Petits poèmes parfois un peu érotiques, pas toujours joyeux... la vie, tout simplement.

Fou ! Une histoire en six mots?

Qu'est-ce qui m'a pris? Je ne me savais pas capable d'une telle violence! Je ne me pensais pas capable d'une telle violence...

Allongée dans le noir, je laisse filer ma vie,
À me demander ce que je fais ici.
Je ne vois plus que des nuances de gris.

J’ai laissé l’horreur quotidienne, les menteurs,
Les arnaqueurs et les tricheurs, la douleur…
M’éloigner chaque jour un peu plus du bonheur.

Mais pourquoi ai-je laissé faire ça ?
Pourquoi avoir baissé les bras ?
Oserais-je faire le premier pas ?

Le monde est si proche et si loin à la fois…
Je n’ai qu’à tendre mes doigts,
Encore un peu, comme ça, aller vers toi.

Allongée dans le noir, j’ai choisi ma vie.
J’ai quitté mes doutes et la nuit,
Pris le risque de t’aimer à la folie.

Simply

Il y a des moments comme ça, où au milieu de l'agitation quotidienne, une main invisible vient presser le bouton pause. Ça peut être le temps d'une chanson, ou bien le nez au dessus d'un chocolat chaud un jour d’hiver, ou au détour d'une page, quelques mots qui nous font cogiter.

Cette histoire a débuté comme ceci, par un défi d'écriture. « Portrait chinois ». Je dois avouer avoir été assez surprise de le trouver là. Mais ce fugace moment passé, je m'attendais déjà à continuer mon chemin. Pourtant, ce « portrait chinois » a refusé de s'effacer si vite. Il est revenu à chaque fois s'imposer à moi. Non ! J'ai dit non ! Laissez moi continuer à ne pas me poser de question… C'est tellement plus confortable !

Et puis franchement, qu'est-ce que vous en avez à faire que je veuille être un oiseau ou un chat ? Et puis je n'aime pas choisir. « Choisir, c'est renoncer ». Je ne veux pas renoncer, jamais. C'est ma ténacité qui me tient encore debout.
Je voudrais être un oiseau pour voler dans l'immensité du ciel… ouais, je sais, c'est carrément cliché cette phrase… N'empêche, ça doit être carrément cool quand même cette sensation d'être porté par le vent. Mais soyons honnêtes, je ne vais pas choisir un pigeon parisien ! Finalement, il y a des trucs auxquels je veux bien renoncer sans soucis. Le pigeon parisien qui manque se faire écraser pour bouffer trois miettes de pain tombées par terre tout en suffocant au milieu des gaz d'échappement avant d'aller chier sur la tête de quelqu'un… c'est pas moi ça ! Je préférerais être un aigle majestueux survolant la montagne ensoleillée… Ouais bon d'accord… C'est pas moi non plus. Je ne suis pas crédible dans le rôle. Voilà qu'il va falloir que je fasse des recherches ornithologiques pour savoir quel oiseau me correspond. Je devrais peut-être prendre le chat finalement. Ce serait plus simple. Surtout que c'est seulement la première question.
Allez, vendu ! Je trouverai le moyen de voler une autre fois, vas-y pour le matou. C'est résistant à la douleur un chat. Ça a une capacité de récupération inouïe. Bon, on est d'accord, je ne prends pas le vieux matou tout miteux abandonné. Comment ça, ça serait pourtant plus moi qu'une belle minette persan toute fringante ? Ouch ! Monde cruel où l'on ne peut même plus rêver tranquille.

Pour la peine, je laisse tomber la première question, désabusée par l'idée que le vieux chat miteux doit bouffer les jeunes oiseaux imprudents pour survivre… et aussi parce qu'il est un peu vicieux sur les bords… non, je ne peux pas !

J'aurais peut être plus de chance avec le monde végétal… réfléchissons… Je serais une fleur mais pas trop voyante, pas trop tape à l'œil, un peu fragile, éphémère… Bah voilà qu'il va falloir que je fasse des recherches botaniques maintenant ! Trop fatiguant. Et puis il ne faut pas oublier que le chat dort 15 à 20h par jour. Ça ne laisse pas beaucoup de temps à la botanique ça. Surtout qu'il faut que je trouve une fleur qui pousse suffisamment en hauteur pour ne pas me faire pisser dessus par le chat ! Finalement, je vais renoncer, juste pour cette question là.

Si j'étais un élément ? Extra, ça y est ! Je vais pouvoir voler en choisissant l’air ! Comment ça c'est ironique de la part de quelqu’un qui ne supporte pas le vent et qui déclenche une crise articulaire à chaque fois qu'il souffle un peu trop ? Oui et alors ? Ça ne m'empêche pas de l'apprécier car sans lui, plus de cerf volant sur la plage. Pfuit, parti mon petit plaisir des vacances à la mer, envolé !
À moins que je ne choisisse la terre mère nourricière ? Sauf qu'elle a beau ne pas être en grande forme ces décennies-ci notre belle terre, elle est quand même drôlement plus solide que moi !
Je devrais peut-être plutôt prendre l'eau vive qui court entre les cailloux de la rivière ? Comment ça « courir » ne peut plus faire partie de mon vocabulaire ? Elles commencent à me taper sérieusement sur les nerfs, les petites voix dans ma tête !
Je serai le feu alors ! Lumineux, passionné ! … ouais c'est bon, pas la peine de rire si fort. Si vous continuez, je brûle tout sur mon passage ! Zut, ça y est, j'ai des images de ces terribles incendies brûlant la forêt amazonienne dans la tête ! Stop, où est le bouton pause ?

Finalement, je renonce. Je vais retrouver mes galères quotidiennes avec plaisir. Je savais bien que c'est plus confortable de ne pas se poser de question… Je sens que je vais encore passer une nuit pourrie à rêver de chat fleuri qui vole entre les cailloux de la rivière en brûlant tout sur son passage…
La prochaine fois, je prendrais une pause chocolat. Au fait, elle est polluante la production de chocolat ? Et quelles sont les conditions de travail dans les exploitations de cacao ?

Je t'ai battue avec acharnement,
Pour te tenir hors de ma vie
C'est inutile et épuisant,
Donc je t’accueille si tu veux ici.
Parcours-moi, et adieu, va-t-en !