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ClemXence

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Œuvres

ClemXence

Je ne me suis jamais trop épanchée sur la vie que tu m’as fait mener pendant des années. Pourtant je crois que grâce et à cause de toi, je suis en partie devenue la femme que je suis aujourd’hui. Tu m’as fait vivre tellement de choses, ressentir tellement d’émotions. Contradictoires parfois. Je ne savais plus comment réagir face à tes attaques. Je ne savais plus non plus comment t’aimer. Pourtant, je le devais. Cela ne se faisait pas de ne pas aimer. Je devais embrasser tous tes excès, qu’ils soient d’amour ou de haine. C’était comme ça. Je ne pouvais te renier. Tu étais un être destructeur et pourtant, nous devions tous rester là, à tes côtés, à attendre que tes colères imbibées d’alcool et de haine passent.
Tu te souviens ? Un soir, après le dîner, alors que je débarrassais la table, tu m’as soudainement prise à partie. C’était à mon tour de trinquer avec toi. Alors, tu as commencé par m’insulter. Violemment. Tu as utilisé des mots qui jamais n’auraient dû sortir de ta bouche. Cette phrase, je l’ai toujours en tête. Chaque terme résonne en moi depuis que tu as vomi tes insultes. Cela fait bien quinze ans que cela s’est produit. Pourtant, elle est toujours ici ta phrase. Tu l’as marquée au fer rouge dans mon coeur. Je la porte en moi ton attaque invisible. Cette soirée là, tu m’as fait encore plus de mal que d’habitude.
Tu te souviens ? Des repas à la roulette russe que tu nous imposais ? C'était un véritable enfer. Tu étais là, à présider au bout de ta table et tu jouais ton rôle de chasseur. Nous étions tes proies. Tu n’avais que l’embarras du choix pour déverser ton flot de haine. Tu choisissais l’un de nous, et tu le détruisais. Les autres devenaient spectateurs de la scène et ne pouvaient agir au risque de libérer plus encore la noirceur qui te faisait tant jubiler. Tu faisais ça avec tellement d’aisance. Avec toi, c’était sans concession. C’était de la violence physique. C’était de la violence verbale. C’était de la violence morale. Et tu avais l’air de t’en amuser.
Tu te souviens aussi ? De ce jour où tu m’as frappée plus fort que d’habitude ? Tu avais tapé si fort sur mon visage que j’avais des bleus sur mes joues le lendemain. Je te revois. Tu avais débarqué dans ma chambre parce qu’on riait trop fort. Nous t’avions réveillé de ta sieste alcoolisée. Tu étais rouge de colère. Tu avais les yeux injectés de sang. Tu étais tellement fou de rage que tu as fini par t’exploser la main contre la porte de mon armoire après nous avoir martelés de coups.
Tu te souviens ? Que tout n’était que foutaises avec toi. Dès qu’il y avait des invités à la maison, nous, tes enfants, passions à tour de rôle pour montrer l’étendu de nos talents. Tu nous avais bien dressés, pour sûr. Je te revois, m’ordonner de jouer un morceau au piano pour flatter ton ego devant tes amis. C’était marrant, tu me disais de ralentir ou d’accélérer. Tu battais la mesure. Tu notais mes fausses notes alors que tu n’y connaissais rien. Tu faisais celui qui s’impliquait alors qu’en réalité, lorsque je jouais pour le plaisir, tu ne prenais jamais le temps de m’écouter. A chaque fois c’était pareil avec toi. Dans ces soirées, tu nous transformais en acteurs. On la jouait petite famille parfaite sur un air de la mélodie du bonheur.
Tu vois, c’est triste, parce que quand je pense à toi, je pense à tout ça. Je ne me souviens pas des bons moments qu’on a pu passer. Mon cerveau a occulté le peu de choses agréables qu’on a du partager. Pourtant, j’aimerais. J’aimerais aussi me dire que ce n’était pas de ta faute. Que tu étais simplement malade. Que tu étais aliéné. Mais tu n’as pas voulu faire autrement. Tu as nié pendant des années avoir un problème. Tu as refusé de te soigner. Et puis finalement, tu as choisi de partir.
Tu sais, je ne suis pas fâchée contre toi. Je suis triste pour toi. Triste de me dire que tu es arrivé à un point de non retour dans ta vie. Triste de me dire que tu étais tellement malheureux que tu n’as su apprécier ce que tu avais construit. Pourtant, tu le savais, tu avais tout pour être heureux.
Mais c'est ainsi. Il y a des choses qui nous échappent, qui dépassent l’entendement. J'espère que dans ta fin préméditée , tu as trouvé l’apaisement qu’il te manquait. Bon vent.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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L’écriture permet de transmettre de l’émotion. Un texte ne laisse jamais indifférent, que ce soit de manière positive ou négative. Les mots ont un impact. Certains les chantent, d’autres les écrivent tout simplement.

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