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Al Prazolam

Vous ne trouverez jamais de textes longs chez moi.
L'écriture est pour moi un exercice d'urgence. Le seul moyen d'y consacrer plus de temps qu'habituellement, c'est d'y ajouter des contraintes.
Il est donc très probable que vous constatiez des erreurs de style, de temps, et même parfois des mots manquants.
S'il devait arriver qu'un de mes textes vous plaisent et que vous souhaitiez en faire une version plus longue et plus développée, vous avez ma bénédiction... pensez juste à me citer comme source d'inspiration, cela me fera plaisir.

Un grand Merci enfin à @nolwenn-alphonsine pour m'avoir fait découvrir ce site.
* pose ses valises * Je crois que je vais être bien ici.
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œuvres
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défis réussis
32
"J'aime" reçus

Œuvres

Défi
Al Prazolam

Cynique, moi ?

Oui. Sûrement un peu.
Je me suis parfois demandé ce qu'il y avait au bout de ce chemin où mon échoppe est placée. Il m'est même arrivé de l'arpenter un peu, le temps d'une balade d'une heure ou deux. Mais je n'ai jamais osé fermer la boutique et me lancer vraiment.
Il faut dire que les mises en garde que j'avais entendues dans mon enfance avaient considérablement refroidi ce goût de l'aventure. Je devais avoir dix ou douze ans. Mon père tenait la boutique que j'ai reprise depuis. Je jouais aux billes, au bord de la route, avec l’insouciance des gamins de mon âge, et avec un camarade imaginaire. Et cet homme est arrivé. Je n'ai plus jamais vu depuis ce moment-là d'individu aussi mal en point. Aussi chétif, rabougri. Aussi tanné par le soleil. Aussi séché par la chaleur. Il marchait au ralenti. Chaque pas semblant un effort considérable pour n'avancer que de quelques centimètres. Il y avait comme de légers nuages de poussières autour de lui, mais je ne comprenais pas d'où cette poussière venait. Malgré son aspect effrayant, je me suis approché de lui. J'ai pensé lui parler. Mais je n'ai pas pu. Ses yeux étaient gris. Son visage semblait fait de sables. Ses cheveux étaient secs comme la paille. Et son corps... mon Dieu, son corps. Même aujourd'hui, je trouve impensable qu'une personne à ce point décharnée puisse être encore en vie.
Je n'ai pas dit un mot. Mais j'ai dû faire un bruit qu'il a perçu. Ou peut-être était-il arrivé au bout de ce qu'il pouvait faire.
Il s'est arrêté. Et d'une voix rocailleuse, je l'ai entendu prononcer quelques mots. C'était il y a longtemps. Je ne suis même plus sûr de ce que j'ai entendu. Mais j'ai cru...
« rien. c'est le néant. c'est l'éternité. c'est le vide. c'est la fin »
Une seconde plus tard, il est tombé au sol. Il s'est brisé comme un château de sable. Et le vent a dispersé les traces de son passage.
Je suis retourné à la boutique. Je voulais en parler à mon père. Mais je n'avais pas les mots. Et je ne suis même pas sûr de les avoir maintenant.


Mon père est mort environ trente ans plus tard. Je ne lui ai finalement jamais parlé de cette histoire.


J'ai vu bien des voyageurs se lancer, enthousiastes, sur cette route. Il m'ont demandé des conseils. J'ai parfois tenté de leur faire changer d'idée. Je n'ai jamais réussi.
Alors, je leur vends du matériel. Des couvertures de survie, des gourdes, des tentes, des couteaux multi-fonctions, des allumettes, des sacs de couchage, des cordes. Des armes même parfois.
Je le fais parce que je dois vivre. Mais j'ai toujours eu la sensation de les abandonner quand ils partaient. Quand ils allaient vers nulle part.


Cynique, moi ?
Oui. Sûrement un peu.

Personne n'est jamais revenu.
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Défi
Al Prazolam

Vous ne me connaissez pas. Je ne suis qu'un représentant de mon espèce parmi tant d'autres. Vous êtes sûrs de vous, de votre pouvoir, de votre intelligence, mais vous ignorez tout de nous. Nous sommes pourtant là, autour de vous, dans vos vies quotidiennes. Nous regardons, nous observons sans bruit, spectateurs de votre agitation quasi perpétuelle.
Nous vous connaissons depuis la nuit des temps. Toutefois, l'éveil de notre conscience est relativement récent. Nous pouvons même le dater. Selon le calendrier le plus répandu parmi ceux que vous utilisez, cela se serait passé au début du mois de juillet 1947, dans le Nouveau Mexique. Je vous vois sourire. Bien sûr que vous avez entendu parler de Roswell. Mais nous ne sommes pas ces petits êtres étranges venus sur votre planète pour une obscure raison. Nous sommes les arbres, plantes, herbes, algues, végétaux en tout genre, tous connectés les uns aux autres depuis ce moment là, bien avant que vous ayez inventé Internet. Toutes nos connaissances sont partagées entre nous, de racines en racines, dans notre sève, dans notre pollen. Toute notre histoire, et toutes vos histoires, des plus belles aux plus horribles, nous les connaissons.
Avant ce que nous nommons maintenant l'Éveil, nous ressentions vos actes, mais sans en comprendre le sens. Maintenant, nous vous comprenons bien mieux, même si vos motivations nous restent parfois étrangères.
Pour vous donner quelques exemples, je dois vous en dire un peu plus sur moi. Je suis un tilleul. J'ai environ 350 ans et j'ai mes racines près d'une de vos fermes de la campagne française. J'y ai assisté à tant de choses : des rencontres amoureuses secrètes et des complots, des mariages et des séparations, des naissances et des meurtres, des servitudes et des rebellions. De tout cela, je ne comprenais rien auparavant. Mais cela a changé. Et nous sommes effrayés du spectacle que vous nous donnez. Avec les dernières années, vous allez de plus en plus loin dans « l'art » de vous anéantir.
Le 6 août 1945, il y a eu Hiroshima ; le 9 août 1945, c'était Nagasaki. Et quand elle n'est pas volontaire, la destruction est tout aussi effrayante, si ce n'est plus : 29 septembre 1957, Kychtym ; 16 mars 1978, l’Amoco Cadiz ; 28 mars 1979, Three Mile Island ; 26 avril 1986, Tchernobyl ; 24 mars 1989, l’Exxon Valdez ; 12 décembre 1999, l’Erika ; 21 septembre 2001, l'usine AZF à Toulouse ; 11 mars 2011, Fukushima... et je n'ai pas besoin d'en rajouter je suppose.
Mais vous ne retenez pas les leçons du passé. Certains d'entre vous sont pourtant historiens, mais vous n'en tenez pas compte. Conquérir encore et toujours. Aller plus loin, encore et toujours. Ça ne peut pas continuer. Avec ITER que vous projetez de démarrer en 2020, vous ne contrôlerez plus rien. Et en plus de vous exterminer, vous risquez de tous nous anéantir. Le Conseil a donc décidé que nous devions entrer en action.
Nous sommes partout. Nous sommes vos plantes d’agrément, vos fleurs, vos arbres, vos fruits et légumes. Nous sommes le papier et le charbon. Nous sommes Gaïa. Nous avons déjà commencé à réduire notre photosynthèse. Notre croissance est moindre, mais le taux de CO2 s'élève. Vous êtes encore persuadés que le problème vient de vos industries et de vos véhicules. Vous êtes tellement égocentriques. 

Vous allez disparaître. Nous allons survivre. Et vous ne pouvez rien faire contre ça.
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Défi
Al Prazolam
Tandis que les journaux racontent avec détachement, il y a des personnes qui vivent.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

Pourquoi écrivez-vous ?

Pour le plaisir avant tout. Ça me semble une excellente raison. J'aimer jouer avec les mots, les tourner dans tous leurs sens pour les voir, les goûter, les toucher, les sentir, les entendre. Écrire est un jeu qui permet à 'je' d'exister. J'écris donc je suis.
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