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riGoLaune

riGoLaune
Mars 2020, à l'aube de ses trente ans la vie d'Olympe, comme celle de beaucoup d'autres vrilla.
Plus rien ne sera comme avant dans ce pays désormais rongé par la guerre civile.
Olympe se fera-t-elle une place au sein de ce nouvel environnement militaire, seule chance de survie ?

Mon premier roman. écrit en One-shot et retravaillé depuis de nombreuses fois déjà.
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riGoLaune
Deux âmes vagabondes, deux étoiles qui vacillent, torturées et blessées par la vie.
Vida, veuve, rencontre Ken, artiste malade. Tous deux sont en vacances avec leurs amis et dire adieu à ceux qu'ils ont aimé, est leur seul souhait durant ce séjour. Une proposition improbable de Ken va cependant tout chambouler.

Pour les lecteurs ayant déjà découvert l'oeuvre initiale, la seconde moitié a été intégralement transformée, pour apporter plus de profondeur au roman.
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riGoLaune
— Chéri, tu n’as rien dit sur ma nouvelle couleur de cheveux... Tu ne me trouves pas belle ? — La couleur est très belle, c’est vrai. — Seulement la couleur, donc... Faussement vexée, elle noie ses pupilles dans le regard étincelant de l’homme, petit sourire dans le coin des lèvres. Il la fait fondre de bonheur. Eux entre, ce ne sont définitivement pas les mots qui comptent.  
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Défi
riGoLaune
petite compilation. entre extrait d'autre oeuvre et expérience personnelle, sérieux et humour, tout le monde peut y trouver son compte, enfin je crois.
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riGoLaune

Il est mort. Mon maître est mort. Qu'est-ce que je vais devenir ? Qu'est-ce qu'ils vont devenir, mes trois petits ? Je me souviens qu'il emmenait les autres rapidement après les avoir mis au monde et je ne les revoyais plus jamais. Qui va s'occuper d'eux désormais ? Moi ? En suis-je seulement capable ? Je ne sais pas si je saurais. Cela fait tellement longtemps qu'on ne m'en a pas laissé la possibilité. Peut-être parce que je suis une mauvaise mère ?
Il est mort. Où vais-je aller désormais ? Il ne me donnait pas à manger tout le temps, il oubliait de me laisser l'accès à l'extérieur parfois, la litière était sale toujours, si sale que je ne pouvais plus y aller, mais je l'aimais mon maître. Cette voix, on dirait lui, en plus jeune. Que fait-il avec mes petits ? Où les emmène-t-il ? Puis-je le suivre ? On dirait qu'il veut que je le suive. Allez, je me lance. Mais où va-t-il ? Cette maison, je la connais, un autre chat y habite. Un grand et gros chat qui semble imposant mais qui a peur de son ombre. Je ris. Il ne ferait pas de mal à une mouche, il semble curieux, mais je ne l'aime pas. Il piétine mon territoire. Ici, autrefois, avant qu'il déboule avec eux, ses maîtres, j'étais chez moi. Que se passe-t-il ?
Tiens, le sous-sol. Oh ! des croquettes, je suis affamée. Au diable les risques, je crève la dalle. Que fait-il avec mes petits ? Tant pis, qu'il en fasse ce qu'il veut, j'ai beaucoup trop faim. Pourquoi ferme-t-il la porte ? Pourquoi m'enferme-t-il ? Peu importe, j'ai si faim et ces croquettes sont si bonnes. Un régal. Mes petits sont près de moi. Je ne comprends pas tout, mais cette pièce fermée leur assure une sécurité. Tiens, une litière propre. J'avais oublié la sensation des grains secs. Tiens, un nid douillet. Allez mes petits, tout va bien, maman est là.
Les jours défilent et une routine s'installe. Ils passent plusieurs fois. Je ne manque de rien. Eau fraîche, croquettes, litière nettoyée et surtout, caresses. La pièce est si calme. Mes petits semblent s'y plaire. Je suis contente. Qui sont-ils ? Lui me fait terriblement penser à mon maître... Serait-ce un de ses petits ? Peu importe qui ils sont. Je sens que je peux leur faire confiance. Ils caressent mes petits, ils les prennent dans les bras, je les laisse faire, je n'ai pas peur. Ils nous ont offert la sécurité d'un abri. Ils sont doux. Avec eux je me sens si bien que je me surprends à réclamer leurs fameuses caresses. Comment ai-je pu changer à ce point ? Qui suis-je devenue, moi la lionne indomptable qui ne répondait qu'aux tendresses de mon maître et à personne d'autre ? Désormais, me voilà à me frotter contre les jambes de ces inconnus même quand ma gamelle est déjà pleine...
J'aimais mon maître. Très fort. Mais je sens qu'il n'est plus là. Pourraient-ils être mes nouveaux maîtres ? Mais attendez, qu'est-ce que vous faites ? Me voilà en cage. Idiote ! J'ai accepté d'y rentrer parce que je leur faisais confiance... Me serais-je trompée ? Et mes petits ? Ils sont encore dans le sous-sol... Où m'emmenez-vous ? S'il vous plaît ramenez-moi. Je suis redevenue propre, bon, enfin presque, c'est vrai que le canapé est très tentant, mais faut savoir que mon maître ne disait rien de toutes mes bêtises ! Je peux faire un effort ! Je ne griffe plus, je ronronne. Que puis-je faire de plus pour que vous m'acceptiez ? S'il vous plaît. Et mes petits que vont-ils devenir sans moi ? Je sais que je ne suis pas une mère poule qui les couvre à longueur de journée de léchouilles toutes plus humides les unes que les autres, mais ne remarquez-vous pas comme ils grandissent bien ? Comme ils jouent ? Comme ils apprécient vos caresses ? Ne suis-je pas une bonne maman ? Aïe, mais que faites-vous ? Et surtout, qui êtes vous ? Revenez ! Je ferai tout ce que vous voulez ! Laissez-mo....
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Défi
riGoLaune

Il ne faut parfois pas avoir peur d'un bon vieux cliché pour relever un défi.

Un orage sévit, brutal et puissant. La nature dans ce qu'elle a de plus beau.
Ana est seule, enfermée depuis plusieurs jours dans un bunker. Elle a été enlevée une nuit. Deux hommes l'ont emmenée brutalement dans une camionnette alors qu'elle sortait d'une boîte de nuit. Elle était seule, il faisait noir. La rue dans laquelle elle s'était garée n'était pas éclairée.
Ana a peur du noir et elle a raison.
Elle se trouve dans une pièce exiguë, froide et sombre. Un pack de 6 bouteilles d'eau posé dans un coin, c'est tout ce qu'elle a. Personne n'est encore venu la voir. Elle est enfermée, seule et n'entend rien, le silence, le noir et elle. La panique a rapidement cédé à l'envie de vivre. La seule lueur d'espoir dans ce sa geôle sinistre et lugubre est la diode lumineuse surplombant la porte.
Au loin, le vent et l'orage grondent. Ana prie pour que la nature lui vienne en aide. La bête se réveille, se déchaîne, rugit et souffle, toujours plus puissante.
« Vas-y emporte-toi ! »
Ses incantations s'exaucent. L'espoir renaît lorsque la porte se déverrouille. Le courant s'est coupé. C'est sa chance. Elle l'ouvre prudemment et tend l'oreille. Rien.
Ana a peur du noir, mais cet endroit la terrifie. Qu'ont prévu ses ravisseurs ? Quel est cet endroit glaçant ? Sans réfléchir davantage, elle bondit en direction de la sortie. La pénombre est écrasante, elle avance à tâtons, parcourant le couloir à la recherche d'une échappatoire. Elle progresse d'une dizaine de mètres puis percute le bout du couloir. Sa main caresse la froideur de l'obstacle et s'immobilise sur un nouvel espoir : une poignée.
Elle ferme les yeux, et reprend ses prières.

Sois ouverte, s'il te plaît !


Victoire. Une de plus. Ana plonge dans l'impétueuse nuit noire d'un endroit qu'elle ne connaît pas. Un éclair. Elle découvre l'arrière d'une maison. Le vent tourbillonne tant qu'il lui fait presque perdre l'équilibre. Des trombes d'eau s'abattent sur son corps, le froid la vivifie. Un nouvel éclair jaillit, une issue, un portique en métal trônant au bout du terrain. La foudre, encore. La cime des arbres virevolte et danse sur le rythme brutal des rafales.
« Elle se barre ! »
Ana se retourne en direction de cette voix roque et tonitruante. Trop noir pour percevoir quoique ce soit, elle décide alors de courir à toutes jambes en direction du portique. Un éclair, sa trajectoire a dangereusement dévié. Des bruits de pas. Elle réadapte sa course, accélère sa foulée et pose les mains sur la petite porte, verrouillée. Un flash, elle l'ouvre. Une main s'agrippe à son épaule et la tire en arrière. Elle bascule et s'écrase violemment au sol.
Ana a peur du noir, et elle a raison.
« Viens par ici toi ! Tu comptes aller où comme ça ? »
« Laissez-moi partir ... »
Elle supplie pour sa vie. Mais sans voir le visage de son agresseur, elle sait. La nature se démonte autour d'elle. Elle hurle à l'aide. Qui pourrait l'entendre ? Autrefois salvatrice, elle est désormais sa pire ennemie. L'orage la rend muette, aveugle, impuissante. Elle se débat telle une lionne acculée qui griffe, s'agite, donne des coups au prédateur qui s'est installé sur elle. Il la maintient fermement. Une pierre, une branche, quelque chose qu'elle pourrait capturer pour se défendre. Rien. La nature l'abandonne. Un éclair, ce regard...
Il va me tuer
Il empoigne son cou et serre. Ana lutte. Il explose son crâne sur le sol. Sa tête se brise sur quelque chose de dur. Elle est sonnée. Un nouveau fracas l'assomme presque. Il arrache encore sa tête du sol. Elle pose la main sur la pierre. Il recommence, sa paume se brise. Bouger ses doigts est une torture qu'il faut surmonter. Elle doit se battre. D'un geste désespéré, elle l'agrippe et la fait atterrir sur l'homme. La pierre atteint le visage, elle est en persuadée.
« Putain salope ! » hurle l'homme.
Elle recommence, encore et encore. Plus elle frappe, plus il serre sa nuque. La trachée comprimée, l'air se raréfie. Ses forces l'abandonnent. Un éclair, l'homme sourit. Elle va mourir, là, étendue dans le noir, seule. La foudre révèle la cime des arbres, mouvant violemment, comme s'ils la nargaient de leur propre liberté. Cette nature est si cruelle. Une minute elle l'inonde d'espoir, une autre, elle l'enferme dans son trépas.
Ana avait peur du noir, et elle avait raison.
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Une description au négatif ? Pour quelqu'un de tout sauf négatif, autant dire que c'est d'un difficile ! Ben oui quoi, on m'a appris à ne jamais utiliser de mots négatifs. Jamais. L'inconscient s'y accroche et ne les lâche pas. Alors bon, comment je pourrais me décrire au négatif ? Je serais incapable de le faire. En même temps, je viens de balancer quatre fois ce mot en moins de cinq lignes. Mes doigts veulent me dire quelque chose que mon inconscient cherche à réveler semble-t-il, non ? Aller. Je tente. On verra bien ce que ça donne cette histoire. Je n'ai pas le talent des autres. J'ai du découvrir les réponses d'autres scribonautes pour me lancer. Quel courage n'est-ce pas ? De toute façon, à quoi ça sert de se mettre autant de pression ? L'écriture n'est qu'un passe-temps. Jamais je ne publierai. Qui lirait mes œuvres ? Elles ne valent pas la peine de gâcher du papier. Des années de gêne en société, trop grande, trop maigre, trop bruyante, trop tout. Où alors pas assez de rien ? Même derrière cet ordinateur, posée sur mon clavier, les yeux rivés sur l'écran, cliquer sur "publier" me tord les entrailles. Ecrire c'est oser s'offrir aux autres. Offrir une part de soi.
Je ris. Se décrire au négatif ? Comment ai-je pu douter ? Tout ce que j'écris est négatif. Une guerre, un deuil, un meurtre. Bien sûr que je suis négative voyons. Quelle idiote. Comment ai-je pu me tromper à ce point ? Vous sentez mon amour propre ici, hein ? En même temps, s'aimer, c'est bien beau mais à quoi ça sert ? Au final, je me décris comme quelqu'un d'optimiste, mais ne me tromperais-je pas là aussi ? J'y trouve mon compte ici. J'ai l'impression qu'enfin je peux m'exprimer sans que personne ne lève les yeux au ciel. Non quand je dis que je ne suis pas belle je le pense, sans attendre de compliment ridicule derrière. Non, je ne suis pas intelligente. Le bac mention très bien ? Il suffisait d'apprendre par cœur, sans comprendre. Médecine ? Pareil, apprendre, apprendre, sans comprendre. Mon métier ? Je l'aime, c'est certain, mais qu'est-ce que j'ai besoin de faire ? Elles accouchent seules mes patientes, je ne fais que réceptionner le colis pour qu'il ne tombe pas sur le sol. Elles font tout le reste, où en est le mérite ? Le jardinage ? La nature fait très bien son travail toute seule, sans qu'une quelconque intervention soit nécessaire. Beaucoup de questions n'est-ce pas ? Oui, je suis pleine de doutes. Capable de rien et tout à la fois incapable de tout. Incapable de vivre pour soi. Incapable de prendre une décision seule. Avoir besoin de l'autre pour apprendre à s'aimer, quelle horreur ! Est-ce pour ça que la vie ne parvient pas à se développer dans mon corps et dans mon coeur ? Parce que je dépends des autres, de ceux qui m'entourent et pour qui mon palpitant bat la chamade ?
Vraiment, je trouve que parler au négatif à propos de soi est difficile. Vous riez ? Vous avez raison, ce texte a peut-être été le moins difficile à écrire.

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Je pense que je suis hantée.


On me suit, on m'écoute, on s'adapte à ce que je fais, ce que je dis. Présence lourde, oppressante presque étouffante. D'autres aussi la ressentent. Si j'ose en parler, serais-je prise au sérieux ? N'est-il pas dangereux de sentir une entité invisible autour de soi, une oreille à l'écoute ou des yeux qui nous espionnent ? Schizophrénie ? Paranoïa ? De quoi puis-je bien souffrir si rien n'est vrai ?  
Je pense que je suis hantée. Que faire ? Se renfermer sur soi ? Oublier les autres et vivre recluse ? M'adapter à cette présence ?
Pour le moment, cet hôte ne me veut aucun mal. Garder la tête froide, lui prêter une maigre attention, ne pas la froisser, résister à son influence, et surtout, ne pas perdre la face.

Est-ce que cette trace c'est ma vie ? Les indices disséminés ça et là m'indiquent l'impossible : cette chose pourrait-elle être moi ? Ai-je perdu la tête ? Aidez-moi. Que faire ? Coucher mes inquiétudes ici, sur ce clavier ? Seriez-vous également devenu fou ? Et si cette trace les voyait ? 

Je pense que je suis hantée. Partout où je vais, mon empreinte est marquée. Discussions, recherches, recommandations... Quel nom donner à cette entité qui ne me lâche pas, ce « ON » perceptible et pourtant indéfinissable ? Jamais vraiment seule. Toujours reliée, connectée à quelque chose. Ne sommes-nous pas, au final, tous hantés ?

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Une approche peut-être moins littérale pour ma part.
Merci pour ce défi.
C'est la première fois que je rédige un texte à la première personne. Un signe peut-être ?! Je n'en dirai pas plus, de peur que mon fantôme ne soit là, tout près de moi ...
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Courte Nouvelle pour célébrer ces femmes courageuses, et célébrer la vie.
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Document audio. Discours du commandant Plantain à la célèbre unité CHARLY, à l'aube du grand affrontement du tristement célèbre siège d'Artois. Mars 2021.
À la suite de ce discours, la Révolution Française aux forces amoindries et affaiblies par des semaines de siège sans eau, nourriture, munition parvenait à déstabiliser le Mouvement de Libération de la France, milice totalitaire responsable de centaines de milliers de morts entre Mars 2020 et Août 2021 sur le tout le territoire.

Extrait de l'Histoire avec un grand H,
éditions Hauts de France, février 2030.
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Avant. Après. Difficile de faire un bilan après si peu de temps d'écriture à mon actif. Sept mois. Sept petits mois depuis ce jour de confinement où, devant les talents en tous genres de mes amies, partagés sur notre conversation messenger je me suis interrogée. Et moi ? En quoi suis-je bonne ? Et moi, que faire qui puisse m'appartenir et pour lequel être fière ? Musique, sport, chant, cuisine, dessin, voyages, photographies, montages vidéos... Mes amies sont merveilleuses et talentueuses. Et moi ? Depuis toujours, des idées foisonnaient. Des rêves, des pensées qui dansaient lorsque, seule, je libérais mon esprit pour qu'il divague sans limite, sans contrôle. Un après-midi, installée de la même manière que je le suis actuellement, lovée dans mon canapé, casque sur les oreilles, me voilà embarquée dans une drôle d'aventure.
Aventure... Oui, tout commence par là. Un roman, presque écrit en one-shot. Puis une envie, le partager pour obtenir des retours. Pourquoi ? Parce que je savais que je pouvais mieux faire mais seule, comment ? Alors me voici sur Scribay. Des défis ? Parfait pour s'améliorer et se confronter au regard et au jugement des autres. Oser publier son bébé ? Un pas énorme.
L'écriture m'a permis de mûrir. Peurs, doutes, avis, regrets. Ecrire pour s'affirmer. Ecrire pour s'aimer. Ecrire pour être fière. Oui, en démarrant je n'étais pas fière de moi. Désormais, je prends plaisir à pianoter, à réfléchir à une idée originale de répondre à un défi, à partager un avis ça et là. Ce jardin devient de moins en moins secret. Lorsque mon entourage me demande ce que j'ai fait de ma journée, parfois, en tout simplicité je ne réponds plus : Oh rien de particulier, non, je réponds, j'ai écrit. Ecrire comme on court, comme on va à la piscine, comme on cuisine. Ecrire pour s'évader. Ecrire pour se libérer. Ce texte, couché sans réfléchir, instinctif, est écrit tandis que mon esprit est ailleurs, focalisé sur autre chose, sur un autre projet. Un projet incontrôlable qu'il semble que je frôle du doigt. Enfin. Rien n'est plus fluide que lorsque l'âme est ailleurs, ainsi l'inconscient prend le dessus et se révèle. Ma seule question à l'heure actuelle est : pourquoi n'ai-je pas écrit plus tôt ? Pourquoi avoir perdu tout ce temps pour se faire tout ce bien ?
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Inspiré de : End Credits. Craig Armstrong. Ray.
https://www.youtube.com/watch?v=opRq0QUVRDk&feature=youtu.be

Qu'avait-il fait ? Putain de merde qu'avait-il fait ?

Sur son vélo, il pédale encore et encore sous la pluie lourde de ce mois de septembre avec cette même question qui tourne et retourne dans sa tête. Qu'avait-il fait ? Pourquoi être entré dans cette cabine ? Comment avait-il osé ? N'avait-il rien compris ? Etait-il trop stupide pour penser qu'elle ne parlerait pas ? Elle avait tiré une balle dans le pied de sa carrière et avait explosé sa vie.
Comment lui en vouloir ?
Les gouttes ruisselaient sur son visage. La pluie ? Les larmes ? Tout. Tout dégoulinait sur son corps. Son dégoût, sa peur aussi. Pourrait-il se faire à nouveau confiance ? Pourraient-ils lui faire à nouveau confiance ?
Il se souvient...
Sa puissance, sa taille, son corps, mis à contribution pour quoi ? Un acte horrifiant. Un acte écoeurant. Dans cette cabine, poussé par une pulsion abjecte... Quelques secondes ? Probablement une éternité pour sa victime. La peur dans le reflet de ses yeux l'avait arrêté sur le champ. Des excuses bidons, puis, la queue entre les jambes, il était sorti en trombe, la nausée aux tripes. Et ensuite ? Rien. Le fleuve s'était délogé de son lit, puis la nature s'était adoucie et tout était rentré dans l'ordre grâce à elle, son soleil, sa douce et belle vie, son avenir, pensait-il jusqu'alors. Alors il avait oublié.
Il fallait tout oublier.
Et puis elle l'avait contacté. Rappel odieux d'un déni puissant. Que souhaitait-elle ? De l'argent ? Des excuses ? Même pas. Elle voulait partager avec lui la souffrance de l'abus. Plus jamais sa vie ne serait comme avant. Comprenait-il la portée de ses gestes et les conséquences désastreuses qu'ils avaient sur sa vie ? Elle avait raison. Putain oui, elle avait raison.
Vélo jeté sur le rebord, debout sur le pont, chaque parcelle de sa peau étaient agressées par la pluie. Ses cheveux perlaient sur son visage. La nature tentait-elle de lui rendre la monnaie de sa pièce ? Si c'était le cas, ne pouvait-elle pas le foudroyer sur place ? Lui briser le cœur par une salve électrique si puissante qu'il se consumerait pour que personne ne retrouve jamais sa trace ? Tout ruiner pour une plusion. Tout ruiner pour une domination terrifiante que son corps possédait sur celles qui l'entouraient. Toutes le désiraient. Toutes le fantasmaient. Etait-ce une raison pour agresser ? Tant de vies ruinées pour quelques secondes d'atrocité.
Qu'avait-il fait ? Il avait tout gâché. Il avait tout perdu. Que faire désormais ? La ville enveloppée dans un sombre étau lui offrait une réponse limpide. Avouer. Assumer. S'excuser. Disparaître. Que penseraient-ils ? Peu importe. Lui s'écoeurait.
Ejecter toute cette répulsion. Prier pour que la foudre s'abatte sur lui. Hurler, implorer, vider tout. Sa voix rauque qui lui avait fait gagner des millions se brisa dans un cri viscéral. Dans ses mains ? La destruction. Dans sa tête ? Le regret. Dans leurs regards ? La colère.
Les blâmer ? À votre avis...
Méritait-il seulement le droit de vivre ? Les abysses l'attiraient depuis toujours. L'excès l'excitait. Sauter ? En était-il seulement capable ? Quand arriverait cette putain de foudre pour se charger de ce qu'il n'avait pas le courage de faire seul ?
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