièce, sans que l’expérience soit trop désagréable au final, puis qu’en détournant légèrement l’expérience de Konrad Lorenz avec ses oies, il me prendrait éternellement pour son daddy, ça m’assurait au moins de sa fidélité absolue, cette fois…
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Défi
lelivredejeremie
- Aujourd’hui, maman est morte… - Hein ? Mais comment ça ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? - Nooon, ma mère va très bien, merci, a-t-elle soupiré ‘’C’est l’incipit de L'Étranger de Camus’’ - Je comprends que dalle, ai-je grogné. - Ça, c’est un peu l’histoire de ta vie, mon petit Jérémie…. Non mais, tu t’es entendu ? Ton blablabla philosophico-analytique sur le fait d’être… Heum… Étranger à toi-même, tu m’excuseras, mais tu n’as jamais trop fait dans l’introspection, alors la réplique légèrement drama, simplement parce que… - Mais je suis amoureuuux ! Marie a levé les yeux au ciel, a soupiré, puis a soufflé ‘’Pour la cinquième fois cette année, et on n’est qu’en juillet ! Et ce mec, sérieux, Jérémie… Je l’ai vu trente minutes pendant lesquelles il a suivi un épisode de Camp Kikiwaka sur son smartphone… A vingt-trois ans ? Puis aussi, sur un prénom de cinq lettres, il arrive à faire une faute, c’est abusé’’ - Nan, c’est vraiment Kévyn avec un ‘y’, il dit que ça le rend unique. - Au-delà du prénom, c’est à espérer, ça. - Okaaay, je vais le benner, et me recentrer sur mon moi intérieur personnel. - Je le crois pas, tu viens de faire un double pléonasme sans t’en rendre compte. Tu es mon
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