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Kamillous

Weyersheim (67).
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Œuvres

Kamillous

_Lila ! Tu pourrais faire attention !

Lila leva les yeux de son livre sans empressement et grimaça à la vue du café qui s’étalait sur la table, les vêtements de sa soeur et le sol. Son père lui lançait un regard qui se voulait sévère mais la maladresse de sa fille cadette lui rappelait inexorablement sa défunte épouse, ce qui l’adoucissait à coup sûr. Rosaline quant à elle couverte de café, fusillait Lila du regard.

_Combien de fois t’avons-nous dit de ne pas lire à table ? persifla-t-elle. Je n’ai plus qu’à aller me changer à présent !

Rosaline se leva et disparu dans les escaliers qui menaient à l’étage. Gabriel soupira en secouant la tête et entreprit de nettoyer la catastrophe. Gabriel Doucet était un homme d’une cinquantaine d’années que le temps n’avait pas épargné. Ces cheveux blonds avaient déjà blanchis et son visage fatigué reflétait un profond chagrin qui en soi n’était jamais parti, et ne partirait sans doute jamais.
Après la mort de sa femme, cinq ans auparavant, il avait dû élever ses trois filles seul. Deux adolescentes et un bébé. Pas les périodes les plus faciles quand on élève des enfants certes. Mais il adorait ses filles, et s’évertuait à être un bon père pour elles.

_ Ta soeur a raison Lila, tu devrais être plus vigilante. Tu es comme ta mère, tellement plongée dans tes livres que tu ne fais plus attention à ce que tu fais, lui dit-il songeur.

_ Désolée papa, se renfrogna la jeune fille.

Lila posa son livre sur la commode du salon et revint dans la cuisine pour aider son père à nettoyer sa bêtise.

_ Tu accompagnes Rosaline aujourd’hui ? lança Gabriel.

_ Non, j’ai rendez-vous à la bibliothèque, répondit-elle en essuyant les dernières traces de café. Je passe un entretien pour y travailler ce mois-ci.

Rosaline refit son apparition dans la cuisine vêtue d’une robe en dentelle immaculée qui lui arrivait au dessus du genou. Lila se tourna vers elle.
_Tu es magnifique Ro’ ! Désolée pour le café.

_ Merci. Ce n’est rien, répondit-elle d’un ton monotone, je ne portais pas de vêtements de haute couture.

Rosaline était l’aînée des soeurs Doucet, elle avait 20 ans et avait décroché un contrat dans une agence de mannequin. Elle était faite pour ça, elle le savait. Rosaline était grande, élancée, avait de longs cheveux d’or bouclés qu’on ne pouvait que lui envier, des yeux d’un vert à couper le souffle et elle avait ce mélange de mystère et d’impassibilité qui ne la rendait que plus belle encore.
Mais son père était plutôt inquiet quant à ce choix. Il se disait qu’il aurait peut-être dû la pousser davantage à faire des études. Mais elle avait l’air heureuse c’était tout ce qui comptait, il espérait juste que cela durerait.

_Bon j’y vais, à ce soir ! dit-elle en embrassant son père et en esquissant un sourire à peine perceptible à l’attention de Lila.

La porte claqua et le calme se fit de nouveau dans la maison. Lila rangea ses affaires dans son sac en bandoulière et mit sa veste vert kaki, prête elle aussi à partir.

_Tu as besoin de moi pour garder Chloé cet après-midi ? demanda-t-elle à Gabriel.
_Si tu pouvais être là, ça m’arrangerais oui. Mais est-ce que ça ira pour toi ? Avec l’entretien ?

_Oui, oui, je le passe ce matin mais même si je suis prise, je ne commence pas avant lundi. Donc je pourrais m’occuper de la petite sans soucis, le rassura-t-elle.

Gabriel hocha la tête. Que ferait-il sans ses filles ? La mort de sa femme suite à l’accouchement de la petite dernière avait été un cauchemar pour toute la famille. Rosaline tenait Chloé pour responsable de la mort de leur mère et ne lui prêtait pas la moindre attention. Pourtant la petite n’y était pour rien. On avait prévenu le couple Doucet que cette grossesse tardive pouvait être fatale à la maman. Mais cette dernière n’avait rien voulu entendre et avait décidé de mener sa grossesse à terme; la naissance de sa troisième fille lui enlevant la vie. Heureusement, Lila s’était occupée avec patience et amour de Chloé, elle avait dû s’improviser maman. Gabriel essayait de l’aider comme il pouvait mais avec un salaire de moins, il fallait travailler plus pour pouvoir subvenir aux besoins de la famille ce qui justifiait son manque de présence.

A présent, la question de ses absences ne se posait plus, monsieur Doucet venait d’être licencié quelques semaines plus tôt et passait donc ses journées soit à s’occuper de Chloé quand Lila était en cours, soit à chercher du travail.
Les vacances d’été arrivant, Gabriel allait pouvoir reprendre ses recherches en s’arrangeant avec l’emploi du temps de Lila pour garder la petite dernière.

Lila embrassa son père et resta un instant dans ses bras.

_Bon allons-y ! dit-elle en se séparant de lui. Souhaites moi bonne chance !

_Tu n’as pas besoin de chance Lila, tu auras ta place à la bibliothèque, j’en suis sûr.

_Merci papa. A toute à l’heure ! lança-t-elle dans un sourire au moment de fermer la porte.

_A toute à l’heure ma chérie, murmura Gabriel après que sa fille soit partie.

Même si il essayait de ne pas faire de différences entre ses filles, Gabriel ne pouvait s’empêcher d’avoir tout de même une petite préférence pour Lila. Sa prestance à la fois assurée et calme mais pas hautaine, ses longs cheveux de jais ondulés, ses yeux bleu océan, sa maladresse, son caractère rêveur et sa passion démesurée pour les livres, tout chez elle lui rappelait sa femme.

_Papa ?

Monsieur Doucet sortit de ses songes à l’entente de cette petite voix fluette qu’il connaissait très bien, il se retourna et vit sa petite poupée au carré blond et aux yeux chocolats en haut des escaliers, traînant son doudou par terre. Il sourit et monta la prendre dans ses bras.

_Tu as bien dormi ma puce ?

_Oui mais Pilou a pas été gentil ! Il est parti du lit pendant que je faisais dodo, bouda la petite fille.

_Oh ! Vilain Pilou ! renchérit Gabriel en riant.

Il entraîna la petite dans la cuisine et la fit s’asseoir à table.

_ Alors que veux ma princesse pour son petit déjeuner ?

_Des tartines avec de la confiture de mamie et du chocolat chaud ! clama Chloé en souriant jusqu’aux oreilles.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

J'écris parce que j'aime beaucoup ça et que ça me permet de m'évader. C'est une façon de relâcher la pression en laissant les rêves prendre le dessus sur la réalité. J'ai besoin d'écrire pour confier mes sentiments, pour apaiser mon hyper sensibilité, qui peut autant me ravir que me détruire.
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