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Sophie Fayt

Aveyron.
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Sophie Fayt
Léa est une jeune femme proche de la trentaine. Sa dernière histoire d'amour s'est finie il y a quelques mois, et sa meilleure amie, Caroline, en a marre d'entendre ses jérémiades. Elle va la pousser en dehors de son cocon, en la traînant à la salle de sport. Contre toute attente, Léa va redécouvrir le plaisir de charmer la gente masculine.
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Sophie Fayt
Athelleen est une elfe aussi séduisante que dangereuse. Elle hait l'Empereur qu'elle est contrainte de servir. Celui-ci dans sa quête de pouvoir va perturber l'équilibre du monde. Les fées qui veillent à l'harmonie de la vie, vont faire appel à la belle guerrière pour rétablir la situation. Athelleen est ravie de la mission qu'on lui confie : assassiner le tyran ! Oui, mais à quel prix ?

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Cher lecteur,
Cette histoire est en plein chantier ! Je publie mes chapitres au fil de l'eau. Si tu es impatient de savoir la suite, tu peux m'aider en me donnant ton avis sur les personnages, les descriptions, le déroulement de l'action... Merci par avance de ton aide précieuse !
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Défi
Sophie Fayt
Mes premiers Haïku.
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Défi
Sophie Fayt
Athelleen est une elfe aussi séduisante que dangereuse. Elle hait l'Empereur qu'elle est contrainte de servir. Celui-ci dans sa quête de pouvoir va perturber l'équilibre du monde. Les fées qui veillent à l'harmonie de la vie, vont faire appel à la belle guerrière pour rétablir la situation. Athelleen est ravie de la mission qu'on lui confie : assassiner le tyran ! Oui, mais à quel prix ?


Je reléve ce défit pour m'aider à structurer mes idées et voir ou elles peuvent me conduire. Vos avis et conseils sont les bienvenue. Je vais publier l'histoire au fil de l'eau.

Si vous ne voulez pas être "spoiler", passez votre chemin.
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Sophie Fayt
Sans aucune prétention en rapport avec la poésie, c'est un texte (ou ce seront des textes) qui me permet de vider mon sac ! Une écriture thérapeutique en somme !
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Défi
Sophie Fayt


C'est l'aube et le coq chante de l'autre côté de la ferme. J'ouvre les yeux et je vois que le troupeau attend devant la porte de la salle de traite. Je suis la seule encore allongée dans la paille de ma logette. Ces derniers temps, le fermier n'est jamais à l'heure pour commencer la journée. Alors je vais traîner un peu plus dans ma litière. Je me lèverai quand il sera là. Je ne suis pas pressée, je n'ai pas autant de lait que les autres, puisque je suis au sixième mois de ma grossesse. Le mois prochain, je serai en vacances dans le bâtiment d'à côté, à attendre la naissance de mon veau. Qu'elles attendent debout ces courgettes ! Je ne vais pas m'user les sabots tout de suite.
Au bout d'un petit moment, la lumière s'allume et Jean-Yves entre dans la stabulation :
" Aller ! C'est l'heure les vaches ! Jonquille ! Debout ! "
C'est l'heure ? Il me fait rire. Le coq a chanté depuis un bon moment. Il y a quelque temps de ça, il était là avant même que cet oiseau soit réveillé. Je pousse sur mes pattes arrières pour me lever, et je rejoins doucement l'aire d'attente. Je pousse Galice devant moi pour qu'elle me fasse de la place. Personne derrière moi ? J'en profite pour me soulager la vessie.
Comme d'habitude, je passe la dernière à la traite. L'éleveur est énervé après Félicie qui ne supporte pas qu'on lui touche les trayons. Elle dandine sur ses pieds comme tous les matins et tous les soirs. C'est mon tour. Eh ! Doucement ! Je tape légèrement du pied pour lui faire comprendre. J'ai une gerçure, rappelle-toi. Il me masse un peu le pis. Voilà qui est mieux. Je me mets à ruminer le repas de la veille pour faire passer le temps. Lorsque j'ai fini ma part du travail, j'avance le long du quai pour sortir. Il y a une fenêtre au bout, devant laquelle j'aime bien m'arrêter. J'y vois de l'herbe verte à laquelle je n'ai jamais goûté. J'essaye de m'imaginer le parfum et la sensation des touffes de feuilles dans ma bouche. Ce doit être délicieux !
" Jonquille ! Avance ! Tu bloques tout le monde."

Je bois un peu d'eau en attendant que le repas soit distribué. Une vache arrive pour boire et me bouscule. C'est Canaille, la dominante. Elle me sort par les cornes, mais je m'écarte pour la laisser boire. Je ne veux pas d'ennui, surtout dans ma condition de future maman. Un bruit de moteur résonne dans le bâtiment. Le tracteur avance avec la mélangeuse distributrice. À table les filles ! Je trottine vers l'auge, puis je passe la tête à travers le cornadis pour plonger le mufle dans l'ensilage. Tiens ! Ce n'est pas la même chose qu'hier. Il est où l'ensilage de maïs ? Je meugle de mécontentement. C'est de l'ensilage d'herbe vieux de l'année dernière. Le goût n'est pas terrible. Je préfère aller manger le foin au râtelier.

C'est le début de l'après-midi, l'heure de la sieste. Nous sommes toutes couchées ou presque, certaines dorment et d'autres ruminent, comme moi. Je chasse quelques mouches avec ma queue lorsque j'entends un camion s'arrêter devant l'étable. Je dresse l'oreille pour savoir ce qu'il se passe. Jean-Yves entre avec un autre homme que je ne connais pas.
" Combien de vaches voulez-vous faire partir ? Demande l'inconnu. Quatre ou cinq pour commencer. Je vais d'abord diminuer le cheptel. Je ne pense pas arrêter tout de suite. Plutôt dans un an ou deux. Ok. Le plus facile à vendre, c'est des génisses pleines ou alors des vaches qui n'ont eu qu'un premier veau. Les génisses, je les garde pour le voisin qui veut installer son fils. J'ai quelques vaches en premier veau."
Quelle est cette histoire ? Vendre des vaches ? Les voilà qui font le tour de toutes mes copines. Cet homme nous fait lever d'une tape sur la croupe. Il nous observe sous tous les angles, nous force à marcher, et pose de drôles de questions à l'agriculteur. Après discussion, ils me désignent et trois autres de mes copines. Puis l'intrus repart vers son engin. Jean-Yves nous amène à l'autre bout du bâtiment, dans un parc étrange.
Devant moi se trouvent de longues barrières entre lesquelles on nous oblige à avancer l'une derrière l'autre. Je n'aime pas ça du tout ! Au bout, il y a un objet brillant posé au sol. Je m'arrête pour renifler cette chose étrange. Il y a une odeur de javel. Une portière claque, me faisant sursauter ! Je relève la tête et je vois un lieu sombre devant moi. Je ne veux pas avancer plus. Je recule même si je marche sur les onglons de Jacinthe derrière moi !
" Aller Jonquille, avance ! M'invective mon traitre d'éleveur."
Non, je ne veux pas entrer là dedans ! Aie ! Je reçois un coup de bâton sur l'arrière-train. Aie ! Mais non, arrêtez ! Je n'avancerai pas ! Non les filles. Ne poussez pas ! Mes pattes glissent sur le sol, et je bute sur la rampe métallique. Quelques coups de plus et mes abruties de collègues nous ont poussées à l'intérieur de la bétaillère. Les portes se referment, nous enfermant dans la pénombre. Mes pattes tremblent, et je suis couverte de sueur. Le moteur se met en marche et nous voilà secouées dans tous les sens.

Le voyage est épuisant. Chacune de nous essaie de garder son équilibre tant bien que mal. Le véhicule s'arrête, et je m'écrase le nez sur la paroi. Tout est redevenu calme. Que va-t-il se passer maintenant ? Les portes s'ouvrent, laissant entrer une lumière éblouissante. Je cligne des yeux, et je vois un nouveau bâtiment, avec des vaches que je ne connais pas. Je descends prudemment pour explorer les lieux.
Ici, il n'y a pas de logettes, mais une grande aire paillée. Je m'avance pour essayer. Lorsque je pose mes sabots sur la paille, plusieurs vaches m'ont rejointe. Elles me reniflent, curieuses de voir une étrangère. La plus grosse du troupeau s'avance, et les autres lui laissent la place. À son tour, la dominante me sent, m'observe et s'éloigne comme si de rien n'était. Je la regarde s'éloigner, pour sortir de l'étable. Je remarque que les autres vaches lui emboitent le pas. Si je ne veux pas faire de vagues, il vaut mieux que je suive les autres. Arrivée à la barrière, je n'en reviens pas ! Devant moi s'étale une prairie verte comme j'en ai tant rêvé ! Je trottine jusqu'à la première touffe d'herbe que j'arrache de ma langue. Meuh ! Que c'est bon
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Défi
Sophie Fayt


Mamie Yvonne était morte quelques jours plus tôt. La cérémonie fut fabuleuse. Il y avait énormément de monde, beaucoup de fleurs. Elle était très appréciée dans le village. Jusqu'à ses quatre-vingt dix ans elle cultivait un potager immense, et donnait des légumes à tout le monde. Elle était très serviable et modeste. Elle avait l'habitude d'esquiver les remerciements en disant : " N'importe qui aurait fait de même."
Elle avait des idées bien à elle sur la façon de mener sa vie. Jamais il n'a été question de la placer dans une maison de retraite. Personne ne pouvait s'occuper de sa maison à part elle ou sa petite fille chérie. C'est pour cette raison que je me retrouvais à habiter sa maison. Elle me l'a léguée car selon elle, j'étais celle qui lui ressemblait le plus. Ma famille n'a pas fait d'objection. Tous avaient une maison, et le reste de l'héritage était assez gros pour contenter tout le monde.
Je me retrouvais donc seule dans cette maison pleine de souvenirs d'enfance, à ranger et trier les affaires de ma défunte grand-mère. Chaque objet que j'attrapais m'évoquait quelque chose, comme par exemple les épingles à chignon sur la tablette de la salle de bains. Elle avait toujours coiffé ses longs cheveux blancs en un chignon très strict. Cela lui donnait un air sévère, mais je me souviens de sa gentillesse et de sa douceur. Elle prenait tout son temps pour m'apprendre les choses de la vie, et quand mes expérimentations se terminaient en bobos, elle savait les soigner mieux que personne. Elle me manquait déjà.
J'avais rangé le salon et la cuisine. Je n'avais presque pas touché à l'agencement des pièces. Le salon restera avec ses étagères pleines de bibelots de vacances que la famille ramenait pour mémé. La bibliothèque gardera ses livres de Christian Signol ainsi que les dictionnaires de langues étrangères avant d'en accueillir de nouveaux. La salle de bains a été facile à vider des médicaments périmés et autres produits dont je ne me servirai pas. Je m'attaquais à la chambre. J'avais décidé de donner aux bonnes œuvres les habits démodés. J'ai vidé l'armoire et découvert une petite boite cachée sous une pile de draps. À l'intérieur se trouvaient quelques photos en noir et blanc de mémé et d'autres visages que je ne connaissais pas. C'est en retirant le reste du linge, que quelque chose tomba sur le plancher. C'était une clef en fer forgé de la taille de ma main.
Je ne fis pas le rapprochement tout de suite. Il n'y avait aucune porte avec une serrure qui correspondait. Sauf la porte de la cave. J'avais presque oublié cet endroit, où personne n'était autorisé à entrer. Cette porte se trouvait au fond du cellier dans la cuisine. Lorsque j'étais petite, j'avais peur de cette pièce, car des bruits étranges en provenaient. En plus, grand-mère ne manquait pas de nous rappeler l'interdiction d'une façon sèche, qui ne lui ressemblait pas. Il y a même un jour où mon cousin avait eu droit à une bonne fessée pour avoir posé la main sur la poignée de la porte.
J'avais cette clé dans les mains, et mon cœur balançait entre angoisse et curiosité. Les yeux rivés sur le sésame, mes pas me conduisirent dans la cuisine, jusque devant la porte de la cave. Je restai figée devant le vieux panneau de bois, la main suspendue devant la serrure. Un bruit feutré derrière la porte me donna des frissons, réveillant les vieux monstres de mon imagination d'enfance. Malgré mes tremblements, j'insérai la clé dans la serrure. Je pris une bonne inspiration et tournai l'objet qui émit un grincement métallique. Avec lenteur, je fis tourner la poignée et poussai la porte. Derrière, je découvris une cage d'escalier avec une lampe au plafond, un interrupteur à ma gauche, et une autre porte en bas des escaliers.
Une autre porte ! Je ne savais pas ce que mamie Yvonne cachait dans cette cave, mais je commençais à me poser de sérieuses questions. Cette seconde porte était beaucoup plus récente. Elle semblait épaisse, presque étanche, et la serrure était, bien entendu, moderne. Alors je fis demi-tour pour chercher la clé. J'ai cherché dans toute la maison. J'ai retourné chaque bibelot du salon, ouvert tous les livres, j'ai quasiment tout retourné sans rien trouver. J'étais dans la chambre, à récupérer mon souffle, quand l'évidence se révéla à moi. Au-dessus du lit se trouvait une croix en bois. Ma grand-mère était une personne très pieuse : ce ne pouvait être que là ! Après l'avoir décroché avec précaution, je retournai l'objet, et je découvris une petite clé enchâssée dans le bois.
D'un pas rapide, je retournai face à la deuxième porte tout en serrant fort la clé dans ma main. Ce qui était caché derrière devait tenir à cœur à mamie Yvonne. Elle m'en avait confié la garde en me léguant la maison. Il fallait que je sache ce que je devais protéger. J'ouvris la porte avec prudence et détermination. La pièce était déjà éclairée, partagée en deux, par un long et épais rideau bleu nuit, qui m'en cachait l'autre moitié. Entre la porte et le rideau se trouvaient pleins de photographies encadrées, accrochées aux murs. Les premières étaient en noir et blanc. Sur l'une d'elles, des jeunes gens étaient assis autour d'une table, un sourire fatigué sur les lèvres, des armes devant eux, posées sur la table. Debout derrière eux se trouvait une jeune femme, un plat à la main, surprise par le photographe. C'était ma grand-mère, âgée surement d'à peine vingt ans, entourée de ce qu'il semblait être des résistants de la Seconde Guerre mondiale.
Les autres clichés étaient en couleur, toujours pris dans la même pièce avec au fond un rideau bleu nuit. On voyait clairement que les années étaient différentes d'une image à l'autre. Les personnes étaient, elles aussi différentes à chaque fois et on voyait bien qu'il s'agissait d'étrangers. Je me tournai vers le rideau bleu nuit, pour découvrir enfin la pièce secrète.
Une famille se trouvait là, assise sur un canapé, inquiète de me voir entrer. Ils étaient trois, un homme, une femme, et une petite fille âgée d'à peine dix ans. L'endroit était aménagé en studio assez spacieux. Il y avait très peu de lumière naturelle qui filtrait à travers une seule petite lucarne, mais quelques bouches d'aérations permettaient de garder l'atmosphère saine. Au fond de l'espace, je distinguais un passage, qui semblait conduire vers le jardin. L'enfant me regarda un instant puis parla dans une langue que je ne connaissais pas à ses parents. Elle descendit du canapé pour aller chercher un cadre photo et un paquet sur une commode. Elle montra la photo à ses parents qui acquiescèrent, et elle m'apporta le petit paquet. Il y avait un téléphone portable à l'intérieur et une lettre qui m'était adressée :
" Ma Chère Petite-fille,
Je ne suis plus là aujourd'hui pour continuer ce que j'ai entrepris il y a fort longtemps. J'ai commencé par héberger des résistants pendant la guerre, car cela me semblait juste. À la fin de la guerre, j'ai eu mes enfants qui ont grandi et puis la maison fut tellement vide à la mort de ton grand-père. J'ai alors travaillé comme bénévole dans des centres pour réfugiés de guerre. Je voulais fournir à manger pour tout le monde, mais les bras me manquaient. C'est alors que j'ai hébergé une famille de réfugiés qui m'a aidée au jardin. Ils en ont tellement fait que j'ai décidé de leur apprendre le français. Puis il y a eu d'autres familles qui ont pu chacune retrouver une vie normale, soit en France, soit à l'étranger.
Je te confie ma maison, et j'espère que tu poursuivras la mission que je me suis donnée. Dans le téléphone se trouvent tous les contacts dont tu auras besoin. Si tu ne souhaites pas continuer mon travail, je ne t'en voudrai pas, mais aide au moins cette famille.
Merci, ta mamie Yvonne qui t'aime."
Je levai les yeux de la lettre, fis un sourire à cette magnifique petite fille, et je mis le portable dans ma poche. Je m'accroupis à sa hauteur : " Bonjour, moi, c'est Sarah et toi ? "
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Sophie Fayt
J'habite sur le Causse du Quercy, où les étés sont souvent étouffants. Entre lecture et boisons fraîches, j'ai fait la rencontre de ma peur sous sa forme la plus incontrôlable.
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Sophie Fayt
Les passions des autres peuvent être intrigantes. Je vous propose un court intermède ferroviaire, suite à une situation inspirante que j'ai vécu. N'hésitez pas à me donner vos avis!
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Sophie Fayt


Un petit réceptionniste se perdait dans les méandres de l'ennui. Derrière le comptoir de l'hôtel, il était en quête de divertissement. Il s'aventurait sur Youtube pour occuper sa soirée. Concentré sur l'image il ne vit pas arriver un client qui se raclât la gorge pour attirer son attention. Surpris, le réceptionniste s'excusa en pinçant les lèvres et lui remit la clé de sa chambre.
L'occupation fut aussi brève qu'ennuyante. Il se réinstalla sur sa chaise devant l'écran. Quelques minutes plus tard, un bruit fort lui fit tourner la tête. Le bruit semblait venir de la cuisine. Il se leva pour aller voir de plus prés.
Devant la porte battante, notre ami observa à travers le hublot. Il perçut un léger mouvement dans l'ombre. Tout doucement, il poussa la porte pour entrer le plus discrètement possible. Une fois à l'intérieur, l'oreille à l'affût, il progressa à pas de velours. Il contourna les plaques de cuisson. À mis chemin, il vit une ombre filer comme le vent pour disparaître par la fenêtre du fond. Il se précipita pour connaître l'intrus, mais dans sa course, son pied heurta la roue d'un chariot ! Son gros orteil meurtri dans l'incident lui fit lâcher un juron ! Il rejoignit la fenêtre entrebâillée à cloche-pied. À l'extérieur, un chat noir l'observait, fier de lui avoir échappé. Le réceptionniste furieux, ferma la fenêtre en ruminant dans sa barbe. Il tourna les talons en boitillant. Avant de franchir à nouveau la porte, le bip d'alarme de la chambre froide le stoppa dans son élan. La lourde porte était entrouverte. Impossible que le chat soit responsable. Il s'avança pour la refermer, mais hésita un instant. Curieux, il ouvrit en grand et fit un pas en avant.
Sans qu'il puisse se rattraper, il glissa et tomba ! Sa tête heurta violemment le carrelage ! Étalé par terre, il prit son pauvre crâne entre ses mains. Lorsque la douleur reflua un peu, Christophe entreprit de se relever. Il s'appuyait au sol quand il comprit l'origine de sa glissade. Une flaque d'eau s'étalait par terre. Il ne comprenait pas pourquoi l'alarme ne s'était pas déclenchée plus tôt.
Une fois debout, il gémissait en se tenant aux étagères. Il vit une étrange lueur verte qui émanait du fond de la pièce. Il progressa cette fois-ci avec prudence. Au fur et à mesure qu'il approchait, l'intensité lumineuse grandissait. L'atmosphère se fit plus pesante. Une odeur de moisissure ou de sous-bois flottait dans l'air. Ses pas devinrent lourds et sa respiration fut plus difficile. L'ambiance malsaine lui donna la chair de poule.
À la dernière étagère, la lumière était tellement forte qu'il dut plisser les yeux pour voir une boule lumineuse verte accrochée au système de réfrigération. Le bloc de ventilateurs était écrasé sur lui-même. Alors qu'il l'observait sans savoir quoi faire, l'orbe se mit à vibrer et grossir ! Rapide comme le vent, il fonça sur le réceptionniste immobile ! La lumière l'enveloppa avant de le faire disparaître.
Christophe ouvrit les yeux au milieu d'une forêt de champignons géants. La lueur verte l'avait quitté et s'enfonçait dans la végétation. Sans réfléchir, il s'élança à sa poursuite. Le garçon courait le plus vite possible sur le sol mousseux. Il glissa à plusieurs reprises ! Il peinait à réduire la distance entre la lumière et lui. Au fil de sa course, le paysage devenait plus clair et les champignons paraissaient plus petits. Il arriva dans un champ de jeunes champignons. Ils ne faisaient pas plus d'un mètre, alors que les autres mesuraient plus de quinze mètres. L'orbe s'était posé sur une girolle. Il reposait au centre du chapeau orange comme une perle d'émeraude. Il tendit les doigts vers lui pour le toucher lorsqu'un éclair de lumière passa à sa droite. Il pivota pour comprendre, mais un autre éclair le frôlait à gauche. Il vit tout autour de lui un ballet d'orbes lumineux de toutes les couleurs ! Le spectacle était époustouflant ! Ils tournoyaient les uns autour des autres à la recherche d'une place. Le champ brillait de mille feux ! Sous ses yeux ébahis, les champignons se mirent à grandir ! L'orbe qui l'avait conduit jusqu'ici s'élevait avec la girolle. Une fois hors d'atteinte, il ne pourrait peut-être jamais rentrer chez lui ! Alors avec l'énergie du désespoir, il grimpa sur le champignon. Celui-ci poussait de plus en plus vite ! Il était déjà à trois mètres du sol ! La forme du chapeau en parapluie renversé le fit glisser jusqu'à la lumière étrange. Il entra en contact la tête la première. Comme la première fois, l'orbe se mit à enfler pour recouvrir entièrement l'infortuné et le fit disparaître.
Les yeux mi-clos, le jeune homme avait l'esprit brumeux. Son corps reposait inerte sur le sol dans un vacarme assommant. Devant ses yeux, des lumières multicolores étaient pourchassées par les ténèbres. L'obscurité gagnait du terrain, mais avant qu'elle n'emporte le garçon, des lumières bleues menèrent une dernière bataille.
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Sophie Fayt
Les inspirations que tu me souffles...
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Sophie Fayt
Voici quelques poèmes que m'inspire Dame Nature.
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