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Tacowtac

Tacowtac
Après la perte de sa famille et de tous les êtres chers qui l'entouraient, perdue au beau milieu de nulle part, et seule en proie à incertitude d'un monde désolé, Ivy doit faire face à la lutte acharnée entre la vie et la mort. Le monde est en proie au Chaos et des forces surnaturelles se sont réveillées.

La rencontre de ce jeune et mystérieux Kilian la laisse à penser qu'il n'est pas anodin à tous les événements tragiques qui se sont déroulés. Réveillant en elle une force incontrôlable la poussant à se dépasser, Ivy part au combat contre ceux qui ont détruit son monde.

Car il faut trouver une raison de vivre quand tout est perdu.


Breath est mon premier roman que j'ose enfin dévoiler. D'une certaine façon, il est le roman que j'aurai aimé vivre. Un peu fiction/ réaliste, j'espère qu'il s'aura vous plaire et vous embarquer dans mon univers avec toutes les sensations que je souhaite dépeindre. Bonne lecture, et merci pour votre temps, vos commentaires et propositions, toute critique étant la bienvenue.
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Tacowtac
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La solitude est ma meilleure amie, mon tendre amour, ma confidente.

Elle m'accompagne au quotidien et se fait plus présente les soirs.
Elie est la seule à me comprendre mieux que personne et sait m'écouter et me consoler.
Même lorsque je suis entourée, elle reste toujours près de moi, guettant mes failles, mes moments de faiblesse. Car elle sait que c'est précisément dans ces moments là où on se complète. On est fusionnelles.

Même si parfois on se dispute, je sais qu'elle répondra présente à mon appel. Elle sait se montrer disponible à n'importe quelle heure.
Elle sait également que je n'arrive pas à me passer d'elle. Elle est mon amante, je fais des infidélités à mon couple, à mes amis.
- Quels amis ? me chuchotte-t'elle.
Elle est jalouse et possessive. Je n'ai jamais réussi à m'en séparer.

Elle est mon tout.

C'est pourquoi je souhaite lui rendre hommage et vous la présenter à travers ces quelques textes, ces moments où elle me tient le plus compagnie.

***

Nb: Dessin de Jack et Sally (par moi-même)
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"Il mourra"
Voilà les deux mots que le médecin a prononcé à mes parents.
Certaines personnes prétendent avoir la connaissance suffisante pour déterminer de la vie ou de la mort d'autrui et usent de mots percutants, de paroles assassines. Il vivra, il mourra. C'était aussi simple que ça. Pas d'échappatoire, pas de solution. Son destin était tracé.
Mais c'était sans compter la ténacité, la force et l'envie de vivre de mon frère.
Le "cas" comme ils l'appelaient. Pour moi il est un modèle, un exemple, une légende.
Car oui, mon frère a fait un bras d'honneur à la mort.
Il a fauché la faucheuse.


Mon frère est atteint d'une maladie génétique et orpheline rare du nom de SRT Syndrome Rubinstein-Taybi, qui touche moins d'1% de la population mondiale. Cette maladie n'est pas héréditaire, elle est due à la mutation du chromosome 16 pendant la formation de l'embryon. C'est ce qu'on appelle le Loto de la vie. Vous imaginez? Un putin de chromosome a décidé de muter en mode random, et ce n'est pas qu'une vie, mais toute une famille qui s'en trouve bouleversée. Le syndrome ayant été décrit récemment (1963) par les deux médecins lui ayant donné leurs noms, il n'y pas eu beaucoup d'étude sur le sujet et il y a d'autant moins d'informations disponibles pour les familles. Autrement dit, démerdes-toi cocotte. Ce récit est celui d'une vie mise à rude épreuve dont les chances de survie étaient quasi-nulles. C'est le combat d'une famille, par amour pour un enfant, un ange.
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La cassette VHS arrive à son terme dans un ralement discontinue parsemé de zebrement à l'écran. L'usure à force d'avoir visionné ce dessin animé se fait ressentir. La cassette est à l'agonie et la bande va bientôt céder. Mais déjà, je l'entends réclamer un nouveau visionnage.
Un profond soupir digne des plus grands acteurs français m'extirpe de mes pensées et me ramène à mon sujet de préoccupation.
Visiblement impatient et exaspéré par mon manque de réaction à la note finale de la cassette, il me regarde avec son air malicieux et me fait un geste circulaire du bout des doigts représentant le rembobinage de la cassette. Je m'exaspérais:
- Pas encore ! Cela doit faire quinze milles fois qu'on regarde le bossu de notre Dame. Au moins ! Tu veux pas regarder autre chose ?
- Non ! J' peux pas ! J' peux pas !
Il se redresse difficilement et de toute sa hauteur me surplombe et me bouscule gentiment comme pour m'intimer de rembobiner.
Je soufflais d'exaspération et me renforgnais, aussitôt suivit d'un souffle identique de mon tortionnaire, mimant tel un clown chacun de mes gestes. Voyant que je ne réagissais pas à ses tentatives pour m'amadouer, il vint se planter devant moi et m'attrappa le visage, écrasant mes joues de ses petites mains puissantes, me donnant l'air d'un poisson à l'agonie suffoquant.
- Plait! PLAIT! PLAIT! Rara !
Je repoussais doucement ses mains, et lui souriais. J' adorais l'entendre prononcer le surnom qu'il m'avait donné.
- Bon... Puisque tu demandes si gentillement, d'accord je te le remets.
- Ouais !!
- Mais, l'interrompais-je, c'est la dernière fois d'accord ? Dis-je en imitant parfaitement l'intonnation de ma mère.
- D'accord, d'accord, me repondit-il gaiement, déjà installé et prêt pour un nouveau visionnage.
Il tapait des mains à une vitesse hors norme et riait aux éclats, tout content de pouvoir repartir à nouveau dans ce monde enchanteur, son monde, où il se sent comme chez lui, entouré de ses amis Disney.
Une fois la cassette rembobinée (nous n'avions pas encore la fonction auto reverse), je m'installais à ses côtés au sol, il me grattifia d'une de ses généreuses claques à en décoler les poumons en partant d'un grand éclat de rire. C'était sa façon à lui de me remercier et de me dire qu'il était content de partager ce moment avec moi.
Je pris un air pincé, il me claqua de plus belle la cuisse à plusieurs reprises.
- Oui oui, moi aussi je suis hyper contente!
J'étais en souffrance, je n'avais plus de cuisse. Plus de dos et mes poumons étaient décolés. Mais j'étais heureuse car ce moment là faisait partie de nos meilleurs moments à tous les deux.
Du haut de mes six ans, j'avais déjà pleinement conscience de ce qui se passait. De ce qu'il était. Où plutôt de ce qu'il ne sera jamais.
Oui, j'avais douloureusement conscience que ce que nous vivions était et serait d'autant plus rare et que à ce moment précis nous étions en osmose lui et moi.
Les images de Quasimodo défilaient et prenaient tous leur sens sous mes yeux.
Je le regardais s'émouvoir au gré des aventures du pauvre Quasimodo et de la belle Esmeralda. J'étais aussi triste quand cette dernière refusa l'amour de Quasi (petit surnom que je lui donnait car nous étions devenus amis lui et moi à force de rendez-vous quotidiens).
Un jour, j'etais allé voir ma mère terriblement attristée après un enième visionnage (j'étais une éponge) :
- Maman, pourquoi Quasimodo il a pas d'amoureuse ? C'est pas juste, éclatais-je, revendiquant justice.
Visiblement, elle ne savait pas quoi répondre et se contenta de me prendre dans ses bras et d'essuyer les larmes entre deux gros sanglots.
- Eh bien, disons que c'est parce qu'il est différent...
- Mais non, il est pareil que Cicine ! Il peut pas être différent ! En plus, Cicine il a une amoureuse à l'école.
Je me souviens encore aujourd'hui du regard interloqué de ma mère. Je pensais que j'avais vu juste à l'époque et que ce regard voulait signifier que j'étais très perspicace.
Elle me serra fort dans ses bras et me chuchotta à l'oreille:
- Tu as raison ma chérie, ne t'inquiète pas pour lui, il trouvera l'amour, comme ton frère.
Effectivement, Quasi trouva l'amour dans le deuxième volet sorti quelques années plus tard. Mais pas mon frère. Quasi était différent, je ne compris que bien plus tard pourquoi. Je compris aussi le regard de ma mère qui était en réalité surprise de la comparaison que j'avais évoqué entre mon Yacine et Quasimodo.
A 6 ans j'avais fait l'amalgame entre mon grand frère et un personnage de fiction bossu incompris et mal aimé. Rejeté pour ses malformations et la peur qu'il inspirait.
Un rire enfantin me fit sortir de mes songes. Je connaissais par coeur le dessin animé. Je pouvais énoncer à l'avance chaque parole dans la même intonnation. Je savais quelles étaient les répliques qui feraient rire Cicine avant même qu'elles soient prononcées. Et lui aussi s'esclafait en avance.
Il me surprit à le contempler. Il dut voir l'ombre sur mon visage et il s'approcha de moi pour me serrer dans ses petits bras tous maigres. Il savait me lire comme je savais le lire. On se comprenait, on se complétait. J'aime à penser que nous partagons un lien fort, comme des jumeaux le peuvent.
Je le laissais me faire une de ses rares et très rapides étreintes. J'en avais terriblement besoin car j'étais moi aussi, à l'instar d'Esmeralda, fissurée de l'intérieur. Et j'avais soif de ces tous petits instants.
Il pouffa de rire à un passage comique du dessin animé et s'extirpa de mes bras. Comme à son habitude, il rejeta la tête en arrière et s'exclaffa. Je garde à jamais cette image en moi, figée dans le temps, figée dans ma mémoire, le son cristalin résonnant dans mon coeur.
Mon ami, mon confident, mon frère.
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Ma réponse au défi "Ces lettres d'amour qu'on n'a jamais envoyées..."

J'espère vous faire voyager quelque peu avec ce petit texte.

Bonne lecture!

Je suis preneuse de tout commentaire bien évidemment x]
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Tacowtac

Attention : Histoire totalement vraie

Une chaleur étouffante envahissait la ville sous un soleil de plomb. Pas un souffle, pas une brise. On n'entendait même plus les oiseaux chanter, les anes énire, même les cigales s'étaient tuent et les rues étaient désertes. Cela faisait quelques jours que le coq n'avait pas hurler.
Tous les lundis le poissonier rendait visite aux villages dans les montagnes proches de la mer afin de vendre ses trouvailles. Ce matin là, les villageois discutaient autour de la camionette du poissonnier de la chaleur qui frappait le pays, autour de lui s'entassaient des acheteurs et des curieux venus jauger de la qualité du poisson et de sa fraicheur. Les enfants s'aglutinaient devant les bacs afin de découvrir avec émerveillement les brochets, les crabes et les gambasses. Les sardines restaient le produit fare. Certains enfants tentaient même de croquer dans des nageoires qui dépassait de la camionette, aussitôt réprimandés par des adultes. Une joyeuse cacofonie s'élevait, des négociations s'entamait avec vivacité afin d'obtenir le meilleur butin au meilleur prix.
Par delà l'agitation, on pouvait entendre le sujet qui secouait le village. Le coq ne chantait plus, il n'y avait pas un seul animal dans le coin. Et celà inquiétait les femmes. Cela n'était jamais de bonne augure quand le silence se faisait entendre ainsi. Des regards fuyants, d'autres inquisiteurs, cherchant à determiner la bienveillance ou le malheur d'un coup d'oeil. Le mauvais oeil était un fléau par ici, mieux valait s'en prémunir. Les sages étaient installés à l'ombre un peu plus loin, certains sur des tabourets, d'autres assis sur des cousins disposés sur des tapis à même le sol. Les mines inquiètent, ils évoquaient l'absence de mouches, ces petites bestiolles si envahissantes et nombreuses d'habitude. Quelque chose de malsain rodait, caché parmis eux et n'allait pas tarder à se montrer.

***

- Tarek! Mais bon sang, il est passé où encore celui là? Tarek!
- Oui, oui, je suis là, j'arrive
Une douce odeur d'épice et de menthe enivrait mes sens. Malgré la chaleur, mes tantes s'activaient pour offrir un des plats traditionnels préféré de mon père. Ce n'était pas tous les jours qu'on rendait visite à la famille, et rien de tel qu'un bon couscous pour mettre tout le monde d'accord.
Une forte pression sur mon bras m'arracha du sol à l'instant même où j'entrais dans la cuisine. Ma grand mère était une vraie force de la nature, petite mais imposante, elle pouvait manager mes tantes à la cuisine, s'occuper de ses petits enfants, faire le ménage, surveiller mon grand-père affaibli et savoir où se trouvait chaque personne de la maison et ce qu'il faisait à n"importe quel moment. Et tout ça, en même temps.
Les chants traditionnels retentissaient, et je pouvais appercevoir certaines femmes danser, des foulards tourbillonnants dans leur mains, leurs pieds embrasant le sol et leur bassin bouger frénétiquement. Ma grand mère avait les cheveux couleur ainé et des vieux tatouages sur le visage, les mains et les bras. Son regard chargé d'histoire me scrutant de haut en bas, j'avais oublié que j'étais suspendu dans les airs, mes pieds ne touchant plus le sol. J'étais fasciné par son visage, qui me semblait immense, rugueux et doux à la fois. Elle était magnifique.
- Mais où est ce que tu as trainé encore? Tu es tout sale. Va te laver les mains, ensuite, apporte de l'eau aux hommes dans le salon.
Elle me déposa doucement au sol, et je frottais mon bras à l'endroit ou sa main m'avait agrippé. Quelle poigne! Elle rit en voyant ma mine renforgnée et me claqua un grand coup dans le dos. C'était sa façon de montrer sa tendresse j'imagine.
Je me dirigeais vers la salle d'eau pour faire mes besoins et me rafraichir en traversant le long couloir, je tournais à l'angle dans un renfoncement et me frappa brutalement contre quelque chose. Un peu sonné, je reculais d'un pas pour mieux voir ce qui me barrait la route. Je levais et plissait les yeux pour adapter ma vision à la pénombre.
- Bouge de là frangin! Tu m'gênes là!
Mon frère ne broncha pas et ne bougea pas.
- Qu'es-tu fiche? J'ai besoin d'aller aux toilettes! Pourquoi tu te mets devant le passage?
Aucune réaction, je tentais de le pousser, excédé. Ses blagues m'épuisais, je n'avais pas envie de rire et j'avais à faire. Mais il ne bougea pas, il n'essaya même pas. Il était plus immobile et dur qu'un mur.
- T'arrête des blagues merde!!! Bouge de là!!
J'entendis des pas et un bruit de canne derrière moi. Je fulminais, une parole, un geste de mon frère et je partais au quart de tour, mais rien ne se produit.
- Tarek, recule tout de suite!
La voix terrifiée de mon père me stoppa net, tous mes sens en alerte, je reculais interloqué en montrant la source de mon emportement
- Chai pas c'qu'il a, il veut pas bouger. Il m'énerve à faire ses blagues! Oh Frérot! Dégage pour voir!
Un coup de canne retentit dans le couloir, je me retournais et vit mon grand père à coté de mon père le regard hagard, pensif. Dans un seul et même mouvement, tout le monde s'invita dans le couloir, les regards se posèrent sur mon grand-père puis lentement se tournèrent vers moi. Je n'eus pas le temps de me justifier de mes injures qu'une de mes tantes poussa un cri d'éffroi, stridant. Personne n'y préta attention, tout le monde n'avait de yeux que pour moi. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. Ma tante s'engouffra dans la cuisine criant des "Nah Sheitan!" et récitant des prières. On entendait que ses pas arpenter la cuisine, elle sorti en trombe, attrappa son fils de cinq ans alerté par le cri de sa mère, et s'enfuya en courant de la maison. La porte claqua dans un grand fraca. Et je ne la vis plus pendant plusieurs semaines.

***
Je n'ai jamais cru à ces histoires, je venais de France, et je me considérais comme suffisemment conscient et instruis pour prétendre connaitre la vie, la mort, et savoir que le surnaturel n'existe pas. Je me l'étais persuadé. Jusqu'à ce jour.
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Des volutes épaisses de fumée s'élevaient parcourant un long chemin avant de s'évaporer au-dessus du brouhaha incessant. Les tintements frénétiques de verres sonnaient, orchestrés par les allées et venues des serveurs se frayant un passage parmi les danses endiablées des visiteurs, venus de tous les horizons pour un soir, pour un instant, pour une vie. Le bar tout droit sortie du monde de Gatsby, était bondé, la musique battait son plein. Les clients chantaient et dansaient au rythme de la musique, se lançant dans des chorégraphies minutieusement calculées, où chaque pas entrainant un autre dans un mouvement fluide et glamour. Les rires cristallins des jeunes filles se mêlaient à la musique des années Fifties.
L'ambiance joyeuse et folklorique était comme un pansement à mes plaies. Cet endroit était exactement le lieu que je recherchais, j'étais bercée par les musiques teintées de Blues et de voix suaves. Toute la salle était en transe au son du piano, du saxo et des paroles chantées par Dinah Washington. J'étais en phase, totalement transportée par le monde qui m'entourait. Le sol semblait bouger sous mes pieds et les décors tourner autour de moi. L'alcool y était surement pour quelque chose. Je fixais mon reflet dans le verre que je tenais. Mes cheveux blonds soigneusement coiffées, je m'étais attardée sur cette coupe des plus sophistiquées, j'avais appliqué mon rouge à lèvre rouge sur mes lèvres charnues et avait rechercher une des robes les plus chic et tendance du moment. Ma robe noir ceintrée portefeuille a eu son moment de gloire et j'en étais plutôt satisfaite. Elle mettait en évidence mes forme sans être trop osée. Accompagné d'un grand et long chapeau noir me couvrant de part et d'autre, les mains égantées, j'arborais une tenue sophistiquée et classe pour un jour très particulier. Mais je ne m'étais pas apprêtée pour venir dans ce lieu. Les traces de maquillage sur mes joues que je venais de remaquiller précipitamment trahissaient le flot de larmes qui avaient coulées une heure auparavant. Je ressassais les dernières heures chaotiques de ma vie qui s'étaient déroulées et ce que je n'ai pu empêcher, en essayant de déceler à quel moment le fil des événements m'a échappé.
- C'est la première fois que vous venez au Paradise?
Je fus extirpée de ma contemplation. Le jeune homme accoudé au bar qui s'adressait à moi semblait tout aussi intrigué que moi. Je le regardais d'un œil, commandant une nouvelle bière au barman. D'une allure frêle mais assurée, il arborait un sourire qui a dû en faire fondre plus d'une. Mais je n'étais pas intéressée par les plus jeunes que moi. Et je n'avais vraiment pas envie d'être accostée.
Me retournant pour lui faire face, j'expulsais l'air de mes poumons en recrachant la fumée de ma cigarette et répondis dans un souffle.
- Eh bien.. oui.
Le jeune homme toussota, me fixa intensément. Il sembla hésiter un instant et s'apprêtait à dire quelque mot lorsque son regard se perdit derrière moi. En un instant son visage s'assombrit, il se décomposa, puis s'éloigna d'un pas rapide et précipité. Je le regardais s'éloigner, bousculant les personnes sur son passage.
- Madame.
Une voix puissante, profonde et masculine me fit sursauter.
- Excusez-moi, je n'ai pas voulu vous effrayer.
- Ce n'est visiblement pas moi que vous avez effrayé.
Je tentais de rallumer une nouvelle cigarette, l'homme me tendit un briquet et alluma le feu. Je pris une longue inspiration et relevait les yeux en direction de cet étranger. J'en eut le souffle coupé. Une épaisse et grande carrure me fit face, la lumière dans son dos accentuait ses traits et lui donnait un air sérieux et sombre. Il me surplombait de toute sa hauteur et je sentais la puissance émaner de son corps. Sous son costume les muscles se mouvaient et roulaient lorsqu'il s'approcha de moi. Je failli presque laisser tomber ma cigarette. Le temps sembla se suspendre un instant. J'extirpais la fumée, en le fixant intensément dans ses yeux noirs et profond dans lesquels je pouvais me noyer.
- Il devait certainement avoir une raison.
- De vous craindre? Vous êtes quoi au juste, un tueur?
J'avais envie de le destabiliser, peut-être de m'amuser un peu. Après tout, c'était une journée pleine de rebondissements.
- Je suis ce que l'on veut que je sois.
Je fut prise dans un torrent d'émotion. Comme si je n'en avais pas eu assez. Je perdis à mon propre jeu et détournais avec effroi les yeux de son regard. Quelque chose de primitif, de fou et d'intense s'en échappait. Comme si ses paroles m'atteignaient personnellement et qu'il voulait me faire comprendre le sens caché.
- Je peux? Il désigna un tabouret à côté de moi.
J'opinais de la tête. Je le toisais et décortiquais minutieusement l'individu à mes côtés. Ses cheveux de jais noirs taillés de près, avec une barbe naissante sur sa peau bronzée. Il avait un regard sombre et profond avec un faible sourire fatigué cachant des dents étonnamment blanches. Il portait un trois pièce sombre et taillé sur mesure. Des petits détails sur son costume prouvait son appartenance à une haute caste. Pourtant son allure donnait l'impression d'avoir à faire à la pire espèce de voyous. Un drôle de mélange dans un corps si à l'étroit. Son imposante carrure envahissait tout l'espace et saturait l'air que je tentais de respirer.
Je constatais en regardant autour que je n'étais pas la seule à ressentir ces émotions. Tous les regards étaient fixés sur l'Inconnu, tantôt des regards énamourés des femmes, tantôt des regards jaloux et même certains apeurés des hommes. Je me sentais épiée et jalousée et cela me mettais mal à l'aise.
- Il me semble vous avoir déjà vu, me dit-il calmement.
- Cela m'étonnerait que l'on se soit croisés. Je restais sur la défensive.
- Voyons, un regard comme le vôtre, on ne peut l'oublier.
Je sentis mes joues rougir. Mais que m'arrivait-il? Je ne le connaissais même pas.
- Plus sérieusement, d'où venez-vous très chère ... ?
- Je n'ai pas l'habitude de décliner mon identité à un inconnu. Encore moins d'un homme capable d'effrayer à ce point les clients.
La musique changea, se faisant plus douce et sensuelle. Il me semblait entendre Roy Milton, ce devait être sa magnifique musique Best Wishes qui faisait tabac. La lumière se colora de bleu et les clients se mouvaient dans des danses énamourées, le slow étant de rigueur.
L'inconnu laissa glisser son regard sur moi et me sourit. Il fallait que je romps le contact car j'allais perdre tous mes moyens. Je pouvais totalement m'abandonner à lui. Je perdais toute mon assurance.
- Voyons, ne dites pas de sottises. Je suis un homme tout à fait respectable. Il s'en alla d'un grand éclat de rire. Pas vrai Tonny?
Le serveur fit un sourire crispé et s'approcha pour tendre le verre de Whiskey à son client.
Je remarquais les doigts pleins d'égratignures de mon accompagnateur. Visiblement quelqu'un venait de ramasser quelques coups. Un frisson me parcourra mais je décidais de reprendre la conversation à mon avantage.
- Vous n'en êtes pas à votre premier coup d'essai apparemment.
Il suivi mon regard vers ses poings et d'un rapide mouvement attrapa mes mains. Je fus surprise et poussait un hoquet de stupeur. Il était étonnamment doux, même si ses mains étaient rugueuses, sa poigne puissante me saisit.
- Ne vous fiez pas aux apparences ma Belle, vous pourriez être surprise.
Il sourit et je perçu une étincelle dans son regard pétillant. Il y'avait quelque chose de sincère. Le contact de sa peau sur la mienne me fit l'effet d'une décharge. Ce n'était pas désagréable quoiqu’imprévisible et déconcertant. Il me fit une caresse du bout des pouces, j'étais saisie et ne pouvait détourner le regard de cet homme que je ne connaissais pas. Mais à qui je pouvais tout confier, tout donner, j'en étais intimement convaincue.
- J'ai la sensation que ce n'est pas la dernière fois que nous nous voyons ma très chère Dame.
Il me lâcha la main, but d'un coup sec son Whiskey, se leva et quitta le bar me laissant ainsi incrédule, pantelante, seule à ce bar. Seule en proie au Chaos.
Et plus déterminée que jamais à connaître cet inconnu, quoi qu'il m'en coûte.
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Tacowtac
J’me sens capable de tout rafler de créer mon monde Je me sens capable d’être une bonne mère de mettre au monde J’me sens coupable d’avoir cru qu’on pouvait faire qu’un T’es incapable d’évoluer, de devenir quelqu’un J’ai pris mes clics et mes claques, j’en ai des bleus Désolée j’en ai ma claque mais je m’en veux Et je me demande à quel moment ton regard a changé Car je voyais de l’amour dans tes yeux j’te promets J’ai laissé du temps j’ai laissé du love Quand toi tu pensais qu’à faire du love Tant de choses à dire sur ces non-dits Le passé nous submerge, nous alourdi Laissons les mots apaiser nos maux Pour une fois, pas de critique, que du beau Le plus triste dans tout ça c’est qu’il n’y a pas de fautif La vie est ainsi faite, c’est elle qui fixe l’avenir qui fixe le prix A nous de voir si cela en valait le coup Une dernière fois avant la fin, aimons nous.
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Vous êtes arrivé à la fin
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