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Rosa Carmon

Ile-de-France.
En quête de lectrices-lecteurs.

J'écris surtout des textes courts, philosophiques, aphorismes, chroniques, en français et en italien, essentiellement.
Mais je suis aussi sur des projets plus longs, fiction, essais, contes philosophiques dont je publierai peut-être quelques extraits ici.
Toutes les photos que j'utilise sont de moi, sauf lorsque vous reconnaissez Chagall.

Bonne lecture!
10
œuvres
2
défis réussis
221
"J'aime" reçus

Œuvres

Rosa Carmon

1.
J'accorde de plus en plus d'importance à mon alimentation.
Ce que j'ingère devient partie intégrante de moi, donc si je veux être une personne de qualité, je dois ingérer des aliments de qualité.



2.
Croire que tout est unique est un problème, un vrai problème.
Qui nous empêche de voir que pour toute situation, il y a un nombre infini de possibilités.



3.
Crier ou parler fort en principe relèvent d'une situation d'urgence.
Mais maintenant, les tons de voix sont tellement élevés qu'on ne sait plus faire la différence entre l'urgence et la normalité.



4.
Plus on attend et plus c'est difficile.
Certes attendre peut être utile, en particulier pour engranger des forces.
Mais au moment venu, il faut se lancer.



5.
C'est comme si je me réveillais un matin après des années d'amnésie et réalisais avec effroi que les personnes qui m'entourent sont des assassins en puissance et que l'endroit où j'habite est un enfer.




6.
Parfois, il m'arrive de parler de moi.
J'adore parler de moi, de ce qui m'occupe, m'anime.
Ce que je ne soupçonne pas toutefois, c'est la jalousie que mon mode de vie et ce que je suis peuvent susciter chez les autres.

Or, toute aura négative aura tendance à me tirer vers le bas et à atténuer l'éclat de ce que je suis.
Donc maintenant, je fais attention à ce que je dis et à qui je le dis .

Il y a des choses que je garde secrètes.
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Rosa Carmon


Pendant longtemps, j'ai aimé mon métier. Beaucoup, passionnément.
Pour l'élève que j'étais, aller à l'école était la bouée d'oxygène dont j'avais besoin, le seul endroit où on me (re)connaissait pour ce que j'étais : une bonne élève, calme et joyeuse, non exempte d'un certain humour caustique, soucieuse d'apprendre, de bien faire et d'avancer pas-à-pas.
J'aimais aller à l'école parce que c'est le seul endroit où j'existais tout simplement. Chez moi (il faudrait développer ce concept mais je me limiterai à dire que je ne me sentais pas chez moi là où supposément c'était chez moi), l'obscurantisme le plus total régnait : pas d'argent (mais j'appris bien plus tard que l'argent était là pourtant, mais pas pour moi), milieu très pauvre culturellement, et à une certaine époque, interdiction de lire et moqueries ou remarques diverses lorsque je faisais mes devoirs.
Dans le même temps, je découvrais un monde que je cultivais moi-même seule, d'une certaine façon, qui était celui de la spiritualité. Ma grand-mère, que je n'avais jamais vue à l'église pourtant, décréta que cela serait bien pour moi que j'aille au catéchisme.
J'aimais sincèrement y aller, mais très vite ma curiosité naturelle me poussa à poser des questions. Deux en particulier revenaient sans arrêt : comment était-il humainement possible qu'un homme marche sur l'eau et surtout, surtout, comment était-il humainement possible qu'une femme ait un enfant sans mari, ma mère n'en avait pas elle-même, et j'étais très intéressée par la chose et me sentais un peu dans la même situation que Jésus par rapport à cela. La femme qui nous assurait le cours me répondait par un « c'est une question de foi » qui ne me satisfaisait pas. Depuis, j'ai compris ce qu'est la foi, et ce que j'ai surtout compris, c'est que cette femme ne sachant pas quoi me répondre me répondait cela.
Quelques temps après ma première communion, ma mère, je ne sais toujours pas pourquoi, décréta que j'arrêterais le catéchisme, ce que je vécus comme une discrimination. Du coup, mes amis changèrent et je commençai à traîner avec ceux qui n'y allaient pas après l'école.

A dix ans, l'âge où ma situation empira très nettement, à savoir que dans le même laps de temps, ma mère perdit son emploi (et pendant qu'elle travaillait, sa patronne me gardait avec elle et une partie de sa famille dans l'arrière-boutique et là, je faisais mes devoirs au calme), elle épousa un homme des cavernes (celui qui m'interdisait de lire) et du coup, elle m'arracha à ma grand-mère, qui était la seule, avec la patronne de ma mère, à me prodiguer, chacune à sa façon, de ce dont j'avais besoin : de concentration pour travailler et d'amour.


Ma mère a un jour décidé de se marier pour, disait-elle, me donner un cadre.
D'accord.
Louable entreprise.
Sauf que le cadre qu'elle m'offrait ne correspondait pas du tout à ce dont j'avais besoin.
Un homme des cavernes. C'était (il est mort, il s'est suicidé) un homme des cavernes.
Et dire que le précédent amoureux qu'elle s'était trouvé travaillait à l'Aérospatiale à Toulouse et que j'étais (et je suis toujours) passionnée d'astronomie. Il avait téléphoné « chez nous » (enfin, chez eux, et où j'habitais aussi) pour tenter d'avoir une explication à ce qu'il se passait, c'est moi qui avais répondu et je lui avais dit : « délivre-moi, viens me chercher ».
Et il ne l'a pas fait.
Ce changement supposait aussi changer de secteur d'école (et de la ville passer à la campagne la plus complète), d'amis, d'environnement culturel, social, une régression en somme énorme.


Je commençai, quoique très jeune à lire sur les religions, et me construisis une religion hybride entre ce que je lisais du judaïsme, que j'appréciais beaucoup pour l'espoir qu'il me transmettait, et du protestantisme, qui m'attirait beaucoup pour sa sobriété, et le catholicisme pour l'idée d'amour inconditionnel, celui dont j'avais cruellement besoin.
Parfois, je regardais Jésus sur son crucifix, je l'avais caché sous mon lit (un jour, ma mère entrant par surprise alors que je priais me dit que « tout ça, c'était des bêtises » alors je décidai de le cacher sous mon lit), un jour, je regardais Jésus sur son crucifix et je lui dis : « t'as du bol, toi, t'es mort ».


Un jour, face à l'immensité de mon désespoir, je me regardais dans la glace et face à l'immensité de mon désespoir, je me dis que je n'avais que trois solutions : soit me suicider et en finir dès maintenant, soit feindre la maladie au risque de demeurer dépendante toute ma vie de la personne que j'aimais certes, mais qui me faisait du mal, soit réussir mes études.


C'est là que je décidai qu'il fallait à tout prix que je réussisse mes études.
Comme l'homme des cavernes m'interdisait plus ou moins de lire, je me jetai à corps perdu dans les mathématiques, où après un court temps d'adaptation, je me mis à exceller. Mon goût immodéré pour l'astronomie trouva là un moyen d'expression idéal.
Le monde de l’abstraction des équations et de la géométrie fut le lieu où je me réfugiais pendant ces années.
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Rosa Carmon

Mon cœur est en deuil. Mon cœur pleure.

Impossible de dormir: les minutes semblent des heures.


J'allume mon ordinateur ...

Et là, je vois, je n'y crois pas.

Ma ville préférée meurtrie à jamais.

Qui a osé à elle s'attaquer?

La ville où je t'ai aimée
Et où nous nous sommes quittées
Comme la vague va et vient
Notre amour est né, puis s'en est allé
Où es-tu ce soir ma bien-aimée?
Je prie le ciel que le destin t'ait épargnée

Mon cœur saigne
De toute ma haine

Ma ville préférée au cœur touchée
C'est à mon âme que la guerre vous déclarez

Ce soir,
la mer hurle son désespoir

Sur la Promenade des Anglais
je me vois déambuler
Comme je le fais à chaque fois que j'y vais
pour auprès de toi me ressourcer

Sur la plage les bras en croix
Sous le soleil, face à la mer, je garde la Foi.
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Questionnaire de l'Atelier des auteurs

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Parce que sinon je meurs!
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