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Ellyxyr

Lyon.
Ellyxyr


Il n’y aura rien de fou, rien de pire.
Sans chaud, ni froid.
Car de nous, personne n’ose choisir.
Entre les hauts et les bas.

Rien à dire, peu d’affaires.
A suivre ou à laisser.
Juste quelques vivres sur l’étagère.
Et de la vaisselle dans l’évier.

Pas de faim, quelques bâillements.
Un fond de nausée poussiéreuse,
C’est en se goinfrant à point
Que l’on finit paresseuse.

Rien à casser, rien à mordre,
Juste de la langueur moite,
Pourquoi ne pas ramasser nos morceaux de sucre
Et tout mettre dans une boite ?

Les rayons de soleil passent,
De pâles facades aquarelles ronflent.
Je ne sais plus si j’ai envie
Sinon de toi, de qui ou de quoi donc.

Seulement, il n’y aurait vraiment rien du tout
Sang chaud, nid froid.
Si de nous, personne n’osait doucement se choisir
Sans haut, ni bas.
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Ellyxyr


Bougie, bourgeon, bougon... il n’avait pas encore décidé s’il préférait une gifle, sa joue ou son son.
Il gribouilla ses dessins, se tapotant le front du bout des doigts. Il n’arrivait à rien; ni à écrire, ni à dessiner, ni à dormir.

- Tu veux du thé ?
- Bof.
- Dans un bol ?
- Ok.

La vérité c’est qu’il était KO.
Sa femme embellissait de jour en jour, lui se chiffonnait de nuit en nuit.

Ce n’était pas vraiment qu’il eu pris le temps du mauvais côté mais plutôt comme s’il tombait de haut, dans du pas-grand-chose, depuis trop longtemps. Ça le crispait un peu.

- Il y a une coccinelle dans mon thé.
- C’est pour la bonne chance.

Elle l’embrassa. Il se dit qu’en effet, il avait de la chance.
Il se remit à griffonner : Balaise, falaise, ballon... Il fallait qu’il rapièce son pantalon.

- Je n’arrive pas à me concentrer !
- C’est samedi !

C’est vrai. Elle avait raison.
Normalement il ne travaillait pas le samedi.
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Ellyxyr


Un mille et une feuilles entre plancher-chêne et plafond-pin, par couches tapies de lit, lui, édredons, draps en chantilly et elle, drapée.
Un tant-plein-que-vide à la française.
Un baldaquin bariolé.
Un bâillement,
La flamme de la bougie projette des danseurs de miel sur les murs.
Elle jette un coup d’oeil sous le lit. Personne.
Bizarre, lorsqu’elle rentre le soir, elle pourrait jurer entrevoir un furtif roulé.
Il n’est pas si naïf ; tout le monde sait que cette cachette n’en est pas vraiment une.
Même la poussière s’y fait parfois déloger.
Pause. Elle écoute le presque silence, il retient sa respiration. Elle n’arrive jamais à se faire confiance jusqu’au bout. Le bougeoir atterri sur la table de chevet. Il expire.
Le test est terminé.
Elle commence son escalade, il se lèche les babines.
Il suffit d’une escapade pour rejoindre la gamine.
Mais plus tard. Lorsqu’il fera assez noir pour que la boule au ventre lui monte dans la gorge.
Qu’elle se couche, qu’elle se borde donc, le compte à rebours de la mèche et de la cire est lancé.
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Ahhh oui, alors ! Prends une montre, une horloge, une pendule, un réveil… à ta guise et regarde l’heure :
S’il est midi,
Prend les rayons de soleil printaniers sur les marches d’une église. Aie faim et va à la boulangerie la plus proche. Choisis un sandwich et deux desserts, un pour avant et un pour après. Commence à grignoter en chemin et ferme les yeux pour fondre dans la chaleur, la pierre et le pain.
S’il est 16h,
Monte à cheval ! Si tu es sans le cheval, trouve-toi en fin de pique-nique, au sortir de la lente descente du rouge et du blanc. Va déambuler ou tout au contraire va te mettre au lit, à deux ou trois si la monture est revenue.
S’il fait nuit,
À peine, il faut courir le plus vite possible en regarder vers le haut et laisse l’air valser dans tes narines-bouches-gorges. Pieds nus, ou alors va te baigner. Ça non plus ne se fait pas seul, comment s’abandonner en contenant le contenu ?
S’il se fait tard,
Il faut être jeune pour rester dansant, sinon au lit ! Avec plein de petites lumières et une longue plage de temps fin. On peut lire parfois, inviter le chat. Se blottir, calfeutrer les ouvertures. La pénombre saura brouiller les pistes jusqu’à sombrer un peu.
S’il est 3h00
Va boire de l’eau ! Redonne-lui un peu de couverture. La lune est haute.
S’il est trop tôt,
Rien à faire, rendors-toi quelques secondes, la tasse de café à la main.
S’il est 10h,
Trempe-y un orteil, dans ce jour déjà bien croqué. Tu ne seras ni la première, ni la dernière a ne plus savoir comment s’y abandonner. Heureusement, il est bientôt midi.
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Ellyxyr


Petits pas, petits pas, petits pas.
Un peu vers l’avant, plutôt vers le fond.
En spirale descendantes.
Il était bel et bien pris au piège. L’enfant avait fini par l’avoir.
D’un coup sec, il l’avait cerclé d’un dôme plombant, sans issu.
À l’envers, à l’endroit, on le retourne, on l’observe.
Oh ! Regarde ses petites, toutes petites pattes.
L’insecte s’agace, le garçon prend un bonbon.
Il le gobe. Il tombe dans son ventre rond.
L’insecte ricane. L’enfant a un peu froid.
Il pose la boite et s’en va.
Il commence à pleuvoir, l’insecte regarde les gouttes taper contre la vitre. Dans le ciel il y a des coups de nuit et des tâches de trop clair.
Ça lui fait mal aux yeux. Il se demande si c’est pour cette raison que l’enfant est parti.
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Ellyxyr

Après tout. ce n’est qu’un grand bac à sable avec pignons sur rues.
Du porte à porte coloré comme une guirlande d’M & Ms luisante.
Dans le gris cinglant, il y a des boites écarlates.
Au Nord, on nage dans les jardins, au Sud on boit la tasse en levant le petit doigt.
Big Ben applaudit en essuie-glace.
Le London Bridge claque sa paire de bretelle, bordant adroitement sa Tamise le long de la rive gauche.
Trench coat et French kiss. Haut les masques !
Faisons tous bien semblant d’être resté enfants de coeur.
Loupiotes dans les chambres à coucher. Dehors, il fait un temps de chien.
Une fois seulement le bruit gris se couvrit de neige.
Boules de silence.
Londres, je t’aime, un peu, à la folie, plus tellement.
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Un poil trop petit. Mon pull préféré avait rétréci au lavage. À chaud, il s’était recroquevillé dans la machine. Il boudait maintenant à mi bras.
Le bide à l’air, l’air malin, je descends indécis. Petit déjeuner.
Une nappe, du thé, une grappe de rires hilares à mon entrée.
Ils sont tous là, je ne trouve rien de drôle. Je vois des miettes par terre et du limon dans mon chocolat. Trop chaud, je tire sur mon pull.
Je dépose ma fierté dans le tronc commun. Bon appétit.
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Ellyxyr

On dit qu’il n’y a plus d’espoir ? 
De pomme, de terre, de radis noir ?
Pourtant l’autre matin, j’en ai vu tout un rayon,
À Demain : 2 Place des Pavillons.

On dit qu’il n’y a plus d’espace ?
Pour cultiver nos jardins, se refaire des amis,
Pourtant le choix est vaste, entre candides et rapaces,
À la Fabrique des Colibris.

On dit qu’il n’y a plus d’émoi ?
Plus de toit, plus de jeu ?
Et si tu laissais tomber les vers à soie,
Pour filer à l’Atelier de l’Arbre bleu.

On dit qu’il n’y a plus d’énigme ?
Que l’on arpenterait la vie en vain ?
Alors qu’au 13 rue Lanterne, enfin !
On s’allume d’un trop plein de paradigmes.

(Tout en ombre, brume et ambrée)

On dit qu’il n’y a plus d’élan ?
De meutes, de clameurs ?
Ahh ! Mais c’est peut être que tu ne connais pas bien la pêche à l’aimant ?
Où les carcasses se tirent à bras le coeur.

On dit qu’il n’y a plus d’écrivain ?
Plus de plumes, plus de mots ?
Pourtant j’en ai entendu bien plus d’un,
Au 227 Avenue du Plateau.

Donc si tu veux vaquer à tes propres occupations,
Prends en Vrac : peurs, rires et oignons.
C’est meilleur à poil. 
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Ellyxyr


Bleu, rouge, rouge, bleu, rouge, rouge, bleu. Sirènes matinales.
L’ambulance passe. Il a mal au dos.
Ça fait presque trois semaines qu’il dort dans la rue.
Lundi on lui avait fait un coquard à l’oeil droit, mardi on lui avait donné un oreiller. Il n’y posait encore que le côté gauche. Il était sale, l’oreiller.
Un rouge gorge sur un arbre et le petit matin qui traine.
Il a le nez qui coule. Goutte à goutte, la rosée se met en marche, le chant de l’oiseau n’est pas à son goût. Il a la bouche pâteuse.
Hier il a mangé un bout de pain au lait. Ça s’émiettait dans sa barbe, il s’est secoué, c’est tombé par-ci, par-là. Il pense que c’est pour ça que l’oiseau est venu. Il regrette son maigre gueuleton.
Depuis quelques jours, il a un matou dans la gorge. Qui ronronne sous les caresses des goulées de vin. Rouge, blanc, blanc, rouge, blanc, blanc, rouge. Seul le bout de ses doigts vire vers le bleu.
Il piaffe de froid.
- Ah tiens mon bonnet.
Il était assis dessus.
Samedi, la partie continue. Il pioche le mistigri.
Après tout, les chats ne mangent-t-ils pas les volatiles ?
Bleu, rouge, rouge, bleu, rouge, rouge, noir. Dommage.
S’il avait su, il n’aurait pas tant bu.
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La trotteuse hachurant l’horloge de la cuisine tel un dresseur d’opale céleste, je m’assis devant le petit-déjeuner. Pas de flingue sur la table ! Sinon j’enlève le jus d’orange.
Je soupirai. Ma mère était en peignoir. Guillaume, qu’est ce que je viens de dire ?
Je glissai l’arme dans ma poche, pris un croissant. Basculant en arrière, je montai les pieds au niveau de mon assiette, les posants entre le beurre et la confiture, sous les sourcils haussés de ma génitrice.
Maman, j’ai décidé de partir.
Je mordis dans la viennoiserie réchauffée.
Aujourd’hui ? Oui. Avant la traite ?
On avait des chèvres.
Oui. Bon. Bon.
Le silence veilla sur le reste du repas. Puis je sortis.
Il faisait un froid noir. J’haussai les épaules. J’avais mis ma plus belle écharpe.
J’étais libre.
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Suspendue.
Dans l’air gelé.

Ni même tes lèvres, tes doigts ou ta pensée n’ose se mouvoir. Tu ne sais plus comment on tisse un rire de sirène. Dans quel désert tes mots se sont échoués. Où ta petite intelligence de jeunesse se terre.
Lorsque l’on t’a dit d’enfiler un pull. Il en allait de ta survie, idiote !
La coquetterie de l’hiver n’a jamais été le défilé des gorges graciles, mais celle des flocons dentelés. Laisse-lui en un seul chemin et le froid viendra se coller à ta peau pour en sucer toute la malice.
Ta vivacité, ton charme, ton talent. Il s’en fera un thé glacé. Et les trottoirs deviendront aussi lisses que soie sous tes pas. D’où crois-tu que la neige vienne ? Certainement pas du Nord !
De ton cœur tout chaud. Affolé par l’effort. Celui de cristalliser le gel sur les arbres, la rivière et la nuit. Verse une larme. Essais donc.
Elle. Se solidifiera. Sur le cil.
Avant même d’avoir la prétention d’émouvoir.
Un hoquet sec rejette ta tête en arrière. Ton souffle chemine toujours. Pris sous la glace. Pourtant, il ne semble plus monter aussi haut ou descendre assez bas.

Tu devrais dormir.
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Ellyxyr


Le gras grillon grillé grilla.
Le gras grillon grillé grilla.
Le gras grillon grillé grilla.

Elle ferme les yeux très fort comme pour éteindre la lampe de chevet sans sortir son bras de dessous la couette. Lorsqu’il s’agissait de réciter des incantations bien au chaud dans son lit, elle avait du mal à rester concentrer.
Le chat faisait des aller-retours, démolissant nonchalamment les constructions de bois laissées sur le tapis de la chambre à coucher.

Le gras grillon grillé grilla.
Le gras grillon grillé grilla.
Le gras grillon grillé grilla.

Elle baille, elle a sommeil. Elle avait marché toute la journée dans la forêt : Il n’y avait plus de champignons, elle avait tourné en rond. Il fallait tout de même patienter. Sa mère ne lui aurait jamais permis de rentrer avant le crépuscule. Le chat saute sur le cheval à bascule.

Le gras grillon grillé grilla.
Le gras grillon grillé grilla.
Le gras grillon grillé grilla.

La tempête s’approche enfin. De gros nuages noirs lorgnent à l’horizon, l’orage s’échauffe. Il ronronne, s’étire, se love au coin du feu. Un miaulement : La pluie s’épanche à grosses gouttes. Elle sourit. Le chat vient la rejoindre sur le lit.
Bonne nuit maman. Bonne nuit ma fille.
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