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une littéraire

une littéraire

C'était le genre d'histoire qui ravivait vos blessures, réveillait vos vieux démons et vos instincts d'autodestruction. Le genre d'histoire qui vous renvoyait à vos peurs les plus secrètes, et vous rappelait à chaque instant que personne n'est à l'abri d'une descente aux enfers. Selon votre état d'esprit du moment, ils détenaient le pouvoir de vous faire voir plus clair en vous. De longues et belles années rythmées d'amitié, d'amour, mais aussi de pleurs, de colère, de regrets, de secrets, de trésors, mais d'amour, et encore d'amour. Rien qu'à eux, ils formaient un ensemble parfait. Comme une évidence, ils écrivaient leur récit ensemble, sans plus jamais se quitter. Aujourd'hui, ils ne sont plus que trois, et cette suite n'était pas celle qu'ils avaient imaginé. Nous ne serons jamais assez prêts pour ce genre d'accident, surtout à 17 ans. Aujourd'hui un membre s'est doucement décroché pour s'envoler vers un avenir meilleur, un univers inconnu d'où personne n'est encore revenu pour nous confier qu'ils y étaient bien. Alors, comme une vie entière qui part à la dérive, dans les premiers temps c'est un tout qui nous dépasse. Mais il est désormais temps pour nous d'écrire un nouveau chapitre appartenant à la même histoire. Penses-y quand tu t'endors : l'amour est plus fort que la mort. Dans le temps qui lie ciel et terre, se cache le plus beau des mystères. Penses-y quand tu t'endors : l'amour est plus fort que la mort. À jamais en nous, notre ange veille sur nous. Une rencontre dans un univers bien à nous, devenu un fidèle ami, un éternel amour, des souvenirs désormais encrés à jamais. Cette histoire est un trésor, un bijou dans l'histoire d'une vie. À tout jamais en moi, en toi, en nous. 
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Défi
une littéraire

Les démons infernales de son âme étaient de sortie. Plus intensément présents, plus intensément destructeurs qu'à leur habitude. Seule, dans cette vaste chambre, légèrement loin de tout, ces pilules l'appelaient d'une voix aiguë, dangereuse et insistante. La lutte s'annonçait longue, et tétanisante, mais c'est après plusieurs heures de souffrance, plusieurs mois d'horreur, plusieurs années de cauchemar, qu'elle fini par céder. Et inconsciemment, le désir de mourir fit son grand retour. Elle le senti tendrement l'atteindre, et s'imprégner de tout son être. Et c'est en un instant, que le gris devient noir.

Que faire face à une telle transition qui ne prévient pas ? Une transition à laquelle on ne s’attend jamais, mais qui arrive pourtant si vite. Une transition brutale qui nous secoue, et nous rappelle à l’ordre : « rien est éternel ». Un rappel qui ne devrait pas en être un, mais qui devrait plutôt être une évidence de tous les jours, à ne jamais oublier par mesure de sécurité. Une sécurité importante dont nous nous privons parfois par envie de liberté, alors que celle-ci est si importante lorsque cette vague de froid s’empare de notre être. Ce léger frisson qui bouscule et tue à la fois. Ce frisson porte un nom pour chacun de nous. Le sien s'appelle Jordan.

Allongée sur ce lit sans âme, dans la nuit la plus obscure qu'il puisse, ce soir là, son corps a finalement lâché prise. Ses yeux se sont lourdement fermés, et elle senti douloureusement son esprit s'éloigner. La mort, quant à elle, s'approchait, elle était là, tout près. La lutte dura de longues minutes, en vin.


Contre toute attente, sans savoir pourquoi, elle ne voulu pas d'elle, la mort, cette nuit là. C'est donc dans un état second qu'elle s'est réveillée. Ambulance, samu, infirmiers, perfusions, réalité ou illusion ? Elle avait perdu tout contrôle de sa situation, toute conscience de l'action, et se laissait donc aller de bloc en bloc. Les lumières éblouissantes de ces couloirs étroits, blancs, et bruyants annonçaient l'envers du décor. Le genre de décor que l'on s'imagine mais où l'on ne s'est jamais rendu. Le genre de scène que l'on voit dans les films, mais que jamais nous nous imaginons vivre. Le genre de scène que l'on s'approprie et qui devient une plaie non cicatrisée, une histoire à raconter.
Accumulation de différents clowns déguisés d'une blouse blanche appelés médecins, psychologues et psychiatres.

"Savez vous pourquoi vous êtes là ?", "Combien en avez vous pris ?", "Quelle heure ? Quelles dose ?", "Êtes vous consciente que vous auriez pu y rester mademoiselle ?" Discours inutiles, en vin. Si seulement ils savaient à quel point, à cet instant même, leurs interrogatoires et inquiétudes l'importaient.


Le détail le plus sombre de ce récit était qu'à cet instant même, elle peinait à discerner si le pire était d'avoir essayé de mettre fin à ses jours, ou si c'était de s'être ratée. Elle sait un peu ce que c’est que d’être vide. Absence de larme, de rire, d'envie de vivre, de rage au bide. Plus rien, qu’y puisse booster. Alors elle a gobé pour oublier, se débloquer. Mais son mal être n’était pas guéri, elle était juste droguée. 2015, ou l'année de cauchemar sans fin, constamment, infiniment. Ce genre de tunnel sans sortie, où la lumière du jour parait bien trop loin. Ce genre d'impasse, où l'on te rappelle que tu n'es pas seule, alors que Dieu seul sait à quel point tu l'es réellement. Ce genre d'histoire que l'on ne raconte pas. Ce genre de plaie que l'on t'apprend à camoufler et non à accepter, encore moins à cicatriser.

Quand tu t’éteins, tu entends une voix qui te dis bats toi, au moins pour eux, pour lui. C’est peut être l’homme de ta vie, peut-être le père de ta fille. Et puis la voix se fait rare et tu t’écroules. C'est pourquoi, durant les prochaines nuits à venir, ses larmes couleront toujours autant, et son cœur se serrera aussi douloureusement, tandis que son âme, elle, se trouvera encore et toujours aussi vide. Au passage, si jamais il vous arriverait de croiser son passé, dites-lui qu'il lui manque. Dites lui que beaucoup lui manque, qu'un monde entier lui manque. Son monde.


L'hôpital, prison où le bonheur se trouve uniquement derrière des cachetons ou des seringues. Là où tu n'es rien qu’un pauvre malade, rien qu’une jolie d’ordonnance. Tous des menteurs, tous des trafiquants d’espoir. Parce-que vous n’arrêterez pas ses coups de cœur avec vos antipsychotiques, antidépresseurs. Vous n'arrêterez pas ses nuits en enfer avec vos anxiolytiques, ou autre horreur. Elle n'est pas malade, elle a simplement un trop grand cœur pour un avenir trop illusoire.


« On ne sort jamais indemne de la ts. Pire encore quand tu n'as plus de meilleur ami, d'amour, et que t’es seule. À calmer ton seum pour éviter de sortir un gun. Donc moins je côtoierais de monde et moins je compterais d’hématomes. Le manque ronge et l'absence rend dingue. Tu niques la décadence de mes pensées rien qu'avec ton absence. Parce-que je ne te cache pas que j'aurais bien eu besoin de toi, l'autre nuit, entre les murmures, les rires et les étoiles. » se dit-elle, assise sur son lit d'hôpital, prête à rentrer chez elle, après de longues semaines derrière ces quatre murs blancs.
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une littéraire

Je vous en prie, ne nous demandez pas si on réussi à le surmonter, on ne le surmontera jamais. Ne nous dites pas qu'il est mieux là où il est maintenant, il n'est pas ici auprès de moi, auprès de nous. Ne nous dites pas qu'il ne souffre plus, nous n'avons toujours pas accepté qu'il ait dû souffrir. Ne nous dites pas que vous savez ce qu'on ressent, à moins que vous aussi, vous ayez perdu un grand ami, un grand amour, un frère, un meilleur ami. Ne nous demandez pas de guérir, le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser. Ne nous dites plus "au moins vous l'avez eu pendant tel nombre d'années". Excepté si 18 ans est pour vous un âge pour mourir ? Alors, dites-nous simplement que vous êtes désolés. Dites-nous simplement que vous vous souvenez de son joli sourire, si vous vous rappelez de lui. Laissez-nous simplement parler de nos souvenirs. Mentionnez le nom de cet ange. S'il vous plaît, laissez-nous simplement pleurer.
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Défi
une littéraire

Tard le soir, dans l'obscurité la plus totale, lorsque le sommeil prend place mais ne m'emporte pas totalement, je ferme les yeux, et j'aperçois ton visage.


J'aperçois ton sourire si beau dont tout le monde parle et se souvient. Je sens de nouveau tes mains enlacées aux miennes, ton souffle au creux de mon cou, et tes bras autour de moi. J'entends ton rire perçant, et je souris en retour. Je ne dors pas, je somnole seulement, mais nous sommes ensemble, tu es présent, et ce rêve reprend doucement place. Celui où tu es près de moi, où tu me murmures que tout ira bien désormais, puisque tu ne partiras plus jamais. Tu me rends ce que tu m'as retiré en partant : ma vie de jeune fille épanouie, emballée dans une petite boîte aux couleurs multiples. Et je te souri, en regardant cette existence qui me manque tant. Je m’empresse de te couvrir de baisers, pour te remercier et te dire à quel point tu m’avais manqué. Après de longs mois sous silence, c’est pas croyable mais tu es là, nous sommes de nouveau ensemble, et en l’espace de quelques secondes, tu réussi à me faire oublier celle que je suis devenue durant tout ce temps où tu étais absent.


Jusqu'à ce que tes mains s'immobilisent. Jusqu'à ce que ton corps tout entier ne réagisse plus. C'est en relevant lentement la tête que j'aperçois peu à peu ton sourire s'effacer, tes yeux se refermer, ton rire s'éteindre et tout ton corps se figer. Je fais soudain face à ton visage ferme, immobile, et sans vie. Il est tard, je suis seule dans ce lit immense, refuge de mes idées noires, et je te regarde mourir une seconde fois, devant moi. Alors je me bat inconsciemment pour te faire revenir, te réveiller. Mais rien. Tu disparais, et la deuxième phase de ma nuit s’entame.


Nous nous retrouvons encore et toujours à la même étape de notre histoire. Celle où j'ai 15 ans et demi, qu'il fait chaud dehors puisque l'été bas son plein, et que je suis assise aux côtés de ma mère et qu'une multitude d'êtres t'entourent, au cœur de cette pièce sombre et vide. Seules toutes ces fleurs réchauffent cette atmosphère morbide, mais les photos de toi et les plaques à ton nom ramènent très vite à la dure réalité à laquelle nous devons faire face ce jour là.


En entrant, je m’étais timidement avancée jusqu’à ton lit. Je t’avoue, que j’aurais aimé rester là, derrière ce haut-vent et ne jamais avoir à le franchir. Alors j’avança, les jambes tremblantes, et le coeur en vrac. Cela faisait de longues heures que je n’avais pas vu le jour, et que de mon lit je n’avais ni mangé, ni parlé, et encore moins dormi. Alors j’avança, et me fis un passage au coeur des personnes qui se tenaient déjà là, devant toi. J’avança, jusqu’à me tenir moi aussi, devant ton corps sans vie. Mon premier regard se porta sur ton visage, puis le reste de ton corps recouvert d’un drap blanc. Les premières minutes ne furent pas les plus douloureuses. Ce n’était pas la première fois que je t’observais dormir. Mais ce jour là, ton sommeil était d’une profondeur extrême, et d’une durée éternelle. J’aurais aimé hurler, au point que tu te réveilles en sursaut, mais je réalisa rapidement que l’espoir, à cet instant même, était d'une inutilité monstre.


Près de toi, ton cher père te comble de caresses et ne retire pas sa main de ton cœur, sa femme elle, pleure le jeune homme qui était devenu son fils bien qu'elle ne soit pas ta mère de sang. Et tes sœurs chantent d'une mélodie douce, et envoûtante les paroles des chansons que tu aimais tant. Mes larmes ne cessent de couler, ce spectacle est terrifiant, parce que cela fait des heures que nous sommes coincés là, à espérer, alors qu'en ce 04 août, il n'y avait plus de place pour l'espoir.


Les heures tournent, la pièce se vide. Et je suis encore là, assise sur cette chaise, ne lâchant pas la main de ma meilleure amie, à te regarder. La pièce entière m'observe elle aussi. De nombreux regards indiscrets en disent beaucoup, et se demandent où est passée cette meilleure amie rayonnante que tu avais. À quel moment cette jeune fille livide va t-elle s'approcher de ton corps sans vie afin d'accepter. Ce corps sans vie. Ce coeur étient. Ce sourire figé. Ils se demandent par quels moyens allait-elle réussir à s'en sortir après cette terrible épreuve à laquelle elle faisait face ce jour là.

Jusqu’à ce que je me retrouve seule, et que le moment venu de te faire mes adieux n'arrive. Ils avaient compris avant moi, que mon moment était venu. Ma mère m'aide alors à me lever de peur que je perde pied et m'écroule de faiblesse. Nous déplaçons ma chaise au près de ton corps, sans vie, et vient mon tour de t'adresser mes dernières paroles.


Tu es beau, si beau.. C'est pas croyable. Comme si cette voiture ce jour là ne t'avait pas atteins, que tu l'avais seulement survolée avec succès et que tu en étais sorti indemne. Mais ce jour là, lorsque cette voiture, un beau jour d'été, t'a frappée de plein fouet, ton cœur a cessé de fonctionner. La magie n'existe pas, les super héros non plus, les accidents de deux roues ne pardonnent pas. Mais tu restes si beau. Bien qu'à 17 ans et demi, ce bel homme ai perdu la vie.


Je suis près de toi, et je suis consciente que tu aurais souhaité que je m'allonge à tes côtés, bien que ce lit soit trop étroit pour nous deux, et bien que la situation ne soit pas franchement adéquate pour. Et puis ce jour là ce n'était pas possible, ce jour là ce n'était plus possible. La partie était terminée, le jeu avait cessé. Et ni l'un, ni l'autre n'avait déclaré forfait, la vie y avait simplement mit fin.


J'ai timidement posé la paume de ma main sur ton bras qui était le long de ton corps, et une vague de froid s'imprégna en moi. Et ma vie bascula. Et tout s'effondra autour de moi. Et les larmes n'étaient plus assez fortes pour évacuer la détresse qui s'installa. Tout mon être se gela, en un instant. C'est avec difficulté que je réussis à effleurer ta main, pour la serrer intensément contre la mienne. Je me blottis contre toi, mais ton cœur ne battait plus mon ange. Il y avait deux corps dans cette pièce, mais seulement un être. Alors je ferma les yeux, afin de te rejoindre une dernière fois. Afin d'être un instant de plus, au plus près de toi. Et doucement, d'un air lointain, je cru entendre ton souffle. Je t’entendis respirer, j'entendis de nouveau ce souffle que tu adoptais lorsque tu somnolais au creux de mes bras, en ces soirs d'été, et je cru te faire revivre. Mais je n'ai pas trouvé le pouvoir magique assez puissant pour, il était trop tard mon ange. Alors je continua à te regarder, comme je l'ai toujours fait. Je pris une profonde inspiration avant que les mots réussissent à se faire entendre. Ta main était au creux de la mienne, et je te caressais le visage avec tendresse, lorsque j'arriva à prononcer ton nom. "Jordan.." De longues minutes passèrent avant que je n'arrive à prononcer quoi que ce soit d'autre. Mon corps était un amas de larmes, me paralysant de tout mon être. Plus rien n'existait autour de nous, c'était toi, et moi, contre le monde. Un monde qui s'effondrait sous mes yeux. Un monde qui ne nous appartenait plus désormais. Un monde dans lequel je m'apprêtais à me battre seule.



"Ce n'est pas aujourd'hui que je te dirais au revoir, puisque personne ne m'obligera jamais à te quitter. Puisque je suis certaine que tu es toujours quelque part, pas loin, à veiller sur moi. Alors je te souhaite bon voyage mon grand, bien que j'aurais aimé être de la partie. Veille sur elle, sur lui, et sur nous." Et sans que je ne contrôle rien, les mots sortirent d’eux même. "Mon petit cœur, je te promet de ne jamais t'oublier, ne jamais te remplacer, et ne jamais cesser de prononcer ton nom. Je te promet d'être forte, même si cela va être insurmontable sans toi." J'étais en sanglot, j'étais terrifiée, mon être tout entier tremblait, j'avais froid à mon tour. "Je m'excuse, de ne pas avoir eu plus de temps. Rien qu'un peu plus de temps. Je m'excuse pour ça mon ange. Tu devais être terrifié. Tu l'es sûrement encore. Et toi seul sait comme je le suis aussi. Alors saches que.. je veillerais sur toi moi aussi, alors n'ai pas peur mon ange, s'il te plait, ça va aller. Je te le promet. Tout ira bien." Et je t'embrassa, pour la dernière fois.


Il n'y a pire baiser que celui que l'on fait a un corps sans vie. Cette nuit, cela fait un an, 12 mois, 52 semaines, 365 jours, 8766 heures, 525960 secondes, que je vis avec le décès de mon meilleur ami. Et cela fait un an que chaque nuit, je revis ces instants comme si je m'y trouvais de nouveau. Cela fait un an que chaque nuit, je me réveille à 05h25 en sueur, le visage humide, le coeur en vrac, et terrorisée à l'idée d'entendre les paroles que je n'ai jamais eu le courage de prononcer.


Le problème avec le temps qui passe, c'est qu'il emporte avec lui certains détails, bien que notre mémoire nous permette de visualiser de nouveau ces instants. Le plus dur cette nuit, c'est d'avoir besoin d'une vidéo de toi pour me souvenir du son de ta voix. C'est d'avoir besoin d'une photo de toi pour me remémorer ton sourire, alors qu'il ne sera jamais aussi beau en photo qu'il ne l'a été en réalité. C'est de te retrouver uniquement au cœur de mes cauchemars. C'est d'avoir ce manque constant, de ton toi au près de moi, au près de nous. C'est d'avoir eu durant une année cet espoir sans fin de t'apercevoir, quelque part, n'importe où.


Le mot est faible, mais Dieu seul sait comme Je t'aime.
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une littéraire

Bien que je me trouve à des kilomètres de lui, dans l’une des plus belles capitales du monde, j'étais consciente, qu'il persisterait à me suivre. Puisque cette nuit, sous les spots des rues éclairées, sous ce ciel étoilé, sous l’emprise de cette drogue aux effets somptueusement magiques, cette nuit, il serait là. 
Je marchais, tranquillement, découvrant ce merveilleux cadre, ce merveilleux endroit avec ses canaux, et ces gens incroyablement beaux, parce-qu’il est vrai que ces gens dégagaient quelque chose de.. vraiment très beau à percevoir, ces voitures qui roulent à une vitesse folle, cette ville qui vit à vive allure, ces trams sans fin, et ces vélos toujours plus nombreux. Je marchais donc paisiblement au sein de ce cadre qui m’était parfaitement inconnu et que j’avais tant attendu, quand soudain. Je le senti s’approcher de moi. Il commença par emprunter les mêmes ruelles, je me fondis donc dans cette foule en mouvement. Mais il persista, il était là, quelque pas, plus loin, insistant, comme à son habitude, derrière moi. Je tenta de le semer en prenant rapidement la rue de droite à l’intersection de ce grand carrefour, puis celle de gauche. Avec ça, il ne peut que m’avoir perdu de vu. Je regarda autour de moi, je pense qu’il est parti. Puis, je me suis reprise en me persuadant que cela ne pouvait qu'être hallucination. J'avais fuis pour lui, il n'avait pas pu me suivre.
Cette ambiance nocturne, et festive était donc devant moi. J’observa de ma petite taille ces personnes derrière les vitres de coffeshop, aux yeux même plus rouges, mais avec la pupille absente tellement elle souffre chaque jour, de ce produit. La pauvre vous allez me dire. En effet. Les miennes se tenaient, malgré que cette plante, légale ici, m’ai procuré ce bonheur que je ne ressent qu'à travers elle, c’est vrai. Les effets arrivaient doucement, alors je les attendais eux aussi. Ca y est, je riais, naturellement, pour rien, juste comme ça, j'ignorais pourquoi, mais ce sourire éclatant était là. C’est étrange d’ailleurs, comme ces produits, quelqu’ils soient, peuvent nous rendre plus heureux que la vie nous permet de l’être parfois. 
Je continuais donc ma course folle au coeur d’Amsterdam, des étoiles dans les yeux, un sourire indélébile sur mon visage, et attirée d’une légèreté rare. A cet instant, je cru me sentir bien, épanouie, libre, et sûrement.. heureuse. Au coeur de cette ville où tout m’était inconnu, et où tout ne demandait qu’à m’être présenté. Mais je l’entendis chuchoter à mon oreille alors que je marchais encore. 
Il m’avait retrouvé, et cette fois ci, je n’arriverais pas à lui échapper. Je crains qu’il n’ai saisit mon manège pour l’éviter. Celui que je met en place chaque nouvelle nuit qui s'offre à moi, à fin de ne pas terminer aux creux de ses bras, mortels qu’ils sont. Je le sens désormais me tourner autour, et entamer sa cadence folle, et m’appeler de sa voix sale, horrible, et terrifiante. Mais il était trop tard, il était là, en face de moi, et commença à m'attraper, me paralyser, m’immobiliser, me couper le souffle et prendre le contrôle de tout mon être et me rendre esclave de lui une nuit de plus. Mais comment avait-il fait, pour faire le trajet France-Pays-Bas sans que je m’en aperçoive ? Non pas ce soir, pas lui, pas ce soir, je ne peux pas céder à cette tentation si forte, si meurtrière, si.. Il était trop tard. D’un coup, le monde entier qui tournait autour de moi s’écroula, et tout devenu muet, sombre, noir, mort, triste et sans vie. Plus rien n’avait de sens, ni d’envie d’en trouver un . 
Je marchais d’une allure tranquille lorsque ce soir là, bien que je me trouvais loin de chez moi, il s’imprégna de mon être une nouvelle fois, il reprit sa place que cette vie lui a attribué dans la mienne, il y a quelques années de ça. Ce soir là, mon mal être était là, et me rappela qu’il ne me quittera pas. Qu’importe l’endroit, l’heure ou l’état dans lequel je me trouverais, ce monstre sera éternellement présent. A me rappeler qu'on ne fait qu'un, et qu'il n'y aurait pas de lui sans moi. 
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Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe rien, tandis qu'il y a des minutes, des secondes qui contiennent tout un monde. Voici l'éternel résumé d'une éperdue et livide existence. 
L'histoire d'une jeune fille invisible en pleine foule, vide et inexistante aux yeux du monde. Un monde dans lequel elle reste condamnée à se battre, le genre de fille qui vit entre cachetons et insomnies, entre clopes et joints, entre le trop plein et le trop vide. À jamais livrée à sa solitude, bien qu'elle soit entourée, ce cadre n'est qu'éphémère. Ma triste plume vous rédige aujourd'hui un aspect de l'histoire d'une jeune fille, ravagée par les coups durs de la vie. La vague de trop, où avant même de plonger, elle n'avait déjà plus pied. Une jeune fille face à une existence éternellement rythmée de manques incessants, qui cognent, qui lacèrent et qui foutent en l'air.


Le bonheur. Quel grand mot pour si peu de présence (pour ne pas dire brèves apparitions). En effet, pour certains, celui ci débarque sans prévenir et se loge dans leur vie parfois même pour un certain moment, tandis qu'elle, a besoin de se battre pour l'obtenir. Jamais il ne venu de lui même, et quand elle cru le toucher du doigt, c'est une avalanche de désespoir qui l'étouffait et manquait de la tuer plus d'une fois. À ces heures perdues la nuit, elle y songe. Encore. Et encore. Elle se torture, regrette, se déteste, et tellement plus encore. Puisque sa vie n'est qu’une triste masse de regret et de souffrance, comme si chaque seconde écoulée était une victoire, puisque dans l'obscurité, les minutes sont une éternité.


Pourquoi ces jeunes là ? La volonté de s'en sortir vous me répondrez ? Mais la volonté, ils l'ont messieurs dames, bien plus que n'importe quel être. Sans elle, vos chers enfants souffrants seraient déjà au bout d'une corde et il ne vous resterait plus que vos yeux pour pleurer. Mais vous ne le voyez pas tout ça, oh non. Il est vrai qu'il est plus évident pour vous, de vous dire que c'est votre enfant qui se rend malade pour si peu, que c'est "l'adolescence", ou que ça lui passera, ou que sais-je d'autre encore, au lieu de prendre la peine de vous demander comment votre bébé a pu en arriver à désirer la mort. Ce stade où plus rien n’a d’importance, où tout est désespoir, où le noir ravage toute lueur d’espoir, où la mort vit près d’eux, pas seulement la nuit.
Nous parlons d'un combat sans fin, où nuit et jour, c'est seuls qu'ils font face à leurs idées noires et leur envie d'en finir, pendant que vous vous trouvez là, à tenter de leur murmurer qu'ils ne sont pas seuls. Pourtant, ils le sont. Dieu seul sait comme ils le sont. Ce monstre, ou la dépression, ou comme vous souhaiterez le nommer puisqu'en réalité, même les médecins ne parviennent pas à le soigner, ni même à l'apprivoiser pour l'atténuer. Alors en effet, ils sont seuls. Seuls, alors qu'ils sont si nombreux autour de nous. Léger paradoxe ? 


Entendre ces jeunes lui dire "ah non mais moi, à ta place, j'aurais pas pu sans lui, j'aurais pas tenu". Mais avait elle le choix de faire autrement ? Il était mort. Il était parti, ailleurs sûrement et sans elle. Elle l'a pleuré, et le pleure encore, puisque c'est une partie d'elle qu'on lui a volé après toutes ces années. Mais ce matin là, il est parti, et ne reviendra jamais. Pourtant, si vous saviez toutes ces nuits, tous ces mois, où elle a attendu de le voir revenir.


Ce matin-là, elle se retrouva seule face à son corps sans vie, et elle n'avait pas d'autre choix que de continuer à vivre, puisque le bouton "off" n'existe pas. Mais à quoi rime une vie lorsque l'on en perd une moitié ? Et que durant l'année suivante tout s'écroule à son tour ? Dites moi sincèrement comment voulez vous qu'elle croit à vos "Tu n'imagines pas à quel point la vie est belle", "laisse le temps faire, en grandissant, tout s'ouvrira à toi", "ce n'est qu'un malheur de jeunesse", comment ?



Ces mots peuvent paraître pathétiques, puisqu'en effet nous ne parlons que d'adolescents qui ne savent encore rien de la "vie". Mais au contraire, n'en savent ils pas déjà trop ? Vous qui pensez que ça passera, comment expliquez vous que des milliers de jeunes s'enlèvent la vie ? Comment faites vous pour ne pas saisir ces cris d'horreur, et d'appels à l'aide ? Il n'y a pourtant pas plus explicite que des corps cicatrisés. Et pendant ce temps, c'est seuls, qu'ils tentent de s'en sortir, sans savoir pourquoi, mais parce qu'il le faut. Et c’est seule, la nuit, lorsque les gens biens sont endormis qu’elle le pleure, durant des heures. Et c’est seule qu’elle tente de se raccrocher à la moindre lueur d’espoir. Et c’est seule qu’elle lutte, à contre courant, en espérant atteindre la rive. Et c’est seule, qu’elle hante les couloirs vides et obscures de son âme. 
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T'es un peu comme un fantôme dans mon existence trop vide. Je t'écris ça mon ange parce-que j'te jure qu'à ton départ le monde s'est assombri, le soleil s'est enfui, les fleurs ont fanées, et le verglas s'est éparpillé sur le bitume, jusqu'à me trouver moi. Comme si tout un univers s'effondrait. Au son de sa voix j'ai su, que rien ne serait jamais plus comme avant. Et puis tu es parti, tu t'es envolé aussi haut que le cri des oiseaux.
Depuis, j'ai fouillé dans beaucoup d'têtes mais je t'ai jamais retrouvé. L’espoir fait souvent plus de mal que de bien, mais c’est dans le mal qu’on retrouve le bien. Tu m'as retiré le souffle. Aujourd'hui tu es mon bien qui me fait du mal. Et mon mal qui me fait du bien. Parce-que sincèrement. Combien de chance avions nous de nous rencontrer ? Je voulais juste que tu me sauves un peu de l'obscurité cet été là, mais tu m'y as enfoncé hier en partant, alors sans le vouloir, je suis devenue l'obscurité. Comme mes mots ne sont plus à la hauteur du silence, j'ai ce son strident qui emporte ma souffrance, à chaque seconde qui passe. Ces vieux souvenirs raclés, ramassés, entassés, ramenés du fin fond de nos mémoires, j'en fais quoi sans toi, dis moi ? Parce-que plus les mois passent, plus ce poids insoutenable se fait sentir, et j'ai intensément l'impression qu'ils ne partiront jamais. Il y a eu ma vie avec toi pendant un certain temps et très vite, beaucoup trop vite il y a eu ma vie sans toi.
Ma présence cette nuit est fantomatique, je ne pourrais jamais te dire pourquoi, c'est comme ça. Je suis invisible. Et c'est mon histoire. Je respire l'enfer et ceux des autres. Au quotidien. Et ça ne cessera jamais. La question qui me hante. Tu vois. L'unique que je me pose et qui n'aurait jamais du exister. Dis moi, pourquoi ton toi manque, pourquoi me laisses-tu avec ton absence ? On était plutôt du genre à s'appeler une semaine sur deux, ou un mois sur trois ça dépendait de nos vies, des circonstances, mais on s'aimait, on le savait, c'était notre évidence. Parce-que tout passait à vive allure et nous empêchait de prendre le temps, de trouver le temps pour notre nous. Dans le fond, on le savait que l'autre poursuivait son bout de chemin. Alors on reprenait contact dès que l'un traversait un temps calme dans sa vie, ce qui nous permettait de nous retrouver. Le truc, c'est qu'aujourd'hui ma période calme dure depuis des mois, peut-être quelques années d'ailleurs, et que tu n'es toujours pas revenus. Tu demeures absent à l'appel. Je cris à l'aide, en vin, comme un putain de papillon de nuit qui crève en plein jour. Je te cherche, partout, sans cesse. Ça en devient épuisant, mais je ne peux pas, je ne peux plus faire autrement. Je n'étais pas préparée à un moi sans toi tu sais. Ce n'était pas écrit dans la suite de l'histoire que je nous avait imaginé, je te le promet. Tu peux donc comprendre à quel point je me sens, légèrement, ou plutôt éperdument larguée. Parce-que je n'ai rien contrôlé. Ce 25 juillet, je n'y avait jamais songé. Alors que j'aurais du. Putain comme j'aurais du.
Alors cette nuit mes sentiments sont au cimetière, et je verse douloureusement les dernières larmes qu'il me reste. Mais il n'y en a plus une seule qui sort, il n'y a plus qu'une alarme de haine qui retentit en moi.
Alors je me dis que, peut-être, un jour, on se retrouvera. Que tu seras là quand le soleil sera couché, que les étoiles se seront éteintes, et que la tempête sera passée. Ou que peut-être ton souvenir pourra légèrement s'estomper, et puis se faner durant les prochains étés trop vivants et chantants, mais jamais il ne disparaîtra réellement. Pas tous c'est vrai, mais les miens de souvenirs sont amnésiques, ils hantent mon présent sans comprendre qu'ils sont morts des années auparavant. Tout ce que j'demande aujourd'hui, c'est qu'on me laisse devenir ivre de nos souvenirs. Parce-que notre amitié était née durant la plus belle période de ma vie, ce lapse de temps où ce bordel monstre n'en faisait pas encore parti. Ce lapse de temps où j'étais moi aussi, envie.
"La vie n'est qu'un mauvais départ, et la mort, une fin éclatante." Je t'aime comme il n'est plus permis, je t'aime comme je t'ai toujours aimé, je t'aime depuis le premier jour, je t'aime comme la confidente que j'ai pu être pour toi, ou comme ta plus grande amie malgré ma petite taille. En réalité je t'aime, envers et contre tout. Et cet amour restera éternel. L'amour de toute une vie, celui qu'on ne connait qu'une fois, n'oublies jamais.
Tu n'étais pas mon frère, ni mon père, ni mon copain, ni Jean, ni Victor, ou encore Corentin, non, c'est vrai. Mais t'étais toi. Mon plus grand ami. Cet ami qui m'a fait grandir. Cet ami qui a toujours été présent. Cet ami qui était fou de moi. Parce-que moi aussi j'étais folle de toi. Parce-que c'était toi et moi. Parce-qu'un jour je me suis réveillée un matin folle amoureuse de toi, je sais pas comment s'est venu, je sais pas si ça partira. Mais cette sensation de manque ne m'a pas encore quittée. Pas tes mots, ni tes bras me protégeant. Plutôt la façon que t'avais de me rassurer, la façon que t'avais de me regarder, la façon que t'avais de me faire sourire et oublier, la façon que t'avais de me faire vivre, cette façon que tu avais d'être omni-présent sans l'être vraiment, la façon que t'avais de, peut-être, m'aimer. De m'aimer et de me protéger, comme éternel allié.
Un jour, on m'a demandé ce que tu aurais penser de l'état dans lequel je suis aujourd'hui. On m'a demandé comment je pouvais désirer la mort alors que tu ne demandais qu'à vivre. On m'a jeté au sol pour me faire réagir, en me criant que tu ne méritais pas de partir donc je me devais de rester. Mais en attendant, tu es intensément absent mon ange. Et la vie sans toi, bordel comme c'est dur. Alors, j'espère que tu ne m'en veux pas, de crever à petit feu sans toi. Tu sais si bien à quel point j'coulais déjà quand t'étais là. Maintenant je me noie.
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Il y a quelques mois, nous étions bien loin de cette vie qui file trop vite, bien loin de nos vies respectives, mais réunis sur une différente île, réchauffés par notre amour et le bruit inscessant des vagues. Et à cette heure ci nous nous couchions paisiblement sans savoir que plus tard dans la journée, ma vie prendrait un tout autre tournant. Dix mois aujourd'hui qu'il est tombé, que son coeur s'est arrêté, et qu'il nous a quitté.



Je viens t'écrire ce soir, ce que j'aurais du te dire depuis le premier jour. Si une telle chose te serait arrivée je ne m'en serais jamais remise. Parce-que tu es, mon premier, mais également mon unique amour. Notre histoire était loin de tous ces premiers amours que les gens vivent, notre histoire était d'un inédit fabuleux. Comme nous l'avons souvent entendu, c'était certainement écrit d'avance. Alors qu'importe ce que cet avenir parfois effrayant et abstrait nous réserve, sache que du plus profond de moi même, secrètement, je t'aimerais également jusqu'à mon dernier souffle. 



Alors, je serais toujours là, n'importe où, n'importe quand, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, qu'importe ce qu'il arrivera, et qu'importe qui tu deviendras. Je te garderais au plus près de moi, toi, et notre beau récit. Alors s'il te plait, ne me laisse pas, jamais. Puisqu'une vie l'un sans l'autre n'aurait plus aucune importance. J'ai ce besoin de te savoir respirer, même si tu dois te trouver à l'autre bout du monde, et même si ça fera dix années qu'on ne se sera pas parlé, j'ai simplement ce besoin de te savoir en vie.




Tu auras été ma plus belle moitié, et je ne remercierais jamais assez la vie de t'avoir fait rentrer dans la mienne. Jeunes et parfois inconscients, pourtant, ce lien restera pour l'éternité. Alors promet moi que jamais, tu n'auras à me manquer comme il me manque lui aujourd'hui. Promet moi, de ne jamais partir sans moi..  Je t'en supplie. 




J'en suis navrée, mais.. je tiens à toi comme rien ni personne ne le fera jamais. Alors, même séparés, te savoir toujours présent, restera l'unique chose qui compte.
Des mots chuchotés, des mots d'éternité. Le premier amour est le dernier.
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Les jours passent, les mois s’achèvent, et ta date reste la même. A quelques heures du lendemain, de ce lendemain là, le sommeil ne veut pas de moi ces nuits là, et c’est seule, que j’attend ce minuit fatidique, pour ajouter un mois de plus, à ma vie sans toi. Des heures qui durent des jours, des mois qui durent des années. Une obscurité pesante, qui me rappelle à quel point, tout est devenu si vide à la seconde où tu es parti. 


Les traits de ton visage sont devenus flous avec le temps, le son de ta voix m’est étranger, et la sensation de tes doigts entrelacés aux miens l’est aussi. Ton plus beau sourire, et tes mots doux sont tout ce qu’il me reste. Et à chaque détail de mon d’existence, c’est à toi que je pense. Je ne cesse de me demander ce que serait ma vie aujourd’hui, si tu n’étais pas parti, qu’elle jeune fille serais-je devenue, ou encore où serais-je le dimanche, au lieu d’être sur ta tombe. 


J’ai appris à vivre seule tu sais. J’ai appris à accepter ton décès. J’ai appris à accepter. À accepter que tu ne reviendrais pas, jamais. J’ai appris à m’endormir sans ton bonne nuit. J’ai appris à me réveiller chaque matin non pas au creux de tes bras, mais avec ta photo sur ma table de chevet. J’ai appris à ne plus pleurer. J’ai appris à en parler. J’ai appris à raconter notre histoire à tous les temps possibles du passé. J’ai appris à sourire et non pas à espérer t’apercevoir lorsque j’entend ton nom, au coin d’une rue. J’ai appris à effacer l’image de ton corps sans vie. J’ai appris à mémoriser chacun de nos intenses souvenirs, pour ne rien en perdre. J’ai appris à grandir sans toi. J’ai appris à vivre sans toi. J’ai eu à apprendre à vivre, avec ou sans toi. Ils ne m’ont pas laissé le choix. 


Et depuis que tu es partis, j’ai cru être amoureuse, j’ai cru être heureuse dans ses bras, à lui ou à un autre, mais en réalité.. ils ne vaudront jamais ce que tu valais toi. Jamais. Alors les scènes de rupture se sont enchainées, les mots qui blessent également, et ils finirent tous par partir. À croire que tu les effraies encore plus depuis que tu n’es plus là. 



J’ai détesté cette date plus que ma propre vie. Aujourd’hui, avec le temps, on se tait et on s’y fait, on y pense mais on avance. Cette date tombe depuis 20 mois à des jours de la semaine différents, et donc à des instants différents eux aussi. Mais je m’y suis faite, et je m’adapte à chaque nouveau mois. Le mois prochain par exemple, je suis convoquée pour un oral de bac, le plus important de tous. Le 25 Mai. Cet oral aurait pu tomber n’importe quel jour du mois de Mai, n’est-ce pas ? Mais il se trouve que, je suis convoquée le 25. Et ce 25 Mai, j’y serai. D’apparence détendue, déterminée, et souriante face au jury alors qu’en vérité chaque détails de cette journée ne fera que me rappeler ce que j’ai perdu en te regardant mourir, ce jour là. Je n’aurai donc qu’une hate, celle de retrouver ma chambre, mon lit, afin de me plonger dans le peu de souvenirs qu’il nous reste, jusqu’à tard le soir, jusqu’à ce que cette journée du 25 s’achève. Pour pouvoir me sentir au plus près de toi, ce soir là. Pour pouvoir m’autoriser à ressortir nos photos. Durant les 24h de la journée du 25 de chaque mois, notre coffre à souvenir s'autorise une petite sortie, et vient me retrouver discrètement, lorsque la nuit tombe. Je profite donc de ces dernières heures de la journée pour me replonger dans ce qu'il nous reste. Notre coffre s'ouvre, et c'est notre monde à nous qui se présente, et ce sont des heures de paix qui s'offrent à moi. Les larmes ne coulent plus, mais la douleur reste la même à la vue de nos deux si beaux sourires sur les photos. Ton insoutenable absence crie toujours aussi intensément de douleur dans ce lourd silence.


Le 25. Ces 24 heures par mois qui me rappellent à l'ordre lorsque je perd pied. Ce court instant qui tue, tout en m'aidant à garder espoir. Ce court instant qui me permet d'y croire, et de me dire que tu es toujours là, pas très loin, près de moi. 
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Les gens disent que nous ne savons pas ce que nous avons avant de l’avoir perdu. Je préfère dire que nous savons pertinemment ce que nous avons, mais que nous nous attendions simplement pas à le perdre. 
En effet, nous ne profitons pas de la vraie valeur d’un instant, jusqu’à ce que celui-ci ne devienne qu’un souvenir. 


Certaines personnes nous font rire un peu plus fort, rendent nos sourires un peu plus vrais et rendent nos vies un peu mieux. Et il serait faux de ne pas avouer que nous avons, en effet, tous connu cette personne dans nos vies, présente à chaque tempête, cet être capable de soigner les maux les plus profonds, cette personne qui nous demande « Ca ne va pas ? » tard le soir, et à qui nous pouvons répondre « Pourquoi ça irait ? », cette personne que nous aimons plus que notre propre vie, pour tant de choses à la fois. Pas plus grande qu’un mètre cinquante cinq, ce bout de femme représentait tout ce qu’il restait de plus précieux, en moi. Ce moi déjà bien amoché. Celui qui tient debout, sans ses piliers. Celui qui a courageusement réussit à s'éclaircir après de nombreux trous noirs. Malheureusement, la seule différence entre une meilleure amie et les amis en général, c’est que c’est la seule chose qui dure. C’est la seule personne, le seul événement, le seul rire qui reste une certitude.


Cette meilleure amie qui lors de notre première rencontre n’avait pas besoin de me demander « tu fais quoi dans la vie ? » pour savoir que ma réponse aurait été « je fais de mon mieux ». Une alliée lors de tempêtes si destructrices, qui n’a cessé d’être présente, jusqu’à ce fameux soir. Ce soir là, où les mots se sont heurtés les uns plus forts que les autres, ce soir où les cris étaient trop puissants, les voix trop cassées, les larmes trop lourdes, les reproches trop injustes. Ce soir là où tout a basculé, puisqu’une fois de plus, rien est éternel. Et du haut de mes un mètre cinquante cinq, également, j’ai poursuivis mon bout de chemin seule, regardant s’éloigner mes nombreux alliés. Apprenant à nouveau à vivre, seule. Ou du moins, sans eux, sans elle, sans lui.



 « Un milliard de mouches ne peuvent pas se tromper : il faut bouffer de la merde, ma fille ». De ce fait, comme me l'a si bien dit mon père, depuis.. des mois, je bouffe de la merde. Peu raffiné comme expression, mais à quoi bon l’être ? Est-ce que cela change quelque chose, dans le fond ? Laissez moi être ce milliard de mouches à moi seule. "Rien n’est éternel. Rien. De rien. Encore. Et. Encore. Pour toujours. A jamais." se répète sans cesse dans ma tête afin de ne jamais oublier ce qu'il vient d'arriver. Cette nuit là où le temps s'est arrêté, où mon monde a fini par s'écrouler, où la vie est venu me confier un secret, celui qui disait d'une voix tremblante que rien ne sera plus jamais ce qui avait été. 


L’adolescence décuple les sentiments, les sensations mais aussi l’attachement. Il est vrai que nous avons tendance, nous, "jeunes adultes" à nous attacher, trop vite, trop tôt, trop bêtement, ou pas assez. A s’attacher. Trop, tout le temps, à n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, pour souffrir par la suite. De là, suit inévitablement la chute sentimentale assurant peine, souffrance, regret et bien d'autres surprises destructrices encore. Qu'elle s'attaque aussi bien à l'amour, qu'à l'amitié, elle est connu de tous pour tout ravager sur son passage, laissant de nombreuses traces pour la plupart encrées à tout jamais. Nous sous classe du monde, nous les non entendus, nous les souffrants névrosés, fous, sans avenir, nous, avides de point de suture. 


« Céline, elle aussi, ne l'était pas. Eternelle. Puisque rien ne l'est, et que rien ne le sera jamais, bien que tout nous en donne l'impression. Il est vrai que le temps passe vite lorsque nous vivons aux côtés de quelqu'un que l'on aime, mais surtout, qui nous aime en retour. Lorsque nous sommes comblés, heureux, épanouis mais surtout rassurés, accompagnés. Il est vrai que le temps est vite passé à ses côtés, mais qu'est-ce qu'il me parait interminable sans elle désormais. Inévitablement, tout ce que tu possèdes aujourd’hui sera enfouit à tout jamais demain. Tes piliers d’aujourd’hui auront disparus dans la nuit. Tes lumineux souvenirs seront détruis par tes idées noires. Mais tout ira bien. Tout ira bien. » se répétait-elle afin de trouver le sommeil, une heure ou deux, histoire de parvenir à se lever à l'aube, pour une journée de routine, au lycée, où tant d'âmes vides, seules et déprimées s'y croisent. 
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Darkside, ressenti profond, et sans artifice d'une adolescente en détresse, la nuit, lorsque les gens bien sont endormis.
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C'était un si beau samedi. Le soleil m'éblouissait derrière le par-brise de cette chaleureuse voiture dans laquelle de douces paroles s'échangeaient. Cette femme étouffait de douleur, de chagrin et de mal être, mais c'était si beau. Cette force qu'elle dégageait par l'intensité de ses mots durs qu'elle me confiait pourtant avec conviction et espoir.
 
Hall d'accueil, ascenseur, porte sécurisée, murs bleu à motif éducatifs. Le couloir se terminait, je compris qu'elle serait devant moi, dans.. Non. Ça y est. Elle était là. 


Mes pas se firent discrets et timides, et mon cœur s'arrêta et le temps se figea, et tout s'arrêta. Elle portait son pull rouge à carreaux noirs qu'elle n'avait pas mit depuis sûrement un an, et son jean bleu ciel que j'aime tant avec ces légères fermetures éclair sur le côté droit de sa fine jambe. Tresse sur le côté, cheveux délicatement coiffés, visage pur et ensoleillé. Aucun artifice. Elle n'avait plus le droit à ça aujourd'hui. Elle posa ses bras sur mes épaules et m'embrassa tendrement sur mes deux joues. J'avais quitté mes chaussures et sa mère quitta la pièce. Le minuteur se mît en marche, nous étions en train de vivre là, notre dernière heure ensemble. 



Les murs étaient peint d'un bleu léger et le plafond rempli de carreaux blanc. Une table remplie de classeurs et de feuilles empilées et de divers livres, une chaise maussade, un fauteuil rouge, un lit une place habillé d'un drap blanc et de sa couverture qu'elle aimait tant. En tailleur l'une en face de l'autre, je me mis à lui raconter ce qui s'était passé à l'extérieur depuis, mes aventures et on se mît inconsciemment à évoquer de nouveau nos 400 coups. Nos moments de folies, nos débuts, nos soirées, notre nous. Elle était si belle, si fragile, si méconnaissable. Le temps s'était arrêté, nous observions sagement ces immenses arbres aux couleurs orangés, nous éloignant un peu plus de l'été. Le ciel était clair, et un doux rayon de soleil nous réchauffait les pieds. Elle portait ses chaussettes blanches, à rayures bleu. Aucun bracelet excepté celui de l'hôpital. J'aurais aimé pouvoir lui arracher, et l'emmener avec moi à l'autre bout du monde. J'aurai aimé pouvoir la sauver une dernière fois ce jour là, et m'enfuir avec elle. Afin de mettre un terme à ce cauchemar. Mais c'était trop tard. 


Elle me prit la main et se mis à chanter, nos mots sortaient incroyablement bien, c'était beau. Mon corps débordait de larmes, ma voix tremblait et la sienne aussi, la musique se termina et ses parents étaient là. 


Nous étions tous réuni, à un endroit où Dieu seul aurait pu deviner qu'on s'y trouverait, en ce beau jour de Novembre. On riait ensemble, et nos regards se croisaient, et nos regards se complétaient tristement bien. Rire faisait si mal, mais j'avais compris, nous nous le devions, pour elle. À ce moment précis où nos derniers au revoir allaient avoir lieu, je me rappelais un par un, ces instants où nous étions heureuses toutes les deux. Où main dans la main, plus rien ne comptait. Ces moments de folie où son sourire m'éclatait en pleine gueule, et avait le pouvoir de faire taire le monde entier. Ces moments là où elle était heureuse, en vie, et en bonne santé. Ce n'était plus le cas ce jour là, il était donc temps pour moi de lui faire mes adieu.

Un bisous sur son nez, un bisous sur son front, un bisous sur son menton, un bisous sur la joue de gauche, puis celle de droite. Son rire résonnait dans mon corps tout entier lorsque je la prit dans mes bras, avant de fermer cette lourde porte et reprendre le chemin de l’ascenseur.


Ce jour là, j'abandonna ma lutte contre l'anorexie, et je l'a laissa gagner. Ce jour là, je ne pouvais plus rien contre ce monstre, cette maladie. Elle m'enleva ma plus grande amie, éternellement, en ce si beau samedi de Novembre. 
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