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Mélanie Gaudry

Mélanie Gaudry
Posséder un compte Instagram revient à décréter que sa vie est passionnante. Prenons l'exemple des milléniaux. Tout ce qui leur arrive devient un événement qui doit concerner le monde entier. Photographier sa gamelle pour assurer qu'ils ont bien mangé ce midi ; capturer les invitations par messages les plus obscènes pour montrer à leur ex combien ils sont désirés ; promener ses baskets sur les pavés pour prouver que faute de réfléchir, ils savent au moins courir. Toutes ces choses dont on se fout royalement passé trente ans mais qui contribuent à les faire se sentir importants. Voilà pourquoi j'aime tant les regarder. Ils croient sincèrement qu'ils ne sont pas comme les autres si bien qu'ils finissent par me faire le même effet que ces petits chiots emprisonnés dans ces sinistres animaleries de quartiers : ils m'attendrissent. Et pour cause, faute d'être repérés par Spielberg himself, ils deviendront les vedettes bénévoles de court-métrages étudiants, les heureuses têtes d'affiches de publicités pour serviettes périodiques payés pour s'épiler le maillot en live et ils en seront contents. Peut-être ne se rendent-ils pas compte qu'ils vivent enfermés dans un remake 2.0 de Loft Story,
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Mélanie Gaudry
Grands Boulevards, 20 heures :


Les passants se pressent sans se regarder, dansant l'accoutumé tango des heures de pointes.

Avec désinvolture, les bistrots se remplissent. D'abord doucement puis avec intensité. Des bas frôlent des porte-documents usés, des mains manucurées se prennent comme des baisers se volent, dans l'intimité que confère l'immensité d'une capitale débordant d'orgueil, froide face aux turpitudes de ses sujets.

À cette heure, le vin se boit au verre, hommes et femmes tirent sur leurs clopes pour se donner un air faussement désinvolte. La comédie est tragique mais je n'en ai que faire.

Ils se rencontrent pour mieux se séparer. Et pour cause, le néo-féminisme victimaire opposant farouchement vagins aux penis n'a de cesse de gangrener les relations naissantes.

Je vous laisse apprécier.
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