Lieu habituel pour la majorité, je ne peux m'y retrouver.
Viens découvrir l'antre de mes peurs, lorsque toi, tu t'y aventures sans gouttes de sueurs.

 Je parcours cet ensemble presque infini à vive allure ; irradiation kaléidoscopique de bleus tachetées de sphères couleur tournesol. Je suis devenu le chef de cette expédition dès l'instant où ma danse a débuter. Accompagné de mon escouade, je me sens léger, libre, souverain - rien n'égale ma vélocité. Je fais mon devoir pareillement qu'à l'ordinaire, c'est à dire : bien. Cible en tête, il ne nous reste que peu de temps avant que l'obscurité n'engloutisse le monde. Méthodiquement nous avons suivi l'itinéraire balisé par ma mémoire. Calculant en fonction de la position de l'astre solaire, taches jaunes au sol après taches jaunes, nous avons traversé de nombreux dangers. Gloire à notre reine, l'objectif se profile enfin.   Une odeur enivrante emplit mon être. Je frétille d'avance de la sensation duveteuse du contact entre mon corps et cette poussière doré. Quel plaisir de voir ce parterre de fleurs fraichement plantés.

Visions de quelques mornes chalutiers normands se prélassant sous le ciel gris d'une fin de journée. Sans soleil, une chaleur accablante règne et au loin se fait entendre de vagues échos d'enfants jouant dans la vase. Ses pieds sont bercés par le doux clapi de la Seine. Luttant contre la fatigue, ses yeux ne peuvent pourtant s'empêcher de papilloter. Le livre tenu glisse doucement, sans résistance puis fini par se détacher totalement de la main. Il touche le sol en produisant un bruit étouffé par la terre meuble. Ouverture d'un œil. L'esprit n'est déjà plus là. Le temps semblait infini mais les vacances ne commençait que tout juste.