Suivez, soutenez et aidez vos auteurs favoris

Inscrivez-vous à l'Atelier des auteurs et tissez des liens avec vos futurs compagnons d'écriture.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
Image de profil de null

Chrisaltide thithival

à fleur de peau, à fleur de mots, l'écriture est un plaisir ou un exutoire, des textes parfois joyeux ou parfois noirs, selon l'humeur ou la météo, au rythme des bas ou au rythme des hauts

60
œuvres
56
défis réussis
394
"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Chrisaltide thithival

L'hôtel était au bout du chemin. Le randonneur, voyant le soleil décliner, hâta le pas. Pas question de cheminer de nuit dans les environs. De drôles de rumeurs circulaient sur le pays, tantôt hanté par les fantômes, tantôt visité par les fées. Il se sentait bien aventurier mais pas au point de vérifier la véracité du folklore local. La grande porte en bois sculpté de l'établissement couvert de lierre était impressionnante. Il actionna le heurtoir et attendit . Dans un grincement, la porte s’entrebâilla sur une petite femme rondelette à l'air jovial.

« - bonsoir, Monsieur, vous êtes pile à l'heure, je vais vous montrer votre chambre, suivez moi
- excusez moi madame, mais je n'ai pas de réservation, je suis de passage...
elle l'interrompit :
- vous voulez bien une chambre ,n 'est ce pas ?
- Oui effectivement, acquiesça-t-il
- alors suivez moi."

Ils longèrent de longs couloirs de pierre. Sur chaque mur, des grands tableaux représentant des coupes de fruits, des cornes d'abondance regorgeant de légumes ou bien plusieurs amoncellements de céréales si semblables à des collines qu'on s'y méprendrait au premier coup d’œil. La logeuse toujours souriante glissa une clé en fer forgé dans la serrure de la chambre vingt six.

« - je dois vous expliquer deux, trois petites choses avant de vous laisser. Tout d'abord , il est inutile de m'appeler en pleine nuit, je ne viendrais pas.
- Pourquoi donc devrais-je vous appeler ?
- Ça s'est déjà vu, mon petit et des plus costauds que vous ! Deuxième chose, dans vingt trois minutes exactement, ce sera l'extinction des feux, il n'y a pas à discuter.
- Mais... commença -t-il
- Il n'y a pas de « mais » et bien entendu, il est interdit de sortir de l'hôtel après le crépuscule. Si vous êtes d'accord avec ces trois petites règles, le petit déjeuner vous sera offert demain matin. Dans le cas contraire, vous pouvez reprendre votre baluchon et votre route tout de suite.
- Je n'ai pas vraiment le choix, à vrai dire, il est bien sûr hors de question que je reprenne la randonnée cette nuit. Satisfaite, la logeuse lui glissa la clé dans la main et lui souhaita une bonne nuit.

Le randonneur délaça ses chaussures, plia ses vêtements qu'il déposa sur la chaise en rotin prés du lit. Il était intrigué par cet hôtel, par ces règles sommes toutes absurdes,et décida de les consigner dans son carnet de voyage. Il s'installa sur la petite table et alluma l'unique chandelle de la chambre. Il nota heure par heure chaque lieu visité dans la journée, la flore magnifique découverte au gré des sentiers et la faune aperçue sur son chemin. Il notait tout, de la petite libellule au blaireau dans son terrier, de la basique pâquerette à la jonquille éclose dans les sous bois. Il n'en était qu' à la moitié de son récit quand la flamme de la bougie vacilla et s'éteignit. Il tenta à vingt bonnes reprises de la rallumer, rien n'y fit. Il pensa un instant appeler sa logeuse puis se rappela la première et la deuxième règle : « Ne m'appelez pas, je ne viendrais pas » et « dans vingt trois minutes : extinction des feux » « Comment a-t-elle pu savoir ? » Maintenant la troisième règle l'obsédait. Il y avait un mystère là dessous et il voulait en avoir le cœur net. Il se rhabilla en silence, glissa ses pieds fatigués dans les bottines sans les lacer complètement. Sans un bruit, il fit glisser le pan de la fenêtre et évalua la distance le séparant du sol. Sa chambre se situait au deuxième étage. Bizarrement, il ne se souvenait pas d'avoir emprunté des escaliers. Il balaya les environs du regard, à l'affût d'un témoin de son escapade. Il ne vit rien. Une brume épaisse avait envahit le pays, seule une lueur scintillait au loin. Un frisson lui parcouru le dos : et si les légendes étaient vraies ? Les chandelles refusant de s'allumer, la mise en garde de la logeuse concernant les sorties nocturnes... Le randonneur revint sur ses pas et fouilla son baluchon. Il en sortit un poignard de chasseur qu'il accrocha à sa ceinture et sans plus y réfléchir se laissa glisser le long du lierre qui couvrait entièrement les murs extérieurs. Lorsque ses pieds touchèrent le sol, il s'accroupit, observa tant bien que mal autour de lui à la recherche d'une bougie allumée, d'une chandelle scintillante. Il n'y avait rien. Rien que cette brume, cet épais brouillard sorti de nulle part en quelques minutes. Ses yeux s'habituèrent peu à peu à l'obscurité et quelle ne fut pas sa surprise de voir cette brume se mouvoir ! Elle ne se dissipait pas, elle ne s'évaporait pas ni ne s'évanouissait -elle pas au sol ; Elle se dirigeait vers un point bien précis. La lueur lointaine qu'il avait vu du haut de sa fenêtre . À pas feutrés, l'index humidifié du bout de la langue, il se mit à suivre le vent frais qui déplaçait le brouillard. Il aurait le fin mot de l'histoire , même si ça devait lui coûter son petit déjeuner offert ! Il marcha longtemps et sa grande expérience de randonneur lui indiquait qu'il avait dû parcourir une dizaine de kilomètres. Plusieurs fois, il avait trébuché sur ses lacets, sans jamais penser à les rattacher correctement. Une nouvelle fois, l'un deux se glissa sous sa chaussure. Le randonneur, tentant maladroitement de se rattraper à une branche, glissa puis roula au pied de la colline qu'il parcourait sans même le savoir.Il jura, furieux, pensant qu'il aurait mieux fait de rester au chaud dans le lit de l’hôtel quand elle s'alluma. Il n'avait pas entendu le tintement de l'eau, ni la fraîcheur émanent du ruisseau. Devant lui une gigantesque serre brillait d'une lumière éclatante. Telle une luciole, sa lueur oscillait au rythme du moulin à eau qui, grâce au ruisseau, lui apportait toute cette énergie pour briller. Les yeux écarquillés, ébloui par tant de beauté, le randonneur oublia sa colère. Doucement, respectueusement, il s'approcha de la bâtisse translucide et admira un potager immense, dont les fruits, les légumes grandissaient et mûrissaient à vu d’œil. Il entra discrètement, de peur de déranger cette nature magique et luxuriante et cueilli une fraise presque aussi grosse que son poing. Il la goûta goulûment, laissant son jus sucré couler le long des commissures de ses lèvres, il était en pleine extase ! Jamais de sa vie n'avait-il mangé quelque chose de si délicieux, de si merveilleux ! Tout à sa délectation, il n'entendit pas les petits pas glisser derrière lui :

« - eh bien ! On dirait que vous n'aurez pas de petit déjeuner demain matin !"
Sa logeuse était là. Droite et souriante.
« - je suis désolé, madame, s'excusa-t-il, j'étais curieux, ce pays recèle tant de mystères !
- Puisque vous êtes si curieux, je vais vous informer, dit-elle sans se départir de son sourire , mais d'abord, dites moi : quel est votre fruit préféré ?
- Après avoir goûté vos fraises, madame, je ne peux pas en nommer un autre ! Assurément ce n'est pas la fraise mais vos fraises que je préfère !
- Je comprends, n'est ce pas qu'elles sont juteuses ? Eh bien c'est parce que ce potager est le fruit du travail des fées. Comme vous avez pu l'entendre dans le pays, continua -t-elle en tournant autour du randonneur, les fées existent bel et bien ici. Elles fournissent la nourriture, en contrepartie, nous leur laissons le pays vide dés que la brume apparaît. Maigre sacrifice n'est ce pas ?
Le randonneur tenta de répondre mais ses lèvres refusèrent de s'ouvrir. Baissant les yeux, il comprit trop tard le sort qui lui avait été jeté . Ses mains étaient maintenant de grandes feuilles dentées, ses bras et ses jambes devenaient aussi minces que des tiges florales, ses pieds s'enfonçaient déjà en pleine terre. La logeuse, en bonne jardinière, le couvrit de bonne terre avant de l'arroser d'une eau pure venue tout droit du ruisseau. Elle leva les yeux, regardant la brume s'éloigner le temps d'une journée et se dit à elle même :
« - il faut vraiment que je déplace ces fraisiers ! Ils choisissent tous le fruit qu'ils viennent de voler ! »



9
7
8
6
Défi
Chrisaltide thithival
Petite nouveauté pour moi, je tente, d'où le titre ;)
5
4
1
0
Défi
Chrisaltide thithival
Merci pour ce défi, j'espère être dans les clous et vous divertir, bonne lecture ;)
5
8
0
4

Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Dans ma tête, Nombreux nous sommes, besoin de s'exprimer, chacun a.

Listes

Avec Sherlock et la Diva d'Hollywood [Terminé]...
0