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Alice "Chocolat" Renel

Alice "Chocolat" Renel
Anaïs, perfectionniste au cœur tendre, jongle entre une fille distante et un mari ambitieux. Elle a sacrifié une partie de sa vie professionnelle pour sa famille.
Un jour, elle découvre que son mari la trompe avec des hommes. Sa réaction se trouve au sein de cette longue nouvelle.
Partie 1 : Chapitre 1-27.
Partie 2 : à venir (30/03/20)
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Alice "Chocolat" Renel


« Ne regarde pas ton portable, ne regarde pas ton portable, ne regarde pas ton portable».
Assis sur son lit, il observe sa commode d’ébène établie sur des pieds en forme de tête de lion, sur la moquette qui remplit sa chambre depuis ses 13 ans.
Le fameux portable était posé sur le bureau en verre, en dessous de sa fenêtre ouverte. Le vent ptintanier soulevait en cascade le petit cerisier qu’il avait posé sur sa terrasse, la seule de la maison qui se situait entre sa chambre et la salle de bains mitoyenne avec sa sœur.
Il s'allongea sur le lit, prit une bande-dessinée au hasard de ses étagères et en tourna les pages frénétiquement. C’était un Blake et Mortimer de 1997 qui l’occupa un bon bout de temps, assez pour paraître occupé à la personne, elle, de l’autre coté du portable, dont il ne savait pas vraiment ni l'état d'esprit, ni la localisation exacte. Juste le taux de battements de son coeur lorsqu'il voit son nom apparaître. Il se demandait si à quarante ans, il ressentirait encore ce genre d'émotions en recevant un simple SMS. Le climat océanique de l’après-midi se faisait sentir et la fenêtre claqua : le téléphone ne s'allumait toujours pas.
Au bout d’une heure et demie, mis sur vibreur et alors que Flavien allait s'endormir.
« Vrrrrr Vrrrr».
Il se rua dessus. Un glissement de doigt, un petit cliquetis d’ouverture et le nom de l’auteure du SMS apparu. Cela lui provoqua un petit claquement au cœur, un début de sourire : il s'attendait bien sûr à ce que ce soit elle, l’émettrice. Il attendit quelques secondes pour savourer, regarda autour de lui dans la chambre, les objets qui étaient tous ses amis en cet instant, les posters sur le mur à qui il souriait stupidement. Puis il l'ouvrit. C’était un contenu délicieux.
« Mon amour, j’ai beaucoup réfléchi à un truc. Je te le dirai ce soir ».
La connaissant, il y avait environ 65% de chances pour que cela soit positif. Par conséquent, il sourit.
Il dévala les escaliers. Sa sœur était en plein goûter dans la salle à manger. En passant la porte de la cour extérieure, celle avec le parking qui donnait sur la rue, il s’arrêta, et revint en arrière. Il avait bien vu. Elle mangeait des cornichons qu’elle trempait dans une assiette de chocolat noir fondu.
« T’es sérieuse, là ? »
« Mais il n’y avait plus rien à bouffer, je ne sais pas qui a fini le pain».
Il rit puis se barra en courant. Il l'aimait bien, sa petite soeur, même si elle adoptait encore une attitude beaucoup trop enfantine pour ses 24 ans, se disait il souvent. Il enfila son vélo et se rendit au Sammons, le bar en face du métro qui possède la fibre. Ses parents avaient encore un wi fi médiocre et il devait absolument se trouver une coloc dans le centre pour Septembre, et accessoirement, un job. Rêvasser et lire des BD chez ses parents commençait à le lâsser, à 26 ans il en avait marre des stages à répétition où il s'emmerdait et d'habiter en banlieue alors que la plupart de ses amis étaient dans le centre, que ce soit à l'ouest, à l'est ou en plein quartier chinois. De toute façon, il avait besoin de sortir de chez lui pour se retenir d’envoyer un tel texto : « dis moi maintenant ».
Son portable trônait encore sur son bureau, sans aucune réponse au SMS. Il fallait bien se faire un peu désirer.
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Alice "Chocolat" Renel
Jöel et Mireille, fraîchement colocs, se retrouvent confinés ensemble pour 6 mois alors qu'ils ne se connaissent pas.
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Défi
Alice "Chocolat" Renel
- "Tu prends combien ?"
Je continuai à avancer dans la nuit noire éclairée seulement par quelques lampadaires, un couple se baladait au loin mais sinon, personne aux abords de la jetée : j'étais seule.
- "Je ne vous permets pas."
Il me suivait à un rythme parfaitement adapté à la vitesse de mes pas.
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Alice "Chocolat" Renel

Très mauvais. Ce film est complètement décousu, on s'endort. On ne s'intéresse pas du tout à l'enjeu, on ne se sent pas en danger à la place de ces veuves qui ont perdu leur mari dans une vaste et vague histoire de traffic de drogue.
Heureusement le jeu extraordinaire de l'actrice de "How to get away with murder", Viola Davis, rattrape un peu le tout.
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Alice "Chocolat" Renel

Hermance referma le livre sur l'affaire de la disparition d'Agnès Marin.
Elle se resservit du café.
Dans cette affaire, l'expertise était lacunaire.
Si un réseau sérieux de notation des experts existait, cela se serait passé autrement, se disait-elle.
C'est vrai !
Par exemple, si l'inculpé récidive : les experts qui ont affirmé qu'il était en bonne santé mentale doivent être mal notés. On doit savoir qu'ils ont échoué à leur tâche : aucune gentillesse, aucune fraternité douce ne doit les couvrir : ils doivent payer.
On ne devrait pas même leur remettre une affaire de chien écrasé entre les mains. La vie de pas mal de jeunes filles est en jeu !
***
Les affaires de viol semblaient être considérées comme peu importantes par rapport aux autres affaires.
Une femme affaires venant acheter son paquet de cigarettes la toisait en attendant son tour.
C'est d'ailleurs pour cela que quatre mois après son incarcération, l'inculpé de viol aggravé avec préméditation avait été libéré, se disait-elle. Alors qu'il avait un couteau, celui-ci avait été retrouvé sur lui.
Le rapport a dévoilé quatre lignes sur la justification de la remise en liberté. On dit qu'il a "appris la réalité". Ce qui ne veut strictement rien dire ! se dit Hermance.
Elle prit une pomme et la mangea en entier.
Et puis, avoir éloigné le jeune homme du Gard, le lieu du crime, était une erreur...
Elle tapa sur la table. Un homme d'une soixantaine d'années se retourne et en posa son cigare.
"Il y a vraiment des fous dans ce quartier, je devrais déménager" dit-il tout bas sans que personne n'entende.
Hermance se dit que si elle était en charge de cette affaire elle aurait considéré que l'éloignement des parents est une erreur à un si jeune âge, treize ans, surtout si ces derniers sont "solides" comme le confirme l'émission - sans aucune preuve néanmoins.
Un indice aurait pu les aider à appréhender la récidive mortelle du jeune garçon.
***
Cet indice... c'était ses émotions. Il n'en avait pas en parlant de l'affaire. Tous les protagonistes s'accordent a le dire.
"Il semblait réagir comme s'il était inculpé dans une affaire de vol de tomates, la gravité semblait lui passer au-dessus de la tête" expliquait son avocate.
Comment se fait-il qu'ils n'aient pas tilté, pestait Hermance, lorsque le garçon a parlé froidement du meurtre ?
D'autant plus qu'il avait dit qu'il ne serait pas assez courageux pour recommencer.
"Auriez-vous du feu ? Mon cigare s'est éteint."
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Défi
Alice "Chocolat" Renel
Lorsqu'une attaque terroriste se déclenche au sein d'une Université pourtant perdue, le comportement égoïste d'une jeune fille fait éclat.
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Alice "Chocolat" Renel

-Simone?
-Oui.
-C'est toi?
-Oui, qui veux-tu que ce soit d'autre.
-Je ne sais pas, George Michael ou Voltaire.
-Non, c'est bien moi.
-Je crois que je suis possédée par le diable.
-Pourquoi dis-tu ça?
-Non, je rigole. Tu m'as répondu sérieusement donc ça doit être toi. Cependant, j'aimerais tout de même que tu me le prouves. Est-ce que je peux te poser une question?
-Oui, bien sûr, de toute façon je n'ai que ça à faire.
-Sartre avait-il une tâche de naissance au genou gauche?
-Cette question est ridicule.
-Tu te défiles... je ne pourrai jamais savoir si c'est vraiment toi si tu ne me dis pas cela pourtant.
-Sartre n'avait pas de tâche de naissance au genou gauche. Il en avait cependant une en bas du dos, près du splénius. Entre les deltoïdes et les trapézoïdes, il avait une fine cicatrice qui s'était rouverte plusieurs fois, il faisait croire qu'il était tombé à vélo mais en réalité, il s'était battu et était tombé sur le dos. Le muscle térès laisse apercevoir un grain de beauté relativement proéminent, d'ailleurs il en avait beaucoup. Je n'ai jamais aimé ça chez lui... Mais je ne l'ai jamais dit à la presse qui m'a pourtant souvent demandé de dire des choses méchantes de lui... Je m'égare. Continue je te prie.
-Hum... Comment dire, répondis-je.
Le voisin en face de ma chambre, de l'autre côté de la cour, vient d'éteindre sa lumière. il est pourtant 3h45 du matin, je pensais être la seule insomniaque de ce foutu paté de maison.
-Simone?
-Pose-moi tout de suite ta question, ne perdons pas de temps.
Je suis convaincue que c'est toit, c'est bon. Ne m'en veux pas. J'ai lu dans un bouquin quelque part qu'il avait une cicatrice profonde dans le dos. D'ailleurs elle est profonde et non pas fine.
-Très bien, j'ai peut-être menti sur ce point.
-Simone, puis-je te poser une question relativement gênante? Je me retiens de te la poser depuis tout-à-l'heure...
Je retins mon souffle. Il m'a été difficile de lui die cela, mais je l'ai fait. Simon s'est déplacée dans l'air de ma chambre et ses fines particules vertes et oranges sont allées se poser sur stylo en plume. Je n'arrivais pas à croire qu'elle puisse se déplacer si aisément... Mitterand a-t-il la même aisance? Je me le demande... Cependant je crois que je ne le trouverai pas, Simone est venue à moi si naturellement...
Devais-je attendre la réponse de Simone?
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Défi
Alice "Chocolat" Renel

Roméo est moche. Mais il est très intelligent. Il fait partie de la famille des moches-intelligents. Ils habitent une colline à l'Est de la rivière. A l'Ouest se trouvent les moches-stupides. Il les aime bien. Il se sent à l'aise à leurs côtés : tout va mieux dés qu'ils arrivent, Roméo est plus intelligent encore.
Au sud, un immense trou sépare les deux collines des beaux-intelligents et des beaux-stupides. Roméo ne les aime ni les uns, ni les autres. Tant mieux, il ne les voit jamais. Il entend seulement parler d'eux. Souvent de manière positive.
Un jour, lassé de ne rien faire et de passer ses journées à regarder l'autre rive tout en voyant les villageois jacasser, il décide d'envoyer une missive à une fille de l'autre bord. Celle qui vient chercher son eau beaucoup trop régulièrement, avec les vêtements de sport froissés.
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Défi
Alice "Chocolat" Renel


Un beau matin du mois de novembre, je me baladais avenue Gambetta lorsqu'un chaland passa devant moi et me lança "belle chaloupe !".

Le type a cru bon de me prendre en photo en même temps. Il voulait partir rapidement en ricanant, le souci, c'est qu'il s'est pris les pieds dans une canette de Redbull qui trainait et il s'est étalé de tout son long devant moi.

J'étais un peu gênée, je me suis barrée en courant.

Puis je regarde mon portable : "BONJOUR? VOUS ÊTES INVITE(E) SUR LE PLATEAU D'ON EST PAS COUCHE CE JEUDI" suivi de moult détails sur la soirée.

Damn. Ils ont le sens du timing ceux-là.

Du coup j'appelle le numéro du SMS.

"Oui bonjour, je souhaite joindre madame MOCHE SVP, oui madame MOCHE"

"Nous n'avons personne à ce nom-là"

"Pourtant elle m'a dit qu'elle arriverait à me rendre belle avec ses ateliers de relookage par le rire, SVP"

"Écoutez vous avez du vous tromper de numéro"

La dame raccrocha.

Je continuai de marcher en rigolant. Je n'avais vraiment rien à faire pour faire des canulars téléphoniques si pourris. Au niveau du croisement du boulevard Gambetta et de la rue de l'Estampe, je m'arrêtai. Je crois avoir entendu un bruit de fourmis venant du Père Lachaise. C'est Coluche qui s'est retourné dans sa tombe.
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Alice "Chocolat" Renel

J'ai rencontré Jacynthe à une soirée dans l'appartement des parents des jumeaux Montjùic au cours de l'hiver 2015. Sa faible confiance en elle, sa beauté et son imperfection m'ont charmée rapidement. Elle m'a aussi vite proposé un café - je ne lui en ai pas tenu rigueur, j'étais aussi seule qu'elle à l'époque. C'est comme cela qu'elle est entrée dans ma vie, si simplement.
Lorsque je dis "entrée dans ma vie" ce n'est pas se voir de temps en temps, même une fois par semaine. C'est s'envoyer des SMS tous les jours, s'appeler tous les 2 jours et savoir ce que l'autre avait mangé au déjeuner et au petit-déjeuner.


Jacynthe est une fille d'une beauté arrondie, peu empathique et cynique. Elle peut avoir un rire franc et long sur une histoire très sérieuse de cadavre. Mais Jacynthe est indispensable, elle est nécessaire parce que sans elle, il n'y aurait pas de filles douces. Sans elle toutes les filles seraient douces et tous les clichés seraient vrais.
Jacynthe c'est une fille très intelligente qui ne donne jamais son avis, qui ne dit pas ce qu'elle pense pour ne pas que l'on sache quel est son prochain mouvement, pour ne surtout pas qu'on puisse lire en elle. Que quelqu’un d'autre sache ce qu'elle pense est sa hantise. Jacynthe a toujours un coup d'avance.
Avec Jacynthe, nous partageons quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Cela a toujours été dit, depuis le début nous en avions plaisanté. A cette fameuse soirée de février 2015.
Meme si nous le savions, cela a longtemps été tu, a longtemps flotté comme un sujet que l'on ne devait pas aborder. Pourtant elle l'abordait de temps en temps, lorsqu'elle le dominait et qu'elle était sûre de sa vétusté.
Cette personne, c'était Alexandre.
Nous partagions une histoire avec Alexandre. Elle de deux ans, moi de deux mois. Elle était l'ancienne femme de sa vie, j'étais une fille qu'il "voyait à un moment".
Nous en parlions peu, ce fut un bref sujet de compétition, mais très vite, nous le dépassâmes. Probablement au grand regret d'Alexandre, s'il l'avait su.

Très vite, les compétitions furent plus rudes. Plus subtiles, elles résidaient dans des choses plus importantes. Les études, les amis de l'autre, la famille de l'autre, qui avait grossi ou maigri, qui avait rencontré quelqu'un d'important... Mais principalement les études. Après tout, nous sommes deux filles modernes.

Un jour, cette concurrence fut Stéphane, mon meilleur ami. Jacynthe lors d'une soirée chez lui, cru bon de me rabaisser systématiquement, intellectuellement, afin d'avoir la mainmise sur le rayonnement, le bon esprit de la soirée, pour paraître sur-évaluée. Je la laissais faire. Je l'observais, je finis par partir ainsi que l'ami de Stéphane qui s'était joint à nous. Nous avons laissé Stéphane et Jacynthe seuls.

Je ne pouvais m'empêcher d'appeler Stéphane le lendemain.

Selon lui, Jacynthe et lui ont discuté jusqu'à ce qu'elle pose sa tête sur ses genoux, sur le canapé, feignant la fatigue. Il a alors entrepris de lui faire son portrait psychologique.
Il la décrite en long et en large, Stéphane a pour habitude d'analyser les gens, vite et bien, et en détails. D'après lui tout correspondait. Le problème, c'est qu'il n'a jamais voulu me dire ce qu'il en était. Elle a acquiescé, il lui dit qu'elle cachait bien son jeu mais qu'il était habitué à ce genre de personnes.
Elle acquiesçait encore et toujours. Et moi je me demandais de quoi il retournait.

Elle lui a fait promettre de ne rien me dire.
Mais je devinais.

Je devinais qu'elle lui avais confessé sa nature peu empathique. Qu'elle lui avait dit des choses qu'elle ne se serait jamais permise de me dire, car je ne comprendrais pas, devait-elle penser. Je suis trop empathique, je ressens trop pour les gens. Beaucoup trop.

Les semaines passèrent et je connaissais son secret. Je résistais à l'envie de lui en parler.
Finalement, je décidai que l'amitié était possible entre deux personnes trop différentes.
Je décidai d'accepter ces différences difficiles et d'aller au-delà d'un clivage dont elle n'était pas responsable.

Finalement, je me laissais aller au cynisme.

Puis, après près d'un an et demi d'une amitié presque fraternelle, et apres l'épisode isode de Stephane et ma volonte de reprendre des liens avec elle, un second épisode s'est produit. Quatre ou cinq mois après.

J'ai connu un immense échec et ma première réaction fut de lui cacher. Puis elle le découvrit et ne tenta pas davantage de me contacter, de me consoler.
Nous ne sommes plus parlées pendant environ 3 mois. C'était largement à mon initiative. Elle commençait à me vider, émotionnellement. A abuser de mon empathie. Ses défauts débordaient et s'accumulaient dans nos interactions.

C'est la que j'ai décidé appelé Stéphane. Sa stratégie était sans appel.
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Alice "Chocolat" Renel

Quand on aimerait dire nos sentiments mais qu'on s'en empêche. Parce que c'est trop tôt. Parce que tout et tout le monde nous le reprochera. Nous devons attendre, encore attendre avant de montrer quelque chose qui ressemble à un impact, une moindre influence de l'autre sur nous. Cacher nos émotions est la priorité, une barrière confortable, à observer sans toucher puisqu'elle électrocute.

C'est fait. Et l'autre est parti. L'autre a raconté à ses amis que c'était facile, qu'il s'est même ennuyé et ils diront "Ah, vous vous lassez si vite !" mais ils sauront qu'ils sont pareils, tout comme lui, que la fuite est un besoin sincère.

Lorsque l'autre est acquis, la pénibilité disparaît. Les chevaux sont lancés, nous pouvons être nous-mêmes, dire ce que nous pensons, agir bizarrement ! Comme nous le sommes tous : bizarres. Des bizarres humains qui pourront enfin déclarer sans souci des choses bêtes sans même sourire, et faire n'importe quoi, être ingrat et inconstant, ne pas trinquer avant de boire; ne pas se retenir, avec l'assurance que l'autre restera.

Quand on se retient le plus longtemps possible, d'être froid et solitaire, pour que le quota de sagesse amoureuse, de sagesse conjugale ou de morale, le temps minimum passé de la relation soit passé et qu'on puisse enfin s'évanouir à nos envies, et se tromper ensemble en toute gaieté, s'engouffrer à deux dans le cercle des erreurs heureuses.
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