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Mlle Laura

France.

[CV]

Bienvenue, lecteur, lectrice, sur mon profil ! J'espère que les rares œuvres que je publie, à intervalles tout sauf réguliers, sauront vous séduire.

En vous souhaitant un agréable moment à découvrir ma plume,

Mlle Laura

Photo de profil: Jeanne d'Arc, John Everett Millais, 1865

3
œuvres
2
défis réussis
37
"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Mlle Laura

Sur une plage de sable fin, sous les étoiles d'un ciel d'été, un homme venait de déposer sa vieille barque. Un son mélodieux l'avait porté sur cette côte. Un son si doux et innocent qu'il en était tombé fou amoureux. Un son merveilleux qu'il suivit jusque dans la grotte où il faisait écho.
Ses pas le portèrent loin dans la cavité rocheuse, et il tomba sur un immense lac aux plantes fluorescentes, à l'intérieur même de la roche. Au milieu de celui-ci, le bout d'une épave de bateau sortait de l'eau. L'homme plissa des yeux et distingua une forme allongée sur le bois. Une ouverture dans la roche permit à la lumière de la lune de pénétrer dans la grotte et baigna la silhouette dans sa clarté.
La queue aux écailles irisées de l'être projetait des lueurs colorés sur les parois de l'endroit. Son dos clair brillait et semblait aussi doux que la soie. Les cheveux de la créature paraissaient être des fils d'or, et l'homme n'avait qu'une envie: y passer sa main. Il s'avança, mais trébucha sur une pierre, alertant la chanteuse à la voix d'or, qui plongea sous l'eau.
Le silence prit place, jusqu'à ce qu'il fût brisé par des bruissements d'eau. Deux mains aux doigts long et fins s'agrippèrent au rebord rocheux du lac, et une tête sortit de l'eau. Deux yeux aussi bleus qu'une mer de cristal fixaient l'homme, assis sur le sol. De long cils courbés et charbonneux soulignaient son regard séducteur. Ses lèvres rosées étaient entrouvertes, tentantes et prêtes à être goûtées. Après quelques longues secondes, la femme se souleva de l'eau à l'aide de ses deux mains, puis s'assit sur le rebord. Sa poitrine était cachée par des écailles, aussi irisées que celles de sa queue. Celle-ci fouettait la surface de l'eau tandis que sa tête se penchait de droite à gauche d'un air joyeux.
"Que... Qu'es-tu ?" murmura l'homme, toujours ébahi par la beauté de la créature face à lui.
Les fines lèvres roses de la femme s'étirèrent en un doux sourire, et ses yeux détenaient une lueur amusée.
"Une sirène."

Note de l'autrice:
Et voilà ma réponse au défi "Jolie Sirène" ! J'espère que ce petit texte vous a plu.
J'attends vos commentaires et avis dessus, pour me permettre de m'améliorer.
Merci d'avoir pris le temps de lire cet écrit.
Bonne journée, soirée ou nuit aux lecteurs devant leur écran !
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Défi
Mlle Laura

 Le grincement de la balançoire rythmait les cris des parents dans la maison. La petite fille, à peine âgée de six ans, se balançait dans le jardin mal entretenu du foyer. Elle chantonnait une musique, celle que sa grand-mère lui a apprise, et bougeait sa tête au gré des syllabes.
 Aujourd'hui, c'était lundi. Elle avait eu école et son cartable abandonné sous le porche en témoignait. Des cahiers en étaient tombés. Elle était rentrée à quatre heures et, bien que le soleil d'été entamait déjà sa descente dans le ciel, elle n'avait pas encore mis un pied à l'intérieur de chez elle. Mais, c'était sa routine. Elle y était habituée.
 Une bouteille fut lancée par une fenêtre ouverte et vint se briser près de la balançoire. Malgré le bruit, la petite fille ne tourna pas la tête. Elle se contenta de se balancer et de chantonner. Elle y était habituée.
 Les cris s'intensifièrent, de plus en plus fort. Si fort qu'ils en vinrent à couvrir la faible voix de la petite fille. Mais elle continuait de chantonner, malgré le fait qu'elle ne s'entendait pas. Elle y était habituée.
 Alors que le ciel ne présentait plus qu'une fine bande orangée, la porte d'entrée s'ouvrit. Les cris avaient stoppé. Une femme au visage blanc et aux yeux rouges et gonflés s'avança jusqu'à la balançoire, où la petite fille s'était arrêtée et avait maintenant les deux pieds ancrés au sol. Elle attrapa la main que lui tendait la femme et elles entrèrent dans la maison ensemble. Elles traversèrent le salon, où un homme dormait sur le canapé et arrivèrent dans la salle de bain. La femme attrapa la trousse de secours et la posa sur la cuvette fermée des toilettes. Elle tapota la tête de la petite fille et quitta la pièce.
 Cette dernière ouvrit la trousse et attrapa une crème. Elle souleva son t-shirt à l'effigie d'un héros de dessin animé et appliqua la crème sur une zone bleutée de son ventre. Elle répéta l'action plusieurs fois, sur plusieurs endroits. Elle y était habituée.
 Elle replaça le tube dans la trousse de secours et ferma celle-ci. Elle poussa son petit tabouret près de l'évier et se lava les mains. Elle attrapa une serviette, accrochée à côté de l'armoire derrière elle et s'essuya. Elle sortit de la salle de bain.
 Dans le salon, ses deux parents dormaient. Son papa ronflait sur le canapé. Sa maman grinçait des dents sur le fauteuil à côté. La table à sa gauche soutenait des dizaines de bouteilles en verre vide, des paquets de cigarettes et des seringues. En détournant le regard, elle tomba sur son reflet renvoyé par le téléviseur éteint. Son attention fut retenue par la trace de main rouge vif sur sa joue droite. Un soupire de lassitude franchit ses lèvres et elle osa un regard vers les deux êtres l'ayant amenée dans ce monde.
 Demain matin, ils s'excuseront.
 Demain soir, ils recommenceront.
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Mlle Laura

 En cette froide journée d'hiver, la neige tombait continuellement. Le silence régnait à chaque recoin, parfois brisé par le battement d'ailes d'un oiseau passager ou le souffle gelé d'un passant pressé.
 Au coeur même de la ville, se tenait une place entourée de murs de pierre, où l'entrée de fer rouillée était ouverte, où le petit panneau de fer accroché à côté marquait "Cimetière". Au fond de l'endroit, parmi les tombes décorées de photos et de fleurs, un petit groupe se tenait là. Avec leurs vêtements blancs, ils se fondaient parfaitement dans le décor. Un trou assez grand pour accueillir un cercueil se trouvait au milieu et, parallèle à celui-ci, une petite estrade en bois avait été placée.
 Un homme au crâne dégarni et vêtu d'une soutane noire se plaça sur celle-ci. Il s'éclaircit légèrement la gorge, toussa quelques secondes, puis attendit d'avoir l'attention de toutes les personnes présentes pour commencer. Il fit un signe au deux hommes derrière lui, qui commencèrent à jouer du violon, couvrant les reniflements de chagrin que laissaient échapper deux jeunes femmes en retrait.
 La petite troupe tourna son regard vers les porteurs du cercueil qui arrivaient dans leur direction, marchant au rythme de la musique des violons. L'objet funéraire était décoré de détails dorés posés sur un blanc immaculé, comme les tenues des convives. Les quatre hommes vêtus de noirs s'arrêtèrent et déposèrent le cercueil près du trou.
"Laissez-moi sortir !" se fit entendre une voix, suivit d'un coup provenant de la boîte funériale. "Je vous en supplie, ne faîtes pas ça, pitié !"
 Les lamentations de la voix féminine continuait dans le vide, entrecoupés par de forts coups de l'intérieur. Elle hurlait. Elle hurlait à s'en déchirer les poumons, suppliant pour sa vie, mais ses cris disparaissaient avec le souffle du vent, et il lui paraissait que personne ne l'entendait.
"Commençons" annonça le prêtre, et tout le monde se tourna vers lui "La mort n'est pas une fin en soit, elle n'est que le début de quelque chose d'autre, de plus grand. Elle est le début d'une meilleure vie, d'une résurrection qui saura nous apporter la paix intérieure. La jeune femme dans ce cercueil le savait, et elle l'a accepté. Elle l'a accepté car elle savait qu'elle partait pour un monde meilleur. Alors soyons heureux pour elle. Pour elle, vivre et avancer nous ferons. Et nous la remémorerons comme l'être exceptionnel qu'elle était, comme la jeune fille qui nous faisait goûter les vents de la liberté, comme le Soleil qui nous réchauffait dans les moments les plus glaciaux, comme l'épaule qui nous laissait pleurer, comme la paume qui nous réconfortait, comme la douce voix qui nous berçait, comme l'esprit intrépide et sauvage qui nous faisait perdre nos sens, comme l'incroyable femme de caractère qui nous a aidés a forgé nos vies et nos idéaux. Et où qu'elle soit en ce moment, nous savons du plus profond de nos coeurs qu'elle continuera de veiller sur nous, comme elle l'a toujours fait. À notre fille, notre soeur, notre cousine, notre femme, notre amie adorée. Puisse-t-elle trouver le repos éternel."
 Les coups et cris n'avaient cessé durant le discours, et pourtant personne n'en avait fait cas, comme si la femme était déjà morte. Pour eux, c'était probablement le cas. Elle commença à faire monter ses hurlements d'une décibel et ses coups redoublèrent d'intensité lorsqu'elle sentit qu'on soulevait le cercueil pour le mettre dans le trou au sol.
 Un des hommes présents attrapa une pelle qui traînait non loin de là, et la tendit à une petite fille aux yeux rougis par les pleurs. Sa chevelure blonde était tressée élegamment et elle jouait avec le bout de sa natte, fixant de ses grands yeux bleus le cercueil posé dans le trou. Elle tourna finalement son regard vers l'objet que lui tendait son géniteur. Elle fixa celui-ci pendant de longues secondes, la gorge nouée.
"Tu vas la prendre cette putain de pelle, oui ou merde ?" s'impatienta l'homme, pressant la fillette d'un regard noir.
 La petite blonde attrapa l'objet d'une main fébrile, se plaça devant le grand trou qui contenait le cercueil, près d'une motte de terre.
"Tu sais déjà comment ça marche. Dépêche-toi, on a pas toute la journée" cracha l'homme d'un ton méprisant "Putain de gamine."
 La fillette prit une grande inspiration, sécha rapidement ses larmes et planta la pelle dans la butte de terre, avant de soulever l'objet et de verser le contenu dans le trou, recouvrant le cercueil blanc à l'intérieur. Elle répéta ce mouvement sept fois, avant d'attraper une rose rouge que lui tendait une de ses tantes.
"Puisses-tu trouver le repos éternel, pauvre âme égarée." dit-elle d'une voix chevronante, en laissant tomber la fleur couleur sang sur le cercueil sali de terre.
 Elle tendit la pelle à une femme, toujours d'une main tremblante, puis revint à sa place près de son géniteur. Elle regarda les personnes défiler, enterrant le cercueil où on pouvait toujours entendre les cris désespérés de la femme tout en y jettant une rose rouge.
 Une fois toutes les personnes présentes passées et le cercueil bien enterré, chacun prit sa propre route, pour rentrer à son domicile. Mais pas la fillette. Non, la fillette, elle, se tenait à quelque pas de la terre fraîchement mise, où un cercueil était enterré. Elle fixait l'endroit. Cette femme, à l'intérieur, était-elle déjà morte ? Avait-elle déjà rendu l'âme ?
 Une main fripée se posa sur sa tête, et elle releva ses yeux vers l'homme aux cheveux grisonnants et aux traits tirés.
"C'est normal, ma petite fille." Souffla-t-il d'une voix rauque. "Tu es peut-être choquée maintenant, mais tu t'y habitueras bien vite. On finit toujours par s'y habituer."
 Il tapota affectueusement la tête de la petite blonde puis s'éloigna, laissant celle-ci seule. Elle baissa le regard et vit une marque rouge tâcher le manteau blanc de la terre. Elle apporta son doigt face à son regard, et s'aperçut qu'elle saignait. La rose rouge l'avait piquée.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Je ne sais pas. J'en ai juste l'envie, ce qui n'obéit à aucune raison ou logique quelconque.
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