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Darzel

DTC.
Darzel
Gormack Makgornick n'écrit pas les histoires.

Il aime à dire que les écrivains ne sont rien
d'autre que des faiseurs d'écrits vains.

Lui, c'est un raconteur.
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Darzel
Ce n'est pas tous les jours que le ciel est bleu.

Dans nos cœurs, le temps est souvent maussade.

Ici, les nouvelles ne sont pas joyeuses ; elles sont de celles qu'on lit quand à l'intérieur il pleut.

Ici, ce n'est pas un endroit pour rire.
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Darzel
J'ai déjà tout donné sur la couverture, pas envie de me casser le cul sur un résumé. Viens voir, tu vas rire (pour changer)
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Défi
Darzel
Ce que je fais de mieux dans la vie, c'est manger.

La deuxième chose que je fais de mieux, c'est parler de moi.
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Défi
Darzel

J'ai rencontré Dieu. Si, c'est vrai. Je vous jure. C'était au bistro.

Non, je l'ai pas rencontré au fond de mon verre. Il était au comptoir. Lui, par contre, il se regardait dans son whisky. C'était un whisky sec, sans glaçons. Le genre qui fait faire la grimace quand on le boit.
Comment je sais que c'était Dieu ? Il me l'a dit.
Il a marmonné :
« Je suis Dieu. »

Et je l'ai cru ? Bien sûr que oui. Faut dire, quand je vois un mec s'enfiler des canons sans que le verre se vide, je veux bien croire tout ce qu'il dit.

« Bonjour » que je lui ai fait. « Ça va ? »

Il m'a répondu :
« Non, pas trop. »

Alors je lui ai demandé ce qui allait pas.
« Je suis triste. »

Pour sa défense, il avait pas l'air bien frais.
« Pourquoi t'es triste ? J'ai pas d'amis. »

Ah merde...
« Tu veux bien être mon ami ? Ouais, bien sûr. »

Attends, me juge pas. T'aurais fait pareil. On parle de Dieu, quand même. Le gars qui a fait passer le tsunami de 2004 pour une averse. Celui qui a pulvérisé Sodome et Gomorrhe juste parce qu'il était pas content.
Franchement, même si tu le crois pas le mec, dans le doute, t'es son pote.

« Ça va mieux maintenant ? Non. »

Re merde...
« Qu'est-ce qui va pas ? je suis déçu. Pourquoi ? J'ai créé les êtres humains, et ils font n'importe quoi. »

Tu m'étonnes...

« Ouais, je comprends. Tu nous as donné la vie, et nous on passe notre temps à se foutre sur la trogne. Tu nous as donné la Terre, et on la déglingue. On fusille tout : les animaux, les arbres, la couche d'ozone, l'atmosphère. On pollue, on saccage, on détruit tout ce qui nous passe entre les pattes. Mais non tu comprends rien ! »

Oh putain, il s'énerve !

« Je te parle pas de ça ! De quoi tu parles, alors ? J'ai vu les Anges de la téléréalité. »

C'est vrai, y'a ça aussi.

« Que vous le fassiez une fois, encore ça passe. Mais là c'est la neuvième saison, quand même... » Il avait vraiment l'air au bout du rouleau. « Et les Marseillais, et les Ch'tis... Ouais, j'avoue qu'on a un peu merdé, sur ce coup-là. Il y a pas que ça. Ah bon ? Non. Y'a quoi d'autre ? Je vous ai donné une intelligence supérieure, des mains avec cinq doigts et des pouces opposés. Je vous ai donné mon pouvoir : la création. Vous pourriez fabriquer des choses magnifiques, mais non. À la place, vous faites des caches-anus pour les chiens. »

Il a pas tort...

« Alors moi, j'arrête. J'en ai marre de vous écouter vous plaindre et de vous voir faire conneries sur conneries. C'est pas possible d'être aussi cons. Je plie les gaules et je me casse. Je vais me trouver une autre planète, et je m'en tiendrai aux amibes. J'aime bien les amibes. »

Et il a foutu le camp. Volatilisé, le mec.

Voilà. J'ai rencontré Dieu, et il s'est barré. Il est plus là, y'a plus personne à l'étage. Franchement, on a géré.

Sérieusement, les gars. Si vous voulez qu'il revienne, soyez gentils : arrêtez de faire des caches-trou-de-balle pour les chiens. Il a raison, ça suffit les conneries.



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Défi
Darzel
Si tu t'attends à la moindre once de normalité de ma part,
c'est que tu ne me connais pas encore
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Défi
Darzel
Attention, âmes sensibles s'abstenir. C'est violent.
Je suis sérieux. Si t'es une âme sensible, va-t'en.

Désolé pour la longueur, je me suis un peu emporté.
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Défi
Darzel

Il y avait ce cadenas sur la porte. Celui que je regardais quand j'étais gosse. Sauf qu'à l'époque, c'est lui qui me regardait de haut, fier avec sa chaîne. Il me narguait, parce qu'il m'empêchait d'accéder à cette foutue cave. Pas que ça m'intéressait particulièrement d'y aller, mais les gamins sont toujours curieux. Une porte fermée, c'est un mystère à élucider. Pendant des années, je me suis demandé ce qu'elle pouvait bien avoir de si important à cacher.
Jusqu'à ce qu'on déménage, et que mes parents soient obligés de payer une nounou pour me garder. J'avais fini par oublier son existence. Mais voilà. Mamie a fini par mourir. J'étais juste venu pour débarrasser la maison avant de la mettre en vente, et je me retrouvais devant le cadenas. Même que j'en avais la clé. Elle allait avec le trousseau de Mamie. Je ne savais pas ce que j'espérais trouver derrière cette porte, mais je vais vous dire une bonne chose : les cadenas sont là pour une raison.
Je l'ai ouvert, pour laisser tomber la chaîne sur le carrelage.

Maintenant tu fais moins le malin, je me souviens avoir pensé.

Pas de lumière. Ampoule grillée. Évidemment. J'ai sorti le téléphone de ma poche, pour m'en servir comme d'une lampe. C'était mieux que rien. J'ai commencé à descendre les marches en bois, qui craquaient sous mes chaussures.


Fais toucher le bout de tous tes doigts ! Allez, magne-toi ou j'en rajoute dix de plus !
Elle en avait rien à foutre, de mes larmes.
Je répéterai pas deux fois, je suis pas comme ton père moi ! Même pas capable de se faire respecter par sa bonne femme !
Elle n'aimait pas que je tourne autour de la cave. Elle avait encore moins aimé, quand j'avais essayé de forcer le cadenas avec une épingle à nourrice.

C'EST
coup de règle
LA
coup de règle
DER
coup de règle
NIÈRE
coup de règle
FOIS
coup de règle
QUE
coup de règle
TU
coup de règle
T'A
coup de règle
PPROCHES
coup de règle
DE
coup de règle
MA
coup de règle
CAVE
coup de règle

Ça fait beaucoup de coups de règles, quand on a huit ans. Elle a frappé tellement fort que j'avais le bout des doigts en sang, et qu'un ongle avait sauté de mon pouce. Le pire, c'est qu'elle en était contente.

Dernière marche. J'étais arrivé dans une cave noyée de pénombre, avec mon seul téléphone pour me défendre contre le noir. J'avais la chair de poule. De toute ma vie, je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi terrifiant que Mamie. Et je crois que ma mère non plus.
De ce qu'elle dit, c'est à cause d'elle que Papi est parti.

Qu'est-ce que t'as encore fait ? Pourquoi mon saladier est par terre ? Regarde-moi ça ! Il y a du verre partout ! Tu le ramasses ! Vite ou je vais chercher la ceinture à Papi !
Elle en avait rien à foutre, de mes larmes.
Non, tu prends pas le balai ! Tu ramasses avec tes doigts ! Et je veux plus un morceau par terre ! Ça t'apprendra à casser mes bibelots !
Sept coupures. Je m'en souviens encore. Elle a attendu que j'aie tout ramassé, pour me désinfecter et panser mes plaies. Après, elle m'a fait nettoyer le sang sur le carrelage du salon.

La lumière de mon téléphone éclaboussait les ombres, pour dévoiler une table de travail où gisaient des lames de scalpel, des scies de toutes les tailles, des clous et des vis.
Il y avait aussi des peaux.

ARRETE DE TOUCHER A MON RENARD ! Tu les aimes les animaux morts ? Attends, bouge pas de là !
Elle est partie, pendant une bonne demi-heure, pour revenir avec un oiseau entre les mains. Elle était forte pour capturer les oiseaux. Une cagette de bois, soulevée par un baton relié à une ficelle, et un peu de bouffe dessous. Ça marchait à tous les coups.
Tu les aimes les animaux morts, hein ? Je vais te passer l'envie de toucher aux miens !
Elle a tordu le cou de l'oiseau, et m'a forcé à le prendre.
Va dans la chambre, tu vas dormir avec ! Je viendrai vérifier que tu l'as dans ton lit ! Que je le surprenne pas ailleurs que sur ton oreiller !
Elle en avait rien à foutre, de mes larmes.

Je savais qu'elle aimait les animaux empaillés, mais je ne savais pas qu'elle les faisait elle-même. Je continuais de balader la lumière du portable dans la pièce, jusqu'à tomber sur le mur du fond, pour découvrir le secret de Mamie.
Elle avait fabriqué une chimère.
La bête était plus grande que moi, et je suis bien incapable de vous dire combien d'animaux différents il y avait. J'ai reconnu des sabots, des cornes de taureau, des oreilles de chat et de lapin, une queue de renard. Une tête de veau, et une autre de bouc. Un torse de grand singe. Mais ce que j'ai surtout reconnu, c'est un sexe humain. Tendu droit devant le monstre, des bourses pendues à sa base.


La police est venue, et ils ont retrouvé Papi. Il n'était pas du tout parti, juste enterré dans le jardin, sous le potager en friche. Elle l'a tué d'un coup de hachette dans la nuque. Elle a frappé quatre fois pour le décapiter. Et puis elle l'a émasculé pour garnir sa chimère d'une queue bien dure.

J'aurais dû laisser ma curiosité s'en aller avec mon enfance, ne jamais entrer dans cette cave.

Si vous aussi vous trouvez un jour une porte fermée, je vous déconseille de l'ouvrir.

Les cadenas sont là pour une bonne raison.
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Défi
Darzel

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        JESSICA
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---------------Samedi 16 mai 2015--------------

                01:29
Salut. Désolé, je sais qu'il est tard mais
  j'arrive pas à dormir. T'es réveillée ?
                01:42
  Ok, on dirait que non. Tant mieux ce
sera plus facile comme ça. J'ai quelque
           chose à t'avouer
                01:45
  Tu me plais beaucoup, en fait. Je dis
pas que je suis amoureux ou quoi que
   ce soit... c'est juste que je te trouve
  super jolie, tu sais. Et intelligente, et
              marrante
                01:49
     Voilà, je voulais juste que tu le
  saches... J'aurais bien voulu te le dire
    en face, mais je crois que j'aurais
         jamais eu le courage
                01:51
              Bonne nuit
                14:11
                Salut...
                16:07
         Tu me réponds pas ?

-------------Dimanche 17 Mai 2015-----------

                19:10
        D'accord j'ai compris....

------------Mercredi 10 février 2016----------

                21:12
     Salut, comment tu vas ? ça fait
    longtemps qu'on s'est pas parlé
21:16
C ki ?
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Défi
Darzel

C'est bientôt Noël, et pourtant...

On voyait partout, dans les rues et à la télé, les décorations lumineuses et barriolées ; des hommes grimés en vieux barbu. Des hommes tout de rouge vêtus, déguisés en porteur de cadeaux. On voyais des rires, des sourires, de la joie et de la bonne humeur. Pas mal de rancoeur, aussi ; des revendications, un soulèvement, une révolte, de la violence et de la souffrance, tous habillés en jaune fluo. Même le malaise avait pris des teintes guillerettes.
Mais maintenant, à une semaine des célébrations, je ressens du vide. Je vois des sapins sans parure, et des guirlandes qui brillent sans couleurs. Pas d'étoiles en haut des arbres, ni même dans le ciel. C'est comme si on avait éteint les lumières, mis les chants en sourdine ; comme si on avait foutu sur mon monde un couvercle.
Un requiem douloureux a remplacé les rires, et on n'entend plus retentir que les cloches des adieux.

C'est période de fête, et pourtant même les enfants pleurent ; car au marché, quatre pères Noël sont morts.
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