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LS

LS


Les ombres étaient usées comme un tee-shirt trop souvent lavé, tu revenais entière nous tirer par nos pensées, le soleil déjà trop chaud retombait en plis trop lourds, nous nous tenions crispés abrutis et tout perdus.
Qui viendrait à notre rencontre décidé à nous aimer ?
Les pluies du mois de juillet nous avaient donné l’espoir d’une fissure dans l’impossible.
Il y avait là Alfred, Pedro, Ludwig, Hermann, et Paul-Quichotte arrivé la veille ; Pilu depuis trois jours jouait au disparu et Lise - Lise c’est une autre histoire. Puis Léo passa avec autour de lui la nuée de ses rancunes, nous évitâmes de lui répondre ; Ludwig pour se détendre frappait dans une poubelle et hurlait “je t’aime, je t’aime Adèle... pourquoi tant de mépris ?” ; Hermann avait sorti gouache et pinceaux : sur un carton humide il peignait l’Eldorado ; Pedro, Alfred et moi inventions un nouveau langage fait de signes et de grimaces, mais quand Alfred disait “le temps est une fleur que l’on ne pourra jamais cueillir” Pedro comprenait “tu devrais changer de bretelles les tiennes sont trop vieilles” du coup il se vexait.
Léo bientôt lassé de tout seul parler sur un dernier hoquet de dédain nous laissa.
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Défi
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Ce que j’ai préféré ? Le début : je l’ai énucléé délicatement, je lui ai arraché son nez grotesque d’un geste gracieux, j’ai pris tendrement sa grosse tête ridicule dans mes deux mains nues et froides, je souriais d’un sourire chaleureux, presque amoureux, un sourire prometteur de baiser, un sourire qui se crispa un instant sous l’effort, puis devint triomphal quand comme un trophée je soulevai la tête détachée…
La suite fut moins satisfaisante, le piétinement final était celui d'un gosse en colère ; rageur, maladroit, inabouti, un geste sans grâce ni panache.
Cela m’a-t-il soulagé ? Un peu, sur le moment…
Trois semaines que je bossais comme un dingue, ne comptant pas mes heures, polissant chacune des phrases, veillant à ce que chaque détail de chaque image soit parfait… À la fin de ma présentation, je voyais bien dans le regard de Jacques que j’avais enfin réussi à l’étonner, à lui montrer ce que je valais… Didier a alors pris la parole :
— Oui, c’est bien sympa tout ça, c’est léché, travaillé, mais vraiment — excuse-moi, Thierry, on est là pour se parler franchement, non ? — , mais vraiment qu’est-ce que c’est pataud, je sais pas comment dire, apprêté, guindé, engoncé… Tout ça manque de vie, de naturel, c’est petit bourgeois… c’est… vieux… voilà c’est le mot, vieux, anachronique, obsolète… ça sonne terriblement vingtième siècle… t’en penses-quoi, Jacques ?
— Vingtième siècle, trop drôle, Didier… mais oui, t’as mis le doigt sur ce qui cloche… écoute Thierry, t’as fait du bon boulot, je le reconnais, mais ça ne colle pas, tu le vois bien… je n’ai pas le temps là, je te laisse réfléchir à tout ça, demande à Didier, il t’aiguillera… allez, bon courage, on fait un point vendredi à 10h.
La destruction de ton con de bonhomme de neige ne me suffit pas, oh non, Didier, elle ne suffit pas… C’était juste un prélude, même pas, un simple échauffement…Tu auras bientôt l’occasion d’apprécier à sa juste valeur ma créativité et mon sens artistique… Ensuite, Jacques, ton tour viendra.
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