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Magne

Magne

Alors que la journée s'achève toute en douceur
La nuit veut déjà installer son voile obscur,
Quelques minutes éteignent les dernières lueurs
Avant que l'obscurité se dresse telle un mur.

Dans cette sombre et mystérieuse atmosphère,
Le temps semble retenir sa respiration.
La vie se cache ou sommeille sur les terres,
Profitant de cette trêve comme d'une permission

A l'aube, la chasse à la pénombre commencera,
Les premiers rayons dorés y prendront plaisir
Car ils pourront proclamer que le jour viendra,
Ce qui ne permettra plus à la nuit de rire.

Et le temps reprendra son souffle permanent
Afin de rappeler à chacun ce qui compte,
Non pas toutes les nuits passées en rêvassant,
Mais bien chaque nouveau matin, quand la lumière monte
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Magne


Un fleuve, une rivière, un ruisseau
Ne demandent qu’à s’écouler sans arrêt sans souhait
Et pourtant ces choses semblent être bien appréciées, bien accompagnées
Voilà qui devient source d’étonnement pour le simple badaud
Ces chemins vont, viennent et pourtant la vie ne se soucie guère de leur essence
Ignorance, absence, fausse croyance et nonchalance de l’abondance
Tout cela ne semble que fébrile et éphémère de toute manière
Me direz-vous, à quoi bon fuir le règne de la poussière ?
Cependant, il existe bel et bien des îles désertes de bonheur
Mais vraiment rares sont ces rencontres chanceuses
Nager, ramer, divaguer et encore nager pour les atteindre à l’heure
Plonger au plus profond pour finalement devoir quitter ces heureuses
Mais intemporellement, la musique reste là comme remède aux miracles désuets
Elle réveille le cœur lorsque celui-ci s’est égaré au détour d’un sentier
De nouveau, il s’agit de ressentir pour vivre et d’accepter pour subsister
Voilà in fine les maîtres-mots de l’existence retrouvée
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Magne

Bleu ? L'océan de l'empereur est comme un ciel d'azur dont les yeux reflètent la flamme de l'eau.
Rouge ? Le feu de la passion se croque tel une pomme dont le sang souffre d'une élégante chaleur.
Vert ? Explorer la fraîcheur d'une aventure qui commence sur un arbre à la menthe et qui finit sur la vertu d'une verdure.
Jaune ? En pleine lumière de jour, la vitesse du rire d'un poussin nous éclaire de bonheur comme un soleil à la banane.
Orange ? Cueillir un jus de fruit au coucher de la terre donne l'énergie d'une soupe à la mandarine.
Rose ? Un amour sucré se déclare à toutes les pétales sans épines des bonbons qui nous ont rendu flamands.
Violet ? Quel charme fou possède ce sortilège qui provoque la mignonne rupture d'une fleur en fruit!
Marron ? La noble chaleur d'un bois dur mais fiable qui a autant vécu qu'un cuir ancestral.
Noir ? Riche est la profondeur qui résonne en perdant contre le néant après une sombre résistance.
Gris ? En crayonnant l'humeur d'un poil de chat ombragé, les nuages tristes s'effacent à moitié.
Blanc ? La conquête de la pureté entraîne la suprématie froide d'une feuille d'hiver enneigée.
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Magne

Fonçant vers une destination humaine
Le coursier pourchassé roule à vive haleine,
Furtif est le rêve, prompte est l'impatience,
Le paysage file tel l'eau qui danse

Un enfant seul pleure presque intelligemment
Une mamie rit humblement mais vaillamment
L'humanité gratte le fond de ses bottes,
Point de blâme car elle s'ennuie à voix haute

Les départs ancrent, les arrivées acclament,
Moins les attaches pèsent, mieux est notre âme,
Qui se donne et parfois se cueille sans arme

Histoires fugaces s'estompant chaque instant
Des heureux anonymes apparaissent en passant,
Quant le train accoste, d'un coup la vie s'étend.


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Magne

Au fond de moi, j'ai toujours voulu devenir un demi-dieu.
Pour cela, il fallait que je me transcende complètement pour atteindre mon propre idéal de vie. Rien n'était gagné d'avance, tout restait encore à faire. Je devais devenir un être au coeur d'or et à l'âme d'argent, un être qui guide et qui parvient à élever les autres mortels par sa présence. Ainsi, il était essentiel que je réussisse quelque épreuve de force, de courage et de panache. Dès lors, je me suis décidé à accomplir un parcours initiatique afin de forger mon idéal. Un soir d'été, j'ai rencontré un jeune homme qui avait lui aussi ce même désir de grandeur. Je me souviens encore très bien de cette soirée où je lui ai annoncé que je voulais tenter la grande aventure. C'est comme si je découvrais un nouvel ordre secret dans l'existence et qu'il fallait à présent que j'apprennne comment il fonctionnait. Peu après cette rencontre, un petit groupe s'était constitué à partir des quelques valeureux que nous étions à vouloir tenter cette épopée grandiose.
Grâce à la puissance du groupe, chacun d'entre nous peut aujourd'hui affirmer haut et fort avoir survécu aux fameux "exploits", ces activités fondatrices dans tout cheminement initiatique. Cela consistait en des épreuves physiques et mentales qui nous faisaient découvrir nos limites dans l'effort. En nous dépassant ensemble, nous avons pu tissé des liens exceptionnels. Une aubaine pour ceux qui un jour seraient peut-être frères d'armes sur un même champ de bataille. C'étaient des moments extrêmement intenses et cela nous forgeait à coup sûr des caractères en acier trempé.
Cela commençait toujours de la manière suivante.
Par des nuits sombres et froides, nous nous relayions avec ardeur pour fabriquer des centaines de torches, incarnations matérielles de nos désirs ardents de bravoure. Il fallait faire nos sacs dans lesquels nous fourrions de vieilles armes de guerre et puis ensuite, nous partions en terre inconnue sans jamais savoir pour combien de temps. Nous courrions après des Fonceurs simplement parce qu'ils avaient une aura plus forte, une armure imposante et une mâchoire taillée dans le roc. Nous les suivions aveuglément jusqu'au bout de la nuit sans sourciller. Nous marchions, nous sautions et nous courrions pendant des heures interminables. Nous rampions dans la boue, dans l'eau glacée ou encore dans les ronces pour le plaisir de nous surpasser un peu plus à chaque fois. Quand la nuit tombait, rien ne s'arrêtait. Au contraire, cela continuait encore plus fort jusqu'au petit matin, jusqu'à atteindre l'épuisement complet. Mais cela nous donnait une telle ivresse héroïque et un tel sentiment d'accomplissement que nous entendions alors les dieux nous acclamer du haut de leurs trônes en marbre.
Malheureusement, tout ne pouvait pas être aussi parfait.
Un jour, alors que je courrais à pleine vitesse sur un sentier de forêt, je me fis violemment attaquer au visage par un faucon. Après un passage aux urgences au petit matin et une belle collection de points de suture, cette affaire mystérieuse put finalement être étouffée. Motus et bouche cousue, le secret de cette mésaventure restera bien gardé pendant longtemps.
Malgré les aléas de chaque jour, un rythme s'installait dans nos vies comme pour nous conforter dans cette ascension épique. Par exemple, tous les samedis matins se tenait le Choeur, rituel immuable où tous les aspirants demi-dieux se retrouvaient pour chanter leur allégeance à l'idéal des paladins, celui dont chacun fantasmait la nuit en espérant un jour en être l'incarnation. Nos bouches s'ouvraient en une mélodie grisante qui unissaient nos âmes au sein d'un même élan et vers une unique direction, celle de la gloire éternelle.
Mais pour vivre des moments aussi beaux, il fallait évidemment en passer des plus difficiles. C'est pour cela que nous avions dû vivre une vraie semaine de la tourmente, qui avait véritablement transformé notre regard sur la peur. Durant cette semaine, nous ne devions croiser aucun Fonceur même si cela était tout bonnement impossible. A n'importe quelle heure du jour et de la nuit, nous nous faisions traquer sans répit à travers toute la ville. C'était une véritable chasse à l'homme. Les Fonceurs pouvaient débarquer à tout instant et il fallait alors se cacher tel de vulgaires proies et attendre patiemment que ces chasseurs s'en aillent jeter leur dévolu ailleurs.
Au cours de toute cette ascension folle et surnaturelle, nous avions déjà passé une nuit entière à écrire des louanges guerrières à des ancêtres que nous ne connaissions qu'à travers le récit de leurs prouesses. Pour la simple et bonne raison qu'ils nous avaient précédé sur cette voie antique qui devait nous élever jusqu'au noble rang de Héros. Comme nous l'entendions souvent, dormir trop excessivement  c'est réservé aux âmes faibles. Mais quand nous écrivions sans pause des vers en alexandrin à trois heures du matin à la seule lumière d'une bougie frémissante, nous y pensions tout de même. Après tout, ce souvenir resterait gravé dans nos âmes pour toujours comme une extraordinaire expérience d'abnégation.
Au fil de nos expériences vécues ensemble, la transformation faisait son effet.
Même pour un simple défi lancé à la légère, nous étions à présent capables de gravir une montagne simplement pour aller boire une corne d'hydromel en son sommet ou bien traverser en radeau l'immense lac d'un barrage de cent mètres de haut dont les eaux avaient toujours été infestées de serpents.
Après tant d'expéditions, il est vrai qu'entrer dans la Confrérie c'était comme entrer dans une illustre communauté d'aventuriers, par laquelle nous redonnions vie aux plus belles valeurs de noblesse et de courage d'antan. C'était l'une des expériences les plus somptueuses qu'il puisse être donné de vivre à des jeunes en quête d'absolu et de grandeur tel que nous l'avions été par le passé. Ce qui symbolisait cette entrée c'était l'adoubement, cérémonie intemporelle par laquelle nous devenions enfin membres à part entière de cette organisation secrète que constituait la Confrérie. Nous recevions alors l'héritage d'une longue lignée de guerriers qui avaient servi par les armes à travers toutes les époques.
Lourds et fiers de ce don hors du commun, nous obtenions enfin notre droit d'entrée dans le ciel divin. Ce lieu constituait depuis la nuit des temps un bastion fermement gardé par des générations de Héros dont le destin mythique était de représenter les dieux parmi les hommes.
Ainsi, le ciel reposait à présent sur nos épaules.
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