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Oïbarès

Oïbarès
Sirocco, ton nom avide court sur mes plaies
Occitane ma douleur
Noir est ton autan, vent fou qui ravage mes colères
Électrise ma peur et noie mes peines

Constance se leva et approcha sa main de la bulle. Fraîche, humide, élastique sous la soie de ses doigts. Elle en fit le tour, lentement, comptant chacun de ses pas sur le sol de marbre tiède.

~~~

Vous trouverez ici le beau poème qu'a écrit Camille F. en réponse à ce texte :)
https://www.atelierdesauteurs.com/text/1236088541/poesie/chapter/522658
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Défi
Oïbarès
Illustration de couverture : https://www.scribay.com/author/584415234/tanuki :)
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Oïbarès

Mon amour,

Tu pars en lambeaux dans mon coeur et je n'ai plus envie de te retenir. Deux ans déjà qu'entre mes doigts je retiens les sentiments qui goutte à goutte s'éparpillent.
Deux ans que je guéris loin de toi mais qu'à la moindre occasion je reviens frémir à ton rire, à ta voix, à ton regard. Je rouvre les plaies avec envie et inconscience, je ne veux pas avancer, je veux rester là, dans ces instants figés de joie, de partage, de compréhension, de rêve.
Dans un coffre je garde la magie de tes yeux de tes mots de tes mains, j'en ai fait une pépinière du bonheur, mais elle se fane au contact de la réalité. Celle où tu es pénible, fuyant, attachant, lâche, touchant, cordon-bleu, buveur, fumeur, beau, prétentieux, indépendant, loyal, blessé ; tu as tout à apprendre d'une vie à deux, et moi je suis lasse. Lasse de courir après une amitié amoureuse, lasse d'espérer, de chercher ton regard, d'y trouver de l'amour, sans rien pouvoir faire. Lasse d'avance de cette infirmière que je ne veux pas devenir.


Mon amour,

Tu deviens un fantasme fantôme. Finalement tu es bien mieux au chaud à l'intérieur de moi. Je vais te garder là, ignorer le vrai toi. Ne me regarde pas comme ça, tu l'as choisi aussi.
J'ai hâte que tu trouves quelqu'un d'autre à aimer, relâche-moi. Relâche-toi, échappe-toi, dépêche-toi, sors de moi.


Mon amour,

Plus de lettres désespérées, écrites en essorant mon âme à deux mains. Plus de privilèges, plus de rires à mon oreille. Seulement tes mots, chauds, amicaux, sur un écran.
Voilà que la distance nécessaire s'est enfin installée, et que je te regarde tel que tu es, pour la première fois depuis longtemps.
Combien de corps et de coeurs n'ai-je usés pour être capable de relâcher les tiens ?
Tu as étoilé mes errances de tes cils et de tes mains. Accroché un à un des baisers sur mes doutes.
Aujourd'hui, je danse.


Mon amour,

Un jour, peut-être.
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Défi
Oïbarès

Assise sur le siège étroit, ceinture bouclée sur les cuisses, Alice regarde par le hublot tandis que l'avion avance lentement pour se placer sur la piste de décollage.


Il pleut. Ou peut-être que non.
Cela fait plus de dix ans maintenant alors mes souvenirs sont un peu flous.


Les tremblements légers de la cabine sont le reflet de ceux qui agitent les pensées de cette enfant de 18 ans qui quitte sa maison aujourd'hui. Oh ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière. Mais aujourd'hui, ce soir, maintenant, c'est le début d'autre chose. Et la fin, forcément.
Comme une caresse douloureuse en dedans, une brûlure tiède et diffuse ; une perte. Une peur.
Le personnel naviguant effectue le compte des passagers, présente les instructions de sécurité.
Sur l'écran face au siège, il y a toutes sortes de passe-temps : jeux, films, musiques, séries, cartes postales virtuelles, et voulez-vous connaître notre menu ?, et voici les articles disponibles au duty free, et ici les caméras à l'avant et en dessous de l’avion, désirez-vous un café ?…
Repliez votre tablette, relevez le dossier de votre siège et rangez vos bagages à main sous le siège devant vous.
Un bébé commence à chouiner. Une belle nuit en perspective.
Que sont douze heures d'insomnie après tout ?


Allons, tu passais des vols entiers à jouer sur ta console,
à dévorer tes livres à la veilleuse, à écrire des lettres.
Et tu voudrais, maintenant, dormir ?


La petite fille assise sur le siège de devant se retourne. Alice lui sourit. Elles font une bataille de regards. Pendant un court instant Alice pense à autre chose qu'au départ.
PNC préparez-vous au décollage.
Les lumières de la cabine s'éteignent, celles de la piste n'en sont que plus voyantes.
Alice connaît bien cette sensation.
À chaque grandes vacances, et depuis l’enfance, elle part dans sa famille maternelle, dans le sud de la France. Mais cette fois-ci point de retour fin août. Elle va découvrir l’automne, puis l’hiver, la neige ; le froid, cet inconnu.
L'avion accélère brusquement, oiseau de métal fonçant droit dans la nuit. Tout tremble, tressaute. Alice essaie de graver ce moment dans son esprit, tout en se disant que ce n'est rien, juste un départ. Un départ de plus. Le retour en moins.
Sa gorge se noue, ses mâchoires tirent d'avoir trop serré, ses yeux picotent.
Non. Non, non. Elle ne veut pas partir, est-ce que papa va bien s'occuper des chiens ?
Est-ce qu'elle va se faire des amis, là-bas ?
Le nez de l'avion se lève, les réacteurs grondent, les ailes gémissent, et l’habitacle se soulève.
On s'élève. Au dessus de cette petite île dont les maisons et les routes clignotent comme autant d'au-revoir éperdus. Au-revoir Alice…
Elle a mal et se délecte de sa douleur, qui relie son cœur à sa maison. Légitime.
C'est sa terre, c'est son pays. Elle s'en va, et ça fait mal.
Les larmes calment ses joues tièdes ; sa mère est à côté, et Alice ne veut pas partager son chagrin. Elle voudrait que le monde disparaisse. Être seule dans cet avion et crier sa peine en silence.


Le soleil, la famille, les ami·e·s, l’enfance… Ah celle-là, elle est bien loin pourtant. Si tu savais Alice, comme elle ne t'a jamais vraiment quittée, avec sa beauté et ses angoisses. Tu pleures la perte des repères, la plongée dans l'inconnu, la séparation ; pourquoi faut-il que ce soit si loin ?


Le bolide pivote. Nous avons décollé face à la mer, et l'aéroport se trouve à Plaisance, au sud-est de l'île. Ainsi pour rejoindre l'Europe il faut voler en direction du Nord-ouest, traverser le pays, ce caillou de 40 kilomètres sur 60, en diagonale. C'est beau. Malgré les nuages, c'est beau. Alice pose ses lunettes sur ses genoux. Le monde devient flou. Les étoiles s'étirent jusqu'à disparaître, la lune devient une boule de coton diffuse et les lumières des maisons, en contrebas, des lucioles.
L'avion se stabilise, nous avons traversé les nuages, la lune étend son voile.

Ting. Le symbole attachez vos ceintures s'éteint. Certains passagers se lèvent aussitôt.

Alice regarde le programme des films. Le dîner arrive, sans saveur, puis repart. Les gens ont les yeux rivés sur leurs écrans, quelques-uns lisent un livre, font des mots-fléchés, s’ennuient.


Musique dans les oreilles, sentinelle de l'esprit, t'y vas au bluff petite.
Mais t'as bien raison, va. Tout est nouveau, tout est loin.
Dors. Ce n'est pas en veillant que tu maintiendras le lien.
Tu sais bien qu'il est ailleurs.


Petit déjeuner.


Tu te rappelles de ces matins infernaux où maman te forçait à boire un bol de lait ? Où rien n'était possible tant que le bol n'était pas vide. Lait froid, chaud, sucré, nature, au chocolat, rien n'y faisait, tu détestais ça, sans oser toutefois le jeter dans l'évier quand elle avait le dos tourné. Alors tu restais là, pendant des dizaines de minutes, jusqu'à être en retard, forcément.
Pour la peine, ce matin tu prends un chocolat chaud.
Maman te regarde d'un air étonné.
Tu sors de là avec une moustache de lait,
comme l'enfant que tu n'es plus, ma douce Alice.


Dehors, le jour est là ; l'hiver austral a fait place à l'été boréal. Changement d'hémisphère, de saison, de vie.
PNC à vos postes, atterrissage dans deux minutes.
Par le hublot, Alice retrouve Paris. La fière, l'insoumise, Paris l'effrénée. Elle n'a même pas encore atterri qu'elle a hâte de la quitter. Paris la pressée, la stressée, la bruyante. Aller découvrir Lille. L'exigence, l'internat, des amis, peut-être ?

Dépressurisation. Clic, clac. Djouf. La porte de la cabine s'ouvre dans une grande inspiration.


Tu es prête Alice, n’attends pas.
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Oïbarès
Défi écriture sur le thème de l'enfer.
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Oïbarès
Et si tu étais mon plus beau voyage ?
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Oïbarès

Vite ! Attraper ce métro, coûte que coûte. Remonter la mécanique des escaliers deux à deux, éviter une vieille dame en jouant du bassin, presser le pas dans le couloir, attention ! un enfant. Lever le coude ; ça passe. Ouvrir son manteau, il fait chaud. Mince, l’écharpe glisse au sol. Presser le pas, encore, descendre les escaliers ; la main au dessus de la rambarde – on ne sait jamais –, clipeti clop clop, sauter les deux dernières marches, clac ! Ça y est, il arrive. Pleine à craquer la rame s’immobilise. Viouf, les portes s’ouvrent, déversent des citadins engourdis qui regardent leur téléphone ; les gens sur le quai s’empressent de monter : qui trouve sa place au fond contre les portes, qui contre un strapontin relevé, qui adossé à la barre centrale – c’est la guerre. Concert de râleries et soupirs. Stridence du départ, attention à la fermeture des portes et à vos doigts-cheveux-sangles de sac. Shtonk. Vouuuuuuuh. C’est parti. Garder l’équilibre, se camper sur ses pieds, micro-plier les genoux. Une, deux, trois, sept, 15 stations ; plus grand monde maintenant. S’asseoir, regarder.
Mathilde a l’air fatigué, son sac sur les genoux, et un petit nez piqueté de taches de rousseur.
Émile a une moustache, l’oeil vif, et des chaussettes bleues.
Léo est grand.
Thierry est sans-abri.
Joanne est sans soucis.
Max ne veut pas aller chez son père.
Anna pleure, elle a le coeur brisé.
Une larme coule, roule, s’écrase sur son genou et disparait, absorbée par le collant.
Max la regarde, mais c’est bien le seul.
Terminus ! Harriet descend du métro, monte les marches, pensive.
Plus besoin de se presser maintenant.
Enfin, c’est l’air frais, le ciel bleu, les rayons du soleil qui picotent la peau, chauffent les joues, réchauffent le nez.
Harriet sourit à Thierry qui vient de s’installer sur l’aération du métro ; il a posé un chapeau devant lui. Son chien se presse contre sa cuisse, pour partager un peu de chaleur.
C’est doux.
Soudain lasse, Harriet va vers un banc, s’y installe, ferme les yeux.
Elle s’endort, emmitouflée dans son manteau.

Ah, quel rêve étrange, pensa-t-elle en s’éveillant. Ce long tuyau où un boudin de ferraille creuse freine et accélère, secouant ses occupants. Elle se demande si les serpents de ciel pourraient un jour transporter des humains... Et ce petit compagnon poilu à la langue pendante, qui irradiait d'amour pour son humain. Et tous ces gens ! Boulette, ces gens, en nombre, mais à l'air si solitaire...
Elle bâilla, s’étira, et sourit en s’envolant sous la mer orangée, à la recherche de bulles de sable pour le petit déjeuner.
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Défi
Oïbarès

Je suis lasse ce soir
La passion est partie, libérant mon esprit
Calme
Le feu que tu allumais ne m'habite plus
La pluie sur la mer, les milliers de petits rebonds
Les gouttes se perdent dans la brume
Froides sur ma peau tiède
Je plonge les épaules
Chaleur
Infime frisson
Plaisir
Le sable sous mes doigts, j'imagine ta peau
À travers l'orage je cherche ton regard
Tiens, il restait des braises.
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Défi
Oïbarès

Fine écume sur les lèvres de l'océan
la vague avance
avance et passe
passe et s'efface
caresse fraîche, sable brûlant
l'étreinte tiède bouillonne
ruisselle et sourit
les rigoles sur le sable retournent à la mer
mais plus haut elle s'aventure
sur le rocher elle avance
de cavité en cavité elle glisse
parcours chaque anfractuosité
langoureuse mer avide
entre les rochers trouve la grotte, s'y engouffre
Et la mer se retire ; la grotte soupire
crépite de l'absence
De ses muqueuses de granit, appelle l'onde puissante
grondante,
ça y est ! La vague est là, de nouveau
furieuse, animale
l'union bestiale
La mer avance
avance et passe
se fracasse
atteint le monde
le féconde
et part vaincue
Grotte repue
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Oïbarès

Vous venez assister au spectacle ? Approchez-vous.
Passez la porte, traversez la salle, ignorez le fumoir sur votre droite. Le parquet craque un peu mais vous ne l'entendrez pas, avec les basses et le volume à plein régime, qui vous avale progressivement et vous plonge dans une bulle charivaresque, à la fois bruyante et assourdie. Longez le bar, où se massent les danseurs assoiffés, descendez les marches, plongez dans la fosse, rejoignez la foule de gens moites. Le DJ sur scène ambiance la populace, mais si vous me cherchez, je suis sur la droite, près des colonnes. Rejoignez cette fille aux yeux fermés, plongée dans sa danse. Ce n'est pas moi, mais c'est mon œuvre. Laissez-vous happer, je suis dedans.
Vwoup.
Voilà, vous y êtes, là où tout commence.
Au coeur du corps d'Alice, voyez comme tout scintille.
Vous pouvez regarder. Mais ne me dérangez pas.

Ma protégée danse de toute son âme. Affranchie.
Je stimule ses nerfs, sa peau réagit, ses poils se dressent. Un courant part des talons, crible les mollets, le ventre, atteint le coeur ça y est, plus vite, les bras, l'air qui danse entre les doigts, le coeur à nouveau, ce coeur qui bat vite, qui bat fort, quand soudain : une ombre passe.
Mais. C'est quoi ça ?
Progressivement les choses se grisent.
Ah non !

— La Honte, on ne t'a pas sonnée, fous-moi le camp !
— Eh j'y peux rien moi si la p'tite a pas confiance en elle. On m'a appelée, me voilà.

Je regarde cette vieille fourbe éteindre les feux de joie dans le corps d'Alice. Mon Alice que je sens baisser les bras, et se dandiner d'un pied sur l'autre, hésitante.
La musique a changé, elle ne l'aime pas trop.
Honte ne se gêne pas pour étendre son manteau de timidité sur notre chair.
Elle lui fait tomber les épaules, efface le sourire de son visage. Je ne vais rien pouvoir faire avant la prochaine chanson je sens. Quelle tristesse de regarder ça sans pouvoir agir.
Un homme éméché s'approche d'un peu trop près, Alice frissonne.

— Ah ben ça y est, c'est le festival, salut Peur...
— Salut Joie ! Ben en même temps regarde-moi ce mec, il fait deux fois sa taille, et puis même, tu sais très bien comment c'est, les filles apprennent à avoir peur. C'est navrant mais que veux-tu que je... Ah, attends, tu veux ?

Je regarde Peur glisser le long de la peau pour faire remonter la chair de poule. Elle libère ses petites bulles d'angoisse qui vont chatouiller les glandes sudoripares. Trop occupée à semer la panique dans le corps et le coeur de notre hôte, Peur oublie de revenir pour finir sa phrase, qui flotte, laissée en suspens. Peu importe. La roue va tourner, déjà l'homme s'éloigne, repoussé par Alice et ses amis ; la foule l'absorbe et l'entraîne plus loin. La musique change, mais je ne la reconnais pas. Le DJ joue de la platine.

Une goutte. Un son.

Une onde se répand dans la salle, diapre notre corps qui frémit. Peur et Honte s'effacent. Les accords s'infiltrent au coeur des danseurs.

Les claquements des instruments électroniques marquent la cadence et éclatent aux quatres coins de la salle.

Je touche Alice du bout de l'âme. Onde parmi les ondes, note parmi les notes, je résonne.

Elle danse, je me sens utile, fertile. J'envoie mes courants électriques dans chacun de ses bras, qu'elle lève au dessus de sa tête. Une déesse qui ondule. Elle ferme les yeux et j'explose dans le haut de son corps. Chaque synapse est mon esclave et frétille de bonheur. Je suis la maîtresse de ce corps. Tout s'illumine dans les hémisphères, Alice chatoie du dedans, traverse un moment suspendu.

Liberté.

Je contemple mon œuvre, satisfaite.
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Défi
Oïbarès
"L'expérience, c'est le nom que chacun donne à ses erreurs."

Oscar Wilde
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Défi
Oïbarès

Assis à une terrasse, j'observe.

Un homme et une femme discutent avec animation. Surtout elle. Lui la regarde avec tendresse ; par moments son regard effleure sa bouche, ses seins. Elle n'a pas remarqué, ou alors elle fait semblant. Elle se sait désirable et désirée. Vive. Elle attrape sa main et en mordille une phalange. Il a les yeux qui brillent, se penche, et l'embrasse avec fougue. Elle lui prend la nuque. Il passe sa main sur son mollet. Des poils.
Cette fille me dégoûte. Elle rayonne. La sueur tiède qui lui coule le long du dos fait des taches sur le tissu de son débardeur. Je lorgne ses cheveux crépus, moussus, rebelles. On la croirait sortie d'une grange.
Et pourtant.
Elle respire le bonheur. Son petit duvet au dessus des lèvres frémit quand elle lui sourit. Entière.
Je positionne la crosse de mon fusil mental contre mon ventre, soutiens le canon de ma main gauche, le long de la petite table. Je vise à l'aveuglette sur ce corps parfait qui m'écœure. Elle rit à une blague qu'il vient de faire. Je tire. J'imagine l'impact, dans son flanc. Le sang fleurir sur sa jupe verte. Marron, puis rouge, le sang qui envahit tout. Surprise, elle porte la main au côté. Me regarde.
Rien.
Elle se retourne vers l'homme qui la consume.
Alors je sors le revolver de ma ceinture, et je lui éclate la nuque. Cette belle nuque où s'échappaient des petits cheveux bouclés. Maintenant ça colle, ça coule. Tout le monde crie autour de moi parce que la femme s'écroule. L'homme à sa table panique. Il a des éclaboussures de sang sur le visage, les yeux fous. Elle était pas pour toi garçon.

On se jette sur moi ; je m'en fous, j'ai fait ce qu'il fallait.
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