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Guy MASAVI

nimes.
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Guy MASAVI
La maison sans toit s’était affaissée comme un soufflet, comme l’angoisse des dernières heures. Pourtant, rien ne s’était dit encore, il ne restait qu’un mystère en suspension comme les dernières volutes de la pipe de Bakar. De ces ruines enfumées planait la rage de Greg et elle seule. Une rafale de vent sembla attiser quelques cendres comme le dernier sursaut d’agonie d’une haine sans objet.
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Guy MASAVI
Premier chapitre d'une romance entre maladie, misère, et violence des éléments.
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Guy MASAVI
Parce que l'indicible ne produit que des images ou des métaphores "Sam fut réveillé dans la nuit par un cri sinistre à quelques mètres de lui. Il alluma sa frontale et ne vit que les soubresauts du duvet de Sophie témoin d’un rêve récurrent qui agitait ses nuits depuis sa prime enfance. Elle y voyait un rapace noir effrayant qui fondait sur elle."
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Guy MASAVI
Un tango rythmé par un étrange piano à bretelle déroulait une mélodie aussi clinquante que le nom de son pays, l’Argentine, aussi lyrique que l’immense et verte pampa ou que les terres gelées de Patagonie, parfois légère quand les archets s’envolaient sur les glaciers de l’Aconcagua et qu’une jambe nue de Francesca venait s’enrouler sur celle de son partenaire.
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Défi
Guy MASAVI
L'appât du cèpe a ses raisons qu'un cœur malade n'entend pas !
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Guy MASAVI
Légitime grosse fatigue déclara le brigadier Futal pas futé, mais sincère, à l’enquêteur en bleu qui cocha la case légitime défense. Avec l’état d’urgence c’était légitime de tirer sans réfléchir. Il y a des métiers où réfléchir n’est pas légitime…
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Défi
Guy MASAVI
Comme un coup de gueule dans la marge derrière la ligne rouge
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Quand la haine se tapit sous une table de Noël...
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Guy MASAVI
Un malaise dans une cérémonie de crémation. Malaise...
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Guy MASAVI
Un écrivain désespère d'écrire une histoire d'amour...
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Guy MASAVI
On s'était donné rendez vous dans 40 ans.
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Guy MASAVI

Oeuvre publiée sous licence Licence Art Libre (LAL 1.3)

En bas, une vallée que les brumes de fumée industrielle enveloppent. Au loin des moteurs furieux que seul un murmure régulier trahit.
— Sens-tu les odeurs ?
— Je sens ton parfum.
C’est bon une main de femme amoureuse, c’est bon des doigts qui se croisent, une hanche que l’on saisit, une lèvre que l’on effleure entre deux porches d’une ruelle fraîche.
Le jardin défile, labyrinthe de saveur, de parfum des garrigues. Là, la sauge, le thym, la lavande et que sais-je encore.
Il y a son sourire et des yeux que je sentirais amoureux. Comment seront les miens ?
Je me demande ce que je fous là ! Seul dans cet hôtel. Je pourrais être accompagné de la femme de mes rêves dans ce lit romarin, de la chambre du même nom. Je noierais mon visage dans ses cheveux qui exhaleraient par capillarité les parfums de son corps. Je regarderais le plafond et penserais au serment que nous venons de faire : nous reviendrons chaque année là, pour fêter notre première nuit d’amour.
Je suis là, par je ne sais quelle pulsion morbide, je me plonge dans la réalité cruelle d’un être seul et sans amour.
Pourquoi en serait-il autrement ? J’ai fermé ma fenêtre depuis qu’elle m’a quitté. Je rêve d’amour sans le chercher.
À travers les rideaux, le ciel passe du bleu à l’or, puis peu à peu l’ombre se marie au voile de tissu. Le petit jardin encadré de murs en pierres sèches, seul horizon de la petite chambre, disparaît dans l’obscurité.
 
Ce que nous ferions sur ce lit serait à graver à jamais dans nos mémoires. Il n’y aura rien à jeter, nous y ferions tout ce que l’amour inspire.
Ma main caresse le drap comme elle caresserait sa peau douce comme elle glisserait sur un corps merveilleux et des jambes infinies qui iraient mourir au fond du lit.
Le temps passe et je dois aller dîner.
Je suis dans une salle au rez-de-chaussée. Elle serait auprès de moi fascinante avec son grand sourire encadré de puissantes mâchoires à croquer la vie.
C’est moi qu’elle aimerait, c’est moi qui la décevrais peut-être.
L’ambiance est feutrée, pas de musique, mais le ballet incessant du service ganté de blanc sur une seule main façon Mickey Mouse étourdie.
À part cela rien ne cloche tout est réglé comme une chorégraphie de gestes précis et d’attention pour chaque convive.
En face de moi une cheminée imposante, dont le foyer ouvert donne sur une autre salle. J’ai pris cela pour un miroir au début avant de réaliser que c’était une vitre. Un couple vient précisément de prendre place de l’autre côté de ce miroir transparent. Ciel qu’il nous ressemble !
Elle est aussi jolie et élégante que l’absente qui m’accompagne. Lui est aussi balourd et novice que moi.
Ils ne se connaissent pas depuis longtemps, ces deux-là. Il lui prend la main en plongeant des yeux de merlans frits dans son décolleté. Il ne l’aime pas ça crève les yeux !
Je le hais déjà, ce type-là. Il ne peut pas rendre heureuse une aussi belle femme. Il n’en a que pour son cul et ses jambes que prolongent des talons aiguilles acérés.
Il n’a pas le droit de lui dire je t’aime si ce n’est pas vrai ou s’il n’en est pas sûr ! L’a-t-il fait ?
Mes yeux vont de mon assiette au couple. Je sens monter en moi une curiosité malsaine. Comment se sont-ils rencontrés ?
Un thé dansant ?
Je ne la vois pas alignée dans une rangée de femmes fades attendant le prince charmant.
Non, Internet !
j’imagine sa fiche :
Femme de 46 ans
1 , 77 m
Yeux verts noisette
Ce qu’elle cherche un homme de 45 à 55 ans
1,80 à 2m
Ce qu’elle dit :
Vous dire comment je vous vois ? je vous dirais plutôt comme je suis et vous vous retrouverez… Pétillante, gaie, épicurienne, volontaire, sensible (très sensible) affect surdimensionné, amoureuse de la vie et des gens. Travailleuse, siesteuse…(inventeuse de mots !) et… et… le reste est à découvrir ! pour commencer la découverte écrivez-moi…
Deux mètres d’amour et d’infinie tendresse ! Voilà ce qu’il faut à cette femme-là, pas un nabot éberlué ! Quelque part, je le hais, ce type-là. Il ne la mérite pas cette belle femme aux talons aiguilles, lui avec ses Clark et son jean délavé.
 
À travers la cheminée, je vois la moue extatique de la femme, qui ferme les yeux à la première bouchée des mets que le serveur lui apporte. C’est incroyable, la similitude de pose et d’attitude, avec celle qui m’accompagnerait. Si c’était elle !
Je m’égare !
Le couple d’amants s’en est allé. La nuit a été longue, la pleine lune s’est jouée de mon sommeil en incendiant mes rêves de sa lueur blanche.
Le lit est trop grand, une douce chaleur me manque, le bruissement d’un drap, une main qui s’égare sur mon épaule au hasard d’un songe, un murmure, un soupir. Tout ce qui fait la nuit de deux amants assouvis. Il n’y a plus de désir, que le bonheur de sentir l’autre.
Au petit matin une brume vaporeuse remonte de la vallée, elle découvre peu à peu le jardinet comme un drap qui se lève sur une nuit sans fin.
Dans le petit hall de réception, le couple de la veille est là. Ils ont dormi dans la chambre lavande. L’homme est devant le comptoir. Elle l’observe silencieuse.
Qu’elle est belle, sans fard et un rien négligée.
— Au revoir et à l’année prochaine ! Dis le maître d’hôtel en encaissant.
Ils s’en vont main dans la main.
Cet « à l’année prochaine ! » m’interroge.
— Pourquoi à l’année prochaine ? Sont-ils des habitués ?
— Pour sûr ! Ils reviennent chaque année depuis leur rencontre ici même il y a dix ans ! s’exclame le garçon ganté.
Je reprends le chemin du Parking assailli par une pensée tenace :
Il y a des chanceux !
 
FIN

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