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Jérémy Nézet

Jérémy Nézet
Voici un extrait, une partie de chapitre ou un chapitre (je ne l'ai pas encore défini) de mon prochain roman "That's the way it is". Cette fois-ci, j'ai le titre, mais je n'ai pas encore la structure...On ne peut pas tout avoir ;)
Ce premier chapitre est au stade de premier Jet.
L'histoire va parler d'un jeune homme, mal dans sa peau, qui relate ses états d'âme dans une sorte de journal intime.
Merci de votre lecture.
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Défi
Jérémy Nézet

La rencontre s’était déroulée dans un lieu public. Une salle obscure d’un grand complexe cinématographique. Je trouvais rassurant de faire la connaissance de cet homme dans un endroit où la parole ne se révélait pas obligatoire, dans la mesure où l’envie de suivre un minimum l’intrigue du film projeté sur le grand écran blanc serait plus intéressante que de converser avec lui.
La teneur d’un rendez-vous, donné à un parfait inconnu avec qui je discutais pourtant depuis quelque temps sur internet, n’était jamais prévisible et mon cerveau, avant de le voir, bouillonnait de questions : « Vais-je lui plaire ? Va-t-il me plaire ? Est-ce que l’alchimie virtuelle va se confirmer ? Va-t-on cordialement s’ignorer durant toute la séance au point de trouver le temps irrémédiablement long et ce film, au synopsis pourtant si intéressant, très ennuyeux ? »
Ma nervosité se cachait péniblement lorsque je croisai pour la première fois son regard. D’un seul coup, je tombais sous son charme. Nous échangions des banalités avant de nous rendre rapidement dans la salle au fond de laquelle nous nous installions. Une place de choix, le dernier rang, un endroit où nous étions à peu près sûrs d’être discrets. Un lieu propice aux rapprochements physiques. J’en mourrais déjà d’envie, mais je redoutais qu’il ne partage pas mon enthousiasme. À tout juste dix-huit ans, j’avais conscience que les sentiments pouvaient très vite arriver et que cet homme, un peu plus âgé que moi, possédait très certainement l’expérience que je n’avais pas encore.
Mon cœur frappait ma poitrine à chaque fois que nos regards se croisaient. Lorsque sa main effleura la mienne sur le large accoudoir qui nous séparait, je compris que je lui plaisais. Je décrochais du film. Mon palpitant accéléra de nouveau sa cadence effrénée, si bien que j’osais chercher son attention des yeux. Il me contempla à son tour et je sentis que, pour la première fois de mon existence, je comptais pour quelqu’un, qu’il me désirait. Allait-il m’embrasser ? Moi, j’en mourrais d’envie, mais ma timidité m’empêchait de tenter quelque chose.
Soudain, il se tourna vers moi, se moquant des éventuels regards indiscrets, avança sa main pour effleurer mon visage. Il le caressa tendrement. Le contact de sa peau sur moi me provoqua une bouffée de chaleur instantanée. Sans rien dire, il s’approcha de moi et bientôt, ses lèvres humides se posèrent sur les miennes dans un doux et long baiser des plus romantiques. Mon corps me donna l’impression de me trouver sous les tropiques, je ne désirais plus qu’une chose : arrêter le temps pour que ce moment dure toujours. Il écarta ses lèvres, ouvrit les yeux et me demanda si j’allais bien. Je ne puis lui concéder comme seule réponse qu’un autre baiser langoureux. À cet instant, je me moquais éperdument de me donner en spectacle ou que quelqu’un nous remarque. Il ne s’agissait que de lui et de moi, plus rien d’autre ne comptait.
Pourtant, le temps se déroulait si vite, le film venait d’achever son générique de fin, les lumières se rallumaient et les conversations des spectateurs reprirent de plus belle. Je saisis directement que les rires moqueurs et les messes basses que j’entendais nous étaient destinés. Je sentis tout de suite la chaleur me monter à la tête et mon visage se parât de rouge tandis que je me tournais vers mon désormais premier petit copain, tout aussi gêné que moi.
Pourquoi rire de moi ? Pourquoi rire de cette situation ? Un premier baiser avec un homme, avec son premier amour, reste à jamais gravé dans la mémoire d’une femme.
Au fond, ce n’était pas ça le problème. Le problème pour ces personnes, c’était que, moi aussi, j’étais un homme.
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