Chapitre 7 - Klartha

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 Nous arrivâmes enfin à Klartha après trois longs jours de marche. La ville commençait en haut d’une vallée pour redescendre vers les côtes. Une ville immense. De là-haut, on apercevait la foule se déplacer sur la grande place marchande. Celle-ci avait l'air très bien organisée. En effet, les tentes des marchands étaient disposées en trois rangés, chaque rangé étant composé d'une dizaine de tentes. Il valait mieux suivre la direction prise par les visiteurs pour ne pas se retrouver coincé au milieu de la foule.

— Vous allez vous rendre à l’auberge que je vais vous décrire et y rester le temps pour moi de trouver un bateau pour aller jusqu’à Salem, affirma Boromir.

— Pourquoi on ne peut pas venir avec toi ? demanda alors Léonie.

— Et bien, disons que la route que nous devons prendre n’est pas commune. Je vais donc devoir utiliser quelques stratagèmes si je veux trouver notre bateau, répondit-il en imitant des guillemets.

— Des stratagèmes illégaux j'imagine ?

 Boromir, trop gêné pour répondre, changea de sujet et pointa une direction en contre-bas de la ville.

— Par ici, vous trouverez l’auberge appelé Les Eléments Déchainés. Entrez-y et dites au barman que c'est moi votre guide. Il vous donnera une chambre spécialement pour vous.

— Spécialement pour nous ? Mais pourquoi ça ? questionnai-je.

— Parce que vous êtes spéciaux bien sûr. Bon aller les tourtereaux, je vous laisse vous débrouiller jusqu'à ce soir. Reposez-vous et profitez-en pour aller flâner en amoureux.

 Puis Boromir partit en prenant la direction du port.

— Un jour je vais me le faire s’il continue à nous appeler les tourtereaux.

— Aller Léonie ! Faisons ce que Boromir nous a demandé. Trouvons cette auberge, déposons nos affaires et on ira visiter le marché de Klartha ensemble.

 Nous nous sommes alors dirigés vers la destination indiquée par Boromir. Tout en marchant, Léonie et moi parlions de notre don. De ce que nous voudrions faire avec. L'utiliser pour se défendre ou pour attaquer. Léonie m'expliqua qu'elle ne voyait pas comment elle pourrait se défendre avec du feu sans tout brûler sur son passage. Elle n'avait pas tort, mais j'étais persuadé qu'il y avait un moyen d'y parvenir.

— Et toi Aeglos ? Comment veux-tu utiliser ton pouvoir ?

— Heu… Et bien, j'aimerais utiliser mon don le moins possible je pense. Je dirais plus comme du soutien que comme arme d'attaque ou de défense.

— C'est à dire ?

— Je ne sais pas trop. Mais je préférerais utiliser l'eau comme quelque chose qui me permette de mieux me battre, esquiver l'adversaire par exemple. Mais pas pour blesser quelqu’un.

— Tu es trop gentil Aeglos. Mais je vois où tu veux en venir. Bon alors ! Où se trouve cette auberge ?

 Nous avions cherché pendant au moins deux heures la fameuse auberge nommée Les Eléments Déchainés. Mais en vain. Impossible de trouver la pancarte avec ce nom parmi la quinzaine d'auberges présentent dans les environs.

 C’était la fin de l’après-midi, il n’allait pas tarder à faire nuit. On s'asseyait sur le rebord d'une fontaine pour se reposer de notre longue recherche. Cette fontaine m'avait marqué car il y avait une statue au centre représentant une personne vêtu d'une robe de magicien et tenant à deux mains un livre ouvert devant elle. Sûrement une construction d'un sculpteur qui aimait la magie.

 Puis, sans réelle intention, je regardais dans la direction vers laquelle faisait face le personnage. Soudain, mon regard se figea sur une habitation qui était exactement en face de la statue. Elle n'avait rien de particulier par rapport aux autres habitations sauf un détail. Une plaque argentée était fixée sur la porte. Il semblait y avoir un dessin gravé dessus. Je me levai donc pour aller voir de plus près.

— Où tu vas Aeglos ? Tu as trouvé quelque chose ?

— Quelque chose m'intrigue avec cette maison. Je vais aller voir, reste ici je reviens.

 Arrivé assez près de la porte pour distinguer les détails de la gravure, je regardai celle-ci. Dessus, il y avait dessiné une tornade, une vague, une montagne et un soleil. Qu’est-ce que ces formes pouvaient bien signifier ? Y aurait-il un lien avec notre auberge ? Je décidai d’ouvrir la porte. Mais la poignée résista et je pu à peine la baisser. Bizarre !

 Soudain, une puissante rafale de vent se leva sur mon côté gauche. Ce vent fut tellement puissant que je tombai, déséquilibré.

— Pousses-toi faiblard ! Tu m'empêches d'entrer !

 Je me relevai et regardai dans la direction de la voix. C'était un homme tout habillé de noir, capuche sur la tête. Je distinguais à peine son visage. L'homme s'avança vers la porte de la maison, et une fois à ma hauteur, il me regarda et je pus apercevoir quelques traits de son visage. L'homme était assez jeune, dans la vingtaine je dirais, et possédait un tatouage tribal démarrant du haut du nez et traversant la joue droite et descendant vers le cou.

— Un homme aussi faible que toi n'a pas sa place parmi nous.

 Parmi nous ? Que voulait-il dire par là ? Est-ce lui qui a provoqué cette bourrasque de la même manière que Boromir ?

 L'homme posa sa main sur la plaque et la porte s'ouvrit toute seule. Il n'eût besoin de toucher à la poignée. Je me relevai et me précipitai vers la porte pour l'empêcher de se refermer mais trop tard. La porte s'était refermée. Je cherchai alors à faire comme l'homme sombre juste avant moi et posai ma main sur la fresque mais rien ne se passa.

— Bizarre ! Je suis pourtant sûr que c'est ce qu'il a fait.

— Ca va Aeglos ? Je t’ai vu tomber tout seul. J’ai pensé que tu avais fait un malaise. Et la personne juste après toi ne t’a même pas aidé. Quelle impolitesse.

— Non ça va je n’ai rien. Mais cette porte me donne du fil à retordre.

 Léonie, me voyant essayer d’ouvrir la porte sans y arriver, me poussa d’un coup d’épaule.

— Pousse-toi Aeglos, regarde comment il a fait.

 Elle posa sa main sur la fresque et on entendit un déclic, puis la porte s'ouvrit.

— Comment as-tu fait ? Je n'ai pas réussi.

— Raaaah ! Tu n’as pas observé sa main ? Il l’a posée sur la tornade, pas au hasard. Moi, j'ai posé la mienne sur le soleil. Tu comprends maintenant ?

 J'acquiesçai de la tête. C'était logique, pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Léonie entra et je la suivis. Mais une barrière invisible m'empêcha une nouvelle fois de passer et la porte se referma à nouveau.

— Ok ! J’ai compris !

 A mon tour, je posai ma main sur la vague semblant donc signifier l’eau. Comme espéré, la porte s'ouvrit et je pus enfin entrer dans l’auberge Les Eléments Déchainés.

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